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6 janvier 2017

Exécution de Maximilien de Robespierre

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Exécution de Maximilien de Robespierre

 

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Exécution de Robespierre et de ses complices conspirateurs contre la liberté et l'égalité : vive la Convention nationale qui par son énergie et surveillance a délivré la République de ses tyrans, estampe anonyme, 1794, Paris, BnF, département Estampes et photographie.

À la suite des événements du 9 thermidor (27 juillet 1794), Maximilien de Robespierre, décrété hors la loi, fut exécuté sans procès le 10 thermidor de l’an II (28 juillet 1794). Il fut amené en charrette sur la place de la Révolution (ancien nom de la place de la Concorde) en compagnie de 21 de ses partisans, dont son frère et Saint-Just pour y être guillotiné.

71 personnes de plus seront exécutées le lendemain, essentiellement des membres de la Commune insurrectionnelle de Paris, 12 le surlendemain.

Sommaire

  • 1 Parcours de Robespierre vers la place de la Révolution
  • 2 Exécution de Robespierre
  • 3 Principaux guillotinés du 10 thermidor
  • 4 Bibliographie
  • 5 Notes et références

Parcours de Robespierre vers la place de la Révolution

Robespierre et ses partisans allant à l'échafaud (gravure du XIXe siècle).

Robespierre avait reçu, ou s'était tiré une balle dans la mâchoire, Couthon avait eu la tête fracassée et Augustin Robespierre s’était gravement blessé en sautant par la fenêtre de l’hôtel de Ville. François Hanriot avait reçu un coup de baïonnette qui lui avait arraché l’œil de son orbite. Il fut sorti d'un égout, ensanglanté et défiguré. Deux mourants (Robespierre le jeune et Hanriot) et un infirme (Georges Couthon) furent transportés dans l’escalier de la Conciergerie ; le convoi se terminait par le cadavre de Philippe-François-Joseph Le Bas.

À 16 heures 30, les charrettes qui transportaient les condamnés sortirent de la cour du Mai et débouchèrent sur les quais. Lorsque les charrettes furent arrivées devant la maison où logeait Robespierre, elles furent arrêtées, et l'on barbouilla la façade de la maison avec du sang. À 18 heures 15 les charrettes arrivèrent place de la Révolution.

Exécution de Robespierre

M.J. Maximilien Robespierre : surnommé le Catilina moderne, exécuté le 10 Thermidor an 2.e, de la République, estampe anonyme, Paris, BnF, 1794.

Adrien-Nicolas Gobeau, 53 ans, membre de la Commune, fut exécuté le premier. Quand ce fut le tour de Saint-Just de monter, il embrassa Georges Couthon, et, en passant devant Robespierre, il lui dit : « Adieu ». Maximilien de Robespierre fut exécuté en avant-dernier, le dernier fut Fleuriot-Lescaut. Lorsqu’un des aides du bourreau arracha brusquement les linges qui lui soutenaient sa mâchoire, Robespierre poussa un cri de douleur. Il fut placé sur la bascule et le couperet tomba. La tête de Robespierre fut montrée au peuple, sous des applaudissements.

Les vingt-deux têtes furent placées dans un coffre en bois, les corps étant rassemblés sur une charrette qui se dirigea vers le cimetière des Errancis (ouvert en mars 1794). On jeta les têtes et les troncs dans une fosse commune et on répandit de la chaux vive pour que le corps de Maximilien de Robespierre ne laisse aucune trace. Néanmoins entre le moment de la décapitation et la mise à la fosse commune, une empreinte mortuaire de la tête de Maximilien de Robespierre aurait été prise par Marie Tussaud1, ce que conteste l'historien Hervé Leuwers qui considère qu'il s'agit d'un faux et souligne les incohérences du témoignage de Mme Tussaud2.

Principaux guillotinés du 10 thermidor

Ils furent au nombre de 21 à être exécutés avec Maximilien de Robespierre dont :

  • Georges Couthon, député de la Convention ;
  • René-François Dumas, ex-président du Tribunal révolutionnaire ;
  • Jean-Baptiste Fleuriot-Lescot, maire de Paris ;
  • François Hanriot, ex-commandant de la garde nationale ;
  • Jean-Baptiste de Lavalette, ex-général de brigade de l’armée du Nord ;
  • Claude-François de Payan, agent national à la Commune de Paris ;
  • Augustin Robespierre, député de la Convention ;
  • Louis-Antoine-Léon Saint-Just, député de la Convention ;
  • Antoine Simon, cordonnier, geôlier du Dauphin ;
  • Nicolas-Joseph Vivier (°1744 à Paris), président des Jacobins
  • Adrien-Nicolas Gobeau (°1768 à Vincennes), officier municipal - ex substitut de Fouquier-Tinville

Certaines sources rapportent que Robert Jean-Jacques Arthur fut également guillotiné ce jour. Après ces premières exécutions, des rafles sont opérées dans la capitale parmi les membres du Conseil général de la Commune et les employés municipaux3. Le 11 thermidor (29 juillet), journée la plus sanglante, 71 personnes sont guillotinées et 12 personnes sont guillotinées le 12 thermidor (30 juillet).

Après avoir réussi à s'enfuir de l'hôtel de ville et à se cacher pendant plusieurs jours, Jean-Baptiste Coffinhal finit par être dénoncé et arrêté. Après la constatation de son identité par le tribunal criminel, il est guillotiné le 18 thermidor (5 août)4.

Le 5 fructidor (22 août), François-Pierre Deschamps5, aide de camp d'Hanriot, est à son tour guillotiné6. Le 15 fructidor (1er septembre), quarante-quatre membres des sections parisiennes ayant pris part au 9 thermidor aux côtés de la Commune sont traduits devant le tribunal révolutionnaire7. Parmi eux, Henri Sanson et son oncle, Pierre-Claude, capitaine et lieutenant de canonniers, sont accusés d'avoir pénétré dans le comité de sûreté générale à la suite de Coffinhal et délivré Hanriot, mais ils sont acquittés. Seul Joseph-Julien Lemonnier, marchand limonadier, commissaire civil de la Section de la Maison-Commune, né en 1756 à Paris, est condamné à mort et exécuté le même jour.

Bibliographie

  • Bronislaw Baczko, Comment sortir de la Terreur : Thermidor et la Révolution, Paris, Gallimard, coll. « NRF essais », 1989, 353 p. (ISBN 2-07-071549-3, présentation en ligne [archive])
  • Antoine de Baecque, « Le tableau d'un cadavre. Les récits d'agonie de Robespierre : du cadavre hideux au dernier héros », dans Annie Jourdan (dir.), Robespierre : figure-réputation, Amsterdam, Rodopi, coll. « Yearbook of European studies - Annuaire d'études européennes » (no 9), 1996, XIII-236 p. (ISBN 90-420-0133-X), p. 169-202.
  • Emmanuel Berl, Le 9 thermidor, Paris, Hachette, coll. « L'Histoire par l'image » (no 3), 1965, 159 p., In-8° (21 cm).
  • Michel Biard, La liberté ou la mort : mourir en député, 1792-1795, Paris, Tallandier, 2015, 363 p. (ISBN 979-10-210-0731-4, présentation en ligne [archive]).
  • Michel Bouchemakine, « Le neuf Thermidor dans la nouvelle littérature historique », Annales historiques de la Révolution française, no 41,‎ septembre-octobre 1930, p. 401-410 (lire en ligne [archive]).
  • Françoise Brunel, « Sur l'historiographie de la réaction thermidorienne : pour une analyse politique de l'échec de la voie jacobine », Annales historiques de la Révolution française, no 237 « Georges Lefebvre. Pour le vingtième anniversaire de sa mort »,‎ juillet-septembre 1979, p. 455-474 (lire en ligne [archive]).
  • Françoise Brunel, Thermidor : la chute de Robespierre, 1794, Bruxelles, Complexe, coll. « La Mémoire des siècles » (no 211), 1989, 155 p. (ISBN 2-87027-275-8, présentation en ligne [archive]).
  • Louis de Cardénal, « Robespierrisme et Terrorisme après Thermidor », Annales historiques de la Révolution française, no 88,‎ juillet-août 1938, p. 314-342 (lire en ligne [archive]).
  • Pierre Caron, « Sur l'opposition de gauche à la veille du 9 Thermidor », Annales historiques de la Révolution française, no 108,‎ octobre-décembre 1947, p. 322-325 (lire en ligne [archive]).
  • Hervé Leuwers, Robespierre, Paris, Fayard, 2014, 458 p. (ISBN 978-2-213-67156-7, présentation en ligne [archive]).
  • Albert Mathiez, La politique de Robespierre et le 9 Thermidor expliqués par Buonarroti, Le Puy, Imprimerie Peyriller, Rouchon & Gamon, 1910, 33 p. (lire en ligne [archive]).
  • Albert Mathiez, Les divisions dans les comités du gouvernement à la veille du 9 thermidor : d'après quelques documents inédits (extrait de la Revue historique, t. CXVIII, 1915), Le Puy, Imprimerie de Daupeley-Gouverneur, 1915, 20 p. (lire en ligne [archive]).
  • Albert Mathiez, « Robespierre à la Commune le 9 Thermidor », Annales historiques de la Révolution française, Paris, Organe de la Société des études robespierristes, no 4,‎ juillet-août 1924 (lire en ligne [archive])
    Article reproduit dans Albert Mathiez (préf. Georges Lefebvre), Études sur Robespierre, 1758-1794, Paris, Éditions sociales, 1958, 283 p.
  • Henry Monteagle, « Barras au Neuf thermidor », Annales historiques de la Révolution française, no 229,‎ juillet-septembre 1977, p. 377-384 (lire en ligne [archive]).
  • Mona Ozouf, « De thermidor à brumaire : le discours de la Révolution sur elle-même », Revue historique, t. 243,‎ janvier-mars 1970, p. 31-66 (lire en ligne [archive]).
  • Mona Ozouf, L'École de la France : essais sur la Révolution, l'utopie et l'enseignement, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque des histoires », 1984, 415 p. (ISBN 2-07-070202-2, présentation en ligne [archive]), « Thermidor ou le travail de l'oubli », p. 91-108.
  • George Rudé et Albert Soboul, « Le maximum des salaires parisiens et le 9 thermidor », Annales historiques de la Révolution française, no 134,‎ janvier-mars 1954, p. 1-22 (lire en ligne [archive]).
  • Jacques Solé, « Robespierre à la Convention le 8 Thermidor : discours testament ou discours programme ? », dans Jean-Pierre Jessenne, Gilles Deregnaucourt, Jean-Pierre Hirsch, Hervé Leuwers (dir.), Robespierre. De la nation artésienne à la République et aux nations : actes du colloque, Arras, 1-2-3 avril 1993 / [organisé par le] Centre d'histoire de la région du Nord et de l'Europe du Nord-Ouest, Villeneuve-d'Ascq, Centre d'histoire de la région du Nord et de l'Europe du Nord-Ouest, coll. « Histoire et littérature régionales » (no 11), 1994, 458 p. (ISBN 2-905637-22-6), p. 205-215.
  • Bernard Vinot, Saint-Just, Paris, Fayard, 1985, 394 p. (ISBN 2-213-01386-1, présentation en ligne [archive]).
  • Gérard Walter, Robespierre, vol.  I : La montée vers le pouvoir, vol.  II : Le bilan d'une dictature, Paris, Gallimard, 1936-1939, in-8°, 317 p. et 315 p.
    Réédition en un seul volume : Gérard Walter, Maximilien de Robespierre, Paris, Gallimard, coll. « NRF biographies », 1989, 779 p. (ISBN 2-07-071590-6, présentation en ligne [archive]).
  • Gérard Walter, La conjuration du neuf thermidor : 27 juillet 1794, Paris, Gallimard, coll. « Trente journées qui ont fait la France » (no 19), 1974, 576-[24] p. (ISBN 2-07-028103-5, présentation en ligne [archive]).

Notes et références

  1. « Robespierre: the oldest case of sarcoidosis ? » [archive] par Philippe Charlier et Philippe Froesch, in The Lancet, volume 382, numéro 9910, page 2068, 21 décembre 2013
  2. Hervé Leuwers, Robespierre, Paris, Fayard, 2014, p. 368-370.
  3. Françoise Brunel, Thermidor, la chute de Robespierre, Éditions Complexe, 1989, 160 pages, pp. 108-109 (ISBN 2870272758).
  4. Émile Campardon, op. cit., pp. 429-431 [archive].
  5. Âgé de 29 ans, François Pierre Deschamps est un riche marchand mercier de la rue Béthisy, à Paris, natif de Breville (Orne). Membre du club des Cordeliers, il se lie d'amitié avec Robespierre, lui demandant d'être le parrain de son fils. Il devient agent de la Commission du commerce et des subsistances, puis aide de camp du général Hanriot. Arrêté comme les autres à l'hôtel de ville, il est écroué aux Petits-Pères. Délivré par un officier de paix sur un mandat de Faro, il se cache à Janville. Capturé, il est condamné à mort le 5 fructidor an II comme rebelle, à la suite de sa mise hors la loi le 9 thermidor, et guillotiné. Voir Jean-Pierre Jessenne (dir.), Robespierre : de la nation artésienne à la République et aux nations : actes du colloque, Arras, 1-2-3 avril 1993, Centre d'histoire de la région du nord et de l'Europe du nord-ouest, Université Charles de Gaulle-Lille III, 1994, 458 pages, p. 117-124, et Annales historiques de la Révolution française, Société des études robespierristes, Firmin-Didot & Cie, 1995, n° 299-302, p. 97
  6. Françoise Brunel, op. cit., p. 140.
  7. « Série W: Juridictions extraordinaires » [archive], état général des fonds des Archives nationales, 2007, p. 8.

 

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