Lanfant Alexandre
Alexandre Charles Marie Lanfant | |
prêtre, Martyr et Bienheureux | |
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Naissance | 5 septembre 1726 Lyon |
Décès | 5 septembre 1792 abbaye Saint-Germain-des-Prés (Paris) |
Nationalité | Française |
Vénéré à | abbaye Saint-Germain-des-Prés (Paris) |
Béatification | 7 octobre 1926 |
Fête | 3 septembre |
Alexandre Charles Lanfant (ou Lenfant), né le 9 septembre 1726 à Lyon (France) et mort (exécuté) le 3 septembre 1792 à l’abbaye Saint-Germain-des-Prés (Paris), était un prêtre jésuite français, prédicateur royal à Vienne (Autriche) et à Versailles. Comme membre du clergé (la Compagnie de Jésus ayant été supprimée) ayant refusé le serment de fidélité à la Constitution civile du clergé il fut arrêté et décapité lors des grands massacres de septembre 1792.
Béatifié le 17 octobre 1926 par le pape Pie XI (avec les 190 autres évêques, prêtres, religieux et quelques laics, victimes de la Révolution française) il est liturgiquement commémoré le 2 septembre.
Sommaire
- 1 Biographie
- 1.1 Jeunesse et formation
- 1.2 Prédicateur en Lorraine et Autriche
- 1.3 Prédicateur à Versailles
- 1.4 Prêtre réfractaire
- 2 Béatification
- 3 Œuvres
- 4 Bibliographie
Biographie
Alexandre Lanfant fait ses études secondaires au collège de la Trinité à Lyon avant d’entrer au noviciat d’Avignon de la Compagnie de Jésus le 7 septembre 1741. Il enseigne dans les collèges jésuites d’Aix et de Besançon avant de faire ses études de théologie à Lyon (1751-1754): il est ordonné prêtre à Lyon en 1754.
Après son ordination, il tient la classe de rhétorique au collège de Marseille. Déjà connu comme bon prédicateur, il se fait particulièrement remarqué par son oraison funèbre en l’honneur de l’archevêque de Marseille, Henri de Belsunce, décédé en juin 1755. Sa renommée augmente d’autant.
Lorsque l’Ordre des jésuites est dissout en France (1764) il se réfugie au séminaire de Nancy en Lorraine, où il est souvent invité à prêcher à la cour du roi Stanislas de Pologne, en exil à Lunéville. Tant son oraison funèbre aux funérailles de ce dernier (en février 1766) que son panégyrique à l’occasion de la canonisation de sainte Jeanne de Chantal (17 juillet 1767) émeuvent beaucoup et font forte impression.
Ayant perdu la protection du roi Stanislas, il quitte la Lorraine (1768) et se rend à Vienne (Autriche) où il est appelé comme prédicateur à la cour de l’impératrice Marie-Thérèse. Il y reste trois ans avant de revenir à Paris, où il entre à la cour de Louis XVI comme confesseur du roi.
Il donne les sermons d’Avent (1774) et de Carême (1775) au palais de Versailles. Louis XVI et la reine Marie-Antoinette l’apprécient tellement qu’ils le nomment prédicateur ordinaire du roi. Une preuve de son succès est que depuis 1773 il est une des cibles préférées des jansénistes... On dit que Jean-Jacques Rousseau et Denis Diderot se déplaçaient pour l’écouter. Madame du Deffand, la grande sceptique, s’entretenait volontiers avec lui.
A la chute de la monarchie et comme on le soupçonne d’avoir une grande influence sur le roi déchu, il est recherché par les révolutionnaires. La correspondance du père Lanfant illustre dramatiquement la vie des prêtres réfractaires à Paris. A propos de la Constitution civile du clergé (1790) il est clair : « plutôt la pauvreté totale et la mort que faire ce serment impie ». Précisément pour éviter ce serment, il refuse de prêcher le Carême de 1791 à la Cour. Mécontents de cet affront le parti révolutionnaire l’accuse, comme confesseur, d’avoir persuadé le roi à accomplir ses obligations pascales en secret, avec l’assistance d’un prêtre réfractaire.
Pour soutenir les chrétiens fidèles à l’Église Lanfant reste à Paris, mais il vit de plus en plus dans la clandestinité, changeant fréquemment de logement et de déguisement. Il est malgré tout arrêté et incarcéré à l'abbaye Saint-Germain-des-Prés, le 30 août 1792. Il s’y trouve en compagnie d’un grand nombre de prêtres réfractaires. Les prêtres réfractaires devaient être déportés en Guyane (via les ‘pontons de Rochefort’) mais ils sont finalement victimes de la furie révolutionnaire de septembre 1792.
Entre le 2 et 5 septembre 1792, 3 évêques, 127 prêtres séculiers, 56 religieux et 5 laïcs sont exécutés là où ils sont emprisonnés, certains au couvent des Carmes, d’autres au séminaire Saint-Firmin ou encore à l’abbaye Saint-Germain-des-Prés. Parmi eux les trois ex-jésuites Alexandre Lanfant, Jacques Bonnaud (Vicaire général de Lyon) et Guillaume Delfaud (archiprêtre de Périgueux).
Béatification
Les religieux sont considérés comme martyrs par l'Église catholique. Lors d’une cérémonie solennelle à Rome, le 17 octobre 1926 les 191 martyrs sont béatifiés par le pape Pie XI. Il est intéressant de noter que le décret de béatification identifie les trois Alexandre Lanfant, Jacques Bonnaud et Guillaume Delfaud comme ‘jésuites’ alors que, à strictement parler, la Compagnie de Jésus n’existait plus en 1792, ayant été supprimée en 1773.
Œuvres
- Sermons du P. Lenfant, jésuite, prédicateur du roi, 8 vol., Paris, 1818.
- Mémoires ou correspondance secrète du P. Lenfant, confesseur du roi, pendant trois années de la Révolution 1790, 1791, 1792, 2 vol., Paris, 1834.
Bibliographie
- H. Fouqueray: Une victime des journées de septembre, le Père Lanfant, dans Étvdes, vol.105 (1905), pp.50-75 et pp.161-184.
- H. Fouqueray: Un groupe de martyrs de septembre 1792. Vingt-trois anciens Jésuites, Paris, 1926, pp.1-62.
- J. Grente: Les martyrs de septembre 1792 à Paris, Paris, 1926.
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