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Vendée Militaire et Grand Ouest
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22 décembre 2017

Suleau François-Louis

Clic pour voir sa généalogie sur la ligne en dessous

 

 

 

François-Louis Suleau
Biographie
Naissance
29 août 1758
Grandvilliers
Décès
10 août 1792 (à 33 ans)
Paris
Formation
Lycée Louis-le-Grand
Activité
Pamphlétaire
Conjoint
Adélaïde-Victorine Hall (en)
Enfant
Élysée de Suleau

François-Louis Suleau, né le 29 août 1758 à Grandvilliers et mort massacré par la foule le 10 août 1792, à Paris est un pamphlétaire français.

Sommaire

  • 1 Biographie
    • 1.1 Meurtre
  • 2 Écrits
  • 3 Notes et références
  • 4 Source

Biographie

Après avoir fait ses études à Amiens et au collège Louis-le-Grand où il eut Desmoulins, Robespierre et Fréron fils pour condisciples, Suleau prit le grade de maître ès-arts, servit ensuite dans les hussards, et devint, en 1784 avocat aux conseils du roi.

En 1787, il vendit cette charge, et partit pour un voyage aux îles du Vent et à Saint-Domingue. Chemin faisant, il recueillit la démission du sénéchal de la Guadeloupe mais, ne pouvant le remplacer sans avoir l’agrément du roi, il revint en France, après avoir visité les différents États de l’Amérique du Nord, et arriva à Paris le 27 août 1789.

La Révolution était commencée. Suleau, avec l’imagination fougueuse qui perce dans ses écrits, se jeta dans l’arène. Les principes nouveaux ne lui semblèrent pas d’abord incompatibles avec la monarchie, mais les journées d’octobre le ramenèrent du côté royaliste qui, dès lors, n’eut pas de plus ardent défenseur.

Non content de répandre à flots quelques brochures de sa façon, il se rendit en Picardie, dans sa famille, et y entreprit de convertir la municipalité d’Amiens à ses idées, par le procédé qui lui était le plus familier, c’est-à-dire en se moquant d’elle. Invité à quitter la ville, il n’en fit rien, et fut enfermé dans la citadelle.

Comme il était généralement admis que le plan du « marquis » de Favras consistait à emmener le roi dans une ville du nord, Suleau fut considéré par les révolutionnaires comme l’émissaire chargé de soulever la Picardie. Ces bruits, qui paraissent fondés, prirent une telle consistance que le Châtelet de Paris évoqua l’affaire de Suleau, et le fit transférer à la Conciergerie.

Une commission fut nommée, qui traîna les choses en longueur sans y apporter la moindre lumière. Le prisonnier fut relâché le 7 avril 1790 au bout de quatre mois de captivité.

Dès ce moment, la verve du pamphlétaire s’épancha dans les journaux de l’aristocratie. C’est surtout dans les Actes des Apôtres (à dater du no 102), que sa collaboration a laissé les traces les plus durables.

S’imaginant que ce n’était pas assez de protester avec sa plume contre la dictature jacobine en marche, il entreprit encore de faire la chasse à tous les pamphlets offensants pour la majesté royale, et ses menaces s’adressèrent même au duc d’Orléans, qui pactisait en sous-main avec le mouvement révolutionnaire. Il semblait défier à plaisir la haine que lui vouaient les révolutionnaires. Il provoqua l’un après l’autre les députés du côté gauche qui dédaignaient ses cartels. Publiant les exploits de sa plume, il se faisait arrêter chaque semaine.

Vint un moment où Suleau, trouvant plus de censeurs que d’imitateurs, se renferma dans un silence presque complet. II se retira à Oncy, près d’Étampes, mais bientôt, il rentra dans la lice. D’ailleurs, on commençait à remarquer ses fréquentes entrevues avec Mirabeau et le garde des sceaux Duport du Tertre ; on le vit même chez La Fayette.

Persuadé que l’appui de Mirabeau sauverait le trône, il s’employa d’un côté à persuader au roi qu’il fallait satisfaire sans marchander la déplorable avidité du « père conscrit », de l’autre à inculquer à Mirabeau les plans qu’il croyait les plus propres à rétablir l’ordre dans l’État.

Les lettres et les plans de Suleau faisaient partie des papiers que l’orateur mourant confia au comte de La Marck, et n’ont pas été publiés. On sait pourtant qu’il conseillait de commencer la guerre civile dans le Midi et de corrompre les députés : ainsi, il avait calculé qu’avec moins de deux millions de livres on enlèverait cent dix voix au côté gauche, de manière à assurer au gouvernement une énorme majorité.

Lorsque les ministres d’alors écartèrent ce plan, Suleau considéra leur répugnance comme la preuve flagrante de leur impéritie. Le Journal de M. Suleau, qui parut le 26 avril 1791, ne répondit pas à l’attente générale ; mais on le consultera avec intérêt pour les renseignements qu’il renferme sur la cour de Coblence et les plans de l’émigration. En novembre 1791, Suleau se trouvait à Neuwied sur le Rhin. En présence des folles illusions de l’armée de Condé, il comprit que la cause des Bourbons était perdue et chercha, dès lors, leur salut dans l’établissement d’une monarchie représentative.

On le vit, en 1792, s’efforcer de convertir Danton et Robespierre à la constitution anglaise. Un nouveau journal qu’il annonça n’eut qu’un seul numéro, qu’on peut dater avec vraisemblance du 15 avril 1792. Peu après, il épouse Adélaïde-Victorine, fille du peintre suédois Pierre-Adolphe Hall. Il aura un fils post mortem né en 1793 Élysée de Suleau.

Dans la matinée du 10 août 1792, le directoire du département de Paris lui ayant confié, dans la nuit du 9 au 10 août, la mission de vérifier l’état des choses et d’en faire son rapport au procureur général syndic, il s'adjoignit quelques jeunes gens et se rendit aux Tuileries en uniforme de garde national. Sa haute taille, sa beauté physique, son air martial attirèrent l’attention de la foule : il fut reconnu et conduit au corps de garde de la section. Il y trouva deux ex-gardes du corps, de Selminiac et du Vigier, et un auteur dramatique, l’abbé Bouyon, arrêtés comme lui.

Meurtre

Le 10 août 1792, François-Louis Suleau meurt assassiné une heure avant l’assaut du palais des Tuileries. Ce meurtre de Louis-Francois Suleau fait suite à la rixe du 30 juillet 1792. Cet affrontement avait opposé , dans les jardins des Champs-Elysées, une délégation des Marseillais à des membres royalistes du bataillon des Filles Saint-Thomas. Un patriote marseillais fut gravement blessé et un royaliste fut tué. Par esprit de vengeance, dans la nuit du 9 au 10 août suivant, on fit circuler des listes de proscription identifiant plusieurs de ces royalistes constitutionnels, parmi lesquels le journaliste et ancien député Regnaud de Saint-Jean d’Angély. Louis-Francois Suleau fut confondu avec lui, et tué à sa place1.

Le journaliste royaliste Jean-Gabriel Peltier a prétendu que Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt avait lynché le pamphlétaire royaliste François-Louis Suleau, en raison des quolibets dont il l'affublait dans les Actes des apôtres. Cette calomnie fut désastreuse pour Théroigne de Méricourt1.

Écrits

  • Lettre d’un citoyen à MM. les présidents et commissaires de son district, Paris, sept., 1789, in-8° ;
  • Un petit mot à Louis XVI, sur les crimes de ses vertus, par un ami des trois ordres, Paris, oct. 1789, in-8° ;
  • Projet d’adresse à l’Assemblée nationale, Amiens, novembre 1789, in-8° ;
  • Fidelissimse Picardorum genti, ou Tu dors, Picard, et Louis est dans les fers, Amiens, décembre 1789, in-8° ;
    C’est la brochure incriminée par le Châtelet ; malgré les dénégations de Suleau, on peut hardiment la lui attribuer.
  • Premiers interrogatoires de M. Suleau, Paris, janvier 1790, in-8° ;
    La suite parut dans le même mois.
  • Lettre à M. l’évêque d’A… (Autun ) et compagnie, Paris, шагs 1790, in-8° ;
  • Les Pâques de M. Suleau, Paris, avril 1790, in-8°; réimpression du no 5 de l’Apocalypse, publication périodique ;
  • Nouvelle conspiration de M. Suleau, mai 1790 ;
  • Le Réveil de M. Suleau, suivi du prospectus du journal politique que le public lui demande, 1er mars 1791 ;
  • Voyage en l’air, second réveil ; à Ballomanie, 15 mars 1791, in-8° de 160 p. ;
  • Journal de M. Suleau, 12 n(os) du 26 avril 1791 à mars 1792 ; le 1er n° du deuxième abonnement est unique ;
  • Plusieurs brochures, extraites des Actes des Apôtres.

Suleau avait, dit-on, préparé une Histoire de la chute de la monarchie, mais cet ouvrage fut perdu.

Notes et références

  1. a et b Olivier Blanc, « Anne Théroigne de Méricourt, violente ou humaniste ? », Féministes en tous genres,‎ 26 avril 2015 (lire en ligne [archive])

Source

  • Ferdinand Hoefer, Nouvelle Biographie générale, t. 7, Paris, Firmin-Didot, 1857, p. 644.
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