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Vendée Militaire et Grand Ouest
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16 mars 2015

SANTERRE Antoine Joseph

Clic pour voir sa généalogie sur la ligne en dessous

 

 

Antoine-Joseph Santerre, né le 16 mars 1752 à Paris où il est mort le 6 février 1809, est un révolutionnaire français. Commandant de la garde nationale, il prit part à plusieurs évènements de la Révolution française, de la prise de la Bastille à l'exécution de Louis XVI.

Biographie

Fils d'Antoine Santerre, brasseur du Cambrésis, venu s’établir à Paris en 1747, et de Marie-Claire Santerre, Antoine-Joseph Santerre est né rue du Noir - actuelle rue Gracieuse -, dans l’un des immeuble familiaux. Son père s’était rendu propriétaire d'une première brasserie dite de la Magdeleine, rue d’Orléans Saint-Marcel, et grâce à la dot de son épouse, il s’était agrandi par l’acquisition d’une seconde brasserie rue Censier. Santerre perdit ses parents encore enfant. Avec ses autres frères et sœurs, il fut élevé par leur sœur aînée Marguerite, aidée en cela par Jean-Baptiste Santerre et Marie-Marguerite Durand, leurs oncle et tante, appartenant à la riche bourgeoisie parisienne,

Antoine-Joseph Santerre fut admis au collège des Grassins, se passionna pour la chimie, et une fois émancipé, étant fils de maître, il exerça à son tour la profession de brasseur. En 1772, il acquit la brasserie du sieur Aclocque à Reuilly et dès cette époque, associé avec son frère Jean-François Santerre de la Fontinelle, il devint le principal fournisseur de bière à Paris et sa région[1]. Dans les années 1780, ils créèrent un laboratoire de recherche chimique à Sèvres, pour y développer les techniques de fabrication industrielle rapportées d’Angleterre. Antoine Joseph Santerre fut un des premiers à se servir, pour la dessiccation de l’orge, du coke si peu employé alors qu’il n’avait pas de nom en France. Santerre, que ses ouvriers surnommaient « gros père », avait dans son village de Bercy où se situait l’essentiel de son activité industrielle, une réputation de bon patron. Michelet écrivait à son sujet : « ...C’était une espèce de Goliath, sans esprit, sans talent, ayant les apparences du courage, du bon cœur et de la bonhomie. »

Il prend part aux journées du 14 juillet 1789, il indique le lendemain 15, avoir été nommé par le peuple commandant général du faubourg Saint-Antoine et qu’à la tête de quatre cent hommes, il a partagé tous les travaux du siège de la Bastille. Il prétendit aussi que s’il l’avait fallu, il « l’aurait incendiée avec de l’huile d’œillet et d’aspic, enflammé avec du phosphore, injecté au moyen de pompes à incendie qui étaient prêtes. Il a réussi non sans risque pour lui à sauver la vie à un invalide que la multitude voulait pendre. Le comité permanent a applaudi au zèle et à l’humanité de M. Santerre. Il a confirmé les pouvoirs à lui donnés par le peuple et l’a invité à redoubler ses soins, s’il était possible, pour ramener l’ordre et le calme dans le faubourg Saint-Antoine dont la tranquillité a tant d’influence sur la tranquillité de toute la ville »[2].

Les « chevaliers du poignard », une centaine de gentilshommes armés de stylets, désirant procurer la liberté à Louis XVI par la force, cherchèrent à entrer de nuit au palais des Tuileries pour l’enlever et l’éloigner de Paris; simultanément, une émeute éclata à Vincennes (village situé à l’est de la capitale), et les troupes de La Fayette s’y rendirent, laissant le champ libre aux chevaliers du poignard. Dans la confusion, à Vincennes, Santerre tira en direction de La Fayette, atteignant son second, Desmottes[3].

Le 17 juillet 1791, les Parisiens s’étaient réunis au Champ de Mars, pourvu pour la circonstance d’un « autel de la patrie », pour signer une pétition réclamant la déchéance de Louis XVI et l’installation de la république en France. L’Assemblée constituante demanda dans la matinée à Jean-Sylvain Bailly, maire de Paris, et à La Fayette, commandant de la garde nationale, de se mettre en position sur place et de rétablir l’ordre. Santerre, malgré ses dénégations, fut accusé d’avoir sciemment tiré sur la foule et il fut décrété de prise de corps. Il se cacha puis, comptant sur quelques appuis, réussit à se faire absoudre.

Au Palais-Royal où il reparaît, Santerre fréquente le « 129 » un établissement de jeu que dirige son beau-frère Jacques-Bon Pelletier Descarrières[4], un ancien officier de la maison du roi.

Le 20 juin 1792, avec les habitants du faubourg Saint-Antoine, Santerre qui occupe à nouveau sans en avoir le titre le commandement général de la garde nationale, laisse envahir le château des Tuileries, opération destinée à faire pression sur Louis XVI nommé « monsieur Veto ». D’après Jean-Louis Carro les « directeurs secrets de la révolte » qui devait conduire à la chute de la monarchie « furent choisis par le comité central des Fédérés établi dans la salle de correspondance aux Jacobins-Saint-Honoré » : « Je fus, dit-il, adjoint à ces cinq membres, à l’instant même de la formation du directoire, et quelques jours après, on y invita Fournier l’Américain, Westermann, Kieulin de Strasbourg, Santerre, Alexandre, etc.[5] »

Dès le 26 juillet 1792, avec Charles-Alexis Alexandre, Claude François Lazowski, François-Joseph Westermann, Claude Fournier l'Américain, Santerre participait à plusieurs réunions du comité insurrectionnel qui préparait la prise d’assaut du château des Tuileries, qui eut lieu le 10 août 1792. À la tête de son détachement de la Garde nationale, Santerre, ne remplit pas la mission d’interposition qui était normalement la sienne[6]. Au contraire, il favorise le mouvement insurrectionnel qui aboutit à la prise du château des Tuileries et au vote à l’Assemblée d’un décret de déchéance du roi Louis XVI. Devenu commandant de la garde nationale, il fut accusé par la suite par Marat et d’autres d’avoir désorganisé les gardes nationaux à cheval de l’école militaire en y recrutant des aventuriers, des repris de justice, des escrocs et, reconnaissait Jean-Paul Marat, « il a fait mettre au cachot les bons sujets qui demandaient qu’elle (la garde) fût purgée ». Après la prise du château et l’évacuation de la famille royale, c’est Santerre qui assura son transfert à la prison du Temple.

Plusieurs lettres dont celles du maire de Paris Jérôme Pétion, indiquent qu’ordre avait été donné au commandant de la garde nationale Santerre de s’interposer entre les massacreurs et les prisonniers désarmés, tant à l’Abbaye, à la Force, au Châtelet, à la Salpêtrière qu’aux Carmes et dans les maisons détention visées. Alors même que le maire Pétion lui avait déjà écrit une première fois pour qu’il fasse cesser les massacres, il affecta une nouvelle fois d’attendre des ordres que le ministre de l’Intérieur Jean-Marie Roland lui avait transmis également. Pétion lui écrivait à nouveau : « Je vous écris, M. le Commissaire général, relativement à la prison de la Force. Je vous ai prié d’y établir un nombre d’hommes si imposant qu’on ne fût pas tenté de continuer les excès que nous venons de déplorer. Vous ne m’avez pas répondu. J’ignore si vous avez satisfait à ma réquisition, mais je vous la réitère ce matin. Comme j’en ai rendu compte à l’assemblée nationale, j’ignore ce que je pourrai lui dire sur l’état de cette prison... »

Santerre fut présent à l’exécution de Louis XVI au mois de janvier 1793, il est surnommé le « général roulement » allusion au roulement de tambour qu’il ordonna pour couvrir la voix de Louis XVI sur la guillotine. Santerre renonça à son poste de commandant de la Garde le 17 mai 1793, au moment du bras de fer entre les Girondins et la Commune qui eut finalement le dernier mot. Par prudence, il se fit enrôler dans l'armée pour la Vendée où Bouchotte lui donna un commandement. Santerre fut aussitôt battu à Vihiers le 17 juillet 1793.

Santerre était menacé par Maximilien de Robespierre mais il fut protégé par Bertrand Barère de Vieuzac et Jean-Marie Collot d'Herbois qui, pour le soustraire à des dangers certains, le firent incarcérer et protéger. Ses papiers avaient officiellement été mis sous séquestre, mais ils se volatilisèrent aussitôt car le dossier de Santerre est vide. Santerre attendit patiemment sa libération à la prison des Carmes. Il sortit de prison le 15 thermidor an II, et il s’occupa de ses affaires privées.

À sa sortie de prison, ruiné, abandonné par son épouse, il vivra petitement du commerce des chevaux pour l’armée : suite à son marché passé en 1792 avec l’État il fut contraint de rembourser 672500 livres pour non livraison de matériel, c’est-à-dire 6000 chevaux[7]. Et il continua de spéculer sur les Biens Nationaux. Ami du directeur Jean-François Moulin, il fut arrêté après le 18 brumaire et à nouveau relâché grâce à Fouché. Il meurt ruiné. Une plaque, sise au 9, rue de Reuilly dans le 12e arrondissement de Paris et depuis 1905 la rue Santerre dans le même arrondissement commémorent son nom.

Santerre et ses acquisitions révolutionnaires

Pendant la Révolution, le général Santerre a acheté quantité de biens nationaux, souvent sous des noms d’emprunt ou au nom de Adélaïde Deleinte sa femme, dont il devait divorcer le 26 nivôse an VI, de ses enfants ou neveux. Il se rendit acquéreur de biens nationaux à Paris ou dans sa région, et notamment dans la vallée de Montmorency, au nord de Paris. Quand M. Dumetz de Rosnay, radié des listes d’émigration en 1804, voulut recouvrer ses propriétés et l’une d’elle, le château d’Eve à Ermenonville, il s’aperçut qu’elle était une des acquisitions de Santerre. Le château et les terres de La Houssaye, situés non loin lui appartenaient aussi. Il avait des domaines au Cateau-Cambrésis et possédait en son nom le domaine de Latour-Morouard à Bauchery près de Provins qu’il revendit le 28 messidor an XIII, à un prix sous-évalué, à Théodore-François Santerre.

Il avait acheté un ensemble immobilier dans l’Enclos du Temple, notamment la Rotonde, dans l’actuel quartier de ce nom – presque au pied de la tour du Temple, le tout d’une valeur de « 400 000 » livres et dont le revenu était estimé « 26 000 » livres.

Ayant accumulé des sommes d’argent considérables, il décida de les placer, entre autres par l’achat le 22 ventôse an XIII, de la terre de Torigny, domaine provenant de la succession des princes de Monaco[8].

Santerre dans la littérature

Antoine Joseph Santerre apparaît à de nombreuses reprises dans le Chevalier de Maison-Rouge d’Alexandre Dumas. Antoine-Étienne Carro, parent et thuriféraire du général, signale une erreur dans l’un de ces épisodes où Dumas lui fait jouer un « rôle grossier et ridicule ».

Santerre apparaît également en ces termes dans les premières pages du Comte de Chanteleine, roman historique de Jules Verne : « La Convention, effrayée, ordonna de détruire le sol de la Vendée et d’en chasser les « populations ». Le général Santerre demanda des mines pour faire sauter le pays, et des fumées soporifiques pour l’étouffer ; il voulait procéder par l’asphyxie générale. Les Mayençais furent chargés de « créer le désert » décrété par le Comité de salut public. »

Notes et références

Bibliographie

Articles connexes

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