Soury Gilbert
Gilbert Soury | |
Biographie | |
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Naissance | 7 octobre 1732 Celloville |
Ordination sacerdotale | 1764 |
Décès | 12 janvier 1810 Celloville (Seine-Inférieure) |
Autres fonctions | |
Fonction laïque | |
Inventeur de la « Jouvence de l'Abbé Soury » | |
Gilbert Soury, dit l'abbé Soury, né le 7 octobre 1732 à Celloville et mort le 12 janvier 1810 dans la même commune, est un prêtre réfractaire français, inventeur de la « Tisane des deux abbés », plus connue sous le nom de « Jouvence de l'Abbé Soury ».
Sommaire
- 1 Biographie
- 1.1 Jeunesse
- 1.2 Prêtre réfractaire et guérisseur
- 2 « Jouvence de l'Abbé Soury »
- 3 Notes et références
- 4 Articles connexes
Biographie
Gilbert Soury naît le 7 octobre 1732 à Celloville, dans une famille pauvre mais honorable. Il est l'aîné de ses quatre frères et le fils de Jean Soury, un modeste rubannier. Très tôt, l'abbé Delarue, curé de Celloville et inventeur de remèdes réputé, remarque la vive intelligence de Gilbert Soury et en fait son apprenti. C'est alors qu'il l’instruit, lui enseigne le latin, l’initie à la connaissance des plantes médicinales et le dirige vers l’état ecclésiastique.
En 1764, Gilbert Soury est ordonné prêtre, puis est nommé chapelain du prieuré de Saint-Adrien. Il ne reste pas longtemps à Saint-Adrien et durant la même année, il est nommé chapelain de la chapelle Saint-Antoine, en l’église d’Alizay. En sa qualité de chapelain, l’abbé Soury reçoit un revenu annuel de 962 livres. Il reste alors attaché à la paroisse d’Alizay pendant plus de 25 ans et soigne les malades par les plantes 1.
Lors de la Révolution française, l'abbé Soury s'oppose au serment de 1793, qu'il refuse de prêter. Personne ne le dénonce et il peut ainsi rester, pour le moment, à Alizay. Cependant, des démarches qu'il avait faite pour que son traitement lui soit payé par le district de Louviers attirent sur lui l’attention des Révolutionnaires et, alors qu'il célèbre la messe en l’église d’Alizay, des sans-culottes étrangers viennent l'arrêter. Le 16 octobre 1793, il est emmené à Évreux et, le 19 octobre, il est interné à la maison des Ursulines.
Cependant, sa réputation de guérisseur le suit jusqu'en prison, et, le 13 janvier 1794, le vicaire de Fleury-sur-Andelle, interné en la maison du grand séminaire, demande à être envoyé aux Ursulines pour pouvoir consulter l'abbé Soury. Sa renommée médicale s'étend au-delà de la prison et lui apporte la libération. En effet, un jour, il reçoit la visite du député révolutionnaire Robert Lindet, qui vient le consulter à propos d’un mal supposément incurable dont il est atteint. Le traitement que lui donne l'abbé se montre d'une grande efficacité. Le 20 janvier 1795, l’abbé Soury est relâché par ordre du Comité de sûreté générale : « Vu les différentes pièces relatives au citoyen Soury, en arrestation à Evreux, le Comité arrête que le citoyen Soury sera sur le champ mis en liberté et les scellés levés s’ils ont été apposés ».
Redevenu libre, Gilbert Soury se réfugie à Rouen où il reprend son ministère : il célèbre alors secrètement la messe dans l’arrière-boutique d’un confiseur, située au passage d’Etancourt, mais la municipalité de Rouen, inquiétée par le grand nombre de fidèles qui s’y rend, impose au prêtre réfractaire de quitter la ville. L’abbé Soury se retire alors dans sa maison natale de Celloville, où il donne des soins aux malades qui viennent de toute la France pour le consulter.
L’abbé Soury meurt le 12 janvier 1810, à Celloville, à l'âge de 77 ans. Selon les dires, ses dernières paroles furent : « Dieu m’avait mis sur terre pour soulager les souffrances de mes semblables » 1.
« Jouvence de l'Abbé Soury »
Au milieu du xviiie siècle, Gilbert Soury crée une nouvelle solution à base de plantes qu'il nomme « Tisane des deux abbés », en l'honneur de son maître, l'abbé Delarue. Elle a un but veinotonique, vasoconstrictrice et anti-inflammatoire.
Après la mort de l'abbé Soury, la recette du remède se transmet dans sa famille de génération en génération. C'est ainsi qu'au xixe siècle, elle est industrialisée par le pharmacien rouennais Magloire Dumontier, son arrière-petit-neveu. Enfin, en 1951, l'Agence nationale de sécurité du médicament autorise la mise sur le marché du produit.
Notes et références
- M. Desdouits, « Le bienfaiteur de l’humanité souffrante », La Vie et l’Art en Normandie, no 37, 1986.
Articles connexes
- Clergé réfractaire
- Jouvence de l'Abbé Soury