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Vendée Militaire et Grand Ouest

Vendée Militaire et Grand Ouest
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14 février 2025

Arnould-Plessy Jeanne

Clic pour voir sa généalogie sur la ligne en dessous

Jeanne Arnould-Plessy

Jeanne-Sylvanie-Sophie Arnould-Plessy
Jeanne Arnould-Plessy entre 1860 et 1890,
photographie des frères Mayer et de Pierre-Louis Pierson
Fonction
Sociétaire de la Comédie-Française
-
Biographie
Naissance

Metz
Décès
 (à 77 ans)
Salives
Sépulture
Cimetière de Salives
Nom dans la langue maternelle
Jeanne Sylvanie Arnould-Plessy

 

Nom de naissance
Jeanne Plessy
Nationalité
française
Activité
Actrice
Autres informations
Maître
Joseph Samson
signature de Jeanne Arnould-Plessy
Signature

 Jeanne-Sylvanie-Sophie Arnould-Plessy dite Mademoiselle Plessy, née à Metz le  et morte à Salives le , est une actrice française du XIXe siècle de grande renommée.

Biographie

Fille de Philippe Plessy, artiste dramatique, elle entra au Conservatoire en 1829 et devint l'élève de Joseph Samson. Elle fit ses débuts à la Comédie-Française en 1834, dans le rôle d'Emma de La Fille d'honneur d'Alexandre Duval. Elle y remporta un immense succès et Mademoiselle Mars, qui était à la fin de sa carrière, en prit ombrage.

Jusqu'en 1845, la carrière de Mademoiselle Plessy s'envola à la Comédie-Française. Les journaux et les gazettes rapportaient ses triomphes. Elle était très amie avec George Sand. C'est alors qu'elle quitte Paris pour Londres, afin d'épouser un acteur beaucoup plus âgé qu'elle, Auguste Arnould (1803-1854). Le Théâtre-Français lui fit un procès pour rupture de contrat qu'il remporta.

Elle décide de partir pour Saint-Pétersbourg, au fameux Théâtre-Français (ou théâtre Michel), où elle jouera pendant plus de neuf ans. Ce théâtre était le point de rencontre de l'intelligentsia russe et de l'aristocratie pétersbourgeoise, à l'époque francophone. Son talent dans les emplois de grande coquette fut particulièrement apprécié de l'empereur Nicolas Ier qui avait placé en permanence une statuette de l'actrice dans la loge impériale, en témoignage d'admiration.

Elle retourna à Paris en 1855 et fut réintégrée à la Comédie-Française, en tant que pensionnaire, d'abord pour huit ans. Elle fut alors à l'apogée de sa carrière, triomphant dans les pièces d'Émile Augier ou d'autres dramaturges célèbres du Second Empire.

Elle prit sa retraite en 1876  et passa ses vingt dernières années dans son château de l'Abbaye du Quartier, par Courtrivron. Elle y mourut le . Elle fut enterrée dans le cimetière de la commune de Salives (Côte-d'Or).

Théâtre

Carrière à la Comédie-Française

Entrée en 1834
Nommée 256e sociétaire

(source : Base documentaire La Grange sur le site de la Comédie-Française)

  • 1834 : La Fille d'honneur d'Alexandre Duval : Emma
  • 1834 : La Passion secrète d'Eugène Scribe : Coelie
  • 1834 : Iphigénie de Jean Racine : Iphigénie
  • 1834 : Mademoiselle de Montmorency de Joseph-Bernard Rosier : Charlotte de Montmorency
  • 1834 : La Mère coupable de Beaumarchais : Florestine
  • 1834 : L'Ambitieux d'Eugène Scribe : Marguerite
  • 1834 : Le Mariage de Figaro de Beaumarchais : Fanchette
  • 1835 : Le Voyage à Dieppe d'Alexis-Jacques-Marie Vafflard et Fulgence de Bury : Isaure
  • 1835 : Une présentation d'Alphonse-François Dercy de François et Narcisse Fournier : Blanche
  • 1835 : Les Plaideurs de Jean Racine : Isabelle
  • 1835 : Le Misanthrope de Molière : Eliante
  • 1835 : Lavater de Claude Rochefort et Mathurin-Joseph Brisset : Liesly
  • 1835 : Tartuffe de Molière : Mariane
  • 1835 : Un mariage raisonnable de Virginie Ancelot : Lady Nelmoor
  • 1836 : Le Testament d'Alexandre Duval : Malvina
  • 1836 : Une famille au temps de Luther de Casimir Delavigne : Elci
  • 1836 : Le Barbier de Séville de Beaumarchais : Rosine
  • 1836 : Le Boudoir de Louis Lurine et Félix Solar : la marquise
  • 1837 : La Camaraderie ou la Courte échelle d'Eugène Scribe : Agathe
  • 1837 : Le Bouquet de bal de Charles-Louis-François Dunoyer : Clara
  • 1837 : Charles VII chez ses grands vassaux d'Alexandre Dumas : Agnès Sorel
  • 1837 : Julie ou une séparation d'Adolphe Simonis Empis : Élise
  • 1837 : La Marquise de Senneterre de Mélesville et Charles Duveyrier : Henriette de Senneterre
  • 1837 : Les Indépendants d'Eugène Scribe : Émilie
  • 1838 : Isabelle ou Deux jours d'expérience de Virginie Ancelot : Isabelle
  • 1838 : L'Attente de Marie Senan : Clary
  • 1838 : L'Impromptu de Versailles de Molière : Mlle De Brie
  • 1838 : Faute de s'entendre de Charles Duveyrier : Louise
  • 1838 : Un jeune ménage d'Adolphe Simonis Empis : Marie
  • 1839 : Le Comité de bienfaisance d'Augustin-Jules de Wailly et Charles Duveyrier : Mme Renaud
  • 1839 : Les Serments de Jean-Pons-Guillaume Viennet : la baronne
  • 1839 : La Course au clocher de Félix Arvers : Mme de Chauny
  • 1840 : L'École du monde ou la Coquette sans le savoir d'Alexandre Walewski : la duchesse
  • 1840 : La Calomnie d'Eugène Scribe : Cécile
  • 1840 : Le Mariage de Figaro de Beaumarchais : Suzanne
  • 1840 : Le Verre d'eau ou les Effets et les causes d'Eugène Scribe : la reine Anne
  • 1841 : Un mariage sous Louis XV d'Alexandre Dumas : la comtesse de Candale
  • 1841 : Une chaîne d'Eugène Scribe : Louise
  • 1842 : Le Misanthrope de Molière : Célimène
  • 1842 : Le Portrait vivant de Mélesville et Léon Laya : la duchesse de Berry
  • 1842 : Le Fils de Cromwell d'Eugène Scribe : Lady Régine
  • 1843 : Les Demoiselles de Saint-Cyr d'Alexandre Dumas : Charlotte
  • 1843 : Ève de Léon Gozlan : Ève
  • 1843 : La Tutrice ou l'Emploi des richesses d'Eugène Scribe et Nicolas-Paul Duport : Amalie
  • 1843 : Tartuffe de Molière : Elmire
  • 1844 : L'Héritière d'Adolphe Simonis Empis : Catherine
  • 1845 : Guerrero ou la Trahison d'Ernest Legouvé : Isabelle
  • 1845 : Une bonne réputation d'Auguste Arnould : Henriette
  • 1855 : La Joconde de Paul Foucher et Regnier : Mme de Guitré
  • 1856 : Comme il vous plaira de George Sand d'après William Shakespeare : Célia
  • 1856 : Le Berceau de Jules Barbier : Valentine
  • 1857 : Chatterton d'Alfred de Vigny : Kitty Bell
  • 1858 : Le Retour du mari de Mario Uchard : Jane de Méran
  • 1862 : Le Fils de Giboyer d'Émile Augier : la baronne Pfeffers
  • 1865 : Henriette Maréchal d'Edmond et Jules de Goncourt : Mme Maréchal
  • 1871 : Adrienne Lecouvreur d'Eugène Scribe et Ernest Legouvé : la princesse
  • 1872 : Britannicus de Jean Racine : Agrippine
  • 1875 : La Grand'maman d'Édouard Cadol : la marquise
  • 1875 : Petite pluie d'Édouard Pailleron : la baronne
  • (date à préciser) : Le Jeu de l'amour et du hasard de Marivaux : Sylvia

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14 février 2025

Rôze Marie

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Marie Rôze

Marie Rôze
Marie Rôze.
Biographie
Naissance

Paris
Décès
 (à 80 ans)
Courbevoie
Sépulture
Cimetière du Père-Lachaise
Nom de naissance
Marie Hippolyte Ponsin
Nationalité
française
Formation
Conservatoire de Paris
Activité
Artiste lyrique
Fratrie
Joseph-Albert Ponsin
Enfant
Raymond Rôze
Autres informations
Tessiture
Mezzo-soprano, soprano
Vue de la sépulture.

Marie Rôze (née Marie Hippolyte Ponsin à Paris le  et morte à Neuilly-sur-Seine le ) est une soprano d'opéra française.

Biographie

Formation

À l'âge de douze ans, Marie Rôze est envoyée en Angleterre pour son éducation, pendant deux ans. Elle rentre à Paris pour étudier avec Mocker et Auber au Conservatoire de Paris, où elle reçoit le Premier Prix en chant et en comédie en 1865.

Début de carrière

La même année, âgée de seize ans, elle fait ses débuts à l'Opéra-Comique. Son succès la conduit à des engagements auprès de l'Opéra de Paris. Bizet écrit Carmen avec la voix de Marie Rôze à l'esprit, mais elle refuse de créer le rôle titre parce qu'elle le sentait trop « scabreux ». Au début de 1875, elle chante dans Elijah de Mendelssohn avec George Bentham, Antoinette Sterling et Myron W. Whitney au Royal Albert Hall.

Carrière

À partir de 1876, Marie Rôze mène une carriere internationale. Elle travaille avec la Compagnie d'opéra Carl Rosa au cours de leur tournée au Royaume-Uni et en Écosse, sur une période de dix ans. Elle triomphe dans plus d'une douzaine de rôles allant de Carmen et Manon à Marguerite. En 1877, elle est engagée par la Compagnie d'opéra Max Strakosch et fait ses débuts américains le 8 janvier 1878, à Philadelphie dans le rôle de Leonora, de La favorita de Donizetti.

Plus tard, elle parcourt les États-Unis avec la Compagnie d'opéra Carl Rosa entre 1883 et 1889 et se fait notamment remarquer pour son interprétation du rôle-titre de Carmen. En 1890, elle crée une école de musique et enseigne le chant à Paris. Elle effectue sa tournée d'adieux en 1894.

Vie de famille

Marie Rôze épouse Jule E. Perkins, un chanteur d'opéra américain basse . Son deuxième mari, un Anglais, est l'un des fils de James Henry Mapleson (connu sous le nom de James, 1830–1901), un célèbre impresario. Henry était, comme son père, Lieutenant-Colonel (mort en 1927)

Le fils de Marie Rôze, Raymond Roze (1875–1920), est un temps directeur de Covent Garden et compositeur mineur. Son opéra Jeanne d'Arc est monté à la Royal Opera House, de Londres, en 1913 et à l'Opéra de Paris (Palais Garnier), en 1917.

Distinctions et honneurs

Marie Rôze a reçu plusieurs médailles pour ses actions lors de l'invasion allemande en France. À son décès en 1926, le gouvernement français a commandé un buste de Marie Rôze dans son rôle de Galatea, érigé sur sa tombe au Cimetière du Père Lachaise, et fait l'acquisition de deux de ses portraits, par Alexis Pérignon et Paul Emmanuel de Pommayrac. L'un est accroché dans la rotonde de la Bibliothèque de l'Opéra Garnier et l'autre figure dans les collections de la Philharmonie de Paris.

 

14 février 2025

Broisat Émilie

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Émilie Broisat

Émilie Broisat
Portrait de Émilie Broisat en 1910, photographie de Nadar
Fonction
Sociétaire de la Comédie-Française
-
Biographie
Naissance

Ancien 12e arrondissement de Paris
Décès
 (à 82 ans)
Cannes
Sépulture
Cimetière du Père-Lachaise, Grave of Pannetier de Milville
Nom de naissance
Émilie Augustine Broisat
Nationalité
française
Activité
Actrice
Autres informations
Membre de
Comédie-Française (-)
signature d'Émilie Broisat
Signature
Vue de la sépulture.

Émilie Augustine Broisat, née le  à Paris et morte le  à Cannes, est une actrice française.

Biographie

Elle commença sa carrière au Vaudeville, en 1867, dans une pièce de Sardou, la Maison neuve. Du Vaudeville, elle s’en alla à Bruxelles. Elle y passa trois années, puis alla remplacer Desclée à Turin. À son retour à Paris, elle est engagée à la Comédie-Française, en 1874. Elle y joua le rôle d’Hermine dans La Souris, une comédie en trois actes, d’Édouard Pailleron, représentée le .

Elle est inhumée au cimetière du Père-Lachaise (71e division).

Théâtre

Comédie-Française

Entrée en 1874
Nommée 302e sociétaire en 1877
Départ en 1894
  • 1877 : Chatterton d'Alfred de Vigny : Kitty Bell
  • 1878 : Le Misanthrope de Molière : Eliante
  • 1879 : L'École des maris de Molière : Isabelle
  • 1880 : L'Impromptu de Versailles de Molière : Mlle De Brie
  • 1880 : Le Bourgeois gentilhomme de Molière : Dorimène
  • 1885 : Denise d'Alexandre Dumas fils : Thouvenin
  • 1886 : Le Misanthrope de Molière : Eliante
  • 1887 : La Souris d'Édouard Pailleron : Hermine

Bibliographie

  • Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des contemporains : contenant toutes les personnes notables de la France et des pays étrangers, Paris, Librairie Hachette & Cie, , 5e éd. (lire en ligne [archive]), « Broisat (Émilie) », p. 311-312
  • Pierre Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, t. 16, Paris, Administration du grand dictionnaire universel,  (lire en ligne [archive]), « Broisat (Émilie) », p. 420
  • Pierre Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, t. 17, Paris, Administration du grand dictionnaire universel,  (lire en ligne [archive]), « Broisat (Émilie) », p. 664

 

14 février 2025

Candeille Julie

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Julie Candeille

Julie Candeille
Portrait de Julie Candeille vers 1791, peinture de Adélaïde Labille-Guiard ou Adèle Romany
Fonction
Sociétaire de la Comédie-Française
à partir de 
Biographie
Naissance

Paris
Décès
 (à 66 ans)
Ancien 2e arrondissement de Paris
Sépulture
Cimetière du Père-Lachaise
Nom de naissance
Amélie-Julie Candeille
Nationalité
française
Activités
Actrice, dramaturge, compositrice, chanteuse, écrivaine
Père
Joseph Candeille
Conjoints
Antoine-Hilaire-Henri Périé
Jan Simons
Autres informations
Mouvement
Musique classique
Genre artistique
Opéra

Amélie-Julie Candeille aussi appelée Émilie Candeille, née à Paris, paroisse Saint-Sulpice, dans la nuit du 30 au  et morte à Paris le , est une compositrice pour le piano, musicienne, actrice, auteure dramatique et romancière française. Elle commence sa carrière en tant que cantatrice.

Biographie

Premiers pas

Julie Candeille baigne dans un milieu familial entièrement tourné vers la musique et grâce à son père musicien, elle développe certains dons naturels pour le clavecin et le chant. Encore enfant, elle participe à des orchestres de chambre, paraît à un concert devant le roi à l’âge de sept ans et on dit qu’elle est une fois amenée à jouer en compagnie de Mozart adolescent — ce qui est peu plausible. Elle se produit également comme pianiste et compositrice au Concert Spirituel. On lui doit des sonates pour le clavecin et le piano-forte, des romances et des airs dont certains ont été récemment redécouverts.

Julie Candeille se décrit elle-même dans ses Mémoires : « De fort beaux cheveux blonds, les yeux bruns, la peau blanche, fine et transparente, l’air doux et riant ». D’après sa collègue la comédienne Louise Fusil, elle était jolie, avec « sa taille bien prise, sa démarche noble, ses traits et sa blancheur (qui) tenaient des femmes créoles ». Elle n’a pourtant rien de créole, car ses origines étaient flamandes et, sa vie durant, elle place son physique avenant, ses talents multiples et sa séduction naturelle au service de son ambition qui n’est pas médiocre. En 1781, encore très jeune, elle est initiée dans une loge franc-maçonne – la Candeur –, où elle rencontre un certain nombre d’auteurs de théâtre, comme Olympe de Gouges, mais aussi des personnages influents susceptibles de favoriser sa carrière artistique dans l’univers complexe de la mondanité parisienne et des intrigues de l’Ancien régime agonisant.

Dans ses Mémoires, elle raconte aussi avoir bénéficié de protections puissantes, entre autres celle du marquis de Louvois, aristocrate contestataire, l’ami intime du chevalier de Champcenetz qui comme lui est envoyé au fort de Ham pour inconduite, de la mélomane duchesse de Villeroy qui avait composé un salon majoritairement féminin et dont l’influence s’étendait dans les milieux du théâtre, et le baron de Breteuil, ministre de la maison du roi, qui est peut-être un amant.

Munie de ces protections, elle débute à l’Académie royale de Musique le , dans le rôle-titre d’Iphigénie en Aulide de Gluck, où elle remporte un succès mitigé. Mme Saint-Huberty qui avait succédé à Mlle Levasseur et Mlle Laguerre, ne lui laisse d’ailleurs aucune chance, car elle n’a pas la voix pour s’imposer sur ce terrain si exigeant. Elle se retourne vers la Comédie-Française où elle se fait remarquer le lundi , dans Hermione d’Andromaque de Racine. Molé est son protecteur, comme il l'est à la même époque, d’Olympe de Gouges alors l’amie de Julie Candeille5. Sa personnalité forte et ses idées originales ne plaisent pas et elle est toujours un peu tenue à l’écart par ses collègues de la Comédie française, tels que Molé, Dazincourt, Fleury ou Louise Contat, qu’elle-même regarde comme de plats courtisans de Versailles. Elle se rapprocha de Talma et de ceux des comédiens qui accueillirent avec enthousiasme la Révolution de 1789.

Auteure dramatique

En , elle tient le rôle de la jeune esclave Mirza, dans une pièce dénonçant la condition des esclaves des colonies intitulée l’Esclavage des Nègres, ou l’Heureux naufrage, drame en trois actes d’Olympe de Gouges, qui est le prétexte à un affrontement en règle, entre les représentants du puissant lobby des propriétaires coloniaux en France et la Société des amis des Noirs, club cofondé par Brissot, Condorcet et l’abbé Grégoire. Julie Candeille est l’ornement des salons constituants, et on la voit aussi bien chez Mme de Lameth où vient Robespierre, que chez Mmes de Villette, Helvétius ou Condorcet. C’est à cette époque (1791) qu’Adélaïde Labille-Guiard, qui partage ses idées, peint son portrait. Les pièces pour lesquelles elle est à l’affiche au début de la Révolution ont un succès considérable, tant au nouveau théâtre des Variétés amusantes de la rue de Richelieu, qu’au Théâtre de la République. La Révolution relance véritablement sa carrière et elle se fait de nombreux amis dans les cercles politiques avancés. On prétend que c’est pour elle que Fabre d'Églantine écrit la romance Je t’aime tant, mise en musique par Pierre-Jean Garat.

En 1792, Julie Candeille est à une fête que les Talma donnent chez eux, rue Chantereine, en l’honneur du général Dumouriez, vainqueur de Valmy, lorsque Marat à la tête d’un groupe d’énergumènes armés, se fait bruyamment annoncer. La plupart des convives, tels que Antoine-Vincent Arnault ou Pierre Victurnien Vergniaud font dès le lendemain, l’objet d’une dénonciation en règle dans l'Ami du peuple. On dit que Julie Candeille est alors l'amie de Vergniaud, qui est le brillant orateur du parti des girondins.

Elle fait représenter au Théâtre-Français, en 1792, Catherine ou la Belle fermière, comédie en 3 actes et en prose, qui a une vogue prodigieuse. Les représentations ont commencé à l’époque du procès de Louis XVI. Michaud, en a inféré sous la Restauration qu’elle a joué le rôle de la déesse Raison, ce qu’elle dément, preuves à l’appui, mais les frères Goncourt, qui ne sont pas à une inexactitude historique près, ont allégué le contraire. Compromise par ses amitiés girondines, Julie Candeille est, malgré sa popularité, inquiétée en 1793. Trop proche de Vergniaud et des Girondins, elle est l’objet de dénonciations. Une perquisition est ordonnée à son domicile de la rue Neuve des Mathurins. Mais grâce au député montagnard Julien de Toulouse qui appartient encore au Comité de sûreté générale, Julie Candeille n'est pas arrêtée au titre de suspecte.

Citoyenne Simons

Une fois la Terreur terminée, elle se marie sur un coup de tête avec un jeune médecin qui lui plaisait, le citoyen Laroche, dont elle ne porta jamais le nom. Le Directoire consacre sa popularité d’actrice, mais aussi d’auteur dramatique en vue. On expose au Salon des arts de l’an III, son portrait, réalisé par Jacques-Antoine-Marie Lemoine, et l’année suivante une charmante miniature en robe rayée et ceinture rouge, peinte par Jeanne Doucet de Surigny, dans laquelle on la voit occupée à écrire une nouvelle pièce de théâtre. Cette pièce un peu scandaleuse, La Bayadère ou le Français à Surate, comédie en cinq actes et en vers, a été écrite sur mesure pour elle et elle en crée le rôle-titre en . Le succès n'est pas à la hauteur de ses espérances.

En 1797, la comédienne Élise Lange, ancienne protégée et amie de Julie Candeille, épouse l’homme d’affaires Michel Simons, lui-même fils d’un carrossier belge que Mlle Candeille avait rencontré en  à Bruxelles, ville où elle était venue représenter Catherine ou la belle fermière. Jean Simons le père n'est pas été insensible au charme de Julie, qu’il épouse à Bruxelles, le , après son divorce de Laroche et rompant un engagement au théâtre, ce qui lui vaut un procès, qu’elle perd.

La nouvelle Mme Simons mène dès lors une vie luxueuse entre Bruxelles et Paris. Comme beaucoup de parvenus de l’époque, le couple veut avoir sa petite maison qui est construite, à grands frais, sur des plans dessinés par Bellanger, à la pointe Bellevue, sur l’ancien domaine de Mesdames. On dit qu’elle voulut seconder son mari dans l’exercice de ses tâches industrielles et que c’est grâce à sa vieille amitié avec Joséphine qu’elle avait connue dans les salons constituants, qu’elle obtint la commande de la voiture du sacre de Napoléon. Ce joyau de la technologie du Premier Empire, est détruit, avec plusieurs objets du musée Tussaud de Londres, lors de l’incendie de 1925. En 1803, elle partage avec son ex-amie Mme Lejay, devenue comtesse de Pontécoulant, le soin de faire les honneurs de la ville de Bruxelles au Premier consul et à son épouse.

Au début de l’Empire, lorsque la guerre reprend, les affaires de Jean Simons périclitent. Son épouse se retire dans son hôtel parisien rue Cérutti, no 3, et donne des récitals de piano dans les soirées aristocratiques de la capitale. Elle bénéficie aussi d’une pension que lui verse la nouvelle impératrice Marie-Louise.

Collaboration avec Girodet

Anne-Louis Girodet est un peintre français de formation néoclassique qui flirta avec le romantisme une grande partie de sa carrière. C’est l’un des plus célèbres artistes de son époque.

Bien que Candeille ait croisé sa route en 1799, alors qu’éclatait le scandale Lange-Girodet, elle rencontre officiellement Girodet lors d’un concert chez une certaine « Madame Lefèvre » aux alentours de l’année 1800. À partir de ce moment, Candeille partagera la vie du peintre jusqu’à sa mort en 1824.

La nature de leur relation a fait l’objet de plusieurs interprétations. Il ne fait toutefois aucun doute que Candeille et Girodet ont vécu une relation hors du commun basée sur la parité et la réciprocité, comme en témoigne leur double portrait que Girodet lui envoya en 1807 dans lequel il ne se contente pas de superposer leurs profils, mais de confondre leurs traits afin de créer une sorte d'androgynie, voire une indistinction des genres (à l’exception des vêtements qui, eux, sont très genrés – une robe blanche pour elle, et un costume à haut col pour lui). On ignore encore si Girodet a voulu masculiniser Candeille ou s’il s’est lui-même féminisé pour accentuer leur ressemblance, mais le fait est que, par ce double portrait, l’artiste prouve qu’il considérait Candeille pas seulement comme une amie, mais comme son alter ego.

Son rôle dans la carrière de Girodet est significatif à bien des égards. Elle usait notamment de son statut de salonnière pour lui trouver de nouvelles clientes (telles que Juliette Récamier, l'impératrice Joséphine, etc.) et de nouveaux clients, dont le comte Sommariva, qui commanda à l’artiste son dernier chef-d’œuvre, Pygmalion et Galatée, en 1813 mais qui ne fut terminé qu'en 1819, après que le peintre l'eut recommencé plus de trois fois (pour causes de maladies, de mortalité, etc.).

En plus d'élargir son réseau de contacts, Candeille s'occupait de tâches plus « administratives » de sa carrière : elle percevait ses honoraires et réglait les retards de paiement, elle organisait les manœuvres pour son élection à l’Institut de France, etc. Sa contribution ne s’arrête toutefois pas à ces fonctions formelles : elle critiquait également les œuvres de Girodet. Cet élément peut sembler banal, mais il s’agit en réalité d’un privilège exceptionnel, car Girodet ne laissait que peu de gens commenter ses œuvres. En effet, le critique d’art Étienne-Jean Délecluze affirme que l’artiste avait « le grand défaut de ne consulter personne et de n’écouter ni conseils ni critiques pendant l’exécution de ses ouvrages ». Donc, avant l’arrivée de Candeille dans sa vie, Girodet ne supportait pas la moindre objection. C’est en la côtoyant de près qu’il a compris l’importance d’une seconde opinion et d’une touche féminine, ou d’un « instinct de femme », comme il se plaît à dire dans leur correspondance. C’est d’ailleurs grâce à cet « instinct de femme » que plusieurs œuvres de Girodet vont rencontrer un franc succès dans les Salons, telles qu’Atala au tombeau (1808), La Reddition de Vienne (1808) et La Révolte du Caire (1810), pour ne nommer que celles-ci.

Girodet s’est lui aussi impliqué dans la carrière de sa partenaire. En effet, il a illustré deux de ses romans historiques, Bathilde, reine des Francs (1814) et Agnès de France ou le Douzième Siècle (1821). Ce travail d'équipe était non seulement efficace mais extrêmement profitable à tous les deux.

Candeille n’était pas qu’une muse passive, tapie dans l’ombre de l’homme qu’elle adule ; c'était une véritable partenaire active et engagée œuvrant aux côtés d'un artiste reconnu.

Nîmes

En 1823, elle épouse le peintre Antoine-Hilaire-Henri Périé et, comme on venait de créer le musée de Nîmes, elle intrigue et réussit à faire nommer son mari au poste de conservateur. Ils devaient y vivre neuf ans, y étant logés par un ami de Julie, Jean Roman, autrefois membre des académies d'Ancien régime et fondateur de la société des Valmusiens qui regroupait des poètes des deux sexes. Elle collabore aux Annales de la Littérature et des arts, organe de la Société des Bonnes lettres, et, pour se faire admettre dans la bonne société catholique et royaliste nîmoise, elle publie une « lettre sur Nîmes et ses environs ». Jouissant de sa réputation d'ancienne sociétaire de la Comédie française et d'écrivaine, elle ouvre un salon où, à la suite du préfet et de l'évêque, se pressent les célébrités de la ville et de la région.

En 1827, elle invite Victor Hugo à venir séjourner qui lui adresse, en retour, un exemplaire dédicacé de Bug-Jargal. À plus de soixante ans, elle était toujours séduisante avec ses beaux cheveux blonds et ses yeux noirs, le sourire aimable et l'air distingué.

En 1832, elle annonce à son ami Charles Nodier, qu'elle désire revenir à Paris. Éprouvée dans ses intérêts, elle subit les premières atteintes de la maladie. Périé meurt brusquement en 1833. Elle-même est frappée d'une attaque d'apoplexie. Découragée, elle demande à Nodier de la rapatrier dans une maison de santé parisienne, où elle meurt, le .

Elle est inhumée au cimetière du Père-Lachaise (division 37, 1e ligne, tombe n°11).

14 février 2025

de Bovet Marie-Anne

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Marie-Anne de Bovet

Marie-Anne de Bovet
Marie-Anne de Bovet
Biographie
Naissance

Metz
Décès
 (à 87 ans)
Villejuif
Nom de naissance
Anne Marie Bovet
Autres noms
Marie Anne de Bovet ; marquise de Bois-Hébert ; Mme Guy de Boishébert; Mme Guy de Bois Hébert
Nationalité
française
Activités
Écrivaine, journaliste
Autres informations
Distinctions
 
 
signature de Marie-Anne de Bovet
Signature

Marie-Anne de Bovet, aussi connue sous le nom de plume Mab, née Anne Marie Bovet à Metz le  et morte à Villejuif le , est une femme de lettres française, féministe et patriote.

Biographie

Jeunesse et famille

Fille de François Antoine Gabriel Bovet, capitaine et futur général, et de Françoise Louise Anne Audebert, son épouse, Anne Marie Bovet naît à Metz en 1855. Sa ville natale est rattachée à l’Empire allemand en 1871 par le traité de Francfort, après la guerre franco-prussienne. Elle a alors 16 ans.

En , alors âgée de 45 ans, elle épouse à Siemiechów, dans le diocèse de Tarnów, Paul Sébastien Guy Jean Deschamps de Bois Héber, son cadet de près de dix ans. Elle prend le titre de marquise de Bois-Hébert.

Pilote de la Première Guerre mondiale (brevet no 461), son mari meurt en 1920 à l'hôpital de Dijon, après le crash de son avion à Longvic. Il est inhumé dans le cimetière des Péjoces. Jusqu'en 1939, un hommage annuel lui est rendu par les associations Les Amis de Guy de Boishébert et Le Souvenir français. En 1950, son nom figure sur une liste de concessions arrivées à expiration, publiée par le maire de Dijon.

Carrière

Dès 1888, Anne Marie Bovet fréquente le salon de Juliette Adam et entre ainsi à La Nouvelle Revue où elle s’exerce à la critique littéraire. Elle voyage ensuite en Irlande pour le compte de La République française, journal de Léon Gambetta, un proche de Juliette Adam, et tire de ses voyages un récit paru en 1889. Elle adopte alors le nom de plume Marie-Anne de Bovet, ainsi que le pseudonyme de Mab, formé par ses initiales.

Parfaitement bilingue, elle participe à plusieurs revues et journaux, français et anglais, et donne des traductions d’ouvrages anglais. Elle écrit également beaucoup pour La Vie parisienne, qui se fait une spécialité des tableaux de mœurs et des différentes modes en cours à Paris et ailleurs.

On peut noter sa participation au journal féministe La Fronde, dès 1897, année de sa fondation par Marguerite Durand : Anna Marie Bovet y publie régulièrement des articles, parmi lesquels « Ménagère ou courtisane » du , où elle s’en prend à Maupassant et Proudhon pour leurs discours sur les femmes. Elle écrit : « Qu’on laisse ainsi les femmes ordonner leur vie à leur guise et à leurs risques, le plus honnêtement possible. Quand on aura démontré que le métier de portefaix convient mieux à l’homme, inapte par contre à celui de nourrice, on a découvert l’Amérique. […] Quant à la valeur intellectuelle, elle se jauge à une mesure unique. Si ce qu’une femme écrit est bon, on le lit, sinon on le laisse. C’est une épreuve très sûre, qui épargne bien des flots d’encre et de lieux communs. » Dans l'article « L’Éternel féminin » du , Marie-Anne de Bovet rejette la catégorisation des femmes. Elle proteste ainsi contre les préjugés misogynes et défend l’intelligence féminine.

Intéressée par l'occultisme, elle fréquente Gérard Encausse, qui l'initie au martinisme.

Durant l’affaire Dreyfus, elle se positionne au côté des nationalistes et écrit le  dans La Libre Parole, journal fortement antisémite, un article intitulé « Aux braves gens » en soutien à la veuve du lieutenant-colonel Henry, auteur des faux. Elle y lance un appel pour une souscription qui doit permettre à cette veuve de poursuivre en diffamation les accusateurs de son mari. Elle écrit : « Et c’est très beau, cette fraternité d’armes qu’enveloppent les plis d’un drapeau dont tous, à titre égal, sont les défenseurs, tous versant leur sang pour lui quand il le leur commande, celui qui a tout à perdre comme celui qui n’a presque rien à y gagner, les trous à la peau pansés d’un bout de ruban ou de galon qui, aux uns de donne que la gloire, aux autres à peine un peu de beurre sur leur pain. » Marie-Anne de Bovet se montre très prompte à défendre le sentiment patriotique et surtout la grandeur de l’armée.

Grande voyageuse, elle écrit essentiellement sur l’Irlande — elle y consacre trois ouvrages — et sur l’Algérie à la fin de sa vie, mais elle visite également l’Écosse, la Grèce et la Pologne.

Sa renommée est importante, elle fait partie du monde des salons, de la vie mondaine et de la littérature populaire de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle. De 1893 à 1930, elle a publié pas moins de 35 romans, sans compter ses autres ouvrages.

En 1935, elle est établie à Alger, où elle écrit ses souvenirs.

En , les journaux relatent la vente du mobilier et de la bibliothèque de sa maison de Gien, contenant de nombreux ouvrages dédicacés, vente qu'elle organise elle-même. Elle continue d'apparaître, jusqu'en , dans la rubrique mondaine de L'Écho d'Alger, sous le nom de marquise de Bois-Hébert. Elle meurt à l'asile de Villejuif le .

Postérité

Metz, sa ville natale, a rendu hommage à son talent en nommant une rue du quartier du Sablon en son honneur.

Œuvre

Récits de voyage
  • Lettres d’Irlande, Paris, Guillaumin et Cie, 1889.
  • Trois mois en Irlande, article illustré extrait du Tour du Monde, Hachette, 1891.
  • La Jeune Grèce, Société française d’édition d’art L.-H. May, 1897. Prix Kastner-Boursault de l'Académie française. Texte en ligne [archive]
  • L’Écosse. Souvenirs et impressions de voyage, Hachette, 1898.
  • Cracovie, H. Laurens, Paris, 1910.
  • L’Algérie, E. de Boccard, Paris, 1920. Prix Montyon de l'Académie française.
  • Alger-Djelfa, Laghouat-Ghardaïa et l’Heptapole de M’Zab, Imprimerie algérienne, 1924.
  • De Paris aux dunes du Souf et retour en vingt-et-un jours, Georges Lacan, 1924.
  • Une femme sur la route, F. Rouff, 1929.
  • Monographie du tapis algérien, édité par le Gouvernement général de l’Algérie, 1930.
  • Le Désert apprivoisé, randonnées au Sahara, Nouvelles Éditions Argo, Paris, 1933. Prix Montyon de l'Académie française.
  • La Grande Pitié du Sahara, Plon, 1935.
  • Notice sur les tapis algériens et autres industries indigènes, Imprimerie E. Pfister, avant 1937.
Romans
  • Terre d’Émeraude, Ollendorff, 1893, publié sous forme de roman-feuilleton dans Le Temps du  au 
  • Confessions d’une fille de trente ans, Lemerre, 1895
  • Roman de femmes, Lemerre, 1896
  • Confessions conjugales, Lemerre, 1896
  • Partie du pied gauche, Lemerre, 1897
  • Parole jurée, Lemerre, 1897
  • Par orgueil, Lemerre, 1898
  • Petites rosseries, Lemerre, 1898
  • Pris sur le vif, Lemerre, 1899
  • Marionnettes, Lemerre, 1899
  • Courte folie, Lemerre, 1901
  • Monsieur Victor, roman publié par Le Monde moderne, Albert Quantin, Paris, 1901
  • Maîtresse royale, Lemerre, 1901
  • La Cadette, Armand Colin, 1901
  • La Belle Sabine, Lemerre, 1902
  • Ballons rouges, Lemerre, 1903
  • Autour de l’étendard, Lemerre, 1904 Texte en ligne [archive]
  • Ame d’Argile, Lemerre, 1904
  • Contre l’impossible, Lemerre, 1905
  • Plus fort que la Vie, Lemerre, 1905
  • Noces blanches, Lemerre, 1906
  • Le Beau Fernand, Hachette, 1906. Prix Montyon de l'Académie française.
  • La repentie, Lemerre, 1907
  • Et l’Amour triomphe, Nilsson, 1907
  • Après le divorce, Lemerre, 1908
  • La Jolie Princesse, Lemerre, 1908
  • La Folle Passion, Lemerre, 1909
  • Défends ta femme contre la tentation, Nilsson, 1910
  • La Dame à l'oreille de velours, Lemerre, 1911
  • La Terre refleurira, Lemerre, 1913
  • Le Fils de l'autre, Lemerre, 1914
  • La Dernière de sa Race, Lemerre, 1924
  • La Dame d’Antibes, Lemerre, 1927
  • Veuvage blanc, éditions de la Mode nationale, 1930
  • Bérengère, éditions de la Mode nationale, 1931
 
Varia
  • Le Général Gordon, Paris, Firmin Didot, 1890
  • Charles C. F. Gréville, Les Quinze premières années du règne de la reine Victoria. Souvenirs d’un témoin oculaire, Firmin Didot, 1888, traduit et annoté par Marie-Anne de Bovet
  • Charles C. F. Gréville, La Cour de Georges IV et de Guillaume IV. Souvenirs d’un témoin oculaire, Firmin Didot, 1888, traduit et annoté par Marie-Anne de Bovet (extrait du journal de Charles C. F. Gréville, secrétaire du conseil privé)
  • Marguerite de Lostanges, comtesse de Béduer, Les Chanoinesses de Remiremont pendant douze siècles : 620 à 1792, introduction de Marie-Anne de Bovet, Tequi, 1900
  • « L'Homme rouge » (nouvelle), Je sais tout no 10, 15 novembre 1905
  • La petite chatte blanche, F. Rouff, 1931

Distinctions

De l'Académie français
  • 1898 - Prix Montyon pour Le Beau Fernand
  • 1899 - Prix Kastner-Boursault pour La Jeune Grèce
  • 1911 - Prix Xavier Marmier
  • 1921 - Prix Montyon pour L’Algérie
  • 1934 - Prix Montyon pour Le Désert apprivoisé

 

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14 février 2025

Agar (actrice)

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Agar (actrice)

Agar
Description de cette image, également commentée ci-après
Portrait de Mlle Agar.
 
Nom de naissance Marie Léonide Charvin
Naissance
Sedan, France
Décès  (à 58 ans)
Mustapha, Algérie
Activité principale Comédienne
Années d'activité 1859-1888
Collaborations François Coppée
Maîtres Ricourt
Élèves Pauline Savari
Conjoint Nique, Georges Marye

Répertoire

  • Phèdre de Racine
  • Le Passant de François Coppée
  • Cinna de Corneille, rôle d'Émilie
  • Horace de Corneille, rôle de Camille
  • Andromaque de Racine, Hermione & Andromaque

Marie-Léonide Charvin, dite Agar, née le  à Sedan et morte le  à Mustapha en Algérie, est une actrice de théâtre française, qui fut avec Rachel et Sarah Bernhardt l'une des célèbres tragédiennes de la fin du XIXe siècle.

Biographie

Marie Léonide était la fille de Pierre Charvin, alors âgé de 32 ans, maréchal des logis au 8e régiment de chasseurs à cheval en garnison à Sedan, et de Marie Fréchuret, alors âgée de 17 ans.

Jeunesse provinciale

Assez peu de choses nous sont connues de sa jeunesse. Ses parents étant originaires de l'Isère, son père de Faramans et sa mère de Vienne, il semble que, tandis que ses parents continuent de mener la vie de garnison liée au métier de son père, Marie Léonide ait vécu une enfance et une jeunesse quiètes chez ses grands-parents paternels à Faramans.

À tout le moins sait-on qu'elle se marie avec un nommé Nique, pour échapper à l'emprise de la nouvelle femme de son père, remarié depuis son veuvage en 1848.

Son époux lui fait subir les pires avanies. Près de cinq années s'écoulent avant qu'elle ne fuie ce mariage pour monter à Paris en 1853.

L’apprentissage à Paris

Elle commence sa vie parisienne en donnant des leçons de piano puis, comme elle « avait de la voix », se met à chanter, à partir de 1857, dans des cafés-concerts, des « beuglants », sous le pseudonyme de Mlle Lallier, des chants « spécialement composés en vue de son talent » qu'elle interpréta « avec une certaine vigueur tragique ».

En 1859, elle monte pour la première fois sur les planches d'un véritable théâtre, le théâtre Beaumarchais, en tant que chanteuse pour interpréter une cantate en l'honneur de la victoire de Solférino. Présentée au professeur d'art dramatique Ricourt, celui-ci lui conseille de se rajeunir et lui fait changer de nom et choisir celui d'Agar, au motif « qu'après les grands succès de Rachel, toutes les comédiennes devaient prendre leur nom dans la Bible ».

À la fin de 1859, sous sa direction, elle débute en tant qu'actrice au petit théâtre de la Tour d'Auvergne, dans Don César de Bazan de Dumanoir et Dennery, où elle joue le rôle de Maritana. Devenue « l'étoile » de ce théâtre, elle y joue ensuite Phèdre pour la première fois le . Une brochure de 1862 commente : « Phèdre, mon Dieu, oui ! elle [Agar] qui, six semaines auparavant ne se doutait pas qu'il existât une pièce de ce nom […] Malheureusement les leçons se faisaient encore sentir dans la diction ».

Francisque Sarcey, critique dramatique, la décrit ainsi : « un jour je me laissai conduire à sa classe [chez Ricourt] pour voir la merveille dont il s'était fait le précurseur. C'était Mlle Agar. Elle était superbe, avec ce beau visage de marbre, cette épaisse chevelure noire, lourdement massée sur le cou, sa poitrine déjà opulente, sa taille majestueuse et cette voix grave à laquelle son timbre voilé donnait je ne sais quoi de mystérieux. C'était quelqu'un ! ».

Premiers succès au théâtre

Le , sur la scène du théâtre de l'Odéon, elle reprend le rôle de Phèdre de Racine. « Elle eut, devant le jeune et intelligent parterre de ce théâtre, un grand succès de beauté, et son talent abrupt, rude, peu mesuré, mais d'une inspiration personnelle, étrange et communicative, produisit un très vif effet ». Ce seront ensuite des rôles dans Horace de Corneille, Agnès de Méranie de François Ponsard, Médée d'Ernest Legouvé à l'École lyrique, Lucrèce également de François Ponsard ainsi qu'un rôle important dans un drame de M. Garand, les Étrangleurs de l'Inde, au théâtre de la Porte-Saint-Martin.

Sa première apparition sur la scène de la Comédie-Française date du . Elle y interprète à nouveau le rôle de Phèdre. Ce début est surtout remarqué pour un accident : « En faisant sa sortie du premier acte, Mlle Agar est tombée sur une grille du calorifère et elle s'est blessée à la figure et surtout au nez. Elle a pu jouer néanmoins les deux actes suivants ; mais au quatrième, il a fallu baisser le rideau sans finir la pièce, Mlle Agar s'étant trouvée mal ».

Ses prestations suivantes sur cette prestigieuse scène, dans les œuvres de Racine, Andromaque et le rôle de Clytemnestre dans Iphigénie, n'ont qu'un « succès ne répondant pas à l'attente ».

Quittant la rue de Richelieu, elle se retrouve sur les planches de l'Ambigu dans La Sorcière puis, en 1864, de la Porte-Saint-Martin dans Faustine de Louis-Hyacinthe Bouilhet, de la Gaîté sur le boulevard du Temple dans la Tour de Nesle de Frédéric Gaillardet et Alexandre Dumas, dans le rôle de Ghébel dans Le Fils de la nuit d'Alexandre Dumas et Gérard de Nerval, et à nouveau de l'Odéon dans La Conjuration d'Amboise de Bouilhet en 1866 avec le rôle de la Reine-mère, dans Le Roi Lear selon Shakespeare et dans Jeanne de Lignières.

La notoriété

Marie Léonide entretient une relation amicale avec un jeune poète, François Coppée, qui vient de commettre sa première pièce de théâtre, une comédie en vers en un acte à deux personnages, intitulée Le Passant. Elle obtient de la direction de l'Odéon que cette pièce soit inscrite au répertoire et se retrouve ainsi dans le rôle de Silvia aux côtés de Sarah Bernhardt qui interprète celui du troubadour Zanetto, le . Ces représentations se révèlent être une réussite pour les deux tragédiennes comme pour l'auteur.

Ce succès rouvre à Mlle Agar les portes de la Comédie-Française où, le  1869, elle interprète « à son plus grand avantage » le rôle d'Émilie dans Cinna de Corneille : « elle a assoupli […] les côtés aigus de son talent et elle a fait les plus louables efforts pour rompre avec certaines de ses traditions natives ». Elle est désormais considérée comme « sans conteste, la première tragédienne du Théâtre-Français ».

Très applaudie, elle enchaîne les rôles sur cette scène : en juillet celui de Camille dans Horace de Corneille puis le rôle-titre dans Phèdre de Racine, en septembre celui d'Hermione dans Andromaque de Racine, et en octobre le rôle d'Andromaque elle-même dans cette dernière tragédie.

Le , lendemain de la déclaration de guerre de la France à la Prusse, pendant une représentation du Lion amoureux de François Ponsard, le public réclame, comme il l'a déjà fait l'avant-veille, le 18, d'entendre entre deux actes l'orchestre jouer La Marseillaise. Cette fois, Mlle Agar, qui fait partie de la distribution de la pièce, « s'avance et déclame avec une énergie toute virile les strophes dont la salle répète chaque fois le refrain ».

À compter de ce jour, le public exigea que la tragédienne vînt chanter la Marseillaise tous les soirs quel que soit le spectacle proposé, ce qu’elle fit ainsi quarante-quatre fois de suite jusqu’à la fermeture du théâtre. Théophile Gautier commente : « Elle ne chante pas précisément La Marseillaise, mais elle mêle d’une façon très habile la mélodie à la récitation et l’effet qu’elle obtient est très grand […] Elle y fait prédominer l’élan héroïque et la certitude du triomphe ».

Éclipses, réapparitions et dénouement

Soutenue par Georges Marye et Paul Bourget, Marie Léonide ne fait plus que de rares apparitions sur la scène parisienne. On la revoit en 1875 au théâtre de la Porte-Saint-Martin et au théâtre de la Renaissance puis en 1877 au théâtre de l'Ambigu-Comique.

Le , après six ans d’ostracisme, la Comédie-Française lui rouvre ses portes en lui confiant le rôle de Mme Bernard dans Les Fourchambault d’Émile Augier. Elle y obtient un grand succès, puis joue le rôle-titre d’Athalie de Racine, celui d’Agrippine dans Britannicus du même auteur, reprend des rôles dans Le Village d'Octave Feuillet et Les Ouvriers de Nicolas Brazier et Théophile Marion Dumersan.

Cependant, n’ayant pas été nommée sociétaire de la Comédie-Française à la fin de l’année, Marie Léonide se dépite et reprend la route.

Devenue veuve en 1879 de son premier mari (Nique), elle épouse, en 1880, Georges Marye, conservateur des antiquités africaines à Alger.

Paris la retrouve en 1882 et 1883 sur la scène de l’Ambigu dans le rôle de la princesse Boleska dans Les Mères ennemies de Catulle Mendès, puis dans celui de Marie dans La Glu de Jean Richepin.

À nouveau, l’ombre de la Comédie-Française plane sur son destin ; elle retrouve sa place de pensionnaire en  pour le rôle de la reine-mère Gertrude dans Hamlet d’après William Shakespeare, tout en continuant d’espérer le sociétariat.

C’est malade, fatiguée, découragée qu’elle va vivre les dernières années de son existence tout en nourrissant une certaine amertume, voire de la rancœur, à l’égard de la maison de Molière en se rappelant « ses sept années perdues au Théâtre-Français ».

Elle est l'amie intime de Pauline Savari, son élève, qui organise pour elle, que la paralysie a frappée, et dont les ressources sont assez précaires, une « représentation à bénéfice » en mai 1889.

«  Éprise avant tout des grandes héroïnes, tour à tour Camille, Phèdre, Hermione et Émilie, elle n'a pas prodigué son admirable talent en de nombreuses et fugitives créations ; mais n'eût-elle que les deux rôles du Passant, cette touchante inspiration de François Coppée, et des Mères ennemies, l'œuvre maîtresse et puissante de Catulle Mendès, eh ! ce serait déjà de la gloire !  »

— Pauline Savari

En 1890, âgée de 58 ans, alors qu’elle déclamait le poème de Victor Hugo Le Cimetière d’Eylau, c’est sur scène qu'elle est frappée par la paralysie ; tout un côté de son corps est inerte.

Le , Madame Agar-Marye meurt en son domicile d’Alger.

Marie-Léonide Agar a été inhumée au cimetière du Montparnasse dans la 9e division. Sur sa tombe est placée une reproduction du très beau buste de la tragédienne par le statuaire Henry Cros.

François Coppée, lors de l’inauguration du buste, déclama ces vers sur sa tombe :

D’autres rappelleront que ton sort, pauvre femme,
Fut rigoureux, malgré tant de soirs éclatants,
Qu’on disputa son trône à la Reine du drame
Et qu’un injuste oubli l’exila trop longtemps.

En 1910, un médaillon à la mémoire de la tragédienne a été inauguré à l’Odéon, lieu de ses premiers succès de scène.

13 février 2025

Bellanger Marguerite

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Marguerite Bellanger

Marguerite Bellanger
Marguerite Bellanger vers 1870.
Photographie d'Eugène Disdéri.
Naissance

Saint-Lambert-des-Levées
Décès
 (à 48 ans)
Villeneuve-sous-Dammartin
Nom de naissance
Julie Justine Marie Lebœuf
Nationalité
Française
Activité
comédienne, poète, artiste de cirque

Marguerite Bellanger, de son vrai nom Julie Lebœuf, est une comédienne française, née le  à Saint-Lambert-des-Levées (Maine-et-Loire) et morte le  à Villeneuve-sous-Dammartin (Seine-et-Marne).

Elle compte parmi les personnes qui ont marqué leur époque. Elle devient une figure du monde littéraire et artistique, côtoya la plupart de ceux qui animèrent la vie artistique et politique de cette période.

Elle demeure pour l'histoire la dernière favorite du dernier empereur des Français, Napoléon III.

Biographie

Julie Justine Marie Lebœuf, fille de François Lebœuf et Julie Hanot, naît le , rue aux Loups, à Saint-Lambert-des-Levées, non loin de Saumur.

Issue d'une famille pauvre, elle est placée comme blanchisseuse, à 15 ans, à Saumur.

Elle se laisse peu après séduire par un beau lieutenant de Saumur, Rives, qui lui ouvre de plus larges horizons.

Après avoir été danseuse acrobatique et écuyère dans un cirque de province, elle « monte » à Paris où elle fait ses débuts de comédienne au théâtre de La Tour d'Auvergne, sous le nom de Marguerite Bellanger (le patronyme d'un oncle).

Son talent serait limité, mais sa rouerie certaine. Elle devient une des cocottes les plus recherchées du Tout-Paris. Elle mène un train de vie princier, et l'apogée de sa vie galante a lieu dans les années 1862-1866. Elle aurait déclaré : « C'est très gentil Paris, mais ce n'est habitable que dans les beaux quartiers... Dans les autres, il y a trop de pauvres ! » selon Le Rappel du .

Sa célébrité est telle qu'elle devient une figure du monde littéraire et artistique. Zola la cite comme une amie de Nana.

Elle se fait photographier en costume d'homme : pour ce faire, elle avait demandé une autorisation de la préfecture de police.

Elle inspire le sculpteur Albert-Ernest Carrier-Belleuse, qui la représente en allégorie du printemps dans un élégant buste en terre cuite aujourd'hui au Musée Carnavalet à Paris.

Dans un tableau réalisé par Édouard Manet en 1863, Olympia, l'artiste veut évoquer une odalisque, qui reçoit un bouquet de fleurs apporté par sa servante. D'après l'étude de Phyllis A. Floyd, The Puzzle of Olympia, il lui a donné les traits de Marguerite Bellanger. C'est du moins ce qu'il pense en comparant la toile avec plusieurs photos de Marguerite Bellanger. Toutefois, le visage de Victorine Meurent, aisément reconnaissable, est celui qui revient le plus régulièrement dans les œuvres de Manet.

Marguerite Bellanger et Napoléon III

Marguerite Bellanger devient la maîtresse de l'empereur Napoléon III en juin 1863. Bientôt, au su et au vu de tous — y compris l'impératrice qui ira trouver sa rivale chez elle pour la sommer de lui rendre son mari —, elle le suit dans ses déplacements privés ou officiels7.

Parmi ses nombreux présents, l'Empereur lui offre deux maisons, l'une à Passy, 57 rue des Vignes, l'autre à Saint-Cloud, dans le parc de Montretout, donnant par une porte dérobée sur les jardins du château.

En février 1864, Marguerite Bellanger donne naissance à un fils ; elle le déclare à la mairie 8e arrondissement de Paris sous le nom de Charles Jules Auguste François Marie Lebœuf.

Marguerite Bellanger se réfugie alors un moment rue de Launay à Villebernier, elle touche une pension et en novembre 1864, l'empereur offre à « Margot » le château de Villeneuve-sous-Dammartin, près de Meaux. L'empereur Napoléon III dote également l'enfant d'une pension et du château de Monchy-Saint-Éloi, dans l'Oise dont il avait acheté fort discrètement le domaine quelque temps auparavant. La mère devient usufruitière de la propriété.

Toujours séduisante, elle fait encore des conquêtes lorsqu'elle s'installe fin 1864 à Villeneuve-sous-Dammartin. Parmi ses amants, le général de Lignières, et selon certaines sources, Léon Gambetta.

Sa liaison avec l'empereur se prolonge jusqu'à la guerre de 1870, et même pendant sa captivité en Westphalie. En 1873, lorsque l'empereur meurt en exil en Angleterre, Marguerite s'y rend pour aller saluer le cercueil de son « cher Seigneur ».

À la chute de l'Empire, elle part en Angleterre et épouse le baronnet Louis William Kulbach, capitaine dans l'armée britannique. La présence d'un couple William Kulbach et Julie Leboeuf dite Marguerite Bellanger est relevée en France, à Monchy-Saint-Éloi (Oise) lors du recensement de 1872. Marguerite Bellanger déclare avoir 30 ans (alors que selon les données de sa biographie, elle en a 33 ou 34) et le couple se dit marié.

Devenue une lady, elle mène une vie rangée et se consacre aux bonnes œuvres.

En France, elle fait l'objet de caricatures et de divers cancans. Paul Hadol, dans sa série de caricatures sur la « Ménagerie Impériale », en fait une chatte.

Elle décède à 48 ans, le  à la suite d'un coup de froid survenu lors d'une promenade dans le parc de son château de Villeneuve-sous-Dammartin, en Seine-et-Marne. Selon la déclaration de décès, son époux habite alors Pau. La cérémonie religieuse a lieu le  à l'église Saint-Pierre-de-Chaillot, elle repose au cimetière du Montparnasse dans la 27e division 7e ligne no 15 nord.

Sa famille a tiré profit de son fabuleux destin ; son frère Jules, qui la servait comme jardinier, se fait construire à Brain-sur-Allonnes une belle maison, qui est aujourd'hui la mairie.

Son fils, Charles Lebœuf ( - ), fait une carrière d'officier et décède sans postérité (cet enfant était probablement un des fils de Napoléon III mais sur cette filiation, on se perd en conjectures). Il repose auprès de sa mère.

Héritage culturel

Filmographie

Son personnage apparaît dans le film de Christian-Jaque, Nana (1955), dans lequel elle est interprétée par Nicole Riche.

Gastronomie

Marguerite Bellanger voit son nom régulièrement associé à des spécialités chocolatées : un praliné a été créé pour elle ; un chocolatier de Saumur a conçu avec l'aide des archivistes de la ville de Saumur une spécialité en hommage à Marguerite Bellanger : La Marguerite.

Les armoiries de Marguerite Bellanger se trouvent reproduites sur les chocolats : une marguerite au cœur d'argent et pétales d'or ; un praliné « aux Quatre épices » : girofle, cannelle, poivre, muscade. Il révèle les qualités que le second Empire voulut bien lui donner : un vernis de cœur, un charme piquant et une tenue impériale.

Bibliographie

Autobiographie

  • Marguerite Bellanger, Confessions, mémoires anecdotiques, Librairie populaire,  (BNF 27)
  • Marguerite Bellanger, Les amours de Napoléon III - Mémoires de Marguerite Bellanger, sa maîtresse, Paris, P. Fort, libraire, 

Ouvrages

  • Léopold Stapleaux, Les Courtisanes du second empire. Marguerite Bellanger, avec lettres autographes, Éditeur : Office de Publicité, Bruxelles, 1871. (Pamphlets)
  1. Premier volume : édition de luxe avec lettres autographes, 122 pages.
  2. Second volume : Ces dames de l’entourage, édition de luxe, 123 pages.
  3. Troisième volume : Les actrices, première série édition de luxe, troisième édition, 122 pages.
  • Lambert, Paris sous le Bas-Empire (1871 - Londres) évoque Marguerite Bellanger
  • Anon, Marguerite Bellanger (1871 - Office de publicité Bruxelles)
  • Duchesse Églé, Les Courtisanes du Second Empire : M. Bellanger (1871 - Tome II)
  • A. Poulet-Malassis, Papiers secrets et correspondance du second empire (1875. Auguste Ghio éditeur)
  • Hippolyte Magen, Histoire du second Empire, Édité en 1878
  • Anne de Beaupuy, "Charles Corta : Le Landais qui servit deux empereurs (1805-1870)" page 311 et suivantes
  • Pierre de Lano, Courtisane !, Paris, E. Rouveyre et G. Blond, 1883.
  • Marie Colombier, Mémoires. Fin d'Empire, Éd. Flammarion (Paris) - 1898-1900 évoque Marguerite Bellanger pages 130 à 137
  • L'intermédiaire des chercheurs et curieux année 1902 évoque Marguerite Bellanger pages 219, 329 et 330
  • Loliée Frédéric, Le Duc de Morny et la Société du Second Empire (1909 - Émile Paul)
  • Les Femmes du Second Empire (1906-1913 - Tallandier) - 3 tomes :
  1. Papiers intimes, Pauline de Metternich et la comtesse Walewska
  2. La Fête impériale, Marguerite Bellanger et La Païva
  3. La Cour des Tuileries, La Castiglione et la comtesse Le Hon
  • Hector Fleischmann, Angelo Solomon Rappoport, Napoleon III and the women he loved, 1915, page 240 à 242
  • Moser F., Grisette impériale, roman, Paris, A. Michel, 1937
  • A. Dansette, Les amours de Napoléon III, Paris, Librairie Arthème Fayard, 1938)
  • Cl. Blanchard, Dames de cœur, Paris, Édition du Pré aux Clercs, 1946, d'après la documentation, les notes et les photographies de René Coursaget, du musée Carnavalet, de Georges Sirot et Dignemont.
  • R.-G. Marnot, « Une Saumuroise de petite vertu, Lady Kulbach », S.L.S.A.S., 1953, p. 27-42, compléments par Anne Faucou, conférence du .
  • Henriette Célarié, Marguerite Bellanger ( - Œuvres libres no 108 - Fayard)
  • Jules Bertaut, L'impératrice Eugénie et son temps, 1956, page 147
  • Jules Bertaut, Le figaro litteraire No 523 du 28-04-1956 Le dernier amour de Napoléon III- Marguerite Bellanger
  • Jules Bertaut, Marguerite Bellanger, le fol amour ( - Miroir histoire 120)
  • J. Richardson, The courtesans; the demi-monde in nineteenth-century France, Cleveland, World Pub. Co., 1967 et 2003, page 78
  • Xavier Marmier, Eldon Kaye, Journal (1848-1890), Librairie Droz, Genève, 1968, page 178
  • Bernard Briais, Grandes Courtisanes Du Second Empire, 1981
  • Alain Carteret, Napoléon III, bienfaiteur de Vichy et de la France, éditions de la Montmarie, 2004 (chapitre IV : « 1863 - Frivole », pages 81 à 89)
  • Alain Frerejean, « Margot la Rigoleuse et "son" cher Empereur », Historia, 
  • Gabrielle Houbre, Le livre des courtisanes archives secrètes de la police des mœurs, 1861-1876 - 2006
  • Le Collen Klervi, « Marguerite Bellanger l’insoumise » (magazine Napoléon III, no 4 d’)
  • Jean-Charles Cozic, Daniel Garnier, La presse à Nantes : vol. 2 - Les années Schwob, 2008, pages 70 à 72
  • Anne Martin-Fugier, "Comédiennes : Les actrices en France au XIXe siècle"
  • E. de Tassigny, "La descendance de Napoléon III, dernier souverain de France"2011
13 février 2025

Leblanc Léonide

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Léonide Leblanc

Léonide Leblanc
Biographie
Naissance

Dampierre-en-Burly
Décès
 (à 51 ans)
8e arrondissement de Paris
Sépulture
Cimetière du Père-Lachaise (depuis le ), Grave of Leblanc 
Nom de naissance
Alexandrine Léonide Leblanc
Nationalité
française
Activité
Actrice
Vue de la sépulture.

Alexandrine Léonide Leblanc, née le  à Dampierre-en-Burly (Loiret) et morte à Paris 8e le , est une comédienne et autrice française. Elle est la fille d'Antoine Leblanc, journalier, et de Lucie Alexandrine Godeau. Son surnom est « Mademoiselle Maximum ».

Actrice populaire, elle débute au théâtre des Variétés, avant de jouer au théâtre du Gymnase de 1862 à 1865, puis au théâtre du Vaudeville de 1867 à 1868 avant de jouer au théâtre de l'Odéon. Elle est aussi connue pour sa très grande beauté.

Carrière

Elle est d'abord découverte au théâtre de Belleville par l'acteur Blondet, qui la met en relation avec les frères Cogniard alors à la tête du théâtre des Variétés. C'est là qu'elle commence sa carrière d'artiste. Elle devient rapidement célèbre, sa beauté surpassant ses qualités de jeu. Elle tient les rôles principaux dans des pièces de vaudeville telles que Paris qui dort, Le Mari aux neuf femmes, La Fille terrible, Deux anges gardiens. En 1861, on dit d'elle qu'elle est une « gracieuse et mignonne personne ». À partir de 1869, Léonide Leblanc s'attaque à la comédie dramatique au théâtre de la Porte Saint-Martin, en jouant dans La dame de Monsoreau. Après un passage à Londres, elle entre au théâtre de l'Odéon en 1871. Elle y joue dans la pièce La Maîtresse illégitime. Même si elle reste ainsi quelques années à jouer à l'Odéon, elle ne semble pas spécialement marquer les esprits des critiques, mis à part pour son rôle de la Du Barry dans Joseph Balsamo, ou encore pour le rôle principal dans Henriette Maréchal des frères Goncourt, pièce donnée le . À partir de la fin des années 1880, Léonide Leblanc figure sur la liste des pensionnaires de la Comédie-Française mais n'y tient jamais de rôle sur scène.

Elle meurt d'une longue maladie, dans une certaine indifférence. Ses obsèques se tiennent dans l'église Saint-Louis-d'Antin, et elle est inhumée au cimetière du Père-Lachaise le .

Réputation de demi-mondaine

Connue comme actrice, Léonide Leblanc l'est aussi comme demi-mondaine. Elle fait partie de ces actrices du Second Empire et de la Troisième République que l'on surnommait des « cocottes », ou des « grandes horizontales ». Fichée à la Brigade des mœurs de la ville de Paris, son protecteur le plus célèbre est le duc d'Aumale, fils du roi Louis-Philippe Ier, dont elle moquait ainsi la pingrerie : « Ces Orléans, vous ne les connaissez pas : ils en sont restés aux prix d'avant 48 ! ».

Elle fut aussi intime du jeune Georges Clemenceau.

« Elle a commencé fort jeune à entrer dans la vie galante. Née de parents pauvres, ayant le goût du théâtre, elle cabotine dans les petits théâtres. Elle couchait avec les machinistes, les souffleurs, les figurants... Cette femme a connu toutes les maisons de rendez-vous. Elle avait la passion des femmes... »

Si elle entretient de nombreuses relations avec différents hommes de la haute société, on lui connait aussi quelques relations lesbiennes. Les rapports émis par la préfecture de police de Paris la qualifient de « douairière, morphinomane et lesbienne ».

Très célèbre en son temps, admirée et adulée du grand public parisien, Léonide Leblanc est notamment photographiée par Nadar, Marck, Léon Crémière, Reutlinger, Étienne Carjat, ou les frères Erwinn. En 1886, grâce à la protection et l'entremise du duc d'Aumale, Léonide Leblanc peut entrer au Théâtre-français, mais son administrateur général d'alors, Jules Claretie, lui interdit de monter sur scène aux côtés des acteurs et actrices de la Comédie-Française. Certains députés influents lui auraient alors demandé d'éviter de la faire monter sur scène car le nom de Léonide Leblanc aurait pu être raccroché à un scandale public : l'assassinat de la courtisane Marie Regnault, surnommée « Régine de Montille », assassinée le  par Henri Pranzini.

Grâce à ses différents « protecteurs », Léonide Leblanc amasse une petite fortune personnelle. Mais Léonide Leblanc reste également célèbre pour avoir fait « sauter la banque à Hombourg » : elle fut une grande amatrice des jeux d'argent.

Œuvres littéraires

  • Les Joueuses, Paris, Librairie centrale, 1865, 245 p.
  • Les Petites Comédies de l'amour, Paris, Librairie centrale, 1865, 239 p.

Léonide Leblanc préface l'ouvrage d'Alphonse Lemonnier Les Femmes de théâtre, édité à Paris en 1865 chez A. Faure.

 

12 février 2025

Dieulafoy Jane

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Jane Dieulafoy

Jane Dieulafoy
Biographie
Naissance

Toulouse
Décès
 (à 64 ans)
Pompertuzat
Sépulture
Cimetière de Terre-Cabade
Nom de naissance
Jane-Henriette-Paule-Rachel Magre
Nationalité
française
Activités
Exploratrice, romancière, journaliste, militaire, féministe, voyageuse, écrivaine, traductrice, anthropologue, archéologue, photographe
Conjoint
Marcel Dieulafoy (à partir de )
Autres informations
Conflit
Guerre franco-allemande de 1870
signature de Jane Dieulafoy
Signature
Vue de la sépulture.

Jane Dieulafoy (née le  à Toulouse et morte le  au château de Langlade, à Pompertuzat, près de Toulouse), est une archéologue, autrice de romans, de nouvelles, de théâtre, journaliste, conférencière et photographe amatrice. Elle fait partie des trente premières femmes à avoir reçu la Légion d'honneur.

Elle était l'épouse de l'archéologue Marcel Dieulafoy.

Biographie

Naissance et jeunesse

Née dans une famille de commerçants aisés habitant la rue Joutx-Aigues (actuel no 3), à Toulouse, Jane Magre est formée au couvent de l'Assomption d'Auteuil (Paris), où elle reçoit un enseignement classique et montre des dispositions pour le dessin et la peinture. En 1869, elle quitte le couvent et fait la connaissance de Marcel Dieulafoy (né en 1844). Ils se marient le .

Carrière militaire

Jane Dieulafoy montre son caractère indomptable et peu soucieux des conventions ; elle n'hésite pas à revêtir l'uniforme de franc-tireur pour accompagner son mari qui participe à la guerre de 1870 comme en témoigne le Commandant Vergne en 1921, "cette femme remarquable a fait courageusement ce que peu de femmes ont fait. A 18 ans, venant de se marier, elle a voulu suivre son mari, partager les dangers et toutes les fatigues quand il le fallait, couchant dans la neige, restant à cheval la nuit et le jour. C'est ainsi que je l'ai connue au camp de Nevers où son mari commandait les troupes du génie." Lettre retranscrite dans l'ouvrage Le destin fabuleux de Jane Dieulafoy.

La tenue masculine lui sera également utile pour ses voyages en Orient. Non seulement les vêtements pour homme sont plus commodes que ceux des femmes, mais ils lui permettront de passer inaperçue dans les pays islamiques, dont l'art et la culture passionnent Jane et son mari.

Carrière archéologique

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Entre  et , Marcel part pour la Perse, sans lettre de mission et à ses frais personnels, à la recherche des origines de l'architecture occidentale. Jane et Marcel Dieulafoy s'embarquent alors à Marseille jusqu'à Constantinople. Puis, ils traversent la mer Noire sur un bateau russe jusqu'au port géorgien de Poti. Ils font ensuite à cheval tout le chemin. Ils parcourent à partir de Tbilissi pendant quatorze mois les routes de la Perse, répertorient, photographient tous les monuments, les mosquées, les ponts, etc.

Parlant persan, Jane tient un journal qui rend compte des découvertes archéologiques du couple, mais contient également des observations sur le milieu et la société persane. Ces observations sont publiées en feuilleton au départ dans la revue Le Tour du monde, de  à . Une monographie en sera publiée sous le titre La Perse, la Chaldée, la Susiane en  chez Hachette.

Dans son livre Une amazone en Orient, Jane Dieulafoy rapporte les rencontres officielles que le couple fait avec les différents représentants de l'autorité et, grâce à son habitude de s’habiller en homme, Jane Dieulafoy parvient également à intégrer les caravansérails pour décrire ce qu’elle y voit. Elle mêle description, anecdotes et rappels historiques.

En , le couple repart pour la Perse, afin de fouiller la cité de Suse. C’est alors qu’ils découvrent la frise des Lions du palais de Darius, la rampe de l’escalier du palais d’Artaxerxès III et la frise des archers. Leurs découvertes seront rapportées en France pour être exposées au Louvre, où le , on inaugure les deux « salles Dieulafoy ». En , elle publie son journal À Suse, journal des fouilles, 1884-1886 rendant compte de leurs découvertes.

Les Dieulafoy, en dépit de leurs succès et de leur renommée, n’ont pas réussi à obtenir de nouvelles missions. On a choisi pour les remplacer Jacques de Morgan, un archéologue tempétueux, qui reproche aux Dieulafoy de faire du spectacle plus que des fouilles scientifiques. Pourtant, ce sera lui qui endommagera le site, en utilisant des pierres extraites des vestiges de Suse, pour ériger un château, censé accueillir le résultat des fouilles et les équipes d'archéologues.

Ils renoncent à la Perse, le cœur lourd. Ils se tournent alors vers des pays plus proches : entre  et , ils explorent l’Espagne. Puis, en , Marcel Dieulafoy est mobilisé en tant que colonel du génie et envoyé à Rabat au Maroc, où Jane l’accompagne.

Jane Dieulafoy dirige alors les travaux de déblaiement de la mosquée Hassan, et projette d’aller explorer la ville romaine de Volubilis. Sa santé déclinant des suites d’une maladie contractée au service de l’ambulance à Rabat, elle est contrainte de rentrer en France où elle s’éteint le  au domaine familial de Langlade. Un monument aux morts à son nom figure sur la commune de Pompertuzat dont son mari Marcel fut maire jusqu'à sa mort.

Carrière littéraire

En 1890, elle publie chez Lemerre son premier roman : Parysatis, couronné du prix Jules-Favre par l’Académie française en 1891. Camille Saint-Saëns compose un opéra sur le livret qu’elle tire du roman, et qui sera créé au Théâtre des Arènes de Béziers, le .

Elle publie également plusieurs romans et nouvelles. Après l’échec de son dernier, Déchéance (1897), elle décidera de revenir exclusivement à la littérature de voyage et aux études historiques.

Elle contribuera aussi à la création du prix de la revue La Vie heureuse en 1904, dont elle est la première présidente à deux reprises en 1905 et 1911, et qui deviendra le prix Femina.

Vie politique

À l’approche de la guerre, elle milite pour l'intégration des femmes dans l'armée.

Vie privée

Elle mène une vie mondaine à Paris, où elle a demandé et obtenu une permission de travestissement pour pouvoir s'habiller en homme.

Cette habitude lui permettra de suivre son mari pendant la guerre franco-prussienne de 1870 où Marcel Dieulafoy est mobilisé comme capitaine du génie dans l’armée de la Loire. Habillée en franc-tireur, elle participe à toutes les opérations.

Cheveux courts et habits d’homme lui permettront également de se déplacer aisément en pays musulman sans risquer sa vie en tant que femme européenne a fortiori dévoilée. Parmi les différentes anecdotes et railleries sur cette habitude, elle rapporte elle-même qu'un riche marchand du bazar d'Ispahan félicite Marcel Dieulafoy sur la ressemblance de « son fils » avec lui (en fait il s'agit de Jane).

Jane Dieulafoy fréquente le salon de la comtesse Diane de Beausacq et tient elle-même, dans la résidence du couple à Passy, 12 rue Chardin (Paris), un salon renommé.

La complicité intellectuelle avec son mari renvoie à celle du couple d'archéologues Ena et Alfred Foucher.

Reconnaissance

  • Le , le président Sadi Carnot l’honore de la croix de la Légion d’honneur, qu'elle reçoit au titre de sa contribution aux travaux de Suse.
  • Prix Jules-Favre de l’Académie française en 1891.
  • En février 2022 la ville de Toulouse a rendu hommage au couple toulousain en installant des plaques commémoratives dans les rues de naissance de Jane et Marcel Dieulafoy, sur une demande de la famille et de leur biographe Audrey Marty.

Son œuvre

Œuvres archéologiques et sociologiques

  • La Perse, la Chaldée, la Susiane, Paris, Hachette, 
  • À Suse, journal des fouilles 1884-1886, Paris, Hachette,  (lire en ligne [archive])
  • Conférence sur les fouilles de Suse, Rouen, Léon Gy, 
  • Une amazone en Orient  : Du Caucase à Persépolis, 1881-1882, Paris, Phébus, , 400 p. (ISBN 978-2-7529-0448-5, lire en ligne [archive])
  • L'Orient sous le voile. De Chiraz à Bagdad 1881-1882, Paris, Phébus, sd (réimpr. 1990, 2011), 356 p.
  • À Suse  : journal des fouilles, 1884-1885, Paris, Hachette, , 366 p. (lire en ligne [archive])
  • Aragon & Valence, Hachette et Cie, Paris, 1901.
  • Le Portugal héroïque, conférence faite à la Sorbonne le .

Œuvres littéraires

  • Parysatis, Paris, Lemerre, 
  • Volontaire 1792-1793, Paris, Colin,  (lire en ligne [archive])
  • Rose d'Hatra et l'Oracle, Paris, Colin, 
  • Frère Pélage, Paris, Lemerre, 
  • Déchéance, Paris, Lemerre, 
  • Aragon et Valence, Parysatis : drame lyrique en 3 actes et 1 prologue, Béziers, Théâtre des Arènes, 
  • Castille et Andalousie, Paris, Hachette, 
  • L'Œuvre littéraire de Madame Barratin, Paris, Lemerre, 
  • Isabelle la Grande, Paris, Hachette, 
  • Luis de León (trad. Jane Dieulafoy), L'Épouse parfaite, Paris, Bloud,  - prix Langlois de l’Académie française en 1907.
12 février 2025

d'Antigny Blanche

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Blanche d'Antigny

Blanche d'Antigny
Description de cette image, également commentée ci-après
Blanche d'Antigny dans un tableau du peintre Paul Baudry,
La Madeleine pénitente.
 
Nom de naissance Marie-Ernestine Antigny
Naissance
Martizay (Indre)
Décès  (à 34 ans)
8e arrondissement de Paris (France)
Lieux de résidence Avenue de Friedland
Activité principale Actrice

Marie-Ernestine Antigny, dite Blanche d'Antigny, née à Martizay dans l'Indre le  et morte à Paris le , est une actrice et courtisane française. Considérée comme une médiocre interprète, elle fut une fameuse demi-mondaine sous le Second Empire et inspira, parmi d'autres, Émile Zola pour son personnage de Nana dans le roman du même nom.

Biographie

Premières années dans un petit village de l'Indre, un père absent du foyer

Marie-Ernestine Antigny nait le  à Martizay, petit village de l'Indre où vivent alors ses parents, issus de deux familles du village, Jean Antigny, menuisier et sacristain, et Eulalie Florine Guillemain. Ses parents vivent dans une modeste maison au toit de chaume près de la petite rivière La Claise « aux eaux lentes et grises ».

Marie-Ernestine est l'aînée de trois enfants; deux ans après sa naissance nait son frère et, quand elle a huit ans, sa sœur vient au monde, la même l'année ou son père, mari peu fidèle, abandonne sa famille pour s'installer à Paris avec une jeune femme du village.

En 1849, Marie-Ernestine rejoint ses parents à Paris où sa mère est lingère chez la marquise de Galliffet qui la fait entrer au couvent des Oiseaux. Au décès de la marquise en 1853, Marie-Ernestine Antigny devient demoiselle de magasin dans la rue du Bac, à Paris.

Âgée de treize ans, elle y attire bientôt l'attention d'un Valaque, qu'elle suit à Bucarest. Avant son retour à Paris début 1856, elle côtoie des bohémiens et ceux-ci lui apprennent à monter à cheval ; c'est ainsi qu'elle trouve un emploi d'écuyère au Cirque Napoléon (devenu Cirque d'hiver). Elle a seize ans.

Modèle

Au Bal Mabille, Marie-Ernestine rencontre Jeanne de Tourbay dont le protecteur, Marc Fournier, est alors directeur du théâtre de la Porte-Saint-Martin. Avec ses formes à la Rubens, elle est donc engagée pour jouer le rôle muet de la statue vivante d'Hélène, dans le Faust d'Adolphe d'Ennery, joué à la Porte Saint-Martin, le . « Pour être muette, elle n'en parlait pas moins aux sens » écrivit Jules Janin. En 1857, elle pose pour Paul Baudry. Puis, elle s'intègre dans la vie des boulevards.

En 1862, au Bal Mabille, elle fait la connaissance du prince Alexandre Gortchakov, chancelier de l'Empire russe, diplomate de 65 ans, qui la convainc de partir à Saint-Pétersbourg. Il l'introduit auprès d'hommes riches et puissants qu'elle séduit par le charme et le dynamisme de ses 22 ans. Parmi eux, le général Nicolas Mesentsoff, directeur du Cabinet noir du Tsar, préfet de police de l'Empire et épicurien qui en fait la femme la mieux entretenue de Russie. Trois années de fêtes au cours desquelles Marie-Ernestine devient Blanche et gagne une particule.

À l'été 1865, celle qui se fait désormais appeler Blanche d'Antigny rencontre Caroline Letessier, comédienne à succès, avec laquelle elle partage le goût du luxe et de la vie de plaisirs des demi-mondaines. Peu de temps après, la tsarine Maria Alexandrovna la fait expulser pour sa conduite peu orthodoxe (elle avait notamment osé s'habiller comme elle). Couverte de fourrures, de roubles et de diamants, elle arrive à Paris vers la fin de l'automne 1865.

Après quelques jours, elle se rend chez Henry de Pène, journaliste émérite et vieux routier du Boulevard, mandaté pour lancer au théâtre, quel qu’en soit le coût, cette jolie blonde venue de Russie avec charmes et bijoux. On trouve rapidement un théâtre, on paye des comédiens pour la former, on prépare un plan presse, on orchestre un plan relations publiques avec le Tout-Boulevard, le Tout-Paris, le monde et le demi-monde. Blanche d'Antigny circule sur les Boulevards et au Bois dans une voiture à quatre roues attelée à deux trotteurs, conduite par un moujik en blouse de soie écarlate.

Elle habite alors un appartement loué par Nicolas Mesentsoff, très attentif à ces préparatifs et à sa réussite. Elle y fait la connaissance du banquier Raphaël Bischoffsheim qui devient son protecteur régulier. Le futur patron de presse Arthur Meyer est son secrétaire. Dix ans après Paul Baudry, Gustave Courbet apprécie la plastique de Blanche d'Antigny qui est le modèle de La Dame aux bijoux en 1867.

Comédienne

Le , Blanche d'Antigny fait ses débuts au théâtre du Palais-Royal. Les costumes, un public choisi des premiers rangs, la claque, les attentions personnalisées assurent de bonnes critiques. Seul Jules Barbey d'Aurevilly n'est pas dupe ni complice : « Blanche d'Antigny n'est pas une artiste… quelques souffleurs d'omelettes de la publicité ont soufflé celle-là… Elle, la fille, je ne la plains pas d'être heureuse de toute sa joaillerie. »

Le , Blanche d'Antigny remplace Hortense Schneider dans Les Mémoires de Mimi-Bamboche. Puis elle obtient le rôle de Frédégonde dans Chilpéric d'Hervé, qu'elle crée le  ; la pièce fait plus de cent représentations. Le , elle est la Marguerite du Petit Faust d'Hervé.

Actrice de la Vie parisienne, elle continue à jouer jusqu’à la guerre franco-allemande de 1870. Il semble qu'elle ait été la première femme à faire du vélo en public en France, ce qui lui a nécessité de remplir un formulaire d'autorisation préfectorale pour pouvoir porter un pantalon. Elle a acquis la célébrité, fait de la publicité pour les vélos Michaux, donné son nom à la coupe de glace Antigny. Son portrait par le peintre Henri de l’Étang la représente posant à côté d'un vélocipède à une époque où la liberté de mouvement qu'il procure reste mal vu pour une femme. Elle tient salon rue Lord-Byron, conserve sa liaison avec Nicolas Mesentsoff, reste fidèle à son protecteur Raphaël Bischoffsheim et développe parallèlement une carrière de demi-mondaine aux services fort onéreux… ou gratuits.

Au début de la guerre, des journaux la montrent en infirmière au chevet de blessés. Mais, rapidement, son train de vie déplaît aux autorités ; elle se réfugie alors à Saint-Germain-en-Laye où ses fêtes, bombances et chants avec d'autres demi-mondaines scandalisent le voisinage.

L'armistice signé, Blanche d'Antigny réapparaît sur scène le  dans le rôle de la Femme à Barbe, représentation arrêtée par la proclamation de la Commune. Vers la mi-, elle reprend avec succès Le Petit Faust aux Folies dramatiques ; le , Blanche d'Antigny se présente cuirassée en Minerve dans La Boîte de Pandore. Suivent créations et reprises jusqu'en  où la troupe des Folies Dramatiques va se produire à Londres.

Dernières années

Depuis une année, Blanche d'Antigny entretenait une relation intermittente avec un comédien partenaire, Léopold Luce, qui meurt le  d'une phtisie galopante. Au même moment, Raphaël Bischoffsheim la quitte.

Poursuivie par des créanciers, Blanche d'Antigny est saisie, continue à jouer et part, pleine d'espoir, le  pour Alexandrie où elle débute le . À cette première, on doit baisser le rideau devant le charivari et les sifflets d'une partie du public.

Après un séjour au Caire et une dernière représentation à Alexandrie, elle quitte, déçue et malade, l’Égypte le , arrive à Marseille le  où elle apprend le décès de sa mère. Elle est à Paris le , s'installe à l’Hôtel du Louvre, méconnaissable, semi-comateuse.

L'agonie de Blanche d'Antigny inspirera Émile Zola pour mettre en scène la mort de Nana. Si elle n'a pas été atteinte par la tuberculose dont Léopold Luce est mort, elle a contracté la variole noire (ou plus vraisemblablement la fièvre typhoïde). Toujours en contact avec Nicolas Mesentsoff, son amie Caroline Letessier vient à son secours, la fait conduire chez elle au 93 boulevard Haussmann où Blanche d'Antigny meurt le  à l'âge de 34 ans. Une foule de célébrités et curieux se presseront à ses obsèques.

Elle repose au cimetière du Père-Lachaise (36e division) dans une chapelle que Caroline Le Tessier, décédée en 1903, a fait construire à son nom. Le prince Narichkine, ami de Caroline Letessier, décédé en 1897, reposa quelques années dans cette chapelle avant d'être inhumé définitivement dans la 90e division. La tombe est à l'abandon.

 

12 février 2025

Madame Albert

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Madame Albert

 
Madame Albert
Biographie
Naissance

Toulouse
Décès
 (à 54 ans)
Chartres
Nom de naissance
Marie Charlotte Thérèse Vernet
Pseudonyme
Madame Albert
Nationalité
française
Activités
Actrice, artiste lyrique

Madame Albert, née Marie Charlotte Thérèse Vernet le  à Toulouse (Haute-Garonne) et morte le  à Chartres (Eure-et-Loir), est une comédienne de théâtre.

Biographie

Marie Charlotte Thérèse Vernet naît le 28 vendémiaire an XIV () à Toulouse. Elle est la fille de Jean-Nicolas Vernet, artiste dramatique, et d'Angélique Crescent.

Connue pour ses rôles de comédienne, Marie Charlotte Thérèse Vernet commence à quatre ans le vaudeville, prenant la suite de son père. Elle joue à Nîmes, Perpignan, et chante l'opéra à Toulouse. Elle quitte cette ville pour Bordeaux où elle demeure durant 6 ans. Elle s'y marie le  avec David Rodrigues, dit « Albert », comédien. C'est à partir de ce mariage qu'elle est connue sous le nom de Madame Albert. Elle intègre dans un premier temps la troupe lyrique de l'Odéon en mai 1825 puis, en 1827, entre au théâtre des Nouveautés. En 1830, elle rejoint le théâtre du Vaudeville où elle joue dans de nombreuses comédies.

Après un incendie survenu au théâtre du Vaudeville elle rejoint le théâtre de la Renaissance. En 1845 son mari meurt. Elle retourne au théâtre du Vaudeville, se remarie, avec Louis-Thomas Bignon avec qui elle joue au théâtre de la Gaité. Après une interruption dans sa carrière due à un cancer du sein, elle joue très fréquemment en province, ce qui entraîne un commentaire élogieux d'un critique évoquant son talent : « il est à regretter que cette charmante actrice, qui a tant d'âme de d'imagination, qui se pénètre si bien de l'esprit de ses personnages, et comprend mieux que les auteurs eux-mêmes les rôles qu'on lui confie ait jugé à propos d'abandonner Paris pour répandre par la province tous les trésors de ces talents sympathiques d'une actrice irrésistible... ».

Son second mari meurt à son tour en 1856 et elle se retire à Chartres, faubourg Saint-Maurice à la maison des sœurs du Bon Secours, où elle finit ses jours. Elle y meurt le .

 

Rôles

  • Le Coureur de veuves, opéra en deux actes de Felice Blangini, livret de Mathurin-Joseph Brisset, théâtre des nouveautés, 1827 ;
  • Valentine ou la Chute des Feuilles, de Saint-Hilaire et Ferdinand de Villeneuve, drame en deux actes mêlé de chants, théâtre des nouveautés, 1828 (Madame Albert joue Valentine) ;
  • Gillette de Narbonne, de Louis-Marie Fontan, théâtre des nouveautés, 1829 (Madame Albert joue Gillette) ;
  • Madame Du Barry, comédie en trois actes, mêlée de couplets de Ancelot, théâtre du Vaudeville, 1831 (Mme Albert joue la comtesse du Barry) ;
  • Un duel sous le Cardinal Richelieu, drame en trois actes, mêlé de couplets de Lockroy et Edmond Badon, théâtre du Vaudeville, 1832 ;
  • La Camargo, comédie en quatre actes, mêlée de chants de Charles Dupeuty et Fontan, musique de Doche, théâtre du Vaudeville, 1832 ;
  • A trente ans ou Une femme raisonnable, vaudeville en 3 actes, théâtre du Vaudeville, 1838 ;
  • Diane de Chivry, drame en cinq actes de Frédéric Soulié, théâtre de la Renaissance, 1839.
11 février 2025

Isaac Adèle

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Adèle Isaac

 
Adèle Isaac
Description de l'image Adèle Isaac by Wilhelm Benque 1883.jpg.
 
Naissance
Calais
Décès  (à 61 ans)
15e arrondissement de Paris
Activité principale cantatrice
soprano colorature
Maîtres Gilbert Duprez
 
Signature de Adèle Isaac

Répertoire

  • Marguerite dans Faust de Gounod
  • Minka dans Le Roi malgré lui d'Emmanuel Chabrier

Adèle-Victorine Isaac-Lelong, dite Adèle Isaac, est une cantatrice française, née le  à Calais et morte le  à Paris 15e.

Biographie

Élève du ténor Gilbert Duprez dès l'âge de 14 ans et dotée d'une voix de soprano colorature, elle se produit pour la première fois en public en 1870 dans Les Noces de Jeannette de Victor Massé, avant de faire ses débuts sur scène au théâtre de la Monnaie dans Le Pré-aux-clercs d'Hérold et Tannhäuser de Wagner en 1872. Elle est engagée l'année suivante à l'Opéra-Comique où elle débute dans La Fille du régiment de Donizetti le , suivie notamment de Joconde de Nicolas Isouard. Mais Camille du Locle, le directeur, ne renouvelle pas son engagement.

Elle part alors à Liège où elle chante Faust (Marguerite) et Roméo et Juliette (Juliette) de Gounod, Hamlet (Ophélie) d'Ambroise Thomas, Rigoletto (Gilda) de Verdi, Lucia di Lammermoor de Donizetti, etc. puis à l'Opéra de Lyon.

Forte de ces succès, elle est réengagée à l'Opéra-Comique le  pour L'Étoile du Nord de Meyerbeer (Catherine). Elle y crée, entre autres, le quadruple rôle d'Olympia/Antonia/Giulietta/Stella dans Les Contes d'Hoffmann de Jacques Offenbach en 1881.

Après un court passage à l'Opéra de Paris entre 1883 et 1885 où elle chante Hamlet de Thomas, Faust et Le Tribut de Zamora de Gounod, Guillaume Tell de Rossini, Robert le Diable de Meyerbeer (Alice), elle revient à l'Opéra-Comique en 1885. Elle y crée entre autres le rôle de Minka dans Le Roi malgré lui d'Emmanuel Chabrier en 1887. Elle épouse la même année Charles Lelong, commerçant puis prend sa retraite en 1889.

Bibliographie

  • Pierre Larousse, « Marie-Adèle Isaac » in Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, t. 17, 2e suppl.,1890 (lire sur Gallica [archive]) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Joël-Marie Fauquet, « Adèle Isaac-Lelong » in Dictionnaire de la musique en France au XIXe siècle, Fayard, Paris, 2003 (ISBN 2-213-59316-7) Document utilisé pour la rédaction de l’article

 

11 février 2025

Berthier Alice

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Alice Berthier

 
Alice Berthier
Description de cette image, également commentée ci-après
Portrait de Alice Berthier (atelier Nadar).
 
Nom de naissance Alphonsine Berthe Burdet
Naissance
Paris
Nationalité  Française
Décès
15e arrondissement de Paris
Profession Actrice

Alice Berthier, née Alphonsine Burdet à Paris vers 1858 et morte à Paris le , est une actrice française.

Biographie

Jeunesse et famille

Alphonsine Berthe Burdet est probablement née vers 1858 à Paris. Ses parents, Charles Constant Burdet, employé, et Jeanne Eugénie Chalmin, s'y sont mariés en 1854.

En 1867, son père est condamné une quatrième fois pour escroquerie: il écope alors de dix-huit mois de prison et est incarcéré à la maison centrale de Poissy.

Lorsque sa mère meurt, en 1882, son acte de décès est signé par le compositeur Gaston Serpette et par le dramaturge Georges Boyer, amis de la défunte.

Carrière

À partir de 1874, plusieurs noms de scène probablement liés à Alphonsine Burdet apparaissent à la rubrique théâtre des journaux : Alphonsine Burdet (chanteuse comique notamment au Concert du XIXe siècle), Alphonsine Berthier à la Renaissance , puis Alice Berthier à partir de 1883.

Elle débute au café-concert, avant de devenir figurante puis commère de revue. Elle est engagée en 1886 au théâtre Antoine, commençant ainsi une belle carrière lyrique et dramatique qui durera jusqu’à la fin des années 1890. Elle passe ensuite au théâtre de la Renaissance.

À partir de 1892, Alice Berthier retourne au caf’conc, notamment au théâtre de l’Eldorado (Comédia).

Elle meurt en 1899, dans une clinique rue Blomet, d'une « longue et douloureuse maladie ». Ses obsèques sont célébrées en l'église Saint-François-de-Sales, dans une relative indifférence.

Théâtre et opéra-comique

  • 1886 : Pêle-mêle gazette de Hector Monréal, Henri Blondeau et de Georges Grisier, musique de Gaston Serpette et Joanni Perronnet, Théâtre Antoine
  • 1886 : Les Petites Manœuvres de William Busnach, théâtre Antoine
  • 1886 : Place au jeûne ! de Georges Grison et Henry Buguet, Folies Bergère
  • 1887 : La Petite Mariée d’Eugène Leterrier et Albert Vanloo, musique de Charles Lecocq, théâtre Antoine
  • 1887 : La Fiancée des Verts-Poteaux de Maurice Ordonneau, musique d’Edmond Audran, théâtre Antoine
  • 1887 : François les bas-bleus d’Ernest Dubreuil, Eugène Humbert et Paul Burani, musique de Firmin Bernicat, théâtre Antoine
  • 1888 : Les Premières Armes de Louis XV d’Albert Carré, musique de Firmin Bernicat, théâtre Antoine
  • 1888 : La Belle Sophie de Paul Burani et d’Eugène Adenis, musique d’Edmond Missa, théâtre Antoine
  • 1889 : Les Pommes du voisin de Victorien Sardou, théâtre de Cluny
  • 1889 : La Tour de Babel de Pierre Elzéar et Auguste Paër, musique de Paul Fauchey, théâtre de la Renaissance
  • 1889 : Une mission délicate d’Alexandre Bisson, théâtre de la Renaissance
  • 1890 : La Clé du paradis d’Alfred Duru et Henri Chivot, théâtre de la Renaissance
  • 1891 : Pincés ! d’Albert Millaud, théâtre des Variétés
  • 1891 : Mademoiselle Asmodée de Paul Ferrier et Charles Clairville, musique de Paul Lacôme et Victor Roger, théâtre de la Renaissance
  • 1892 : Les Boussigneul de Gaston Marot, Alfred Poullin, et Édouard Philippe, musique d’Édouard Okolowicz, théâtre de la Renaissance
  • 1895 : Mademoiselle Ève de Gyp, musique de Gabriel Pierné, théâtre de l'Athénée
  • 1896 : 103 bis de Jean Dumoulin, théâtre d'Application