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Vendée Militaire et Grand Ouest
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1 mars 2015

ROSSIGNOL Jean Antoine

 Clic pour voir sa généalogie sur la ligne en dessous
  
Jean Antoine Rossignol   

250px-Jean_Antoine_Rossignol[1]

Naissance 7 novembre 1759
Paris
Décès 27 avril 1802 (à 42 ans)
Anjouan
Origine Français
Allégeance Royaume de France Royaume de France
Drapeau français Royaume de France
Drapeau français République française
Arme Sans-Culotte
Grade Général de division
Années de service 1775 – 1798
Conflits Guerres de la Révolution
Guerre de Vendée
Commandement Armée de l'Ouest
Faits d'armes Prise de la Bastille
Prise des Tuileries
Virée de Galerne
Bataille de Dol

Jean Antoine Rossignol, né le 7 novembre 1759 à Paris, mort le 27 avril 1802 à Anjouan, une île de l'Archipel des Comores, était un militant révolutionnaire et un général de la Révolution française.Biographie[modifier]

« Je suis né d’une famille pauvre. Défunt mon père était Bourguignon. Il vint à Paris et, après quelques années, il chercha à se marier. Il fit donc connaissance de ma mère et ils se marièrent. Des cinq enfants qu’ils eurent, trois garçons et deux filles, j’étais le dernier ». Ainsi commencent les Mémoires de Jean Antoine Rossignol, publiés en 1896 par Victor Barrucand.

Cinquième enfant d'un facteur aux Messageries, il naît le 7 novembre 1759 à Paris, dans le faubourg Saint-Antoine, où est installée sa famille. Sorti de l'école à 12 ans, il est mis en apprentissage[1]. En 1774, à quatorze ans, après trois années d'apprentissage comme ouvrier orfèvre, Rossignol, plein d'illusions et voulant être son propre maître, part en province pour faire son tour de France. Bordeaux, La Rochelle, Niort sont les étapes de ce voyage initiatique, qui lui fait vite regretter d'avoir quitté Paris, où il revient au bout de six mois. Il travaille alors chez différents patrons comme compagnon orfèvre[1].

Devant la difficulté à trouver du travail, il s’engage dans l'armée sous l'Ancien Régime. Le 13 août 1775, il intègre à Dunkerque le régiment d'infanterie Royal-Roussillon sous le nom de « Francœur ». Il prend goût à la vie militaire et au métier des armes mais se montre aussi prompt à la bagarre. En 1783, il obtient son congé par ancienneté et reprend son métier d'orfèvre[1].

Lorsqu'éclate la Révolution, Jean Antoine Rossignol est à Paris, rue de Charenton, à l'entrée du faubourg Saint-Antoine[1]. « Le 12 juillet 89 je ne savais rien de la Révolution, et je ne me doutais en aucune manière de tout ce qu’on pouvait tenter », note-t-il dans ses Mémoires.

Le 14 juillet 1789, il participe à la prise de la Bastille. « Je suivais le torrent sans pouvoir en apprécier rien », affirmera-t-il plus tard. Officier provisoire dans la compagnie des Vainqueurs de la Bastille, il s'enrôle comme fusilier dans le bataillon de garde nationale de sa section[1] le 20 août 1791. Bientôt promu sergent, il est un militant sectionnaire actif, participe à la rédaction du Journal des Hommes du 14 Juillet et joue un rôle actif dans la préparation de la journée du 10 août 1792. Nommé membre de la Commune insurrectionnelle, il entre au Conseil général et au premier comité de surveillance[1].

Capitaine le 25 août 1792 puis lieutenant-colonel de gendarmerie le 9 avril 1793, il part en Vendée et se voit affecter à l'armée des côtes de La Rochelle le 12 avril. Promu successivement adjudant-général à titre provisoire le 12 avril, adjudant-général chef de brigade le 10 juillet, général de brigade le 12 juillet et général de division le 15 juillet, il est nommé, sous la protection du général Charles Philippe Ronsin, général en chef de l'armée des côtes de La Rochelle en remplacement de Biron[1] le 24 juillet, nomination confirmée par décret de la Convention le 27 et devenue effective le 31. Il se livre à de nombreux pillages et remporte quelques succès. Il est destitué le 22 août 1793 par Léonard Bourdon et Philippe Charles Aimé Goupilleau de Montaigu, il est néanmoins défendu par Georges Danton et rétabli le 28 août 1793 (décision devenue effective le 31) par la Convention, soutenu par Robespierre et Hébert au Club des Jacobins en septembre 1793. Le 29 septembre 1793, il est nommé général en chef de l'armée des côtes de Brest. Quittant son premier commandement le 5 octobre, il prend le suivant le lendemain. Puis, le 11 novembre, il est également nommé commandant en chef de l'armée de l'Ouest, décision effective le 14. Enfin, le 18 novembre, il prend la tête d'une troisième armée, l'armée des côtes de Cherbourg. Toutefois, ce dernier commandement lui est retiré dès le 25, de même que celui de l'armée de l'Ouest le 4 décembre.

Rossignol, général, est accusé d’impéritie. Le plan qu’il proposait aux avocats du conseil de guerre de Saumur était qualifié d’absurde par Philippeaux et par les guerriers de l’armée de Mayence, intéressés en la circonstance. Rossignol insiste et montre que le projet qu’il soutient est le seul qu’on puisse exécuter. Les votes se partagent également. « Je vois ce qu’il en est, dit en substance Rossignol, le plan est indiscutable, et c’est moi qui vous gêne ; eh bien, je me retire : il ne faut pas abaisser notre grande décision jusqu’à des rivalités personnelles ; j’accepte de servir sous les ordres de Canclaux, pour faire cesser toute querelle, si Canclaux veut commander la marche qui s’impose ». Ce beau mouvement ne décide personne et Rossignol, en s’abstenant de prendre part au second vote, permet à ses contradicteurs de triompher en principe, mais en principe seulement, car la marche tournante qu’ils ont conçue a pour résultats les retards que l’on sait et la glorieuse défaite des Mayençais eux-mêmes. Sa bravoure et son ascendant sur ses hommes, qu'il traite en camarades, lui valent le titre de « fils aîné de la patrie »[1].

Finalement destitué par le Comité de Salut Public, le 27 avril 1794, à la suite de dissensions avec Billaud-Varenne (lors de la mission du député montagnard à Saint-Malo) et à cause de ses liens avec les chefs Cordeliers, qui n'ont cessé de le soutenir[1], il est relevé de son commandement et remplacé par le général Moulin et le 6 mai il se retire à Orléans, rentrant dans la vie civile.
Emprisonné le 2 août 1794, quelques jours après Thermidor, il n'est libéré que le 25 octobre 1795, grâce à l'amnistie générale votée par les Conventionnels avant de se retirer. Sous le Directoire, compromis dans la conjuration des Égaux de Babeuf, qui comptait sur lui pour entraîner le faubourg Saint-Antoine, il est emprisonné du 11 mai au 27 avril 1797, mais parvient à se disculper devant la Haute Cour de Vendôme. Réintégré dans l'armée en l'an VII[1], il sert sans conviction le Directoire, tout en continuant, semble-t-il, un militantisme populaire clandestin dans son faubourg natal. Il est réformé le 2 juillet 1798.

Après le coup d'État du 18 brumaire, il est banni de Paris au début du Consulat[1]. Puis Bonaparte se sert de l'attentat de la rue Saint-Nicaise pour se débarrasser de lui et décapiter l'opposition néo-jacobine. Rossignol est emprisonné, traîné de prison en prison et condamné à la déportation aux Seychelles en 1801, avec d'autres jacobins. Après un incident entre les colons et les déportés, l'assemblée coloniale l'embarque en mars 1802 avec 32 de ses camarades et 3 noirs à bord du Bélier en direction de l'île d'Anjouan, dans les Comores. Un accord est signé avec le sultan de l'île, qui accepte de les accueillir en échange de fusils pour soutenir un conflit contre Madagascar. Toutefois, 21 d'entre eux sont décimés par la maladie en quelques jours[2], parmi lesquels Rossignol, qui meurt le 27 avril 1802.

Toutefois, le peuple des faubourgs refuse de croire à la mort de son héros. Rossignol se survit donc dans les souvenirs, avant de prendre position dans la légende avec un mauvais roman paru sous la Restauration en quatre volumes : « Le Robinson du Faubourg Saint-Antoine », qui le présente sous les traits du chef charismatique d'un peuple de sauvages africains. Dans ses Mémoires d'outre-tombe, Chateaubriand lui fait prononcer ces dernières paroles: « Je meurs accablé des plus horribles douleurs; mais je mourrais content si je pouvais apprendre que le tyran de ma patrie endurât les mêmes souffrances »[3].

Regards contemporains

« Je suis l'ami de Rossignol et je m'en fais gloire, mais cela ne doit pas m'empêcher d'émettre librement mon opinion sur son compte : magis amica veritas. Brave, franc, loyal, désintéressé, Rossignol a toutes les qualités d'un républicain, et n'a pas les talents nécessaires à un officier général... Le seul reproche fondé qu'on puisse faire à Rossignol, c'est de s'être mal entouré ; il avait d'autant plus besoin d'avoir près de lui des officiers instruits qu'il l'était peu et que, souvent malade, il ne pouvait agir, ni rien voir par lui-même. On a attribué à son impéritie les échecs qu'il a éprouvés, lorsqu'il poursuivait les rebelles sur la rive droite : on aurait pu les attribuer aussi a l'envie que lui portaient quelques officiers généraux, à la désobéissance et au mépris de ses ordres, qui en étaient la suite[4]. »

— Louis Marie Turreau.

« Quand il n'y a pas un homme dans l'armée qui ne convienne, que Rossignol n'est pas un général ; que ce n'est qu'un homme de paille, que tous les intriguants qui l'environnent font mouvoir à leur gré ; quand Rossignol avoue lui-même qu'il n'est qu'un orfèvre, et qu'il n'a pas la moindre des qualités nécessaires pour un commandement de cette importance, qu'on ne peut le lui confier sans trahison ou se rendre complice de son ineptie. [...] On a le front de vous écrire que Rossignol a la confiance des troupes. Il n'a même pas celle des troupes lâches, pillardes et crapuleuses, et il n'aura jamais celle de l'armée de Mayence. Rossignol est tellement en horreur dans le pays que nos troupes, à qui l'on fait part dans la traversée de tous ses hauts faits, ont conçu pour lui et pour ses entours un si grand mépris qu'il nous aurait été impossible de les retenir sous les drapeaux[5]... »

— Jean-François Reubell.

Notes et références

Bibliographie

Mémoires, monographie
Bande dessinée

Liens externes

    Dernière modification de cette page le 26 mai 2013 à 22:03.
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