Deuxième bataille de Pornic
Date | 27 mars 1793 |
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Lieu | Pornic |
Issue | Victoire vendéenne |
Républicains | Vendéens |
• Commandant Babain • Capitaine Coueffé • Capitaine Albine |
• François-Athanase Charette • Louis-François Ripault de La Cathelinière • Louis Guérin |
200 hommes1 1 canon 1 pierrier |
4 000 hommes1 |
7 à 60 morts1,2 30 prisonniers2 canon et pierrier capturés1 |
2 blessés2 |
Guerre de Vendée
Coordonnées | 47° 07′ 00″ nord, 2° 06′ 00″ ouest |
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La deuxième bataille de Pornic se déroula lors de la guerre de Vendée. Le 27 mars 1793, les insurgés s'emparent de la ville.
Sommaire
- 1 Prélude
- 2 Le combat
- 3 Les pertes
- 4 Suites
- 5 Bibliographie
- 5.1 Références
Prélude
Bien qu'ayant repoussé une première invasion le 23 mars, les patriotes de Pornic craignent une nouvelle attaque. Une partie de leurs forces s'étant dispersée lors du premier combat, la garnison de la ville n'est plus que de 200 hommes, aussi réclament-ils des renforts à Nantes. Les Nantais répondent favorablement et envoient 114 hommes de leur garde nationale le 25 mars. Mais dès le lendemain, les administrateurs de Paimbœuf, chef-lieu du district, réclament à Pornic ce renfort. Les administrateurs pornicais refusent dans un premier temps, mais Mourain, le commandant de la garde nationale de Paimbœuf se rend sur la place, et sur son ordre, ils sont contraints d'obéir. Le 26 mars, les gardes nationaux nantais quittent Pornic pour Paimbœuf1.
De leur côté, les insurgés décident aussitôt après leur défaite de reprendre Pornic et de venger la mort de leurs camarades massacrés lors du premier combat. Louis-Marie de La Roche Saint-André ayant pris la fuite pour avoir été menacé par ses propres hommes après à sa défaite, les paysans prennent pour chef François-Athanase Charette de La Contrie3. Le 27 mars, au nombre de 4 0001, les insurgés font marche sur Pornic.
Le combat
À 11 heures du matin, divisés en quatre colonnes, et déployant des drapeaux blancs, les rebelles arrivent en vue de Pornic2. Le commandant Babain, chef des patriotes, fait rassembler toutes ses forces sur la place du Marchix, lieu du précédent combat. L'unique pièce d'artillerie est déployée vis-à-vis de l'escalier Fouquet et est placée sous la garde d'un jeune garde national nommé Reliquet1. Les Républicains se déploient en formation carrée sur la place et se retranchent dans les maisons2.
Les deux premières colonnes vendéennes à être entrées dans la ville attaquent presque aussitôt, l'une par la rue de la Touche, l'autre par la rue Tartifume. Cependant le feu des patriotes et la menace du canon les incitent à garder leur distance. Les belligérants tiraillent pendant trois à quatre heures sans grand résultat, deux vendéens escaladent les toits pour tenter d'abattre le canonnier Reliquet mais ils sont repoussés par des tirs de couverture1.
Charette donne l'ordre de mettre le feu aux maisons dans lesquelles les Républicains se sont retranchés2, 27 sont détruites1,2.
Le commandant Babain décide d'ordonner la retraite, le canon est encloué et la garnison se replie en bon ordre vers la rue Saint-Gilles. Arrivés au carrefour de la Grand'Aire, les Républicains voient leur route bloquée par les insurgés déployés sur le plateau du Calvaire. Ils font demi-tour, contournent l'église, remontent la Grande-Rue jusqu'à la halle, mais elle est également pleine de paysans insurgés. Ne pouvant plus reculer, les Républicains forcent leur marche, baïonnette au canon, mais les insurgés restent sur place et les Républicains filent sous leurs yeux, sans être attaqués. Ils gagnent ensuite la route de Saint-Michel, et prennent la direction de Paimbœuf, où ils arrivent à la nuit tombante1.
Les pertes
Concernant les pertes l'historien pornicais Jean-François Carou, favorable aux républicains, estime que les Vendéens ont eu de nombreux morts1, cependant Charette, dans son rapport à Souchu, écrit que ses pertes se limitent à seulement deux blessés2. Concernant les Républicains, Charette ajoute que ces derniers ont perdu 60 hommes et qu'il a fait 30 prisonniers2. Jean-François Carou déclare ignorer le nombre des tués, mais confirme la mort d'au moins sept hommes dont il donne les noms ; Olivier Renaud, Jean Fouquet, Joseph Fouquet, Etienne Boury, François Beillevert, François Padioleau, et Antoine Bonfils1. En outre, les Vendéens s'emparent d'un canon et d'un pierrier2.
Suites
Les Vendéens restent maîtres de Pornic jusqu'au 26 avril, date où ils apprennent la prise de Machecoul par le général Beysser. La ville est aussitôt évacuée, et reprise sans combat par les Républicains sortis de Paimbœuf. En récompense de sa défense courageuse, la Convention nationale offre un drapeau à la garde nationale de Pornic. Cependant la ville a été ravagée, et les dégâts sont estimés à 50 000 livres, aussi la Convention envoie-t-elle une indemnité de 12 000 livres à répartir avec les communes du Clion et des Moutiers-en-Retz, cette aide jugée cependant insuffisante, un second secours de 6 000 livres est envoyé pendant l'été, tandis que les veuves des combattants tués lors des combats des 23 et 27 mars reçoivent une indemnité de 50 livres chacune1.
— Rapport de François-Athanase Charette de La Contrie à René Souchu, le 27 mars 1793, à Pornic. |
— Mémoires de Pierre-Suzanne Lucas de La Championnière. |
Bibliographie
- Pierre-Suzanne Lucas de La Championnière, Lucas de La Championnière, Mémoires d'un officier vendéen 1793-1796, Les Éditions du Bocage, 1994. , p.8.
- Jean-François Carou, Histoire de Pornic, 1859. , p.184-200. texte en ligne sur google livres [archive]
- Alfred Lallié, Le district de Machecoul, études sur les origines et les débuts de l'insurrection vendéenne dans le pays de Retz, Nantes, Vincent Forest et Emile Grimaud, 1869. , p.356-359. texte en ligne sur google livres [archive]
- Jean Tabeur, Paris contre la Province, les guerres de l'Ouest, éditions Economica, 2008, p.65-66.
- Jean-François Carou, Histoire de Pornic, p. 184-200.
- Alfred Lallié, Le district de Machecoul, études sur les origines et les débuts de l'insurrection vendéenne dans le pays de Retz, p. 356-359.
- Pierre-Suzanne Lucas de La Championnière, Mémoires d'un officier vendéen, p. 8.