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Vendée Militaire et Grand Ouest
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12 septembre 2015

Chaumette Pierre-Gaspard

Clic pour voir sa généalogie sur la ligne en dessous

 

 

220px-Pierre-Gaspard_Chaumette_by_François-Séraphin_Delpech

Pierre-Gaspard Chaumette, dit Anaxagoras Chaumette, né à Nevers (Nièvre), le 24 mai 1763 et mort à Paris le 13 avril 1794, fut procureur de la Commune de Paris pendant la Révolution française. Porte-parole des sans-culottes, il lutta pour l'Abolition de l'esclavage et fut condamné à la guillotine avec les Hébertistes.

Biographie

D'extraction sociale modeste, fils d'un maître cordonnier de Nevers, Chaumette fut chassé du collège à 13 ans. Mousse puis timonier dans la marine de guerre, il participa aux combats contre l'Angleterre pendant la guerre d'indépendance des États-Unis, assista à l'esclavage aux Antilles, à Saint-Domingue en particulier, ce qui influença sa lutte pour l'abolition et l'égalité entre noirs et blancs pendant la révolution[1]. De 1783 à 1786, il étudia la médecine à Moulins et à Nevers. Infirmier chirurgien, il devint l'élève et le secrétaire de Thuck, docteur de la faculté de Londres lors de ses voyages en France[2]. Chaumette est influencé par les idées de Jean-Jacques Rousseau dans le domaine de la politique (Contrat social), de l'éducation (L'Émile), de la morale et de la religion (Profession de foi du vicaire savoyard).

Après avoir participé à la fondation d'un club révolutionnaire à Nevers, il rejoignit Paris en septembre 1790. Il devint l'un des orateurs les plus écoutés dans les Jardins du Palais-Royal. Il fut reçu au club des Cordeliers, adhéra à la section communale du Théâtre-Français et collabora au journal Révolutions de Paris. Le 5 décembre 1792, il fut élu procureur syndic de la Commune. Il fut, avec Hébert, son substitut, à la tête d'une faction dite des « exagérés ». Il participa à l'agitation des sans-culottes à la Convention nationale.

Il proposa et prit de nombreuses mesures sociales et morales pour les indigents, les veuves, les fous, les prostituées, interdit les jeux de hasard et le fouet dans les écoles, ce qui lui donna une certaine popularité[3]. Il lutte pour l'abolition de l'esclavage notamment dans le journal jacobin Les Révolutions de Paris; les articles étaient anonymes mais on peut croire d'après des sources thermidoriennes que sur le sujet il a pris le relais de Sonthonax et a écrit tous les articles de juillet 1791 à juin 1792. À l'automne 1791 il salua avec enthousiasme l'insurrection d'esclaves de Saint-Domingue, regretta la timidité des membres de la société des Amis ds Noirs "à qui l'humanité et la philanthropie n'ont qu'un seul reproche à faire, c'est celui de n'avoir pas été assez humains ni assez philanthropes" [4]. En 1791 et 1792 il était opposé à la guerre et partisan de l'abolition de la peine de mort. Deux ans plus tard, il était fervent partisan de la Terreur : massacres de Septembre, dénonciations, loi des suspect, guillotine pour les accapareurs, etc.

Contre l'égalité des sexes, il s'est publiquement félicité de l'exécution de Manon Roland et d'Olympe de Gouges, au prétexte qu'elles auraient oublié les devoirs qui conviennent aux femmes. S'adressant aux citoyennes de Paris, il ajoutait à leur sujet : « Et vous voudriez les imiter ? Non, vous ne serez vraiment dignes d'estime qu'en vous efforçant d'être ce que la Nature a voulu que vous fussiez. Nous voulons que les femmes se respectent, c'est pourquoi nous les forcerons à se respecter elles-mêmes[5]. »

À Nevers et dans le district de Château-Chinon comme commissaire de Joseph Fouché durant l'automne 1793 et à Paris comme procureur, il fut un artisan de la déchristianisation, ce qui le brouilla avec Robespierre. Défenseur du peuple, Chaumette considérait que le peuple devait être l'objet des fêtes nationales. Il prit le nom d'Anaxagoras en référence au philosophe grec antique qui fut pendu pour athéisme. Il tenta d'instaurer de nouveaux rituels républicains, comme les fêtes de la Raison. Cependant, il s'opposa aux mesures de vandalisme contre les églises préconisées par Hébert et cassa l'arrêté municipal du 23 novembre 1793 qui ordonnait la fermeture de tous les lieux de culte et la persécution des prêtres[6].

Chaumette voulait étendre la Révolution à tous les domaines. Il inventa ainsi la mode de porter des sabots. Il continua son combat contre l'esclavage. Le 4 juin 1793 il se présenta à la Convention, porteur d'une pétition sans-culotte qui demandait l'abolition de la servitude des Noirs. Il prit de multiples initiatives pour populariser le décret du 16 pluviôse an II-4 février 1794 : publication d'un article dans les révolutions de Paris du 25 pluviôse an II-13 février 1794, intitulé Les nègres enfin libres : l'article assez sec attribuait tout le mérite de la loi aux sans-culottes, en même temps qu'il regrettait le retard pris dans cette décision. Le 30 pluviôse an II-18 février 1794 ce fut l'apothéose avec l'organisation à Paris d'une grande fête au Temple de la Raison et l'audition par le public d'un très long discours sur l'esclavage[7].

Il eut l'intention de renverser la Montagne et projeta une insurrection au Club des Cordeliers, mais il se heurta au refus de la Commune de Paris[8].

Il fut arrêté et jugé pour « conspiration contre la république » et pour avoir « cherché à anéantir toute espèce de morale, effacer toute idée de divinité et fonder le gouvernement français sur l'athéisme ». Il est également accusé d'être un agent de l'Angleterre. Victime du Comité de salut public qui cherche à casser le pouvoir de la Commune et mettre fin à la déchristianisation, il est condamné à mort au terme d'un procès totalement inéquitable et truqué. Il fut guillotiné le 13 avril 1794 avec un groupe d'Exagérés et de Modérés, dont l'évêque de Paris Jean-Baptiste Gobel, le député Philibert Simond, le général Arthur Dillon, Lucile Desmoulins,veuve de Camille Desmoulins, la veuve de Jacques Hébert, ainsi que des membres de l'armée révolutionnaire comme le lieutenant Alexandre Nourry-Grammont[9].

On a publié anonymement en 1793 un pamphlet attaquant Chaumette intitulé Vie privée de P. G. Chaumette dans lequel on parle de ses différentes maîtresses et on l'accuse d'avoir fait accuser des femmes qui ne se prêtaient pas à ses avances. Les papiers saisis à son domicile confirmeraient selon certains une homosexualité qu'il n'avait jamais cachée[10]. L'historien Fritz Braesch a publié en 1908 une anthologie des papiers de Chaumette[11]. Il veut mettre en contradiction les réquisitoires publics de Chaumette sur les bonnes mœurs avec la réalité de sa privée. Il croit déceler dans les lettres échangés avec son ami Doin au temps de sa jeunesse « autre chose que de l'amitié » et parle des « goûts contre-nature de Chaumette » sans publier toutefois ces lettres. On lui a reproché à l'époque une faute d'interprétation. Cette hypothèse apparaît encore « hasardeuse » pour les historiens[12].

Notes et références

Sources imprimées

Bibliographie

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