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4 juin 2017

de Cambacérès Jean-Jacques-Régis

Clic pour voir sa généalogie sur la ligne en dessous

 

 

Jean-Jacques-Régis de Cambacérès

220px-Maurin_-_Cambaceres

Gravure publiée en 1830 représentant Jean-Jacques Régis de Cambacérès.

Naissance 18 octobre 1753
Montpellier
Décès 8 mars 1824 (à 70 ans)
Paris
Nationalité Française
Profession
Avocat
Activité principale
Homme politique (Deuxième consul sous le Consulat)
Autres activités
Principal rédacteur du Code Civil
Duc de Parme
Formation
Études de droit
Signature de Jean-Jacques-Régis de Cambacérès

Jean-Jacques Régis de Cambacérès, duc de Parme, Deuxième consul, puis archichancelier de l'Empire, est un jurisconsulte et un homme politique français, né le 18 octobre 1753 à Montpellier et mort le 8 mars 1824 à Paris.

Sommaire

  • 1 Biographie
    • 1.1 Origine et famille
    • 1.2 Sous la royauté
    • 1.3 Sous la Révolution
    • 1.4 Sous le Directoire
    • 1.5 Sous le Consulat
    • 1.6 Sous l'Empire
    • 1.7 Sous la Première Restauration, les Cent-Jours et la Seconde Restauration
  • 2 Homosexualité
  • 3 Distinctions
  • 4 Iconographie
  • 5 Notes et Références
    • 5.1 Notes
    • 5.2 Références
  • 6 Annexes
    • 6.1 Bibliographie
    • 6.2 Liens externes

Biographie

Origine et famille

Né à Montpelliern 1 dans une famille de magistrats appartenant à la vieille noblesse de robe1 de la ville, il fit ses études de droit à la faculté de Montpellier. Lorsque son père, Jean Antoine de Cambacérès, maire de Montpellier, connut des difficultés financières, il fut mis au ban de la société, ce qui marqua fortement Jean-Jacques Régis.

Ses frères sont Étienne Hubert de Cambacérès qui sera archevêque de Rouen, cardinal et sénateur et Jean-Pierre-Hugues Cambacérès, général. Fils du précédent, son neveu, Marie Jean Pierre Hubert de Cambacérès, connu sous le nom de duc de Cambacérès, est pair de France sous Louis-Philippe, puis sénateur et grand maître des cérémonies sous Napoléon III.

Sous la royauté

Reçu avocat en 1771, il renonce à sa charge afin de protester contre la « réforme Maupeou », puis il succède à son père dans la charge de conseiller à la Cour des Comptes, Aides et Finances, de Montpellier en 1774. Il devient Pénitent blanc de Montpellier, en compagnie de son frère Étienne Hubert, en 1763. Il reste toute sa vie attaché à cette confrérie dont il est prieur en 1790 et à qui il fait un legs important à sa mortn 2.

Sous la Révolution
Portrait de Cambacérès.

Dès 1789, il participe activement à la Révolution française, au conseil municipal de Montpellier, puis comme procureur syndic du district et président du tribunal criminel de l'Hérault. En 1792, il est élu député de l'Hérault à la Convention nationale. Pendant le procès de Louis XVI, il proteste que la Convention n’avait pas le pouvoir de siéger comme tribunal et exige que le roi disposât des moyens nécessaires pour sa défense. Il ne vote pas la mort, mais demande que Louis soit gardé en otage jusqu'à la paix, et qu'en cas d'invasion du territoire, il soit exécuté2. Entré au Comité de sûreté générale, il vote l'arrestation des Girondins en juin 1793. Il est chargé en 1793, avec Merlin de Douai, de la classification des lois et de leur réunion en un seul corps.

Il rédige de nombreuses lois, dont la loi des suspects, et fut chargé de coordonner la rédaction du Code civil des Français par les Montagnards. Deux premiers projets sont présentés en 1793 et 1794. Le premier est rejeté car trop long et pas assez révolutionnaire. Le second suit le même sort : trop court. Un troisième projet échoue encore en 1796, victime également des luttes politiques. La version définitive n'aboutit qu'en 1804. Il devient, en 1794, président de la Convention, puis préside le Comité de salut public3.

En janvier 1791, Cambacérès se porte acquéreur du domaine de Saint-Drézéry, alors propriété du chapitre de la cathédrale de Montpellier et vendu comme bien national par la municipalité. Alors vice-président du conseil municipal, Cambacérès se sert d'un prête-nom pour acheter le domaine qu'il légue à sa mort à la cathédrale de Montpellier.

Sous le Directoire

Il est élu au Conseil des Cinq-Cents en 1795. Puis en septembre sa candidature au poste de directeur est refusée par l'assemblée qui lui prête des sentiments monarchistes. Il exerce des fonctions diplomatiques et négocie la paix avec l'Espagne. Le 22 octobre 1796, il est élu au poste de président du Conseil des Cinq-Cents, il prépare un troisième projet de « Code civil », toujours sans suite. Il n'est pas réélu en tant que diplomate en 1797 et, en 1798, son élection est annulée. Le 20 juillet 1799, il devient ministre de la Justice, poste qui lui permet d'appuyer le coup d'État du 18 brumaire (9 novembre).

Cambacérès, Bonaparte, Lebrun.
Sous le Consulat

Le 11 nivôse an VIII (1er janvier 1800), il est nommé Deuxième consul, en remplacement de Sieyès, qui était auparavant consul provisoire. En 1801, il est l'un des fondateurs de la Société d'encouragement pour l'industrie Nationale, avec Jean-Antoine Chaptal et Benjamin Delessert. En 1803, il est nommé membre de l'Académie française, dont il sera radié en 1816.

Sous l'Empire
Le Prince-Archichancelier de l'Empire, par Henri-Frédéric Schopin.

Le 27 floréal an XII, à la tête du Sénat qu'il préside, il présente à Napoléon Bonaparte le sénatus-consulte qui le proclame Empereur des français. Le même jour, il est nommé Archichancelier de l'Empire, fonction définie par l'article 40 de la Constitution de l'an XII. Bien que surtout d'apparat, elle fait cependant de lui, en théorie, le second personnage de l’État. Lors des nombreux déplacements de l'empereur sur les théâtres des opérations militaires, il assure la présidence du Sénat et du Conseil d'État, ainsi que la direction de l'administration. Nommé Prince de l'Empire et duc de Parme le 24 avril 1808, il accumule une fortune considérable et sa table est renommée pour ses fastes.Il participe à la renaissance de la franc-maçonnerie française et prend la direction de toutes les obédiences4. Ainsi, le 13 août 1806 il est installé « chef suprême » du Rite français5, il est grand maître du Grand Orient de France de 1806 à 1814. On lui prête le mot : « En public appelez-moi : Votre Altesse Sérénissime », en privé « Monseigneur » suffiran 3.

Jusqu'à la fin de l'Empire, Cambacérès reste consulté sur toutes les questions importantes, même s'il n'est pas toujours écouté. C'est ainsi qu'il se montre réticent sur la guerre d'Espagne et l'expédition de Russie, ou qu'il préconise un mariage avec la sœur d'Alexandre Ier plutôt qu'avec Marie-Louise, prévoyant une guerre, sous deux ans, avec celui des deux empereurs dont Napoléon n'aura pas épousé une parente. Il intervient aussi fréquemment dans les affaires privées de la famille Bonaparte, réconciliant Napoléon 1er et Lucien, calmant les jalousies réciproques de Caroline, Pauline et Elisa, servant d'intermédiaire entre Joséphine et son ex-époux après le divorce, remplissant les fonctions d'officier d'état-civil lors du mariage de Napoléon et Marie-Louise.

En 1814, il est, sans le titre, le véritable régent de France, ce qui ne l'empêche pas de voter au Sénat la déposition de Napoléon Ier. Il eut la part principale dans la rédaction du Code civil français et sut mettre à profit les travaux des grands jurisconsultes des siècles précédents, surtout ceux de Portalis ; c'est lui qui est l'auteur du « Discours préliminaire du Projet de code civil ». Le 30 ventôse an XII (21 mars 1804), grâce à la stabilisation politique apportée par le Consulat, le « Code civil » est enfin promulgué.

Sous la Première Restauration, les Cent-Jours et la Seconde Restauration
Tombeau de Cambacérès, Paris.

Retiré de la vie politique lors du retour de la royauté, en 1814, il reprend du service pendant les Cent-Jours. Réintégré dans toutes ses dignités au retour de l'île d'Elbe, il est nommé le 2 juin 1815 Pair de France, président de la Chambre haute et, par intérim, ministre de la Justice, dont les fonctions sont exercées par M. Boulay de la Meurthe, conseiller d'État. Après la chute définitive de Napoléon il s'exila à Bruxelles d'un commun accord avec le gouvernement de Louis XVIII. Ayant perdu son titre de duc de Parme, il prend celui de duc de Cambacérès, titre qui sera confirmé à sa famille en 1857 sous le Second Empire.

Il se réfugie alors dans la piété et Louis-Désiré Véron écrit de lui6  : « Quand je dis Cambacérès, il faut vous figurer un vieillard respectable, en perruque et en habit marron, allant tous les matins à Sainte-Gudule, notre cathédrale, près de laquelle il était logé ; un domestique le suivait portant un gros livre d'heures. Là, Cambacérès s'agenouillait sur la terre nue, entendait la messe et restait plongé dans de longues méditations : Quantum mutatus ab illo !  » Il est autorisé à rentrer en France en 1818, mais ne jouera plus aucun rôle politique, et il meurt à Paris en 1824. Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise.

Homosexualité

L'hypothèse de son homosexualité et de son attirance pour les jeunes garçons repose sur des anecdotes et des allusions satiriques ; ainsi, on rapporte qu'alors que Cambacérès arrivait en retard, disant à l’empereur qu'il avait été retenu par des dames, Napoléon aurait eu ce bon mot : « Quand on a rendez-vous avec l'Empereur, on dit à ces dames de prendre leurs cannes et leurs chapeaux et de foutre le camp ». On cite aussi l'anecdote selon laquelle Talleyrand, voyant passer les trois consuls Bonaparte, Cambacérès et Lebrun, les nomma hic, haec, hoc (en latin : celui-ci, celle-là, ça), faisant référence à l'homosexualité de Cambacérès et à l'insignifiance de Lebrun7. Dans une pièce satirique parue en 18158, Cambacérès ne reconnait pas un jeune homme. « Allons, dit Napoléon à ce dernier, retournez-vous, que son altesse sérénissime vous reconnaisse. » Selon Frédéric Martel, il avait reçu le sobriquet de Tante Turlurette9. Pour des biographes comme Chatel de Brancion, cette réputation serait due à ses nombreux ennemis politiques qui avaient trouvé ce moyen pour l'atteindre à partir de sa situation de célibataire10.

Distinctions

« Jamais les titres, les croix, les cordons n'ont causé autant de plaisir qu'à lui [Cambacérès]. Il faisait ses délices de la représentation, dans les salons et jusque dans les lieux publics, il se parait avec la joie des enfants, de ses ordres, tantôt en or, tantôt en perles, tantôt en diamants, et au travers de ces puérilités, c'était certainement la meilleure tête du Conseil impérial11. »

— Étienne-Denis Pasquier

  • Grand aigle de la Légion d'honneur ;
  • Grand dignitaire de l'Ordre de la Couronne de fer (3 août 181312)
  • « Grand commandeur » de l'Ordre royal de Westphalie (Royaume de Westphalie) ;
  • Grand'croix de l'Ordre de Saint-Étienne de Hongrie ;
  • Chevalier de l'Ordre de l'Aigle noir.

Un écrin contenant 41 de ses décorations est conservé au musée de la Légion d'honneur13.

Iconographie

Le buste de Cambacérès apparaît, avec ceux de Bonaparte et de Lebrun, sur une médaille frappée en l'an X (1802) sur décision du Corps législatif pour célébrer la conclusion de la paix d'Amiens. Cette médaille, gravée par Romain-Vincent Jeuffroy fut largement diffusée. Le musée Carnavalet en conserve cinq exemplairesn 4. Une autre médaille de Cambacérès, posthume, est due à Eugène-André Oudiné et montre le personnage en grand costume de prince archichancelier de l'Empire, portant le collier de la Légion d'honneur. Un exemplaire en est conservé au Cabinet des médailles de la Bibliothèque nationale de Francen 5.

Notes et Références

Notes
  1. La maison natale de Cambacérès se trouve place Chabaneau à Montpellier.
  2. Archives de la confrérie des Pénitents blancs de Montpellier, conservées au siège de la confrérie à Montpellier
  3. Cité par exemple par F. Le Douarec, Le Concordat dans un diocèse de l'Ouest, Alsatia, 1958, p. 47.
  4. ND 2759, 5149 à 5152
  5. série iconographiqueno 890
Références
  1. Nicole Gotteri, Grands dignitaires du Premier Empire, Nouvelles Éditions Latines, 1990, p. 79
  2. Laurence Chatel de Brancion, Cambacérés : Maître d'œuvre de Napoléon, Perrin, août 2001 (ISBN 2-262-01632-1), p. 106-107
  3. Cambacérès sur le site de l'Assemblée Nationale. [archive]
  4. « Panorama de la franc-maçonnerie sous le Consulat et le Premier Empire (consulté le 09/08/2010) » [archive], sur Napoleon & Empire
  5. Pierre Mollier, "Le Grand Chapitre Général de France et la fixation du Rite français", Renaissance Traditionnelle, N. 176, octobre 2014, pp. 198-199.
  6. Revue de Paris, 1830, « Les exilés de Bruxelles », p. 17. [archive]
  7. « Jean Jacques Régis de Cambacérès (1753-1824) Deuxième consul (1799-1804) archichancelier d'Empire (1804) » [archive], Encyclopædia Universalis
  8. inconnu, Buonaparte ou l'abus de l'abdication, pièce héroico-romantico bouffonne, en cinq actes et en prose, J.G. Dentu (lire en ligne [archive]).
  9. Frédéric Martel, Le rose et le noir : les homosexuels en France depuis 1968, Paris, Seuil, 2000, p. 230.
  10. Laurence Chatel de Brancion, Cambacérés : Maître d'œuvre de Napoléon, Perrin, août 2001 (ISBN 2-262-01632-1)
  11. Étienne-Denis Pasquier, Histoire de mon temps. Mémoires du chancelier Pasquier, publiés par M. le duc d'Audiffret-Pasquier, 1893-1895
  12. « Jean-Jacques-Régis Cambacérès (1753-1824) » [archive], consul, parlementaire, archichancelier, sur www.napoleon.org (consulté le 19 février 2011)
  13. « Décorations conservées de Cambacérès » [archive], sur www.musee-legiondhonneur.fr (consulté le 19 février 2011)

Annexes

Bibliographie
  • Joseph Fr. Michaud et Louis Gabriel Michaud, Biographie universelle, ancienne et moderne, vol. 60, t. 1.-[52.], Michaud frères, 1836 (lire en ligne [archive])
  • Jean-Louis Bory, Les cinq girouettes ou servitude et souplesses de son altesse sérénissime : le prince archichancelier de l'Empire Jean-Jacques Régis de Cambacérès, duc de Parme, Paris, 1979 (ISBN 2913867316).
  • Laurence Chatel de Brancion, Cambacérès : maître d'œuvre de Napoléon, Paris, Perrin, 2001 (ISBN 2-262-01632-1), p. 642.
  • Jean-Paul Delbert, Cambacérès : unificateur de la franc-maçonnerie sous le Premier Empire, préface de Jean Tulard, Lille, Athos, 2005 (ISBN 2-9511431-2-5), p. 120.
Ouvrages de Pierre François Pinaud 
  • Jean-Jacques de Cambacérès, jurisconsulte et homme d'État (1753-1824), Université de Lille (thèse de doctorat en Lettres), Lille, 1958, dact., 551-85 f°.
  • Cambacérès, Perrin, septembre 1991, 272 pages; Paris, Fayard, 1996, 271 p. (ISBN 2262011494)
  • Cambacérès, le premier surveillant de la franc-maçonnerie impériale., Édimaf, Paris, mars 1999 (ISBN 2903846456)

Les papiers personnels de Jean-Jacques-Régis de Cambacérès sont conservés aux Archives nationales sous la cote 286AP

Liens externes

 

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