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Vendée Militaire et Grand Ouest
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8 mars 2022

Frémiet Emmanuel

Clic pour voir sa généalogie sur la ligne en dessous

 

Emmanuel Frémiet

Emmanuel_Frémiet_photo

Emmanuel Frémiet photographié par Nadar.
Naissance
6 décembre 1824
Montrouge
Décès
10 septembre 1910 (à 85 ans)
Paris
Sépulture
Cimetière de Passy
Nationalité
Drapeau de France Français
Activité
Sculpteur
Maître
François Rude
Lieu de travail
Paris
Enfant
Marie Fauré (d)
Parentèle
Sophie Rude (tante)
François Rude (oncle)
Distinction
Grand officier de la Légion d'honneur‎
Œuvres principales
Statue équestre de Jeanne d'Arc, statue équestre de Jeanne d'Arc, statue équestre de Simón Bolívar

Emmanuel Frémietnote 1, né à Montrouge le 6 décembre 18241 et mort à Paris le 10 septembre 1910, est un sculpteur français.

Il est célèbre pour le Monument à Jeanne d'Arc à Paris, le Monument à Ferdinand de Lesseps à Port-Saïd et pour ses sujets animaliers. Il est le beau-père du musicien Gabriel Fauré.

Sommaire

  • 1 Biographie
  • 2 Quelques œuvres notables
  • 3 Galerie
  • 4 Le parc de l'ancien château Neudeck (Świerklaniec, Pologne)
  • 5 Élèves
  • 6 Distinctions
  • 7 Notes et références
    • 7.1 Notes
    • 7.2 Références
  • 8 Liens externes

Biographie

Par sa tante, l'artiste peintre Sophie Rude, née Frémiet, il est le neveu et l'élève du sculpteur François Rude, dont Louis Frémiet, père de Sophie, fut le soutien. Fils d'une surveillante à l'hôpital de la Pitié, il est également le neveu du préfet de Paris Nicolas Frochot. Sa fille est l'épouse de Gabriel Fauré2.

Parallèlement à ses œuvres monumentales commandées par l'État, il est reconnu comme un excellent sculpteur animalier réaliste. Emmanuel Frémiet se consacre surtout aux statues équestres. Il débute comme lithographe scientifique (ostéologie) et travaille dans l'atelier des peintres de la morgue. En 1843, il envoie au Salon une étude de gazelle, prélude à une production prolifique. Son Ours blessé et son Chien blessé sont acquis par l'État pour le musée du Luxembourg à Paris en 1850.

Au cours des années 1850, Frémiet produit des œuvres sur le thème de Napoléon Ier. Il expose des bronzes représentant des bassets de Napoléon III au Salon de 1853. De 1855 à 1859, il exécute une série de statuettes à sujet militaire pour l'empereur. Il réalise le Monument à Napoléon Ier en 1868 et celui de Louis d'Orléans en 1869 (château de Pierrefonds). En 1874, il conçoit le premier Monument de Jeanne d'Arc, érigé place des Pyramides à Paris, qu'il remplaça à la suite de critiques sur les proportions par une autre version en 19003. Pendant cette période, il exécute aussi Pan et les oursons (Paris, musée d'Orsay)4.

Gorille enlevant une négresse (Salon de 1859)5.
Gorille enlevant une femme (1887), musée des beaux-arts de Nantesnote 2.
Orang-outang étranglant un sauvage de Bornéo (1895), Paris, galerie de Paléontologie et d'Anatomie comparée (Muséum national d'histoire naturelle), au Jardin des plantes.

À la fin du XIXe siècle, un thème à la mode inspire Frémiet et d'autres artistes : celui de l'affrontement entre l'Homme et la Bête. Un fait divers rapporté par le journal Le Temps relatait que dans un village gabonais, un gorille égaré et furieux aurait enlevé et molesté une femme, après avoir détruit des cabanes, en 1880. Par ailleurs, les récits d'explorateurs comme Alfred Russel Wallace emplissent les journaux d'articles et de gravures illustrant l'attaque d'un pisteur malais par un orang-outang. Ce thème inspire à Frémiet plusieurs œuvres majeures.

Le Gorille enlevant une négresse est d'abord refusé au Salon de 1859, puis présenté derrière un rideau. Nadar écrit dans le Journal pour rire : « Voici mesdames et messieurs, le fameux gorille de M. Frémiet. Il emporte dans les bois une petite dame pour la manger. M. Frémiet n'ayant pu dire à quelle sauce, le jury a choisi ce prétexte pour refuser cette œuvre intéressante. »6, mais une nouvelle version Gorille enlevant une femme reçoit une médaille d'honneur au Salon de la Société des Artistes Français de 1887note 3, dont il est membre jusqu'en 19087. Cette œuvre, célèbre à son époquenote 4, fait néanmoins scandalenote 5 car elle représente un gorille enlevant une femme nue, prétendument avec une intention de la violernote 6 — acte dont un vrai gorille, femelle de surcroit, n'aurait pas la moindre idéenote 7. Cependant, cette scène n'en a pas moins, selon Baudelaire « excité la curiosité priapique » du public8.

De la même veine et encore plus remarquable est L'Orang-outang étranglant un sauvage de Bornéo (1895), une commande du Muséum national d'histoire naturelle de Paris, inspirée par les récits d'Alfred Russel Wallace, rapportés avec beaucoup d'exagérations par The Times. Cette fois l'animal est un mâle, comme le signalent ses excroissances faciales, mais néanmoins accompagné d'un petit (ce qui est l'apanage des femelles en réalité) et en étranglant le « sauvage », il accomplit un acte aussi impossible, physiquement et éthologiquement, que le viol d'une femme par un gorille. Mais l'art opère et des générations de visiteurs de la galerie du Muséum où elle est exposée, ont été horrifiés par la force émanant de l'œuvre.

En 1893, Frémiet réalise le Monument à Velázquez pour le jardin de la Colonnade du palais du Louvre à Parisnote 8,9 et, en 1897, la statue sommitale de Saint Michel terrassant le dragon pour la flèche de l'abbatiale du Mont Saint-Michel10.

Frémiet est élu membre de l'Académie des beaux-arts en 1892 et succède à Antoine-Louis Barye comme professeur de dessin animalier au Muséum national d'histoire naturelle à Paris. Il est membre de la Société des artistes français jusqu'en 1908.

Son œuvre a connu un grand succès d'édition en bronze par la Maison Barbedienne.

Il est mort en son domicile (il vécut au n°43 boulevard de Beauséjour2) le 10 septembre 1910 dans le 16e arrondissement de Paris, ville où il est enterré au cimetière de Passy (15e division)11. Fauré repose à ses côtés depuis 1924.

Quelques œuvres notables

  • Cheval de Montfaucon, 1852, initialement commandée pour la décoration de la cour d'honneur de l'École nationale vétérinaire d'Alfort, orne la cour d'honneur de l'École nationale vétérinaire de Toulouse depuis avril 188912,13.
  • Monument à Napoléon Ier, érigée le 17 août 1868 à Grenoble, puis transférée à la prairie de la rencontre à Laffrey14.
  • Monument à Jeanne d'Arc, 1874, bronze doré, Paris, place des Pyramides. D'autres exemplaires à Castres, Compiègne, Lille (1912), Mirecourt, Nancy (1889)15, Saint-Étiennenote 9, Melbourne (Australie), La Nouvelle-Orléans (États-Unis)note 10,16, Philadelphie (États-Unis), Portland (États-Unis).
  • Saint Michel terrassant le Dragon, 1897, statue sommitale en bronze doré sur la flèche de l'abbatiale du Mont Saint-Michel17. Une réplique de cette statue se trouve au sommet du clocher de l'église Saint-Michel des Batignolles à Paris18. L'exemplaire personnel qu'Emmanuel Fremiet conservait dans son atelier fait aujourd'hui partie des collections du musée d'Orsay à Paris.
  • Monument à Simón Bolívar dans Bogota (Colombie) (1910). Une copie fut érigé sur Place de l'Amérique-Latine à Paris en 1936. En 1980, pour le cent cinquantième anniversaire de la mort de Bolívar son monument fut transféré dans un lieu plus prestigieux, à côté du pont Alexandre III, au bord de la Seine, sur la Promenade du Cours de la Reine.
  • Monument à Du Guesclin, 1902, Dinan19.
  • Fontaine des Quatre-Parties-du-Monde, Paris, place Camille-Jullian. Œuvre de Jean-Baptiste Carpeaux, qui réalisa le groupe des quatre personnages soutenant globe. Frémiet complète l'œuvre après la mort de Carpeaux, en 1875, en réalisant les huit chevaux, les dauphins et les tortues du bassin.
  • Éléphant pris au piège, 1877-1878, fonte grandeur nature réalisée pour l'Exposition universelle de 1878, par la fonderie Durenne, 222 × 360 × 312 cm, Paris, musée d'Orsay20.
  • Chasseur attaqué par les orang-outangs, bronze, jardin des plantes de Paris.
  • Le Dénicheur d'oursons, 1884, bronze, jardin des plantes de Paris21.
  • Pan et oursons, 1867, Paris, Muséum national d'histoire naturelle.
  • Chevalier errant, 1878, statue équestre en plâtre, 323 × 140 × 265 cm, palais des beaux-arts de Lille.
  • Marabout tenant un caïman entre ses pattes, vers 1850, paire, musée des beaux-arts de Dijon22.
  • Le singe et l'escargot, biscuit de la Manufacture du Sèvres, patiné ocre, 1896, 15 x 26 x 15 cm, Gray (Haute-Saône), musée Baron-Martin.
  • Coq en maraude, Périgueux, musée d'art et d'archéologie du Périgord.
  • Monument à Ferdinand de Lesseps, 1899, Port-Saïd. La statue en bronze est déposée à Port-Fouad en 195623.
  • Candélabres de l'ancien pont de Suresnes, réalisés vers 1900 (le pont est détruit en 1950).

Galerie

Le parc de l'ancien château Neudeck (Świerklaniec, Pologne)

Des œuvres d'Emmanuel Fremiet sont conservées dans le parc de l'ancien château Neudeck, en Silésie, (actuellement Świerklaniec, en Pologne). Le château a été achevé en 1875, brûlé en 1945, détruit en 1961 puis rasé en 196224. Outre le jardin, le bassin, la fontaine des Trois Grâces (Trzy Gracje), et un mât, seules subsistent les statues d'Emmanuel Fremiet dans le parc, ainsi que quelques sculptures de l’atelier du sculpteur allemand Theodor Kalide (en)25.

Esther Lachmann (la Païva), épouse du comte allemand Guido Henckel von Donnersmarck, commanda à Emmanuel Frémiet, par l’intermédiaire d'Hector Lefuel, l'architecte du château Neudeck, quatre groupes de sculptures animalières de grande taille : Le Cerf et l’ours, Le Cheval et la lionne, L'Autruche et le serpent, Le Pélican et le poisson. Les bronzes ont été réalisés en 1872 en France à la fonderie Antoine Durenne. Emmanuel Fremiet ne fit pas le voyage en Silésie pour superviser l’installation. Les éléments de la fontaine ainsi que le mât ont été restaurés et redorés26,27.

Élèves

  • Louis Albert Carvin (1875-1951)
  • Léon Gambey (1883-1914)
  • Georges Gardet (1863-1939)
  • Prosper Lecourtier (1851-1924)
  • Pierre-Nicolas Tourgueneff (1853-1912)
  • Jeanne Roques dite Musidora (1889-1957) fut une brillante élève du cours Frémiet mais ne put entrer aux Beaux-Arts de Paris, cette école étant alors encore interdite aux femmes.

Distinctions

  • le 6 août 1860, chevalier de la Légion d'honneur.
  • le 11 juillet 1878, officier de la Légion d'honneur.
  • le 31 décembre 1895, commandeur de la Légion d'honneur, parrainé par Jean-Léon Gérôme, membre de l'Institut.
  • le 16 août 1900, grand officier de la Légion d'honneur28.

Notes et références

Notes
  1. Copie exacte de la statue de la place des Pyramides à Paris, et a été envoyée en 1958, comme cadeau de la France à la ville. Celle-ci n'ayant pas les moyens financiers de l'ériger (35 000 $), la statue a été stockée pendant 8 ans. Dès 1960, Charles de Gaulle commença à chercher des financements privés, cependant, son installation n'a pu se réaliser qu'en 1972. La statue a été dorée en 1985, puis déplacée en 1999, Place de la France, située près de la rue Decatur à côté du Marché français, où elle se trouve actuellement, et symbolise l'héritage français de la Nouvelle-Orléans
Références
  1. Brevet de grand officier de la Légion d'honneur [archive], sur le site de la base Léonore, consulté le 15 février 2015.

Liens externes

  • Notices d'autorité
  •  Gorille enlevant une femme (1887). Analyse de l'œuvre par le musée des beaux-arts de Nantes : « Son Gorille enlevant une femme fit scandale au Salon de 1859. Refusé par le jury, le groupe est présenté derrière un rideau, accroissant l'intérêt du public. La parution de L'Origine des Espèces de Darwin en 1859, fit passer le sculpteur pour un adepte de l'évolutionnisme. Toutefois, l'œuvre fut détruite quelques années plus tard. En 1887, Frémiet exposa au Salon ce Gorille — groupe plâtre — Troglodytes Gorilla (sav.) du Gabon, qui fut un grand succès : il reçut la médaille d'honneur. En replaçant son œuvre dans un contexte scientifique, Frémiet créa une composition dynamique d'un grand vérisme et d'une forte connotation érotique qui inspira le film King Kong (1933) »
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