Raffaëlli Jean-François
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Jean-François Raffaëlli
Naissance |
Ancien 3e arrondissement de Paris |
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Décès |
(à 73 ans)
16e arrondissement de Paris |
Sépulture |
Cimetière du Père-Lachaise
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Nationalité |
française
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Formation |
École nationale supérieure des beaux-arts
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Activités |
Peintre, dessinateur, lithographe, graveur, sculpteur, illustrateur
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Membre de |
Ligue de la patrie française
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Mouvements |
Naturalisme, impressionnisme
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Mécène |
Edgar Degas
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Maître |
Jean-Léon Gérôme
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Distinctions |
Chevalier de la Légion d'honneur ()
Officier de la Légion d'honneur () |
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Paris, cimetière du Père-Lachaise (division 23).
Jean-François Raffaëlli, né le à Paris où il est mort le , est un peintre, sculpteur et graveur français.
Peintre naturaliste, il cherche surtout à évoquer dans ses toiles et ses dessins des scènes de la banlieue parisienne, des intérieurs et des portraits souvent dramatiques. On lui doit également des gravures de sites parisiens : Notre-Dame, les Invalides et des illustrations des écrits de Joris-Karl Huysmans. Il est associé au mouvement impressionniste.
Biographie
Issu d'une famille d’origine italienne et lyonnaise, Jean-François Raffaëlli doit travailler jeune. À 18 ans, il est choriste et acteur sous le nom de Raffa, dans les théâtres lyriques et chantre d'église. Il suit le matin les cours de l’École des beaux-arts de Paris, dont celui de Jean-Léon Gérôme. Engagé dans les régiments de marche durant la guerre de 1870, il assiste à la Semaine sanglante qu'il décrit dans de nombreux croquis.
Il débute au Salon de 1870, puis y est régulièrement refusé jusqu'en 1875, mais il continue en parallèle son métier de chanteur, qui lui permet de faire un tour de méditerranée en Italie, Espagne, Algérie, Égypte, dont il rapporte des tableaux dans le style de Fortuny. À son retour, il découvre son style et ses sujets dans un séjour en Bretagne qu'il expose avec succès au Salon de 1876 (La Famille de Jean-le-Boîteux, paysans de Plougasnou, Paris, musée d'Orsay), puis par son installation dans la banlieue parisienne.
En 1879, il épouse Rachel Héran (1849-1924) avec qui il a eu une fille Jeanne en 1877. Les témoins du mariage sont ses amis Edgar Degas et Albert Bartholomé.
Il rencontre les impressionnistes et le milieu des artistes et écrivains naturalistes au café Guerbois.
En 1880, il illustre avec Jean-Louis Forain le recueil de Huysmans, Croquis Parisiens.
À la demande de Degas, il participe aux expositions impressionnistes de 1880 (avec 40 œuvres) et 1881 (33 œuvres), puis il est exclu du groupe à la demande de Monet, Paul Gauguin et Gustave Caillebotte qui le considèrent comme trop envahissant. Il se rapproche du groupe des XX à Bruxelles. Il expose alors après 1881 au Salon des artistes français.
Sa première exposition personnelle a lieu en 1884, dans une boutique à louer avenue de l'Opéra où il expose 150 œuvres, peintures, dessins et gravures, des « portraits types de gens du peuple », de chiffonniers, de terrassiers, de petits-bourgeois, paysages de fortifications et de banlieues ouvrières.
Figure de l'École Nouvelle, que la critique d'alors surnomme « l'école du Laid », Raffaëlli répond dans une conférence à Bruxelles en 1885 où il se place sous l'égide de la Grèce, du réalisme rustique de Jean-François Millet pour expliquer son œuvre et ses choix par sa tristesse sa désespérance et sa colère.
Il obtient une mention honorable au Salon des artistes français de 1885 et est nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1889. Il obtient une médaille d'or à l'Exposition universelle de 1889 et est promu officier de la Légion d'honneur en 1906. Il est aussi membre de la Société nationale des beaux-arts.
Au début de sa carrière, il habite rue de la Bibliothèque à Asnières dans un petit pavillon de banlieue, laquelle devient son territoire artistique de la Zone aux portes de Paris et qui le rendit célèbre en peignant et en gravant la misère sociale des chiffonniers. Il est également commentateurs et critiques des œuvres d'autres peintres (Gustave Courbet, Ingres) et conférencier de musées.
Il apprend l'anglais, voyage dans toute l'Europe et aux États-Unis où il réside cinq mois en 1895. Il expose ses Parisiennes sur le boulevard des Italiens à Pittsburgh en 1899 où il se rendit pour être membre du jury de l'Exposition Carnegie Internationale. À ces occasions, il donne des conférences suivies alors que Paul Durand-Ruel organise une exposition de ses gravures à New York.
Artiste polyvalent, il est également inventeur d'une forme de pastel à l'huile, compositeur, écrivain, et se dit même chanteur d'opéra. Devenu riche, il s'installe dans un hôtel particulier rue de Courcelles, où en plus de son atelier, il ouvre une galerie. Là, il reçoit en un salon couru et donne des repas fastueux où se croisent le Tout-Paris, dont Octave Mirbeau, Maurice Barrès, Georges Clemenceau, Auguste Rodin ou Émile Zola. Il abandonne alors le thème de la banlieue pour se consacrer à Paris avec un succès moindre, mais également à des portraits comme celui de Georges Clemenceau prononçant un discours pendant une réunion électorale au Cirque Fernando en 1883 (Paris, musée d'Orsay), ou Rodin dans son atelier (localisation inconnue).
À ses débuts caricaturiste âpre d'un réalisme social tragique, Raffaëlli semble être alors dans le sillage de Degas et de la photographie par le choix de ses cadrages. Il évolue sous l'influence de Berthe Morisot délaissant les sujets populaires et misérabilistes pour des sujets et portraits familiers bourgeois et intimes à la touche légère et fractionnée (Les Deux Sœurs, 1889, musée des Beaux-Arts de Lyon), quand Toulouse-Lautrec semble lui voler la vedette et ses sujets La Goulue, Les Bals de Montmartre.
Le , sa femme et sa fille survivent à l'incendie du Bazar de la Charité.
En 1904, il fonde la Société de la gravure originale en couleurs, qu'il va présider tout en organisant un salon annuel chez le galeriste Georges Petit durant vingt ans.
Après 1915, le peintre s'isole et continue à pratiquer la gravure en couleurs.
Il meurt le rue Chardin dans le 16e arrondissement de Paris et est inhumé à Paris au cimetière du Père-Lachaise (23e division).
Son atelier est vendu à Paris à l'hôtel Drouot, les 1er et .
Œuvres dans les collections publiques
- Dijon, musée des Beaux-Arts : La Goulue, 1880, huile sur toile, 34,5 × 27 cm.
- Gray, musée Baron-Martin :
- (Sans titre) quai de la Tournelle, estampe en couleur ;
- Route de la révolte à Neuilly, 1905, eau-forte en couleur.
- Lyon, musée des Beaux-Arts : Chez le fondeur, 1886, huile sur toile. Le fondeur Eugène Gonon dans son atelier est entouré de ses assistants pour procéder à la confection des moulages préliminaires à la fonte du bronze du haut-relief de Jules Dalou intitulé Mirabeau répondant à Dreux-Brézé.
- Morlaix, musée des Beaux-Arts : Portrait de Gustave Geffroy, 1917 ou 1918, huile sur toile.
- Paris, Petit Palais : L'Institut de France, huile sur toile.
- Reims, Musée des Beaux-arts :
- Les boulevards extérieurs, 1880, crayon noir, pastel sec, graphite et gouache sur papier pumicif beige contrecollé sur carton ;
- Les Champs-Élysées, 1902, huile sur toile ;
- Le chiffonnier, 1879, huile sur toile ;
- Le Carrefour Drouot à Paris, fin XIXe siècle, huile sur toile.