de l'Espinasse Augustin
Augustin de l'Espinasse | ||
peinture d'Angelica Kauffmann, 1798. Musée de l'Armée, Paris. |
||
Naissance | 8 octobre 1737 Pouilly-sur-Loire (Nièvre) |
|
---|---|---|
Décès | 23 novembre 1816 (à 79 ans) Paris |
|
Origine | Français | |
Allégeance | Royaume de France Royaume de France République française Empire français Royaume de France |
|
Arme | Artillerie | |
Grade | Général de division | |
Conflits | Guerre de Sept Ans Guerres de la Révolution française Guerres napoléoniennes |
|
Distinctions | Comte d'Empire Grand officier de la Légion d'honneur Ordre de la Couronne de Fer |
|
Hommages | nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile, 35e colonne. | |
Augustin de l'Espinasse, né à Pouilly-sur-Loire (Nièvre) le 8 octobre 1737, et mort à Paris le 23 novembre 1816, est un général français de la Révolution et de l’Empire.
Biographie
Il sert d'abord dans les Mousquetaires noirs de la maison du roi, et entre ensuite en 1769, dans les carabiniers en qualité de cornette.
Aide de camp du colonel marquis de Poyanne, il fait en cette qualité les dernières campagnes de la guerre de Sept Ans, et après la paix de 1763, il est réformé et entre dans l'artillerie, où il devient lieutenant dans le courant de la même année.
Le duc de Choiseul, alors ministre de la Guerre, rend justice à son mérite, en le chargeant de composer un Traité sur la Théorie et la pratique de la trigonométrie et sur celle du nivellement, imprimé en 1768.
Il a été fait capitaine le 24 mars 1767. Un avancement aussi rapide lui fait des envieux, et il a à soutenir plusieurs duels dans lesquels il se montre brave et généreux. Attaché à la place de Strasbourg, il a bientôt l'inspection des manufactures de Saint-Étienne et de Maubeuge.
Major le 25 mai 1788, il est chargé par le ministre de la guerre d'établir un dépôt central d'artillerie à La Charité-sur-Loire, projet que la Révolution française fait avorter.
Nommé lieutenant-colonel en 1791, il commande en second l'artillerie à l'armée du Rhin. Envoyé à l'armée des Pyrénées-Occidentales avec le grade de colonel du 2e régiment d'artillerie, il se distingue à la Croix-des-Bouquets, et reçoit en récompense le grade de général de brigade le 18 février 1794 que lui conférent les représentants du peuple à cette armée.
Suspendu de ses fonctions par le Comité de salut public, puis rappelé à l'armée qu'il vient de quitter, il sert sous le général Muller, et reçoit l'ordre de bombarder Fontarabie : il prend Bera, passe la Bidassoa sous le feu de l'ennemi, sauve le parc d'Irun, et le 14 thermidor an II, Fontarabie est aux Français.
Élevé au grade de général de division le 9 juin 1794 par les représentants, mais le ministre ne le reconnait pas dans ce grade, et le laisse sans emploi.
Envoyé, quelque temps après par le Directoire, en Italie, il arrive à Milan au moment où le général en chef Napoléon Bonaparte vient de décider le siège de cette ville ; et les moyens d'attaque en les comparant aux ressources de la défense, étant de très-mince importance, la reddition de la citadelle, après onze jours de tranchée ouverte, fait le plus grand honneur au général Lespinasse.
Il concourt aux victoires de Castiglione, de Seravole, de Rovereto, aux deux attaques de Saint-Georges, au blocus de Mantoue, à Arcole, où il se couvre de gloire (expressions du bulletin), lorsque Berthier marche sur Rome pour venger Duphot, l'Espinasse commande l'artillerie ; enfin, à la suite de la bataille de Rivoli, le général Bonaparte demande et obtient pour lui le grade de général de division.
Rentré en France, on lui confie le commandement en chef de l'artillerie de l'armée d'Angleterre, et il concourt avec le général Hédouville aux négociations de la paix avec les insurgés de la Bretagne.
Le premier Consul le fait entrer au Sénat conservateur, et quelques mois plus tard, en l'an VIII, il publie un Essai sur l'organisation de l'arme de l'artillerie, dont il a conçu l'idée à l'armée du Rhin, et qu'il a appliquée à l'armée des Pyrénées-Occidentales ; mais il n'a mis la dernière main à son travail qu'à l'armée d'Italie, lorsqu'il a combiné sa pensée avec les principes du général en chef, principes qu'il a adoptés d'une manière absolue : « Organisons, disait-il, l'arme de l'artillerie, non comme elle devrait être organisée pour vaincre, mais comme elle avait vaincu, dirigée par ce grand capitaine. »
Nommé membre et grand officier de la Légion d'honneur, les 9 vendémiaire et 25 prairial an XII (14 juin 1804), l'Empereur lui donne par décret du 2 du même mois, la sénatorerie de Pau, et plus tard, celle de Dijon, et le nomme président du collège électoral de la Nièvre.
Commandeur de la Couronne de Fer en 1807 et comte de l'Empire le 23 mai 1808, le général l'Espinasse est un de ceux qui votent la déchéance de l'Empereur.
Louis XVIII le nomme Pair de France le 4 juin 1814, et chevalier de Saint-Louis. Napoléon n'ayant pas jugé à propos de le rappeler à lui, il est mort à Paris le 23 novembre 1816. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise 1.
On lui doit les embellissements du jardin du Luxembourg.
Sources
- « Augustin de l'Espinasse », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail de l’édition]
- « Augustin de l'Espinasse », dans Robert et Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, 1889 [détail de l’édition]
- « Notice no LH/1616/17 », base Léonore, ministère français de la Culture
Notes et références
- François Marie Marchant de Beaumont, Manuel et itinéraire du curieux dans le cimetière du Père la Chaise, Paris, Emler frères, 1828 (lire en ligne [archive]), p. 103