Meffre Jacques
Chef du service de sécurité interne de la France libre |
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Naissance |
10 novembre 1893
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8e arrondissement de Paris
Décès |
29 octobre 1966
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(à 72 ans)
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Surnom |
Lutin, Howard
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Nationalité |
Français
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Allégeance |
France
Royaume-Uni France libre |
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Formation |
École nationale supérieure des beaux-arts
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Activités |
Banquier, militaire, espion, résistant
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Parentèle |
Jacques-Aimé Meffre (arrière-grand-père)
Edmond Meffre (d) (grand-père) Colette Meffre (belle-fille) Charles Joseph Dumas-Vence (grand-père) Charles de Blic (beau-frère) |
A travaillé pour |
Ministère de l'approvisionnement britannique (en), Direction générale des études et recherches
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Membre de |
Société française d'archéologie
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Grade militaire |
Chef de bataillon
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Conflits |
Première Guerre mondiale
Seconde Guerre mondiale |
Distinction |
Croix de guerre 1914-1918
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Jacques Edmond Charles Meffre est un militaire, espion et résistant français, né dans le 8e arrondissement de Paris le 10 novembre 1893 et mort le 29 octobre 1966.
Biographie
D'une famille d'architectes tourangeaux, arrière-petit-fils de Jacques-Aimé Meffre et petit-fils d'Edmond Meffre et de l'amiral Dumas-Vence, ainsi que beau-frère de l'amiral Charles de Blic, il étudie l'architecture à l'École nationale supérieure des beaux-arts entre 1921 et 19301.
Il prend part à la Première Guerre mondiale comme officier de dragons, puis en tant qu'officier d'artillerie. Il sert également comme officier de liaison auprès de l'Armée américaine.
Le 14 mai 1918, à Saint-Avertin, il épouse Geneviève Jeanson, fille du commandant Joseph Jeanson (1867-1914)2 et petite-fille d'Antony Roulliet3. Leur fils, Philippe Meffre, secrétaire général de la Continent West Africa Conference (COWAC), épousera Colette Villedieu de Torcy et est le père d'Olivier Meffre, dirigeant de Ugine-Kuhlmann et d'Indosuez4.
Après la guerre, il retourne à la vie civile, dans le milieu de la banque et de l’ingénierie de défense, après avoir suivi une formation au Canada entre 1925 et 1932.
En parallèle, Meffre sert dans les services de renseignement français en Allemagne, alors commandé par le colonel Guy Schlesser. Il reçoit du commandant Paul Paillole la mission d'infiltrer le Comité France-Allemagne en 1937. Il envoie à l'époque ses rapports sous le pseudonyme de « Lutin ».
Il est surnommé « Monsieur 10 % » au ministère des Colonies, où il a ses entrées.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, spécialiste des questions d'armement, il est rappelé au service et chargé des relations avec les spécialistes britanniques en la matière.
Après la débâcle française, il quitte la France pour rejoindre l'Angleterre le 15 juin 1940, à bord du contre-torpilleurs Le Milan (où se trouve également le général de Gaulle), en compagnie notamment de lord Suffolk et de lord Essex. Il est en même temps chargé, avec le général Lemoine, d'accompagner jusqu'en Angleterre les physiciens Hans von Halban et Lew Kowarski5, ainsi que de l'eau lourde que le gouvernement français voulait mettre à l'abri.
En Angleterre, il est recruté par les Britanniques pour travailler au ministère de l'Armement (en), dans le même bureau que celui de lord Suffolk, dont il est le protégé. Le major Archdale tente, en vain, de lui faire rejoindre l'armée anglaise.
Il rejoint les Forces françaises libres (FFL) le 12 septembre 1940 et prend le pseudonyme de « Victor John Edouard Howard »6.
En octobre 1940, il est nommé (sur recommandation du général Edward Spears, du major Archdale, du commander Kenneth Cohen (dit Clam ou Crane, du MI6), de lord Suffolk et des services secrets britanniques) chef des services de sécurité du Quartier général du général de Gaulle à Carlton Gardens (Londres) et à la tête du service de sécurité interne des Forces françaises libres, chargé notamment de détecter les agents d'infiltration susceptibles de se trouver parmi les volontaires désirant rejoindre les FFL. Au sein du service de sécurité, créé à l'initiative du Colonel Passy et de Robert Jobez, Meffre y est assisté de sa secrétaire particulière Penelope Lloyd-Thomas et de l'inspecteur Lucien Collin (alias Serge Treize). Rapidement, se trouvent autour de lui de nombreux agents du MI5 ou MI6 : le major Sinclair, le lieutenant Gillson, Guy Liddell (en), Woods, le major Jemmings, le baron Victor Rothschild, Kenneth Younger, Wilfred Dunderdale, Roy Archibald ou bien Tom Greene, qu'il avait connu avant la guerre à l'Automobile Club de France.
Il est impliqué dans l'« affaire Howard », consistant en de faux documents montés contre l'amiral Muselier, dans l’intérêt des services secrets britanniques. Il est assigné à résidence sur l'île de Man jusqu'à la fin de la Guerre.
À la fin de la guerre, il est nommé responsable, au sein de la Direction générale des études et recherches (DGER), d'un groupe de surveillance de l'industrie dans la zone occupée de l'Allemagne. Il y est également chargé de repérer les savants et scientifiques allemands.
Sources
- Brigitte Labat-Poussin, Caroline Obert, « Archives de l’École nationale supérieure des beaux-arts (AJ52 1 à 1415) », Centre historique des Archives nationales, 1998
- Le Figaro du 21 mai 1918 [archive]
- Le 45 RI en 14-18 [archive]
- « Banque Indosuez : Olivier Meffre » [archive], article du 6 novembre 1991, Les Échos
- Étienne de Montety, Honoré d'Estienne d'Orves, 2016
- [1] [archive]
- Claude Faure, « Aux Services de la République: du BCRA à la DGSE », Fayard, 2004
- Claude Paillat, « L'Échiquier d'Alger ... », 1966
- Jean Lacouture, « De Gaulle: Le rebelle : 1890-1944, Volume 1 », 1984
- Roger Faligot, Jean Guisnel, Rémi Kauffer, « Histoire politique des services secrets français: De la Seconde Guerre mondiale à nos jours », 2013
- Rémi Kauffer, « Histoire mondiale des services secrets », 2015
- André Dewavrin (colonel Passy), « Mémoires du chef des services secrets de la France libre », Odile Jacob, 2000
- Émile Muselier, « De Gaulle contre le Gaullisme », 1946
- Georges Fleury, « Les français du jour J », 1994
- Pierre Sonneville, « Les Combattants de la liberté: Ils n'étaient pas dix mille », 1968