Cimetière des Errancis
Plaque marquant l'emplacement de l'ancien cimetière des Errancis, apposée sur le no 97 de la rue de Monceau, Paris 8e
Pays |
France
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Région française |
Île-de-France
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Commune |
Paris
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Nombre de tombes |
Fosses communes (nombre : ?)
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Nombre de personnes |
1 119 victimes de la Terreur guillotinées
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Mise en service |
25 mars 1794
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Abandon |
23 avril 1797
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Coordonnées |
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Le cimetière des Errancis, également appelé cimetière de Monceau ou cimetière de Mousseaux, est un ancien cimetière parisien de la période révolutionnaire. Il tire son nom d’un lieu-dit qui signifiait « les estropiés ».
Avec les cimetières de Picpus, de la Madeleine et Sainte-Marguerite il était un des quatre cimetières du Paris de la Révolution à avoir reçu des corps suppliciés par la guillotine.
Sommaire
- 1 Historique
- 2 Inhumations
- 3 Liste des personnalités inhumées
- 4 Sources
- 4.1 Bibliographie
- 4.2 Notes et références
- 5 Annexes
- 5.1 Articles connexes
- 5.2 Liens externes
Historique
À la fin du XVIIIe siècle, vers le haut de la rue du Rocher, entre l'enceinte des Fermiers généraux, dont le tracé est aujourd'hui marqué par le boulevard de Courcelles et la rue de Valois-du-Roule, aujourd'hui rue de Monceau, un terrain vague s'étendait de la rue du Rocher jusqu'à la Folie de Chartres, aujourd'hui parc Monceau. Il servit en 1794 de lieu d'inhumation ordinaire, du 5 au 25 mars, puis de lieu d'inhumation pour 1 119 personnes guillotinées pendant la Révolution française, du 25 mars au 10 juin. C'est là que fut ensevelie Madame Élisabeth, sœur de Louis XVI, le 10 mai 17941.
À l'entrée du cimetière se trouvait un panneau sur lequel était marqué « Dormir, enfin ». Un bal s'y installa au début du XIXe siècle jusqu'à ce que le prolongement de la rue de Miromesnil et le percement du boulevard Malesherbes viennent morceler le terrain2. Les ossements retrouvés à l'occasion des travaux furent transportés pêle-mêle aux catacombes de Paris. Contrairement à ce qui a été fait pour le cimetière de la Madeleine, l'autre grand cimetière révolutionnaire, il n'y a pas de plaque dans les Catacombes de Paris pour commémorer le lieu exact des ossements transférés du cimetière des Errancis.
Inhumations
La tradition dit que les victimes tronquées amenées là avaient été dépouillées de tout objet personnel au greffe du Tribunal révolutionnaire. Il restait encore un pourboire pour les fossoyeurs. On leur avait ôté la vie mais ce n'était pas encore fini. Nous citons :
« C’est dans ce cimetières que les corps étaient entièrement déshabillés avant d’être déposés dans une fosse commune de dix/douze personnes ventre contre terre et inversés, les têtes servant à boucher les trous. Pas gai mais c’est la vérité. »
— « Reine Claude » op. cit. Cimetière des Errancis, comment.
L'absence de restes de vêtements rendait les ossements impossibles à identifier avec les moyens de l'époque de Louis XVIII, lorsque les fosses furent fouillées.
Liste des personnalités inhumées
Furent inhumés, entre juillet 1793 et mai 1795 :
- 24 mars 1794 : Jacques-René Hébert
- 5 avril 1794 : les « Indulgents », dont notamment François Chabot, Georges Danton, Jean-François Delacroix, Camille Desmoulins, Philippe-François-Nazaire Fabre d'Églantine, Jean-Marie Hérault de Séchelles, François-Joseph Westermann, Claude Basire, Joseph Delaunay;
- 13 avril 1794 : Pierre Gaspard Chaumette, Lucile Desmoulins, Marie Marguerite Françoise Hébert;
- 22 avril 1794 : Chrétien de Lamoignon de Malesherbes (avocat de Louis XVI à son procès);
- 8 mai 1794 : le chimiste Antoine de Lavoisier;
- 10 mai 1794 : Élisabeth de France (Madame Élisabeth, sœur de Louis XVI), Louis-Marie-Athanase de Loménie de Brienne et les autres victimes du jour; sous la Restauration, des fouilles furent en vain menées pour retrouver les restes d'Élisabeth de France.
- 28 juillet 1794 : les « robespierristes », dont Robespierre, son frère Augustin Robespierre, Saint-Just, Georges Couthon, le cordonnier Simon, François Hanriot, et le maire de Paris, Jean-Baptiste Fleuriot-Lescot;
- 7 mai 1795 : Gilbert Romme, Martial Herman, Fouquier-Tinville, accusateur public du Tribunal révolutionnaire.
Sources
- Félix de Rochegude, Promenades dans toutes les rues de Paris. VIIIe arrondissement, Paris, Hachette, 1910.
- Son corps fut reconnu à ses vêtements par le fossoyeur Joly, mais les fouilles faites en 1817 pour retrouver son corps furent vaines (Rochegude, Op. cit., p. 46).
- Rochegude, Op. cit., p. 46
Annexes
- Les Errancis : histoire et localisation [archive]
- Cimetière des Errancis (disparu) [archive]