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5 mai 2016

Compagnies de Jéhu

Clic pour voir sa notice sur son nom couleur orange

 

Compagnies de Jéhu

 

Les compagnies de Jéhu étaient formées par des royalistes.

Les compagnies de Jéhu ou de Jésus se constituent dans la région de Lyon en 1795 et pourchassent les Jacobins compromis dans la Terreur. On estime à plusieurs centaines leurs victimes. Le 4 mai 1795, 99 « terroristes » sont massacrés dans les prisons de la ville par des envahisseurs « furieux » mais dûment encadrés. Les jours suivants, la violence se banalise, et les meurtres se poursuivent, avec moins d’ampleur, sous la forme de bastonnades mortelles, d’égorgements à domicile ou sur la voie publique, de noyades. Des journalistes encouragent quotidiennement au meurtre des « terroristes », qualifiés de « buveurs de sang », et une « liste générale » de 90 pages imprimée à Lausanne, désignant les victimes, circule ouvertement.

Cette phase de « Terreur blanche », peut-être inspirée par les émigrés royalistes, dure de janvier à juin 1795 et cesse après l’envoi de nouveaux représentants en mission par la Convention, le remplacement des autorités municipales complices de ces actions, le désarmement de la garde nationale, le retour de l’armée (qui n’intervient pas) aux Brotteaux et l’arrestation des émigrés et des compagnons de Jéhu, déférés devant le tribunal criminel d’Isère.

Voici l’origine de l’appellation « Compagnons de Jéhu » expliquée par G. Lenotre :

« Quelqu’un évidemment ferré sur l’Ancien Testament les compara aux compagnons de Jéhu, dont l’histoire se mêle à celle de Jézabel immortalisée par Racine. Jéhu, dixième roi d’Israël, molesté par ladite Jézabel, la fit jeter par la fenêtre et donna l’ordre d’exterminer tous ses enfants, tous ceux aussi de ses sujets qui avaient adoré Baal dont elle avait instauré le culte dans son royaume. L’assimilation avec les thermidoriens lyonnais était ingénieuse, mais trop savante ; le mot répété fut mal compris : Jéhu, bien oublié, ne rappelait rien au vulgaire qui entendit Jésus ; l’appellation de Compagnie de Jésus qui, comme l’a remarqué Louis Blanc, « ne s’explique pas » fut donc adoptée par corruption dans le langage populaire. » (G. Lenotre, cité par André Castelot dans Présence de l’histoire, 1969, p. 205.)

L'expression "compagnons de Jehu" n'aurait pas de base historique, d'après l'historien de la contre-révolution, Jacques Godechot (PUF, 1984, p. 269-70).

Toujours d’après G. Lenotre, les compagnons de Jéhu ou de Jesus n'auraient en fait jamais existé. Les massacres leur étant imputé étaient en fait la chasse aux "mathevons". Ces ultra, jacobins, furent responsables jusqu'à la chute de Robespierre d'une répression terrible dont les Lyonnais furent les victimes, coupables d'avoir guillotiné Chalier et résisté plusieurs mois sous les ordres d'un ancien colonel de l'armée royale, Perrin de Précy (Lyon en 1793 procès verbaux de la section des Droits de l'Homme), aux troupes de la révolution. Les jacobins, en plus d'encourager la délation par des primes, avaient même créé des gardiateurs. Toute famille non réputée pure et solide devra héberger, nourrir à demeure un sans culotte et le payer cinq francs par jour ( G. Lenotre, les compagnies de Jehu). Ce gardiateur a pour mission d'écouter et d'épier le moindre signe de contre-révolution. La commission révolutionnaire a condamné 1944 exécutions entre le 9 octobre 1793 date de la reddition de la ville et le 3 mai 1794, date de la dissolution des commissions révolutionnaires. La réaction thermidorienne a été l'occasion de violentes vengeances de la part des Lyonnais qui tous avaient perdu un être cher. Le nom des compagnons de Jéhu repris dans la citation ci-dessus fut donné aux vengeurs de la réaction thermidorienne qui tuèrent et jetèrent à la Saône nombre de mathevons. Sous le directoire, on chercha à accuser les prêtres réfractaires, les émigrés et les royalistes des violences commises et non la population lyonnaise, excédée par l'attitude des jacobins. Les compagnons de Jéhu furent donc recherchés activement, de nombreux assassins thermidoriens furent arrêtés mais aucun prêtre, émigré ou royaliste parmi eux. Les accusés étaient complétement indépendants les uns des autres, aucune forme de mouvement coordonné les reliait entre eux. Le tribunal, pourtant surveillé par Legris, envoyé spécial du ministre de la justice, a conclu qu'il n'existe ni liste de membres de la conspiration ni registres de cette compagnie de Jésus (archives nationales BB 691 minutes d'un rapport au ministre sur l'affaire Astier). En conclusion, la compagnie de Jesus, invention des terroristes, n'a jamais existé.

La preuve en est que sous Louis XVIII, le moindre chouan, le plus petit combattant anti révolutionnaire a réclamé pension ou décoration et que personne ne s'est réclamé comme ayant appartenu à la compagnie de Jéhu.

Alexandre Dumas, qui avait entendu parler des compagnons de Jéhu, était parti pour Bourg-en-Bresse en 1856 (G. Lenotre), il a changé les noms de quatre brigands détrousseurs de diligences, Hiver, Guyot, Lepretre et Amiet en Morgan, Montbar, Adler et Assas, il les fit marquis, comte, vicomte et barons. Il demanda s'il existait une grotte, les habitants lui signalèrent celle de Ceyzériat, dans la foret de Seillon, il a demandé s'il n'existait pas une ruine, on lui signala celle de la ferme de la correrie. Son roman était en place, il n'a jamais prétendu s'être inspiré d'une histoire vraie.

Ouvrages littéraires concernant les Compagnons de Jéhu

Alexandre Dumas conta l’histoire de ces contre-révolutionnaires dans son roman Les Compagnons de Jéhu dont le héros fut Charles de Sainte-Hermine.

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