Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Vendée Militaire et Grand Ouest
Vendée Militaire et Grand Ouest
Publicité
Newsletter
7 abonnés
Archives
Vendée Militaire et Grand Ouest
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 294 815
24 mai 2021

de Lalande Michel-Richard

Clic pour voir sa généalogie sur la ligne en dessous

 

Michel-Richard de Lalande

220px-thumbnail

Delalande porte ici l'ordre de Saint-Michel, que Louis XV lui donna en 1722 bien que ses traits sont plus ou moins ceux de son portrait de Santerre datant d'environ 1705.
Surnom Le Lully latin
Nom de naissance Michel-Richard Delalande
Naissance 15 décembre 1657
Paris Drapeau du royaume de France Royaume de France
Décès 18 juin 1726 (à 68 ans)
Versailles Drapeau du royaume de France Royaume de France
Activité principale Compositeur
Style Musique baroque française
Motet
Activités annexes Organiste
Lieux d'activité Chapelle royale du château de Versailles
Années d'activité 1683–1726
Maîtres François Chaperon
Élèves André Cardinal Destouches François Colin de Blamont
Conjoint Renée Anne Rebel (1663–1722)Marie-Louise de Cury (1692–1775)
Distinctions honorifiques Ordre de Saint-Michel (1722)Sous-maître de la Chapelle royale (1683–1726)Compositeur de la musique de Chambre (1685–1718)Surintendant de la Musique (1689–1726)Maître de musique de la Chambre (1695–1726)

Michel-Richard de Lalande1 (Paris, 15 décembre 1657 - Versailles, 18 juin 1726) est un musicien français qui a composé, pour le roi Louis XIV, essentiellement de la musique religieuse (des motets inspirés de textes latins tirés des Psaumes) mais aussi des divertissements, des pastorales et des ballets.

À la suite de Robert, Du Mont, Lully, Charpentier, et avec Couperin, Clérambault, Campra, Forqueray, Grigny, Desmarest, Marin Marais, Jean-Fery Rebel, Rameau, Mondonville et Leclair, il incarne le baroque musical français. Ses compositions religieuses annoncent les cantates de Bach et ses chœurs les oratorios de Haendel.

Il est le maître du grand motet français. Sa renommée perdurera jusqu’aux approches de la Révolution grâce, notamment, à des exécutions au Concert Spirituel des Tuileries. En 1722, le roi Louis XV le nomme chevalier de l'ordre de Saint-Michel.

Sommaire

  • 1 Biographie
    • 1.1 Naissance et jeunesse
    • 1.2 Au service du roi
      • 1.2.1 Sous-maître de la Chapelle royale
    • 1.3 Mariage et descendance
    • 1.4 Fin de carrière
    • 1.5 Deuils familiaux et remariage
    • 1.6 Décès et postérité
  • 2 Reconnaissance
  • 3 Le « Lully latin »
    • 3.1 Un compositeur de psaumes
    • 3.2 Une structure mathématique
      • 3.2.1 Motet Dies Iræ (S.31)
      • 3.2.2 Motet Miserere mei (S.27)
    • 3.3 Un créateur exigeant
    • 3.4 Place dans l'histoire de la musique
  • 4 Œuvre
    • 4.1 Œuvre religieuse
    • 4.2 Œuvre profane
    • 4.3 Manuscrits et éditions
  • 5 Catalogue des œuvres
  • 6 Partitions
    • 6.1 Anciennes
    • 6.2 Originales
    • 6.3 Modernes
      • 6.3.1 Œuvres disponibles
      • 6.3.2 Locations
      • 6.3.3 Occasion
  • 7 Enregistrements
    • 7.1 Discographie
    • 7.2 Enregistrements d'après le classement de Lionel Sawkins
  • 8 Bibliographie
    • 8.1 Études
  • 9 Notes et références
    • 9.1 Références bibliographiques
    • 9.2 Autres références
  • 10 Articles connexes
  • 11 Liens externes

Biographie

Naissance et jeunesse

Michel-Richard Delalande, dit de Lalande, naît à Paris le 15 décembre 1657. Il est le quinzième et dernier enfant de Michel Delalande et de Claude Dumoustierc 1. Ses parents sont marchands tailleurs établis dans la paroisse parisienne de Saint-Germain-l’Auxerrois. Entre 1667 et 1672, en compagnie du jeune Marin Marais2, il entre dans cette église royale comme enfant de chœur3, ce qui signifie alors : enfant chantant dans le chœur. Il y reçoit une formation complète de chantre (pour le plain-chant nécessaire à la liturgie, et comme choriste). On le forme également à la pratique instrumentale (dans son cas, celle du clavier : clavecin à la maîtrise et orgue afin de pouvoir seconder le titulaire). L'éducation des enfants dans ce type d'ensemble est aussi littéraire (français et latin) et on leur enseigne l'arithmétique. Le maître de musique (qu'on n'appelait pas encore maître de chapelle4), François Chaperon, détecte en lui des dons pour la musique3 et, vu sa voix remarquable, lui confie les parties qui doivent se chanter seul2.

L'église Saint-Germain-l'Auxerrois, à Paris.

Il quitte l'église Saint-Germain-l’Auxerrois avec une gratification exceptionnelle de 150 livres. Orphelin à quinze ans, il est recueilli par l'une de ses sœurs, qui vit rue Bailleul et admire sa voixc 2. Il poursuit sa formation en autodidacte. Son beau-frère, resté anonyme en dépit des recherchesc 3, organise des concerts où l'on joue des ouvrages du jeune Delalande3.

Il tente en vain de se faire admettre comme violoniste à l’Académie royale de musique, dirigée par Lully3. Puis il entame une carrière d’organiste, principalement à l'église Saint-Gervais, où il assure l’intérim le temps que le jeune François Couperin puisse succéder à son père. Il est également organiste à l'église des Grands-Jésuites de Saint-Louis et au Couvent du Petit Saint-Antoine3. Le R. P. Fleuriau le choisit pour accompagner plusieurs tragédies représentées chez les Jésuites3.

En juin 1678, lors d'un concours au poste d'organiste ouvert à la mort de Joseph de La Barrec 4, il est présenté au roi Louis XIV à Saint-Germain-en-Laye. Toutefois, le souverain le juge trop jeune3. Malgré cet échec, il devient professeur de clavecin chez le duc Anne-Jules de Noailles, futur maréchal5. Il y gagne une excellente réputation, qui lui permet d'enseigner à deux filles de Louis XIV et Madame de Montespan, Louise-Françoise de Bourbon et Françoise-Marie de Bourbon. Le roi lui offre un logement au Château de Clagny3.

Une œuvre de Delalande, jouée à la Sainte-Chapellec 5, est citée en avril 1680 par le Mercure galant6. Il s'agit de la Musique pour les Jours de Ténèbresg 1; elle est interprétée avec des compositions de François Chaperon, ancien professeur et maître de musique de la Saint-Chapelle, et de Lalouette, ami de Chaperon7,h 1.

En mai 1682, il remplace l'organiste de l'église Saint-Jean-en-Grève Pierre Méliton, qui a perdu l'usage d'une main. Cette nomination, sur intervention de Louis XIV, passe outre le souhait du chapitre, qui préfère le sieur Buternec 4. Cette année-là débute aussi sa collaboration avec un compositeur italien arrivé en France en 1678, Paolo Lorenzani. Leur œuvre commune, une Sérénade en forme d'opéra, connaît le succès8.

« La Musique Françoise avoit été faite par Mr de la Lande, qui montre à joüer du Clavessin à Mademoiselle de Nantes ; Mr Genest, dont la réputation est établie à bon titre, avoit fait les Vers François. Mr Laurenzani estoit Autheur de la Musique Italiennec 6. »

En février 1683, un opéra pastoral, L'Amour Berger (S.132), est joué plusieurs fois pendant le Carnaval.

Au service du roi
La Chapelle royale du château de Versailles.

En 1683, à l'issue d'un (célèbre) concours organisé par le roi, et grâce à son appui9, il occupe l'un des quartiers avec Pascal Collasse, Guillaume Minoret et Nicolas Goupillet. Il est chargé du quartier d'octobre, vraisemblablement en raison de deux des quatre principales fêtes de la Chapelle, la Toussaint et Noël. Finalement il succède seul à ses trois collègues à partir du 1er juillet 17152. En fait, ces derniers ne sont pas capables de remplir leur devoirc 7. Il est nommé sous-maître de la Chapelle royale.

Delalande accomplira toute sa carrière au service du roi. Il finira par cumuler les principaux postes de l’administration musicale dont, en janvier 1689 - il n'a alors que 31 ans - celui de Surintendant de la Musique de la Chambre2.

L’essentiel de son œuvre est constitué de grands motets, composés pour la messe du roi.

Sous-maître de la Chapelle royale

« À Paris même, la Sainte-Chapelle et Notre-Dame jouent un rôle de premier plan. Mais à partir de la majorité de Louis XIV, la chapelle royale tend à devenir le centre privilégié de la musique sacrée. Le roi assiste tous les jours à l'office ... »

— Jean-François Paillard, La Musique française classique, p.65

En 1683, Delalande entame sa « carrière versaillaise », selon les termes d'André Tessier (1928). En fait, Louis XIV souhaitait lancer une véritable rénovation : la cour avait officiellement été installée à Versailles en mai 1682a 1 mais les offices religieux étaient provisoirement célébrées dans l'actuel salon d'Herculec 8. À cette occasion, le roi renouvela tous les sous-maîtres en remplaçant Pierre Robert et Henry Du Mont, musiciens déjà âgésa 2.

La tâche du sous-maître consistait non seulement à accompagner quotidiennement l'office, mais aussi à écrire des œuvres pour les fêtes tombant durant son quartier.

 Mariage et descendance

 

En 1684, Louis XIV lui octroie une pension de 1 200 livresc 10.

Le 9 juillet 1684, il épouse en la paroisse Saint-Julien de Versaillesc 10 Renée Anne Rebel (1663-1722)c 11, fille de Jean Rebel et d'Anne Nolson. Baptisée le 6 décembre 1663 à l'église Saint-Germain-l'Auxerrois, où lui-même a passé sa jeunesse, son épouse est la sœur aînée de Jean-Féry Rebel. C'est une demoiselle de la Musique ayant une admirable voix2, qui a commencé sa carrière à l'âge de 10 ans.

« Ce jour-là se fit chez Madame de Thianges (sœur de Madame de Montespan) le mariage de la Lande, maître de la musique du roi, et de la petite Rebel »

— Journal du marquis de Dangeau daté du 8 juillet 1684c 12.

Le contrat de mariage présente des signatures prestigieusesc 13 :
Louis XIV ; le Dauphin Louis de France ; la Dauphine Marie-Anne Victoire de Bavière ; le duc Philippe d'Orléans et son épouse, Élisabeth-Charlotte de Bavière ; la princesse de Conti ; Madame de Montespan et ses enfants, Louis Auguste de Bourbon, Louise Françoise de Bourbon et Françoise-Marie de Bourbon (anciennes élèves de Delalande) ; le duc Anne-Jules de Noailles et son épouse, Marie-Françoise de Bournonville, ainsi que leur fille aînée, Marie Christine de Noaillese 1 (première élève du compositeur) ; André Danican Philidor ; Pierre Tasset, écuyer, représentant Madame de Thianges.

Parmi les membres de la famille du musicien, on note :
Françoise Cantet, désormais sa belle-mère ; Marguerite Delalande, sa sœur ; François Delalande, son frère, organiste de l'église Saint-Gervais. Le témoin de l'époux est l'un de ses amis, Antoine Maurel, valet de chambre de la Dauphine, auteur du livret des Fontaines de Versailles (S.133)11.

Renée Anne Rebel donnera naissance à deux filles : Marie-Anne en 1686 et Jeanne en 1687. Élevées attentivement par leur père, elles chanteront à la Chapelle royale où elle se feront remarquer par le roi qui octroiera à chacune d'elles, en avril 1706, 1 000 livres de pensionc 14. C'est pour cette raison que Delalande écrit de la musique sacrée destinée à des voix de femme — son épouse et ses filles — en dépit de la tradition française de l'époquec 15,12. En fait, selon un catalogue de Philidor l'aîné conservé dans la bibliothèque Ceccano à Avignon, certaines Leçons de Ténèbres ainsi que le Miserere à voix seule (S.87) sont écrits « pour les Dames de l'Assomption et Chantez par Mesde[moise]lles De la Lande à l'admiration de tout Paris »13.

Fin de carrière
Le roi Louis XV en costume de sacre.

Après le décès de Louis XIV en septembre 1715, la Régence s'installe à Paris et y transfère la Cour2. En février 1718, André Cardinal Destouches, élève de Delalande, reçoit l'une des charges de surintendant. Delalande conserve cependant l'honneur royal. Pour le jeune Louis XV, il recommence à écrire de la musique de ballet. Si les Symphonies des Folies de Cardenio (S.152, 1720) n'obtiennent aucun succès, Les Élemens (S.153, 1721), composés en collaboration avec Destouches, resteront au répertoire de l'Académie royale de Musique jusqu'à la fin du XVIIIe siècle14,15.

Le 25 octobre 1722, lors du sacre de Louis XV à Reims, il dirige la musique des cérémonies.

Delalande conserve ses quatre quartiers jusqu'au retour de la Cour à Versailles en janvier 1723. Affligé par la perte de son épouse, il propose au roi de céder trois de ses quatre quartiers. En novembre 1722, le Mercure galant annonce que Delalande renonce à ses trois quartiers pour Charles-Hubert Gervais, Nicolas Bernier et André Campra, musiciens protégés du Régent Philippe d'Orléansc 16 - ce qui suggère l'intervention de ce dernier16. Le 20 janvier 1723, Louis XV nomme ces trois compositeurs mais gratifie Delalande d'une pension de 3 000 livres3. Toutefois, personne ne donnera satisfaction dans cette tâche avant l'arrivée de Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville, en 1740a 5.

Deuils familiaux et remariage
Le Grand Dauphin Louis de France, dit Monseigneur.

La fin de sa vie est ponctuée de deuils.

Ses deux filles sont emportées par l'épidémie de petite vérole de 171117. Louis XIV, qui a vu successivement disparaître tous les siens, lui aurait dit : Vous avez perdu deux filles qui avaient bien du mérite ; Moy, j'ay perdu Monseigneur. La Lande, il faut se soumettre18.

Le 18 avril 1712, un office est célébré à l'abbaye royale de Saint-Denis, en mémoire du Dauphin de France et de son épouse, Marie-Anne Victoire de Bavière. Sur demande du monarque, le compositeur dirige 129 musiciens de la Chapelle royale. Il est probable que le motet Dies irae (S.31), composé à la suite du décès de la dauphine Marie Anne Victoire en 1690, fut profondément remanié à cette occasion, pour rendre hommage non seulement à la famille royale mais aussi aux propres filles de Delalande2. D'ailleurs, le compositeur n'écrira plus que deux grands motets, dont Exaltabo te, Deus meus rex (S.76), dans lequel deux dessus chantent en duo. Il s'agit sans aucun doute d'un hommage rendu à ses filles défuntes b 2.

Sa femme, Renée Anne Rebel, meurt en mai 17223. Le roi le nomme alors chevalier de l'ordre de Saint-Michel, créé par Louis XI en 146919.

En 1723, il se remarie avec Marie-Louise de Cury (1692-1775), fille du chirurgien de Madame la comtesse de Conty. Musicienne, elle joue de la viole de gambeb 3. Elle lui donnera une fille, Marie-Michelle (1724-1781).

Après la mort de son époux, Marie-Louise de Cury tentera d'entretenir sa mémoire et d’assurer la survie de ses œuvres. Elle fera éditer 40 de ses motets, accompagnés d’une notice biographique rédigée par le poète Alexandre Tanevot2 et un élève du défunt, Colin de Blamont.

Décès et postérité

À partir de la mort de Louis XIV en septembre 1715, Delalande s'emploie à améliorer ses œuvres, notamment celles de sa jeunesse, sans toutefois jamais autoriser la publication de ses motets. En 1726, il est atteint d'une fluxion de poitrine20. En dépit d'espérances de guérison, il décède le 18 juin 17263. Il est enterré à l'église Notre-Dame de Versailles2.

Après le décès du compositeur, Sebastien de Brossard, théoricien de la musique, propose au bibliothécaire du roi, Jean-Paul Bignon, d'acquérir le cabinet du défunt. Bignon lui répond que son budget n'y suffit pasg 2.

Mais un mois plus tard, le 25 juillet 1726, Louis XV octroie à sa veuve des lettres patentes lui assurant le privilège de 20 ans de droits. Ainsi, la publication des œuvres de Delalande sera achevée dès 1728.

La jeune reine Marie Leczinska, éprise de musique (contrairement à son époux, qui n'aimait que les marches militaires), restera fidèle aux œuvres de Delalande. En septembre 1728, elle fait exécuter 8 motets du compositeur devant son père, le roi Stanislas Leszczynski. Toute la Cour de Versailles partage son émerveillementc 17.

L’œuvre de Delalande continuera de jouir d'une grande popularité. Pendant 45 ans, le Concert Spirituel organisera 421 exécutions de ses pièces, dont la dernière sera le motet Dominus regnavit (S.65), joué le 14 juin 1770 pour la Fête-Dieu. Seul Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville sera plus plébiscité que Delalande, avec 510 exécutions jusqu'en 1772a 6,21. Cependant, Lionel Sawkins dénombre pas moins de 591 représentations de Delalande, avec 41 grands motets. Pour quelque 134 exécutions, les titres ne sont pas précisésb 4. De plus, les documents contemporains indiquent que non seulement la publication du petit motet Miserere (S.87) en 1730, jadis chanté par Marie-Anne et Jeanne de Lalande, connut un immense succès, mais aussi que la partition se vendra encore en 1784, près de 60 ans après la mort du compositeur22.

Enfin, plusieurs compositeurs - dont Jean Philippe Rameau - continueront d'écrire des motets sur les psaumes choisis par Delalande. Ainsi, Dominus regnavit (S.65), motet souvent joué au Concert Spirituel, sera de nouveau mis en musique par son directeur, Mondonville.

 

 
Les vers suivants le portrait gravé par Thomassin)e 2

Après la Révolution française, la musique de Michel-Richard Delalande tombe rapidement dans l'oubli.

En 1957, année du troisième centenaire de sa naissance, Norbert Dufourcq lui consacre un livre. Avec ses quatre élèves, il a travaillé à partir d'études menées avant la guerre par le musicologue André Tessier.

Mais c'est Jean-François Paillard qui révèle au public ce musicien et ses chefs-d'œuvre méconnus. Dans son livre La Musique française classique (où il évite le mot baroquef 1), ce mathématicien et musicologue analyse la caractéristique du compositeur, parfaitement adapté à l'absolutisme royalf 2 : L'époque de Delalande est vraiment l'âge d'or de la musique sacrée ; à ses côtes paraît une brillante cohorte dont l'étoile se lève avant même la disparition de Charpentier et dont les chefs de file s'appellent Bernier, Campra, Couperin, Gilles, Rameau...f 3.

C'est aussi dans l'immédiat après-guerre que Gaston Roussel, vicaire à la cathédrale Saint-Louis de Versailles puis à l'église Saint Symphorien, travaille sur l'œuvre du compositeur. Il joue ses grands motets à la Chapelle royale du château de Versailles, en particulier dans le cadre du festival créé par Marcelle Tassencourt Le Mai de Versailles. C'est à ce titre qu'il est nommé Maître de chapelle par André Malraux et enregistre, entre autres, une Messe de minuit radiodiffusée. Pendant la guerre, il a découvert les partitions du fonds Philidor de la bibliothèque municipale de Versailles23. Il crée l'Association Michel-Richard de Lalande, qui réunit le chœur de la cathédrale, le chœur de St Symphorien et le chœur de St Louis de Port-Marly et comptera jusqu'à 150 membres. Malheureusement, ses travaux furent longtemps oubliés24.

Le « Lully latin »

Un compositeur de psaumes
Le roi Louis XIV.
Une structure mathématique
Le parc de Versailles, dont la symétrie évoque la structure du motet Dies Iræ.

Jean-François Paillard constate que les motets de Delalande se caractérisent par une structure formelle ou mathématique. Il pense que le classicisme français et la centralisation monarchique ont favorisé cette formef 5.

Motet Dies Iræ (S.31)

Lionel Sawkins trouve un bon exemple de cette caractéristique dans le motet Dies iræ (S.31). Il n'en reste qu'une version, conservée dans la collection particulière de M. Robert Lutz de Strasbourg. Révisée en 1739, elle précise la liste des chanteurs aux obsèques de la Dauphine Marie Anne Victoire de Bavière le 1er mai 169030.

Delalande utilise une grande variété de matériaux musicaux :

  • Dans Dies iræ au début et Pie Jesu à la fin, le chœur de dessus conserve le plain-chant :
I : chœur (dessus)
1re strophe : Dies iræ, dies illa, solvet sæclum in favilla...
XII : chœur
Pie Jesu Domine, dona eis requiem. Amen.
  • Les deux strophes centrales forment un axe :
VI : trio (haute-contre, taille et basse-taille, puis deux dessus et basse-taille, ainsi que chœur)
9e : Recordare Jesu pie...
VII : duo (dessus)
10e : Quærens me, sedisti lassus...
  • Ensuite viennent 4 groupes de 4 strophes : lors des funérailles, il faut que le message soient clairement entendu. Delalande respecte donc la tradition de l'homophonie : deux groupes de solos chantés par une haute-contre puis une basse-taille, soit la moitié des strophes restantes :
V : haute-contre
5e : Liber scriptus proferetur...
6e : Judex ergo cum sedebit...
7e : Quid sum miser tunc dicturus?...
8e : Rex tremendæ majestatis...
VIII : basse-taille
11e : Juste judex ultionis...
12e : Ingemisco, tanquam31 reus...
13e : Qui Mariam absolvisti...
14e : Preces meæ non sunt dignæ...
La Dauphine Marie Anne Christine Victoire de Bavière, décédée le 20 avril 1690.
  • Enfin, deux autres groupes concluent le morceau :
I : chœur (dessus)
1re : Dies iræ, dies illa, solvet sæclum in favilla...
II : chœur
2e : Quantus tremor est futurus...
III : basse-taille
3e : Tuba mirum spargens sonum...
IV : chœur
4e : Mors stupebit et natura...
ainsi que
IX : trio (deux dessus et haute-contre)
15e : Inter oves locum præsta...
16e : Confutatis maledictis...
X : dessus
17e : Oro supplex et acclinis...
XI : trio (haute-contre, taille, basse-taille)
18e : Lacrimosa dies illa...
Motet Miserere mei (S.27)

Dans ce célèbre psaume 50f 6, Catherine Massip découvre deux sujets symétriques : la figure du pêcheur (première partie) et l'idée de la rédemption (deuxième).

I : dessus et chœur, Miserere mei, Deus...
II : dessus, Amplius lava me...
III : basse-taille et chœur, Tibi soli peccavi, et malum...
IV : trio (deux dessus et basse), Ecce enim in iniquitatibus...
V : deux chœurs, Ecce enim veritatem...
VI : dessus, Asperges me hyssopo...
VII : chœur, Averte faciem tuam...

VIII : quatuor (deux dessus, haute-contre et basse) Cor mundum crea in me Deus...

IX : haute-contre, Ne projicias me a facie...
X : chœur, Docebo iniquos vias tuas...
XI : basse-taille, Libera me de sanguinibus...
XII : haute-contre, Domine, labia mea aperies...
XIII : chœur, Quoniam si voluisses...
XIV : basse-taille, Sacrificium Deo spiritus...
XV : chœur, Benigne fac, Domine, in bona...

Le compositeur axe sa composition sur le VIIIe verset, traité en quatuor. Une symétrie par opposition apparaît entre les solistes et les chœurs (VII et IX, VI et X ainsi que V et XI). Une autre symétrie s'établit par analogie (I et XV, II et XIV, III et XIII) entre deux groupes « chœur - solo - chœur ». En outre, avec un autre groupe de ce type « V – VI – VII », la première partie (I – VII) possède sa propre symétrie par analogie alors que la deuxième partie (IX – XV) offre une symétrie par opposition.

« En véritable architecte, il édifie de grandes constructions dont une écoute distraite ne permettra de percevoir que les éléments essentiels, grandeur, majesté, refus des concessions à la virtuosité gratuite. »

— Catherine Massip, Michel-Richard Delalande ou Le Lully latin, p.116

Un créateur exigeant

Parmi les 70 grands motets qui nous sont parvenus, 29 œuvres présentent au moins deux versions différentes, parfois même trois, voire plus. En effet, le compositeur révisa ses partitions jusqu'à sa mort.

André Danican Philidor, dit l'aîné. Il aida de Lalande, surtout financièrementc 25.

Certes, la recomposition des œuvres était habituelle et souvent imposée par le nombre de musiciens disponibles. Néanmoins, Delalande n'hésitait pas à améliorer ses pièces. Par exemple, dans la partition des Fontaines de Versailles (S.133) copiée par Philidor l'aîné, on distingue qu'OUVERTURE « est changée. Parce qu'elle n'est pas bonne32 », vraisemblablement de la main de Philidor. Pour sa promotion à la cour de Louis XIV en 1683, de Lalande dut composer dix œuvres environ, alors qu'il n'écrivait en général que deux ou trois grandes pièces par an.

En 1690, Philidor l'aîné et ses collègues rassemblent, en 10 volumes, les 27 motets de Delalande. Le tome V contient déjà deux versions d' Audite cæli (S.7).

C'est surtout après la mort de Louis XIV, en 1715, que Delalande se consacre à la révision de ses œuvres, probablement en vue d'une édition. Ses charges étant désormais assurées par ses élèves, il dispose de temps. D'autre part, il bénéficie d'une admirable collection de cantates et de motets de compositeurs italiens héritée de l'abbé Nicolas Mathieu, curé de Saint-André-des-Arts décédé en 1706. De ce fait, ses motets s'enrichissent de la musique religieuse italienne.

Place dans l'histoire de la musique

Michel-Richard Delalande n'a pas inventé un nouveau style de musique, comme Claudio Monteverdi33, Richard Wagner34 ou Jean-Philippe Rameau. Mais il a produit les meilleures œuvres de son époque, en effectuant une synthèse de tous les styles alors pratiqués.

Œuvre

Œuvre religieuse

Michel-Richard Delalande a principalement composé des grands motets. Il en écrivit 77, pour les messes et offices quotidiens de la chapelle royale du château de Versailles ou les fêtes royales. Les psaumes 46 et 109, Omnes gentes et Dixit Dominus, furent même mis en musique deux fois, dans sa jeunesse puis à sa maturité.

  • S.1 Dixit Dominus (1680, première version) : psaume 109, psaume du Christ-Roy, royauté et sacerdoce du Messie (premier chant de Vêpres du dimanche)
  • (S.2 perdu) Magnificat (1681) : cantique de la Bienheureuse Vierge Marie (dernier chant de Vêpres du dimanche)
  • S.3 Deitatis majestatem (1682) : texte anonyme tirant de différents psaumes et hymnes dont Te Deum35
  • S.4 Afferte Dominod 1 (1683) : psaume 28, celui du roi David (Matines du dimanche)
  • S.5 Beati quorum (choisi par Louis XIV lui-même lors du concours en 1683) : psaume 31, celui du roi David (Matines du dimanche)
  • S.6 Ad te levavi oculos (1683, 1689) : psaume 122 (Sexte de la semaine)
  • S.7 Audite cæli (1683) : dernier cantique de Moïse (Laudes du samedi)
  • S.8 Ecce nunc benedicite (1683, 1689) : psaume 133 (Complies)
  • S.9 Jubilate Deo (1683) : psaume 9936 (Laudes du dimanche)
  • S.10 Laudate Dominum omnes gentes (1683, 1689) : psaume 116 (Vêpres du lundi)
  • S.11 Omnes gentes plaudite manibus (1683, 1689) : psaume 46, chant de triomphe du roi Josaphat (Matines du mardi)
  • S.12 Quam dilecta (avant 1683, remanié 1689z 1, 1704)37,38 : psaume 83 (Matines du jeudi)
  • S.13 Super flumina babylonis (1683, 1687z 2) : psaume 136 (Vêpres du mercredi) ainsi que pour la Pentecôte
  • S.14 Veni Creator Spiritus (1684, remanié 1689) : hymne pour la Pentecôte
  • S.15 Miserere mei Deus, quoniam in te confidet (1685) : psaume 56, celui de David étant ménacé par Saül (Laudes du mardi)
  • S.16 Deus miseratur nostri et benedicat nobis (1687) : psaume 66, celui du roi Davidd 2 (Laudes du dimanche)
  • S.17 Domine, Dominus nostre (1686) : psaume 8, celui du roi David (Prime du mardi)
  • S.18 Laudate pueri Dominum (1686) : psaume 112 (Vêpres du dimanche)
  • S.19 Lauda Jerusalem Dominum (1689) : psaume 147 (ou 146 : 2e partie), celui du roi David (Vêpres du samedi)
  • S.20 Deus, Deus meus ad te luce vigilo (1685) : psaume 62, celui du roi David (Laudes du dimanche)
  • S.21 Christe Redemptor omnium (avant 1689) : hymne pour les Vêpres de Noël
  • S.22 Cantemus Domino gloriam (1687) : pastiche des psaumesc 26
  • S.23 De profundis (1689, remanié 1720) : psaume 129 (Vêpres du mardi)
  • S.24 Exaudi Deus deprecationem (1689) : psaume 60, celui du roi David (Matines du mercredi)
  • S.25 In convertendo Dominus (1684) : psaume 125 (None de la semaine)
  • S.26 Nisi quia Dominus (1688, remanié 1703z 2) : psaume 123 (Sexte de la semaine)
  • S.27 Miserere mei Deus secundum (1687) : psaume 50, celui du roi David (Laudes du dimanche)
  • S.28 Domine, non est exaltatum cor meum (avant 1689, remanié en 1691) : psaume 130, celui du roi David (Vêpres du mardi)
  • S.29 Domine in virtute tua (1689) : psaume 20, celui du roi David (Matines du dimanche)
  • (S.30 perdu) Deus stetit in synagoga (1690) : psaume 81 (Matines du jeudi)
  • S.31 Dies iræ (1690) : séquence pour les obsèques
  • S.32 Te Deum (1684z 2) : hymne, notamment pour les fêtes royales
  • S.33 Deus in adjutorium meum intende (1691) : psaume 69, celui du roi David (Matines du mercredi)
  • (S.34 perdu) Cantemus virginem (1691) : hymne anonyme de sainte Cécile, patronne des musiciens
  • S.35 Deus in nomine tuo (1690) : psaume 53, celui du roi David (Matines du mardi)
  • (S.36 perdu) Exaudiate te, Dominus (1688) : psaume 19, celui du roi David (Prime du samedi)
  • S.37 Domine quid multiplicati sunt (1691) : psaume 3, celui du roi David (Matines du dimanche)
  • S.38 Judica me Deus (1693) : psaume 42 (Laudes du mardi)
  • S.39 Beatus vir qui timet (1692) : psaume 111 (Vêpres du dimanche)
  • S.40 Usquequo Domine (1692) : psaume 12, celui du roi David (Prime du jeudi)
  • S.41 Cum invocarem (1694) : psaume 4, celui du roi David (Complies)
  • S.42 Nisi Dominus (1694) : psaume 126 (None de la semaine)
  • S.43 Dominus regit me (1695) : psaume 22, celui du roi David (Matines du dimanche)
  • S.44 Benedictus Dominus Deus meus (1695) : psaume 143, celui du roi David (Vêpres du vendredi)
  • S.45 Quemadmodum (1696) : psaume 41 (Matines du lundi)
  • S.46 Laudate Dominum (1697) : psaume 150 (Laudes du dimanche)
  • (S.47 perdu) Lætatus sum (1693) : psaume 121, celui du roi David (Tierce de la semaine)
  • S.48 Confitebor tibi Domine (1697) : psaume 137, celui du roi David (Vêpres du mercredi)
  • S.49 Credidi propter quod locutus sum (1697) : psaume 115 (Vêpres du lundi)
  • S.50 Eructavit cor meum verbum bonum (1697) : psaume 44, chant royal, Jésus-Christ et son Église (Matines du lundi)
  • S.51 Beati omnes qui timent Dominum (1698) : psaume 127 (None de la semaine)
  • S.52 O filii et filiae (1698) : hymne pour Vêpres de Pâques
  • S.53 Regina Cœli (1698) : hymne dédiée à Notre Dame
  • S.54 Deus noster refugium et virtus (1699) : psaume 45 (Matines du mardi)
  • S.55 Cantate Domino (1699) : psaume 95 (Matines du vendredi)
  • S.56 Confitebor tibi Domine (1699z 1, remanié vers 1720) : psaume 110 (Vêpres du dimanche)
  • S.57 Laudate Dominum quoniam bonusd 3 (1700z 1) : psaume 146 (Vêpres du samedi)
  • S.58 Venite exsultemus (1700z 1) : psaume 94, attribué au roi David par la Vulgated 4 (Matines du dimanche)
  • S.59 Confitebimur tibi Deus (1701z 1) : psaume 74 (Matines du jeudi)
  • (S.60 perdu) Ad Dominum cum tribularer (1701) : psaume 119 (Tierce de la semaine)
  • S.61 Magnus Dominus (1701) : psaume 47 (Matines du mardi)
  • S.62 Benedictus Dominus Deus Israel (1702) : Cantique de Zacharie (Laudes du dimanche)
  • S.63 Notus in Judæa Deus (1702) : psaume 75 (Matines du vendredi)
  • S.64 Ad te Domine clamabo Deus meus (1702) : psaume 27, celui du roi David (Matines du dimanche)
  • S.65 Dominus regnavit (1704z 2) : psaume 96, celui du roi David (Matines du vendredi)
  • S.66 Exaltabo te Domine (1704z 2) : psaume 29, celui du roi David (Matines du dumanche)
  • S.67 Pange lingua (1689) : hymne pour le Saint Sacrement, adapté par saint Thomas d'Aquin, notamment pour le Jeudi saint
  • S.68 Confitemini Domino et invocate (1705z 2) : psaume 104, époque du roi David (Matines du samedi)
  • (S.69 perdu) Verbum supernum (1705) : hymne pour la Nativité ainsi que le Saint Sacrement, adapté par saint Thomas d'Aquin
  • S.70 Quare fremuerunt gentes (1706) : psaume 2 (Prime du lundi)
  • S.71 Exurgat Deus (1706) : psaume 67, cantique du roi David (Matine du mercredi)
  • S.72 Cantate Domino (1707) : psaume 97, celui du roi David (Matines du vendredi)
  • S.73 Dixit Dominus (1708, deuxième version) : psaume 109, celui du Christ-Roi, royauté et sacerdoce du Messie (Vêpres du dimanche)
  • S.74 Sacris solemnis (1709) : hymne pour le Saint Sacrement
  • S.75 Exultate justi in Domino (1710) : psaume 32, celui du roi David (Matines du lundi)
  • S.76 Exaltabo te, Deus meus rex (1712) : psaume 144, celui du roi David (Vêpres du vendredi)
  • S.77 Omnes gentes plaudite manibus (1721, deuxième version) : psaume 46, chant de triomphe du roi Josaphat (Matines du mardi)

Parmi ses petits motets, on retient :

  • S.87 Miserere mei Deus secundum à voix seule et chœur grégorien (1687, remanié vers 1699, puis vers 1720) : psaume 50 ;
  • S.118, S.121 et S.124 Leçons de Ténèbres (vraisemblablement 1711)39 : 3e Leçon des mercredi, jeudi et vendredi.
Le Château de Versailles en 1668.
Œuvre profane
  • S.133 Les Fontaines de Versailles, petit opéra en six scènes, livret par Antoine Maurel40, joué au château de Versailles le 5 avril 168341 [10] [archive] [PDF].

« Ce fut une vitrine admirable pour les talents et la technique raffinée du compositeur, alors âge de 25 ans, qui devait passer à la Cour de Versailles les quarante-trois années qu'il lui restait à vivre (commentaire du programme par Lionel Sawkins, les 14 et 15 octobre 2001 lors des Journées Michel-Richard de Lalande). »

  • S.134 Concert d'Esculape : donné au Roy chès Madame de Montespan, pièce d'Antoine Maurel40, exécutée à Versailles chez Madame de Montespan le [...]42 mai 168343 [11] [archive]
  • S.136 Ballet de la jeunesse présenté devant Sa Majesté à Versailles sur Le petit Theastre Le 28e janvier l'an 1686 [12] [archive].
  • S.143 L’Amour fléchi par la constance (1697), représenté devant le roi en exil Jacques II d'Angleterre et la reine Marie de Modènec 22
  • S.144 Intermèdes de Musique et de Danse de Mirtil et Mélicerte, pastoralle héroïque. Nouvellement au Théâtre44 [13] [archive].
  • S.150 Le Ballet de la Paix (1713)45
  • S.152 Symphonies des Folies de Cardenio (1720)46
  • S.153 Les Élémens, ballet dansé par le Roy, dans son palais des Thuilleries, Le 22 octobre 1721, pour le jeune Louis XV, en collaboration avec son élève André Cardinal Destouches17[14] [archive].

« Trompettes, éclatez, frappez, percez les airs,

Eclatez, annoncez un maître à l'Universc 27. »

  • S.155 - S.172 Symphonies pour les Soupers du Roy parmi lesquelles la « Deuxième Fantaisie, ou Caprice que le Roy demandoit souvent » (S.161), donné au premier Concert Spirituel47. Chez Delalande, le terme symphonie ne signifie qu’ensemble instrumental ou, par extension, musique pour ensemble instrumental et ne désigne pas encore la forme musicale née dans la seconde moitié du XVIIIe sièclec 28.
  • S.173 Noels en trio avec un Carillon pour les flûtes, violons et hautbois. 1er livre. par Feu Monsieur Delalande. Gravez par Mlle Michelon.... [c. 1740].
Manuscrits et éditions

On distingue quatre ensembles :

  • un manuscrit complet de Philidor l'aîné, réalisé en 1689 et 1690 à la demande de Louis XIV45, actuellement conservé à la Bibliothèque municipale de Versailles (Voir Liens externes) :

« SIRE,

L'ordre que votre Majesté a eu la bonté de donner à Fossard et à moy de recueillir tout ce qui se fait de plus beau en musique, tant pour la Chapelle que pour la Chambre, m'a fait entreprendre ce recueil qui contient tous les motets de M. Delalande. Je les ay mis dans le plus bel ordre qu'il m'a été possible et n'ay rien négligé pour des ouvrages qui ont esté honoré de votre glorieuse approbation.

Philidor l'ainéc 29. »
  • une collection commandée par le comte de Toulouse Louis-Alexandre de Bourbon en 1703, préparée entre 1703 et 1706 par Philidor l'aîné, son fils et une équipe de copistes. Elle comprend 300 volumes de partitions et de parties séparées, dont un volume des Symphonies de M. De La Lande ainsi que 11 motets. Le comte de Toulouse est le dernier enfant de Louis XIV, donc frère cadet des anciennes élèves de Lalande, Louise-Françoise et Françoise-Marie. Tous les volumes portent une élégante reliure en veau fauve ou marbré frappée aux armes du commanditairec 30. La collection se caractérise par une prédilection pour le style italieni 1. Cet ensemble aurait été commandé pour la famille royale et il y a peu d'indices liturgiquesc 31 :

« Le soir, chez Madame de Maintenon, le roi fit chanter un motet nouveau de Lalande à la manière italienne et que S.M. a entendu plusieurs fois à la chapelle. Monseigneur et Madame la princesse de Conty vinrent chez Madame de Maintenon entendre cette musique qui est fort à la mode (Journal du marquis de Dangeau daté le jeudi 8 décembre 1701 à Versailles)c 32. »

  • une édition parue entre 1728 et 1734e 3, gravée par L. Hue, vendue à Paris chez Boivin. En fait, le roi Louis XV octroya par lettres patentes, le 25 juillet 172648, à la veuve de Delalande, Marie-Louise de Cury, les privilèges d'imprimer et vendre les œuvres de son époux pendant 20 ans49. (Voir Sources imprimées. Toutefois, cette édition gravée manque des parties instrumentales intérieures, c'est-à-dire d'alto. Il est cependant évident que cette version était destinée au clavecin et non à l'orchestre, pour favoriser l'accès d'un plus grand nombre d'amateursc 21. Comme le choix des motets est presque identique à l'édition de la collection de Cauvin, sauf Lauda Jerusalem (S.19), sa restitution n'est pas difficilec 21.).
Dédicace de Marie-Louise de Cury (tome I, p. 1)50 :

« SIRE,

Les Motets que je presente à VOTRE MAJESTÉ, ont été composez par les ordres, et pour ainsi dire, sous les yeux de son Auguste Bisayeul. Ils ont eu le bonheur de luy plaire, et l'avantage d'être chantez les premiers devant VOTRE MAJESTÉ à son avenement à la Couronne. Ils vont, SIRE, sous votre Protection répandre dans l'Europe des témoignages éclatans de, votre Pieté et de celle du grand Roy qui leur a donné naissance. J'ose, SIRE, vous la demander en leur faveur, cette Protection, Et Supplier VOTRE MAJESTÉ, de vouloir bien agréer le très profond respect avec lequel je suis»

  • un manuscrit de Gaspard-Alexis Cauvin, copiste ou collectionneurc 33. Cette copie de 40 motets, réalisée en 1741 d’après une source de 1713, aurait été le manuscrit préparatoire d'une nouvelle édition. En effet, le privilège du roi pour la veuve expirait en juillet 1746. D'autre part, 39 motets sur 40 rétablissent des parties d'alto identiques à celles de l'édition royalec 34. Le manuscrit est conservé à la Bibliothèque municipale de Versailles26. (Voir aussi Liens externes pour ces partitions générales conservant les parties instrumentales intérieures),
C’est une œuvre expressive et accomplie, ainsi jugée par son disciple Colin de Blamont51,52 :

« Le grand mérite de M. De la Lande consistoit dans un merveilleux tour de chant, un précieux choix d’harmonie, une noble expression, faisant toujours valoir les paroles qu’il avoit à traiter, en rendant le sens véritable, le majestueux & le saint enthousiasme du Prophète … Icy, savant et profond, là simple et naturel, il faisoit toute son étude et mettoit toute son application à toucher l’âme par la richesse de l’expression, et des vives peintures, et à délasser l'esprit par les agréments de la variété, non seulement dans le merveilleux contraste de ses morceaux, mais dans le morceau même qu'il traitoit ; ce qu'il est aisé de voir par les disparates ingénieuses dont il ornoit ses ouvrages, et par les traits de chants gracieux, aimables, qui servoient, pour ainsi dire, d'épisodes à ses Chœurs les plus travaillés. »

Catalogue des œuvres

Le catalogue de référence est :

  • Lionel Sawkins : A Thematic Catalogue of the Works of Michel-Richard de Lalande 1657 - 1726, Oxford University Press, Oxford 2005, 750p. (ISBN 0-19-816360-6) (ISBN 978-0-19-816360-2)53. Les références dans ce catalogue sont préfixées par la lettre S, y compris les œuvres perdues.
référencetype d'œuvre
S.1 - S.77 grands motets
S.78 - S.86 élévations et petits motets (perdus)
S.87 - S.90 petits motets
S.91 - S.106 petits motets d'après grands motets
S.107 - S.115 motets Domine, salvum fac regem
S.116 - S.124 Leçons de Ténèbres
S.125 - S.130 d'autres petites pièces sacrées
S.131 - S.154 pièces profanes
S.155 - S.172 symphonies
S.173 - S.175 d'autres pièces

Partitions

Anciennes
  • LES FONTAINES DE/ VERSAILLES : SUR LE RETOUR DU/ ROY, / CONCERT./ Donné à Sa Majesté dans les grands appartements/ de son Château de Versailles, le cinqu.e avril. 1683./ FAIT PAR M. MOREL, ET MIS EN MUSIQUE PAR M. DE LA LANDE./ MAISTRE DE MUSIQUE DE LA CHAPELLE DU ROY./ Coppié par M. Philidor, & écrit par Fr. COLLOSSON Le 3.e juin 1683. [15] [archive] [PDF]
  • MOTETS/ DE FEU M./ DE LA LANDE/ Chevalier de l'Ordre de St Michel/ Sur-Jntendant de la Musique du/ ROY, Maître de Musique et Compositeur Ordinaire de la Chapelle/ et de la Champre de sa Majesté, Le Sgr Boivin, gravé par L. Hue, Paris 1729. En fait, malgré l'indication, la publication fut effectuée entre 1728 et 1734e 2.
  • LES III LEÇONS/ DE TENEBRES/ ET MISERERE/ A VOIX SEULE/ DE FEU Mr DE LA LANDE/ Chevalier de l'Ordre de St Michel Sur Intendant de la/ Musique du ROY Maître de Musique et Compositeur/ Ordinaire de la Chapelle et de la Chambre de Sa MAJESTÉ/ Gravé par L Hue, le Seigneur Boivin, Paris 1730, AVEC PRIVILÈGE DU ROY.1730.
Œuvres disponibles
Logo CMBV.jpg
  • S.3 Deitatis Majestatem, ISMN : M-707-034-593 (Centre de musique baroque de Versailles, juin 2002)
  • S.5 Beati quorum, ISMN : M-707-034-596 (CMBV, février 2003)
  • S.7 Audite Cœli quœ loquor, ISMN : M-707-034-595 (CMBV, avril 2004)
  • S.9 Jubilate Deo, révisé par Lionel Sawkins, ISMN : M-007-10080-3 (Carus Verlag no 21.011, Stuttgart 1985/1992) [68] [archive]
  • S.12 Quam dilecta, version primitive avant 1683, ISMN : M-56016-098-6 (CMBV, décembre 2004)
  • S.23 De profundis, première version en 1688, ISMN : M-56016-223-2 (CMBV, juin 2011)
  • S.133 Les Fontaines de Versailles, ISMN : M-56016-042-9 (ISSN 1954-3344) (CMBV, août 1997)
  • Liste des œuvres, auprès des Éditions Durand-Salabert-Eschig, révisés par Alexandre Cellier ainsi que Sylvie Spycket : S.23, S.27, S.33, S.44, S.53, S.59, S.70 [69] [archive]
  • Liste des œuvres, auprès des Éditions Alphonse Leduc : Caprices no 1, no 2 et no 3 (Symphonies pour les Soupers du Roy) par Jean-François Paillard, S.23, S.32 et S.53 par Laurence Boulay, S.40 par F. Gervais [70] [archive]
  • Liste des œuvres, auprès de Gérard Billaudot Éditeur : petites pièces (Carillon, Fanfare, Noëls en Trio, Suite) [71] [archive]
Locations
  • Liste des partitions disponibles auprès de Lionel Sawkins : S.14, S.24, S.31, S.32, S.40, S.43, S.51, S.53, S.54, S.58, S.59, S.66, S.72, S.73, S.74, S.75, S.76, S.143, S.158, S.161, S.174 [72] [archive]
  • Liste des œuvres, auprès des Éditions Durand-Salabert-Eschig, révisés par Alexandre Cellier : S.23, S.27, S.33, S.59, S.70 [73] [archive]
  • Liste des œuvres, auprès de Gérard Billaudot Éditeur : Symphonies des Soupers du Roy (extrait) par Laurence Boulay, S.74 [74] [archive]
Occasion

Enregistrements

Discographie

Gaston Roussel fut vraisemblablement le premier à enregistrer des œuvres de de Lalande, dans les années 1950 à Versailles54.

La majeure partie des enregistrements a eu lieu lors de deux Journées Michel-Richard de Lalande, organisées par le Centre de musique baroque de Versailles en 1990 puis 2001.

  • 1953
    Gaston Roussel ; Christe Redemptor (S.21) ; LP Noël à la cathédrale de Versailles55 ; 1953 / Studio SM (33-03)
  • 1954
    Gaston Roussel, Orchestre de chambre de Versailles et Chœurs de la cathédrale Saint-Louis ; Venite Exultemus (S.58) ; LP Versailles, musique sacrée dans la Chapelle du Roy ; 1954 / Studio SM (33-06)
  • 1957 (enregistré en octobre 1955 à l'église Saint-Roch)
    Louis Frémaux, Ensembre vocal Philippe Caillard, Orchestre de Chambre Jean-François Paillard, Denise Monteil, soprano ; Jeanine Collard, contralto ; Beatus vir qui timet Dominum (S.39) et Usquequo Domine (S.40) ; Erato (LDE 3027 xParix 50.963) ainsi qu'en collaboration avec Erato, premier album de la collection « Club chrétien du disque » (Noël 1957) lancée par Bernard Coutaz, futur fondateur du label Harmonia Mundi ; à savoir, l'on peut dire qu'il s'agit du premier disque de Harmonia Mundi56.
  • 1957 (enregistré en juillet 1956) :
    Antony Hopkins, The St Anthony Singers, Boyd Neel Orchestra ; Te Deum (S.32) et Confitemini Domino (S.68) ; LP Éditions de l'Oiseau-Lyre (OL50153)
  • 1961
    Gaston Roussel, Geneviève Le Secq ; 1re Symphonie de Noël (S.130) ; LP Les grandes heures de la Chapelle royale de Versailles, soirée de Noël ; 1961 Pathé (DTX311 mono ainsi que ASTX127 stéréo)
  • 1970 (enregistré en 1969) :
    Michel Corboz, Ensemble vocal et instrumental de Lausanne ; De profundis (S.23) et Regina cœli (S.53) ; 1970 Erato (STU70584), puis 2003 Erato/Warner Classics France avec S.74 (2564-660240-2 LC0200)
  • 1972 :
    Guy Cornut, Ensemble vocal & instrumental Guy Cornut ; De profundis (S.23), disque 33 tours avec Messe Ad Maiorem Dei Gloriam d'André Campra ; L'Apostrophe (AS37227)
  • 1980 :
    Stéphane Caillat, Chorale Stéphane Caillat, Orchestre de chambre Jean-François Paillard ; Sacris Solemnis (S.74) ; 1980 Erato, puis 2003 Erato/Warner Classics France avec S.23 et S.53 (2564-60240-2 LC0200)
  • 1985 (enregistrés en janvier 1984 à l'église du Liban de Paris) :
    Jean-François Paillard, Orchestre de chambre Jean-François Paillard ; Simphonies pour les Soupers du Roy (a.Concert de Trompettes pour les Festes sur le canal de Versailles, b.Premier Caprice ou Caprice de Villers-Cotterets, c.Deuxième Fantaisie ou Caprice que le Roy demandoit souvent et d.Troisième Caprice) restituées par Jean-François Paillard ; Éditions Costallat (Erato) (2292-45220-2)
  • 1990 :
    Hugo Reyne, La Simphonie du Marais ; Symphonies pour les Soupers du Roy (a.Concert de Trompettes, b.12e Suite, dont les Airs forment le 3e Caprice, c.7e Suite, Airs du Ballet de Flore ou de Trianon (extraits) et d.5e Suite) principalement selon le manuscrit de Philidor l'aîne (1703) ; Harmonia Mundi (HMC 901303, actuellement dans la collection musique d'abord HMA1951303)
  • 1990 (enregistrés en juillet 1988 à All Hallows, Londres) :
    Edward Higginbottom, The Choir of New College Oxford, The King's Consort, Gillian Fisher (dessus) ; De profundis (S.23) restitué par Lionel Sawkins, Miserere (S.120) et Confitebor tibi Domine (S.56) édition de Philippe Oboussier, Novello & Co. ; Radio France/Erato (2292-45014-2)
  • 1991 (enregistrés en septembre 1990 à l'issue des Journées Michel-Richard Delalande à Versailles) :
    William Christie, Les Arts Florissants ; Te Deum (S.32), Super flumina babylonis (S.13) et Confitebor tibi Domine (S.56) ; Harmonia Mundi (HMA1901351, actuellement dans la collection musique d'abord, HMA1951351)
  • 1991 (enregistrés en septembre 1990 à la chapelle du Collège Saint-Stanislas de Nantes) :
    Paul Colleaux, Ensemble vocal de Nantes ; La Grande Écurie et la Chambre du Roy ; Jubilate Deo omnis terra (S.9), Te Deum (S.32) et Confitebimur tibi Deus (S.59) ; Erato/Radio France (2292-45608-2)
  • 1991 (enregistrés en septembre 1990 à l'abbaye-aux-Dames de Saintes) :
    Philippe Herreweghe, La Chapelle royale ; Dies irae (S.31) et Miserere (S.27) éditions de Lionel Sawkins ; Harmonia Mundi (901352)
  • 1992 (enregistrés en septembre 1990 et en février 1992) :
    William Christie avec Véronique Gens, Sandrine Piau, Noémi Rime, Arlette Steyer (voix seules) ; Miserere (S.87) et d'autres petits motets (Vanum est vobis ante lucem (S.101), Miserator et misericors (S.105) et Cantique quatrième sur le bonheur des justes et sur le malheur des resprouvez (S.127)) ; Harmonia Mundi (HMT7901416, actuellement dans la collection musique d'abord HMA1951416)
  • 1995 (enregistrés à l'église St-Paul de Birmingham) :
    Jeffrey Skidmore, Ex Cathedra chamber choir and baroque orchestra ; Regina cœli (S.53), De profundis (S.23) et Cantate Domino (S.72) éditions de Lionel Sawkins ; ASV Academy Sound and Vision (CD GAU 141)
  • 1996 (enregistrés à l'auditorium Tibor Varga à Sion, Suisse, en février 1996)
    Isabelle Desrochers, Soprano ; Mauricio Buraglia, théorbe ; Nima Ben David, viole de gambe ; Pierre Trocellier, clavecin et orgue. Leçons de Ténèbres (S.118, 121 et 124) éditions Auvidis Astrée (CD E 8592). Disque récompensé par un Diapason d'or et un FFFF Télérama.
  • 1998 (enregistrés les 11 et 12 octobre 1997 à Gustav-Adolf-Kirche, Berlin-Charlottenburg)
    La voce umana ; Leçons de Ténèbres (S.118, 121 et 124) ; avec œuvres pour clavecin de Louis Couperin et de Jacob Froberger ; Querstant (9801)
  • 2001 (enregistrés en juillet 2001 à l'abbaye de Saint-Michel en Thiérache) :
    Martin Gester, Le Parlement de Musique, La Maîtrise de Bretagne ; Deus nostre refugium (S.54) et Exaltato te Domine (S.66) éditions de Lionel Sawkins ; avec Suite du Premier ton de Pierre Du Mage ; OPUS111/Naïve (OP30217)
  • 2002 (enregistrés les 11 et 12 octobre 2001 par Radio France, dans le cadre des Journées Michel-Richard de Lalande, à la Chapelle royale du Château de Versailles)35 :
    Olivier Schneebeli, Les Pages et les Chantres de Versailles, La Grande Écurie et la Chambre du Roy ; Beati quorum remissæ sunt (S.5), Quam dilecta (S.12) et Audite cæli quæ loquor (S.7) selon les partitions éditées par le Centre de Musique Baroque de Versailles ; EMI/Virgin Classics (7243 5 45531 2 7 (PM518 en France))
  • 2002 (enregistrés en octobre 2001 à l'église Saint-Jude-on-the-Hill, Hampsted Garden) :
    Jeffrey Skidmore, Ex Cathedra chamber choir and baroque orchestra ; Te Deum laudamus (S.32), Panis angelicus de Sacris solemnis (S.74), La grand pièce royale (S.161) et Venite exultemus (S.58) éditions de Lionel Sawkins ; Hyperion (CDA67325)
  • 2002 (enregistrés en avril 2002 à la chapelle de l'Hôpital Notre-Dame de Bon Secours, Paris, en reprenant le programme du concert des Journées Michel-Richard de Lalande en octobre 2001) :
    Vincent Dumestre, Le Poème harmonique, Claire Lefilliâtre ; Miserere mei Deus (S.87) selon le manuscrit de Sébastien de Brossard (1711), IIIe Leçon du Mercredy Saint (S.118), IIIe Leçon du Jeudy Saint (S.121) et IIIe Leçon du Vendredy Saint (S.124) ; avec un autre CD de Jacques-Bénigne Bossuet Sermon sur la mort ; Alpha Production (Alpha 030)57
  • 2006 :
    Christophe Coin, Ensemble baroque de Limoges ; Symphonies des Folies de Cardenio (S.152) ; Fondation La Borie-en-Limousin (LC01)
  • 2007 :
    dans le coffret « 200 ans de musique à Versailles », Symphonies pour les Soupers du Roy avec Marek Štryncl, Musica Florea (CD5) ainsi que Symphonies des Folies de Cardenio (S.152, extraits) avec Christophe Coin, Ensemble baroque de Limoges (CD14) ; France Musique (EAN 5-425008-376202)
  • 2008 :
    Emma Kirkby et Agnès Mellon, soprano ; Charles Medlam, viole de gambe ; Terence Charlston, orgue ; IIIe leçon du Mercredi saint (S.118) et IIIe leçon du Vendredi saint (S.124) ; avec leçons de François Couperin ; BIS (BIS 1575)
  • 2010 :
    Didier Bouture et Ensemble Orchestral Harmonia Nova ; Symphonies de Noël (S.130) (Andante, Trio où s'en vont ces gays bergers, Allegretto, Tempo I et Symphonie (Allegretto)) ; dans le disque L'Europe musicale des XVIIe et XVIIIe siècles ; GALLO (CD-542)
  • 2015 :
    Sophie Karthäuser, soprano ; Ensemble Correspondances ; Sébastien Daucé ; Leçons de Ténèbres (S.118, 121 et 124) Miserere (S 87) ; Harmonia Mundi (HMC902206)
  • 2017 : (enregistré en mai 2017 à la Chapelle Royalle du Chateau de Versailles)

Emmanuelle de Negri, soprano, Dagmar Saskova, soprano, Sean Clayton, Haute-contre, Ciryl Auvity, ténor, André Morsch, basse, Ensemble Aedes, Le Poème Harmonique, dir Vincent Dumestre. Deitatis Majestatem S , Ecce Nunc Benedicte S , Te deum S . (Alpha)

  • 2018 : (enregistré en juillet 2017 à la Chapelle Royale du Chateau de Versailles)

Chantal Santon-Jeffery, dessus, Reinoud Van Mechelen, Haute-contre, François Joron, taille, Lisandro Abadie, basse-taille, Les Pages et les Chantres du Centre de Musique Baroque de Versailles, Collegium Marianum, dir. Olivier Schneebeli. Venite, exultemus S , De profundis S , Dominus regnavit S . (Glossa)

Enregistrements d'après le classement de Lionel Sawkins
  • S.5 Beati quorum remissæ sunt : Schneebeli (2002)
  • S.7 Audite cæli quæ loquor : Schneebeli (2002)
  • S.9 Jubilate Deo omnis terra : Colleaux (1991)
  • S.12 Quam dilecta : Schneebeli (2002)
  • S.13 Super flumina babylonis : Christie (1991)
  • S.21 Christe Redemptor : Roussel (1953)
  • S.23 De profundis : Corboz (1970), Guy Cornut (1972), Higginbottom (1990), Skidmore (1995)
  • S.27 Miserere mei Deus : Herreweghe (1991)
  • S.31 Dies irae : Herreweghe (1991)
  • S.32 Te Deum : Hopkins (1957), Christie (1991), Colleaux (1991), Skidmore (2002)
  • S.39 Beatus vir qui timet : Frémaux (1957)
  • S.40 Usquequo Domine : Frémaux (1957)
  • S.53 Regina Cœli : Corboz (1970), Skidmore (1995)
  • S.54 Deus noster refugium : Gester (2001)
  • S.56 Confitebor tibi Domine : Higginbottom (1990), Christie (1991)
  • S.58 Venite exultemus : Roussel (1954), Skidmore (2002)
  • S.59 Confitebimur tibi Deus : Colleaux (1991)
  • S.66 Exaltabo te Domine : Gester (2001)
  • S.68 Confitemini Domino : Hopkins (1957)
  • S.72 Cantate Domino : Skidmore (1995)
  • S.74 Sacris solemniis : Caillat (1980)
  • S.87 Miserere mei Deus : Higginbottom (1990), Christie (1992), Dumestre (2002)
  • S.101 Vanum est vobis ante lucem : Christie (1992)
  • S.105 Miserator et misericors : Christie (1992)
  • S.118 IIIe leçon du Mercredi saint : Desrochers (1996), Voce umana (1998), Dumestre (2002), Medlam (2008), Daucé (2015)
  • S.121 IIIe leçon du Jeudi saint : Desrochers (1996), Voce umana (1998), Dumestre (2002), Daucé (2015)
  • S.124 IIIe leçon du Vendredi saint : Desrochers (1996), Voce umana (1998), Dumestre (2002), Medlam (2008), Daucé (2015)
  • S.127 Cantique quatrième58 sur le bonheur : Christie (1992)
  • S.130 Symphonies de Noël : Roussel (1961), Bouture (2010)
  • S.152 Symphonies des Folies de Cardenio : Coin (2006)
  • S.158 Concert de Trompettes : Paillard (1985), Reyne (1990)
  • S.160 Premier Caprice : Paillard (1985)
  • S.161 Deuxième Caprice (La grande pièce royale) : Paillard (1985), Skidmore (2002)
  • S.162 Troisième Caprice : Paillard (1985)

Bibliographie

  • Norbert Dufourcq, Notes et références pour servir à une histoire de Michel-Richard Delalande (1657-1726). Paris : Éditions A. et J. Picard et Cie, 1957, 356p.  (La vie musicale en France sous les rois Bourbons). Élaboré d'après des études d'André Tessier, il s'agit du catalogue thématique d'œuvres (préfixées par D) ainsi que des notes et références, publié par N. Dufourcq, et ses élèves Marcelle Benoît, Marie Bert, Sylvie Spycket et Odile Vivier59.
  • Marcelle Benoit (dir.), Dictionnaire de la musique en France aux XVIIe et XVIIIe siècles, Paris, Fayard, 1992, XVI-811 p. (ISBN 2-213-02824-9, OCLC 409538325, notice BnF no FRBNF36660742)
  • Denis Herlin. Catalogue du fonds musical de la Bibliothèque de Versailles. Paris : Société française de musicologie, 199560.
  • Catherine Massip61 : Michel-Richard Delalande ou Le Lully latin, collection Mélophiles no 17, Éditions Papillon, Drize en Suisse 2005, 160p.  (ISBN 2-940310-21-1)62
Études
  • Lionel de La Laurencie : Une dynastie de musiciens aux XVIIe et XVIIIe siècles : les Rebel dans SIMG janvier 1906, p. 253-307
  • Lionel de La Laurencie, L'École française de violon de Lully à Viotti, Delagrave, Paris 1922 [lire en ligne [archive]]
  • André Tessier : La carrière versaillaise de la Lande, dans Revue de musicologie, septembre 1928, p. 134-148
  • Jean-François Paillard : La musique française classique, coll. Que sais-je? no 878, Presses Universitaires de France, Paris 1960, 128p.
  • Gaston Roussel : Classicisme musical français et piété chretienne, Lethielleux, Paris 1961, 100p.
  • Yolande de Brossard : Musiciens de Paris 1535-1792, Actes d'état-civil d'après le fichier Laborde de la Bibliothèque nationale, Picard, Paris 1965
  • Marcelle Benoît : Musiques de cour, Chapelle, Chambre, Écurie 1661-1733, Recueil de documents, Picard, Paris 1971
  • Marcelle Benoît : Versailles et les musiciens du roi, 1661-1733, Étude institutionnelle et sociale, Picard, Paris 1971
  • Bernadette Lespinard : La Chapelle royale sous le règne de Louis XV, dans Recherches sur la musique française classique, tome XXIII 1985, p. 131-175
  • Denise Launay, La Musique religieuse en France du Concile de Trente à 1804, Société française de musicologie et Klincksieck, 3e série, tome V, Paris 1993, 583 p. (ISBN 2-85357-002-9) (ISBN 2-252-02921-8)

Notes et références

Références bibliographiques
  • Denise Launay, La Musique religieuse en France du Concile de Trente à 1804. Paris : Société française de musicologie, Éditions Klincksieck, 1993, 583p. (ISBN 2-85357-002-9) (ISBN 2-252-02921-8)
  • p. 308 note no 46 « Louis XIV a séjourné à Versailles, pour la première fois, en 1674 et ne s'y est installé définitivement qu'en 1682. »
  1. p. 343
  • Catherine Massip, Michel-Richard Delalande ou Le Lully latin. Drize : Éditions Papillon, 2005, 160 p. (ISBN 2-940310-21-1)
  1. p. 96. Le motet Lauda Jerusalem (S.19) est remplacé par Exaudi Deus (S.24.)
  • Société de Saint-Jean-l'Évangéliste : Psautier, Latin-Français, du Bréviaire monastique. Paris, Tournai et Rome : Desclée & Cie., 1938. Réimpression en 2003 par Éditions Sainte-Madeleine, 650 p. (ISBN 2-906972-10-X)
  1. p. 56 ; sans titre en hébreu.
Évrard Titon du Tillet.jpg
  • Évrard Titon du Tillet : Le Parnasse françois, dédié au Roi. Paris : Jean-Baptiste Coignard fils, 1732. 660 p.
  1. p. 616 ; Le Parnasse françois précise : ... a commencé en 1728, à les faire graver, & jusqu'en cette année 1732, on en a donné treize Livres in-folio, que le Public a reçus avec beaucoup de satisfaction, & dont on continue à graver la suite.
  • Lionel Sawkins, A Thematic Catalogue of the Works of Michel-Richard de Lalande 1657 - 1726. Oxford : Oxford University Press, 2005. 750 p. (ISBN 978-0-19-816360-2)
  1. Introduction, p.xxvii
  • Jean-François Paillard, La musique française classique. Paris : Presses Universitaires de France, 1960. 128 p.
  1. p. 76
  • Catherine Cessac, Marc-Antoine Charpentier, un musicien retrouvé. Sprimont : Mardaga, 2005. 414 p. (ISBN 2-87009-887-1)
  1. p. 149 ; Bibliothèque nationale, Manuscrits, ms. fr.22234, fol.30.
  • Catherine Cessac : Marc-Antoine Charpentier. Paris : Fayard, 2004. 627 p. (ISBN 2-213-61733-3)
  1. p. 441
  • Henry Desmarest (1661 - 1741) : textes réunis par Jean Duron et Yves Ferraton. Sprimont : Mardaga, et versailles : Centre de musique baroque de Versailles, 2005. 458 p. (ISBN 2-87009-886-3)
  1. p. 303 ; Lionel Sawkins, Italian influence in the Grands motets of Desmarest and Lalande up to 1699.
  • Les années de composition ou de révision des 11 motets dans la collection Toulouse-Philidor (1704 et 1706) sont bien précisées, grâce à la page de titre donnée par Philidor l'aîné (Catherine Massip, Michel-Richard Delalande ou Le Lully latin, p. 91 et 93)
  1. p. 93
Autres références

Articles connexes

  • Chapelle royale (Ancien Régime), Chapelle du château de Versailles
  • Louis XIV, Louis XV
  • Psaume, Motet
  • Maître de chapelle

Liens externes

  •  :
  • Partitions des noëls en trio, partitions libres sur l’International Music Score Library Project.
  • Partitions libres de Michel-Richard de Lalande dans Choral Public Domain Library (ChoralWiki)
  • [75] [archive] Évrard Titon du Tillet : Le Parnasse françois (1732), p. 612 Michel Richard de La Lande
  • [76] [archive] Lionel Sawkins : Michel-Richard de Lalande, vie et carrière de Lalande, musique sacrée, musique profane, symphonies et caprices, Delalande ou Lalande? (Colloque international Lalande, du 4 au 6 octobre 2001)
  • « http://philidor.cmbv.fr/jlbweb/jlbWeb?html=cmbv%2FBurAff&path=%2Fbiblio%2Fbur%2F03%2F11%2F311.pdf »(Archive • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) [PDF] Lionel Sawkins : Les derniers chefs-d'œuvre (Festival d'Art Sacré de Paris, le 28 novembre 2001, à l'église Saint-Roch de Paris)
  • [77] [archive] [PDF] Lionel Sawkins : Les petits motets de Lalande et de ses contemporains (Festival d'Art Sacré de Paris, le 14 décembre 2001, à l'église Saint-Germain-l'Auxerrois)
  • [78] [archive] [PDF] Château de Versailles : Versailles et les fêtes de cour sous le règne de Louis XIV, chronologie
  • [79] [archive] Pour entendre ce qui est dans les manuscrits.
Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité