de Lameth Alexandre
Alexandre-Théodore-Victor comte de Lameth |
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Alexandre de Lameth, Paris, BnF, département des estampes et de la photographie. |
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Naissance | 28 octobre 1760 Paris |
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Décès | 19 mars 1829 (à 68 ans) Paris |
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Origine | France | |
Arme | Cavalerie | |
Grade | Lieutenant général | |
Années de service | 1777-1816 | |
Distinctions | Baron de l'Empire Officier de la Légion d'honneur |
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Autres fonctions | Député de la noblesse préfet maître des requêtes au Conseil d'État |
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Famille | Augustin Louis Charles de Lameth Théodore de Lameth Charles-Malo de Lameth (frères) |
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Alexandre-Théodore-Victor, comte de Lameth1, dit Alexandre de Lameth2 né le 28 octobre 1760 à Paris où il est mort le 19 mars 1829, est un général et homme politique français de la Révolution et de l’Empire.
Sommaire
- 1 Biographie
- 1.1 Famille
- 1.2 Avant la Révolution
- 1.3 Pendant la Révolution
- 1.3.1 A l'Assemblée constituante : le triumvirat
- 1.3.2 Membre du Club des Jacobins
- 1.3.3 Émigré
- 1.4 Sous le Consulat et le Premier Empire
- 1.5 Sous la Restauration
- 2 Notes et références
- 3 Annexes
- 3.1 Bibliographie
- 3.2 Article connexe
- 3.3 Liens externes
Biographie
Alexandre de Lameth est issu d'une très ancienne famille de noblesse d'épée dont l'origine connue remonte au XIIIe siècle. Au XVe siècle, Antoine Ier de Lameth, premier écuyer de Charles le Téméraire, après la mort de ce dernier en 1477, se met au service du roi de France. Il devient conseiller et chambellan de Louis XI. Il a épousé en 1460, Jacqueline d'Hénencourt. La seigneurie d'Hénencourt passe ainsi à la famille de Lameth.
Il est le frère de d’Augustin, Théodore et Charles-Malo de Lameth.
Jeune noble, Alexandre de Lameth entre en 1777, dans le corps des gardes du corps du roi. Sous-lieutenant au Royal-Champagne le 30 juillet 1778, capitaine au Royal-Cavalerie le 6 novembre 1779, aide-maréchal général des logis en 1782, il participe à la Guerre d'indépendance des États-Unis où il sert comme colonel dans l'armée de Rochambeau. De sa participation à cette guerre, Alexandre de Lameth rapporte des idées de liberté qui lui apparaissent naturellement incompatibles avec les institutions séculaires de la monarchie française.
De retour en France en mars 1785, il est nommé colonel au 2e Royal-Lorraine, poste qu'il occupe aux premiers événements de 1789.
Député de la noblesse de Péronne (Somme) aux États généraux de 1789, il se rallie au tiers état avec 46 autres députés de la noblesse et, avec ses deux frères, se met à saper avec ardeur les bases de l'Ancien Régime.
Au début de l'été 1789, Alexandre de Lameth constitue avec Antoine Barnave et Adrien Duport un groupe d'action politique dénommé le « triumvirat », siégeant à l'extrême gauche de l'Assemblée et fer de lance de la Révolution avec le soutien de son frère Charles. Il est l'un des promoteurs de l'abolition des privilèges dans la nuit du 4 août 1789, privilèges dont il est l'un des détenteurs et qu'il s'empresse à se démettre. Il se signale également par son ardeur à réclamer l'abolition de ceux du clergé et la réquisition des biens ecclésiastiques pour le paiement des créanciers de l'État. Plus tard, il s'oppose au veto absolu du roi, il propose la nationalisation des biens du clergé et la suppression des parlements.
Le 15 mai 1790, il demande que le droit de déclarer la guerre soit accordé à l'Assemblée législative et non à Louis XVI, exige la liberté totale de la presse, dénonce les agissement de Honoré Gabriel Riqueti, comte de Mirabeau et ses liens avec la Cour. Il présente et fait adopter un plan de réorganisation militaire écartant tout autre titre à l'avancement que le mérite et l'ancienneté. À l'assemblée nationale, il est nommé rapporteur de la commission pour les lois concernant le statut des Îles d'Amérique. D'abord membre de la Société des amis des Noirs favorable à l'émancipation des noirs et aux droits des hommes de couleur libres, il rompt avec ces idées, et se rapproche en 1790 du Club Massiac, qui est le syndicat des planteurs, des armateurs et des négociants esclavagistes avec les Îles. Le 20 novembre 1790, il est élu président de l'Assemblée par ses collègues.
En mai 1791, à l'assemblée constituante après l'annonce de l'assassinat de Vincent Ogé à Saint-Domingue, il prend fait et cause au côté d'Antoine Barnave pour les assemblées coloniales blanches contre les droits des mulâtres, ternissant ainsi son crédit auprès de nombreux patriotes. De fait, l'assemblée constituante qui prétend solennellement avoir abrogé le servage qui n'existe plus depuis longtemps, n'abolit l'esclavage des Noirs que sur le territoire français (28 septembre 1791), le conserve dans les colonies et révoque le 24 septembre 1791, les droits accordés le 15 mai à une partie des hommes de couleur libres.
En novembre 1789, il est l'un des fondateur avec Mirabeau, Robespierre, La Fayette, Pétion, Barnave et Duport, la Société des amis de la Constitution et de la Liberté qui devient le Club des Jacobins. Il est l'un des membres les plus influents du club des Jacobins, avec Antoine Barnave et Adrien Duport, mais ne peut résister à la montée en puissance de Robespierre.
Au cours de l'hiver 1791-1792, avec son frère Charles, il inspire La Gazette universelle, journal qui publit les articles favorables à la guerre. Il espére qu'une démonstration diplomatique et militaire de l'étranger fasse accepter aux Français une révision constitutionnelle.
Quand il voit le vieil édifice prêt à s'effondrer après la fuite du roi à Varennes, il prend peur et veut retourner en arrière, mais il n'a plus assez d'influence. Lors de la déclaration de guerre à l'Autriche le 20 avril 1792, il est promu maréchal de camp le 7 mai 1792, à l'armée du Nord commandée par Luckner. Le 10 août 1792, il passe à l'ennemi avec Joseph-Gilbert Motier, marquis de La Fayette. Il est fait prisonnier avec lui et enfermé dans les mêmes prisons.
Au même moment, il est décrété d'accusation le 13 août 1792, à la suite de la découverte, dans l'armoire de fer, d'un mémoire écrit de sa main en faveur des émigrés et des prêtres réfractaires. Jules Michelet, in Histoire de la Révolution Française va jusqu'à écrire qu'il reprit la correspondance secrète de Mirabeau - que Lameth avait pourtant contribué à destituer - avec le roi. Il est délivré au bout de trois ans, à la suite de démarches de sa mère, sœur du maréchal de Broglie et se retire en Angleterre.
Il se lie à Londres avec les principaux membres du parti whig : Fox, Grey... Mais déclaré indésirable par William Pitt, il quitte Londres pour rejoindre à Hambourg son frère Charles. Il rentre en France en 1796, mais doit émigrer de nouveau après le Coup d'État du 18 fructidor an V (4 septembre 1797). Il attend l’avènement du Consulat pour retrouver sa patrie.
Après son retour définitif en 1800, il devient successivement préfet des Basses-Alpes le 23 germinal an X et préfet du Rhin-et-Moselle le 12 pluviose an XIII), de la Roer le 3 mai 1806 et du Pô le 12 février 1809. Outre le titre de baron de l'Empire qu'il reçoit le 14 février 1810, il a été fait chevalier de la Légion d'honneur (an XII), puis le 16 juillet 1811, officier de l'ordre et maître des requêtes au Conseil d'État.
Dans les Basses-Alpes, il installe l’évêque dans ses fonctions et remet en état et augmente le réseau routier. Il crée à Digne une promenade ombragée entre le pré de Foire et les rives de la Bléone, plante des platanes sur le boulevard Gassendi. Il est très populaire dans ce département3.
Partisan de la déchéance de Napoléon Ier, il est promu à la première Restauration, lieutenant général le 31 décembre 1814, et nommé préfet de la Somme.
Toutefois, au retour de l'île d'Elbe, il prend parti pour son ancien bienfaiteur, et accepte de lui un siège à la Chambre des pairs des Cent-Jours. Il y prend la parole pour repousser les mesures de rigueur adoptées par la Chambre des représentants contre les royalistes.
Sous la Restauration, Louis XVIII de France lui fait triste mine. Le 2 juillet 1816, il demande sa retraite comme préfet, ce qui lui est refusé. Le 16 octobre suivant, le ministre de la Guerre lui octroie une pension militaire de 4 000 francs pour ses quarante ans de service.
Déchu de sa pairie, il est élu avec 1 081 voix, député de la Seine-Inférieure le 24 avril 1820 (1 853 votants et 4 080 inscrits) contre 678 voix à Ribard, en remplacement de M. Lambrechts qui a opté pour le Bas-Rhin. Il siège jusqu'en 1824, sur les bancs de la gauche, et prend une part active aux discussions importantes, combattant sans relâche le ministère Villèle dont la politique lui semble tendre à la violation de la Charte de 1814 et au renversement de la monarchie constitutionnelle.
Non réélu en 1824, il rentre à la Chambre le 17 novembre 1827, comme député du 1er arrondissement de Seine-et-Oise (Pontoise), élu par 177 voix sur 261 votants et 290 inscrits, contre 62 à M. Goury-d'Arsy. Il reprend sa place à gauche et défend avec talent les idées libérales. Il fait partie des créateurs du comité philhellène de Paris.
Après sa mort, survenue le 19 mars 1829, son frère Charles Malo de Lameth, lui succède comme député.
Il est enterré dans la 28e division du cimetière du Père-Lachaise4.
Notes et références
- Six 1934, p. 47.
- Son frère Théodore porte les mêmes prénoms que lui.
- « L’Installation de l’administration préfectorale », in Chroniques de Haute-Provence Les préfets dans l’histoire de Haute-Provence depuis 1800, Autour d’une exposition réalisée par les Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, ((no)340, 2000), p. 12, disponible en ligne alpes-de-haute-provence.pref.gouv.fr [archive].
- Journal des débats politiques et littéraires, 31 décembre 1832 (lire en ligne [archive]).
Annexes
- Edna Hindie Lemay (dir.) (préf. Mona Ozouf), Dictionnaire des Législateurs 1791-1792, vol. 1 et 2, Ferney-Voltaire, Centre international d'étude du XVIIIe siècle, coll. « Publications du Centre international d'étude du XVIIIe siècle » (no 18-19), 2007, XXXIX-821 p. (ISBN 978-2-84559-025-0, présentation en ligne [archive]), [présentation en ligne [archive]].
- Jean Tulard, Jean-François Fayard et Alfred Fierro, Histoire et dictionnaire de la Révolution française. 1789-1799, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », Paris, 1987, 1998 [détail de l’édition] ;
- « Alexandre de Lameth », dans Robert et Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, 1889 [détail de l’édition] ;
- Histoire et dictionnaire de la Révolution française 1789-1799, de Jean Tulard, Jean-François Fayard, Alfred Fierro
- Fiche de Alexandre de Lameth sur roglo.eu [archive] ;
- Archives nationales (CARAN) – Service historique de l’armée de terre – Fort de Vincennes – Dossier S.H.A.T. Côte : 4 Yd 3 826.
- Georges Six, Dictionnaire biographique des généraux & amiraux français de la Révolution et de l'Empire (1792-1814), vol. 2, Paris, Librairie G. Saffroy, 1934 (lire en ligne [archive]), p. 47
- Familles subsistantes de la noblesse française
- Armorial des familles de Picardie
- Notices d'autorité : Fichier d’autorité international virtuel • International Standard Name Identifier • Union List of Artist Names • Bibliothèque nationale de France (données) • Système universitaire de documentation • Bibliothèque du Congrès • Gemeinsame Normdatei • Base Léonore • WorldCat
- Maison de Lameth - p. 6 [archive]
- Portraits d'Alexandre de Lameth [archive]