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Vendée Militaire et Grand Ouest
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8 mars 2015

PETIET Claude-Louis

Clic pour voir sa généalogie sur la ligne en dessous
Claude-Louis Petiet

petiet claude louis


Claude-Louis Petiet et ses deux fils, (135,5 x 112 cm), par Andrea Appiani (1754-1817).

Naissance 9 février 1749
Châtillon-sur-Seine
Décès 25 mai 1806 (à 57 ans)
Paris
Origine Drapeau de la France France
Années de service 1766 –
Distinctions Chevalier de l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis
Grand officier de la Légion d'honneur
Hommages Nom gravé sous l'Arc de triomphe de l'Étoile (10e colonne)
Famille Famille Petiet

Claude-Louis Petiet (9 février 1749 à Châtillon-sur-Seine- 25 mai 1806). Commissaire des guerres en 1778, élu au Conseil des Anciens en 1795, il est nommé ministre de la Guerre le 8 février 1796. Il est révoqué le 14 juillet 1797 par le « triumvirat » (Paul Barras, Jean-François Reubell et Louis-Marie de La Révellière-Lépeaux).

Nommé au Conseil d'État par Napoléon Bonaparte, il devient intendant général de l'armée au camp de Boulogne en 1805 puis sénateur en 1806.

 

Carrière

Son nom est inscrit sur l'Arc de triomphe de l'Étoile.

Suspendu par les représentants du peuple et mis en état d'arrestation le 2 décembre 1793, il est rendu à ses fonctions par les mêmes représentants le 29 décembre 1793.

Sorti du corps législatif le 20 mai 1797, il est rayé de ses fonctions de Ministre de la guerre le 23 juillet 1797.

Décédé le 25 mai 1806 en son hôtel, l'actuel 8 rue Monsieur à Paris 7e alors 6 rue de Fréjus. Napoléon lui fait faire des obsèques grandioses le 27 mai, auxquelles assistent le Sénat en corps et les principaux dignitaires de l'Empire. Après la cérémonie qui a lieu dans l'Église des Missions étrangères rue du Bac, le corps est transporté au Panthéon de Paris. Son éloge funèbre est prononcé par le mathématicien Monge, Président du Sénat qui retrace longuement sa carrière. L'ordonnancement de la cérémonie est réglé par Joseph-François Baudelaire chef des bureaux du sénateur Clément de Ris prêteur du Sénat. J.-F. Baudelaire est le père de l'écrivain Charles Baudelaire.

Portrait politique

Cinquante ans après la mort de l'intendant général, le 13 février 1854, Sainte-Beuve écrit dans ses Causeries du lundi :

« Au milieu des scandales trop célèbres qui caractérisent l'administration du Directoire, le ministère Petiet fut une honorable exception. Ce ministre, homme de bien et de mérite, s'appliqua à tenir une comptabilité régulière et après une année d'exercice, il soumit le tableau complet de ses opérations au jugements des Conseils Législatifs et du public ; Il le fit sans réticence et avec sincérité »

Il fut toujours un modéré et sut garder des liens aussi bien avec des membres de l'Ancien Régime tout en facilitant semble-t-il l'avènement de Bonaparte. Une note indique :

« Petiet et Truguet tenaient au parti modéré des conseils. Ils avaient contribué à rendre à leur patrie, grand nombre d'émigrés dont la présence portait ombrage. »

Un passage des souvenirs d'Auguste-Louis Petiet montre que pendant qu'il était en poste à Rennes durant la Révolution, il fut pendant un de ses déplacements arrêté par les chouans. Lorsqu'il se nomma, ceux-ci le laissèrent aller, ce qui montre l'opinion qu'on avait de lui dans le parti royaliste.

Au moment du Coup d'État de fructidor, il avertit ses amis du passage des troupes de Hoche à l'intérieur du « rayon constitutionnel » qu'aucune troupe ne devait franchir sans l'autorisation du corps législatif. Cela entraîne l'interpellation du Directoire à la tribune des Cinq-Cents le 30 messidor par Delahaye. Au moment du coup d'État du 30 prairial avec Lucien Bonaparte, Jourdan et Augereau, il va demander leur démission à La Revellière et Merlin.

Dans une lettre du 17 octobre 1799 à César de la Tour-Maubourg, Lafayette écrit

« Petiet, ami intime de Moreau, a prié de me faire savoir que son ami… n'avait pas le caractère pour sortir de la marche régulière et qu'en un mot, bon pour un chef de bataille, il n'était pas propre à une entreprise. On a pourtant causé à fond avec lui et j'attends des nouvelles de cette conversation. »

Il est vrai que comme ministre de la guerre, Petiet avait signé la nomination de Bonaparte à la tête de l'armée d'Italie et de Moreau à la tête de celle du Rhin. Dans une note au général Reynier, Moreau écrit

« Aubert de Bayet n'est plus ministre de la guerre, c'est le commissaire Petiet qui le remplace. Je le connais, c'est un homme de grand talent. »

Dans ses souvenirs, son fils Augustin Petiet écrit ceci :

« Je remis mes dépêches à l'empereur qui me demande mon nom, je répondis par mes larmes, se rappelant sans doute m'avoir vu à Austerlitz, Napoléon ne recommença point la question qu'il m'avait posée. "Votre père me dit-il était un homme probe, il a fait beaucoup pour l'état, il vivra dans l'histoire." »

. Cependant lorsqu'un ami de la famille sollicite une pension pour la veuve, l'Empereur répond

« [..] comment Monsieur Petiet n'est-il pas devenu riche, je lui ai donné 20 fois l'occasion de faire sa fortune ? »

Pour finir, c'est le Sénat et non l'Empereur qui alloue une pension de 6 000 f. à la veuve. Il semble que sur le rocher de Sainte-Hélène, Napoléon juge Claude Petiet d'un point de vue plus moral, car il écrit ceci[3] :

« Les services éminents que le ministre Petiet rendait à l'administration de la guerre, le mérite surtout d'être le premier depuis la révolution qui eut présenté un compte clair et précis des dépenses de son ministère ne le sauvèrent pas de la disgrâce. Cependant, alors comme toujours, dans sa longue carrière administrative, il s'était fait remarquer par son intégrité. Il est mort sans fortune ne laissant pour héritage à ses enfants que l'estime qui lui était si justement acquise. »

Un autre fils, Sylvain Petiet, écrit les Souvenirs d'un page de l'empereur dans lequel il évoque son père[4].

Voir aussi

  1. En fait Bonaparte lui avait demandé de l'accompagner pour assurer toute l'intendance de la Campagne d'Italie. Nous avons toutes les lettres que Bonaparte lui envoya notamment pour assurer le passage par le Saint-Bernard. Lors de son passage à Genève, Claude Petiet s'arrête au château de Coppet pour voir Monsieur Necker et sa fille madame de Staël qu'il avait connu à Paris. Il fit le pari qu'il lui enverrait 6 semaines après son passage des pièces de musiques italiennes. En fait, il tint le pari 15 jours après ce qui lui valut une charmante lettre de Madame de Staël qui lui dit la confiance que tout le monde a dans les talents et le bonheur de Bonaparte. Son opinion changea ensuite.
  2. Mémoires de la duchesse d'Abrantès, tome V, p.34 : « Une vérité qui doit être consacrée dans des mémoires contemporains, c'est que les victoires de 1805 remportées par les armées des côtes de l'océan doivent beaucoup des lauriers de leur couronne à M. Petiet, d'abord par l'organisation première, ensuite par ce dévouement entier de sa personne pour que tout fut toujours bien. Le jour il recevait les ordres de l'empereur ; la nuit il veillait pour qu'ils fussent exécutés, pour que les subsistances ne manquassent jamais, que les ambulances fussent assurées. Aussi sa santé fut-elle détruite. »
  3. Napoléon 1er Correspondance, tome XXIX, p. 294.
  4. « Je me contenterai même de dire que mon père, après avoir parcouru une belle carrière, d'abord (1766) dans la gendarmerie de Lunéville (gendarme de la maison militaire du Roi), fut ensuite, sous Louis XVI, commissaire des guerres (1778), puis Secrétaire Général de l'Intendance de Bretagne, et Subdélégué Général (1778), états qu'il a administrés pendant vingt ans, où il a fait connaître ses talents administratifs, son intégrité, ses hautes capacités jointes aux belles manières des grands seigneurs de l'époque.
    M. Petiet, qui était Bourguignon, se maria en Bretagne avec une demoiselle du Bois de Pacé, fille d'un gentilhomme du pays ; elle était fort bien élevée et avait tout ce qu'il fallait pour être la compagne de l'homme distingué auquel elle s'alliait : aussi les personnes qui l'ont connue ont admiré la manière gracieuse et affable avec laquelle elle faisait les honneurs du salon du ministre, puis d'un souverain, M. Petiet ayant été ministre de la République Cisalpine, où il a laissé des souvenirs qui sont tout à sa louange.
    Plus tard, rentré en France, il fut tour à tour Commissaire Général des Côtes de l'Océan, avec le grade de Général de division ; inspecteur en Chef aux revues ; Conseiller d'État ; Intendant général de la Grande Armée pour la glorieuse campagne d'Austerlitz ; enfin Sénateur et Grand Officier de la Légion d'Honneur. »
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