Jeanne Arnould-Plessy entre 1860 et 1890,
photographie des frères Mayer et de Pierre-Louis Pierson
Fonction
Sociétaire de la Comédie-Française
-
Biographie
Naissance
Metz
Décès
(à 77 ans) Salives
Sépulture
Cimetière de Salives
Nom dans la langue maternelle
Jeanne Sylvanie Arnould-Plessy
Nom de naissance
Jeanne Plessy
Nationalité
française
Activité
Actrice
Autres informations
Maître
Joseph Samson
Signature
Jeanne-Sylvanie-Sophie Arnould-Plessy diteMademoiselle Plessy, née àMetzleet morte àSalivesle, est uneactricefrançaise duXIXe sièclede grande renommée.
Biographie
Fille de Philippe Plessy, artiste dramatique, elle entra au Conservatoire en 1829 et devint l'élève deJoseph Samson. Elle fit ses débuts à laComédie-Françaiseen1834, dans le rôle d'Emma deLa Fille d'honneurd'Alexandre Duval. Elle y remporta un immense succès etMademoiselle Mars, qui était à la fin de sa carrière, en prit ombrage.
Jusqu'en 1845, la carrière de Mademoiselle Plessy s'envola à laComédie-Française. Les journaux et les gazettes rapportaient ses triomphes. Elle était très amie avecGeorge Sand. C'est alors qu'elle quitte Paris pourLondres, afin d'épouser un acteur beaucoup plus âgé qu'elle, Auguste Arnould (1803-1854). Le Théâtre-Français lui fit un procès pour rupture de contrat qu'il remporta.
Elle décide de partir pourSaint-Pétersbourg, au fameux Théâtre-Français (outhéâtre Michel), où elle jouera pendant plus de neuf ans. Ce théâtre était le point de rencontre de l'intelligentsia russe et de l'aristocratie pétersbourgeoise, à l'époquefrancophone. Son talent dans les emplois degrande coquettefut particulièrement apprécié de l'empereurNicolasIerqui avait placé en permanence une statuette de l'actrice dans la loge impériale, en témoignage d'admiration.
Elle retourna à Paris en1855et fut réintégrée à la Comédie-Française, en tant que pensionnaire, d'abord pour huit ans. Elle fut alors à l'apogée de sa carrière, triomphant dans les pièces d'Émile Augierou d'autres dramaturges célèbres duSecond Empire.
Elle prit sa retraite en 1876et passa ses vingt dernières années dans son château de l'Abbaye du Quartier, parCourtrivron. Elle y mourut le. Elle fut enterrée dans le cimetière de la commune deSalives (Côte-d'Or).
Théâtre
Carrière à laComédie-Française
Entrée en1834
Nommée256esociétaire
(source : Base documentaire La Grange sur le site de la Comédie-Française)
1834 :La Fille d'honneurd'Alexandre Duval : Emma
1834 :La Passion secrèted'Eugène Scribe : Coelie
1834 :IphigéniedeJean Racine : Iphigénie
1834 :Mademoiselle de MontmorencydeJoseph-Bernard Rosier : Charlotte de Montmorency
1834 :La Mère coupabledeBeaumarchais : Florestine
1834 :L'Ambitieuxd'Eugène Scribe : Marguerite
1834 :Le Mariage de FigarodeBeaumarchais : Fanchette
1835 :Le Voyage à Diepped'Alexis-Jacques-Marie VafflardetFulgence de Bury : Isaure
1835 :Une présentationd'Alphonse-François Dercy de FrançoisetNarcisse Fournier : Blanche
1856 :Comme il vous plairadeGeorge Sandd'aprèsWilliam Shakespeare : Célia
1856 :Le BerceaudeJules Barbier : Valentine
1857 :Chattertond'Alfred de Vigny : Kitty Bell
1858 :Le Retour du marideMario Uchard : Jane de Méran
1862 :Le Fils de Giboyerd'Émile Augier : la baronne Pfeffers
1865 :Henriette Maréchald'EdmondetJules de Goncourt :MmeMaréchal
1871 :Adrienne Lecouvreurd'Eugène ScribeetErnest Legouvé : la princesse
1872 :BritannicusdeJean Racine : Agrippine
1875 :La Grand'mamand'Édouard Cadol : la marquise
1875 :Petite pluied'Édouard Pailleron : la baronne
(date à préciser) :Le Jeu de l'amour et du hasarddeMarivaux : Sylvia
Droit d'auteur : les textes sont disponibles souslicence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes conditions ; d’autres conditions peuvent s’appliquer. Voyez lesconditions d’utilisationpour plus de détails, ainsi que lescrédits graphiques. En cas de réutilisation des textes de cette page, voyezcomment citer les auteurs et mentionner la licence.
Wikipedia® est une marque déposée de laWikimedia Foundation, Inc., organisation de bienfaisance régie par le paragraphe501(c)(3)du code fiscal des États-Unis.
Marie Rôze(néeMarie Hippolyte PonsinàParisleet morte àNeuilly-sur-Seinele) est unesopranod'opérafrançaise.
Biographie
Formation
À l'âge de douze ans, Marie Rôze est envoyée enAngleterrepour son éducation, pendant deux ans. Elle rentre à Paris pour étudier avec Mocker etAuberauConservatoire de Paris, où elle reçoit le Premier Prix en chant et en comédie en 1865.
Début de carrière
La même année, âgée de seize ans, elle fait ses débuts à l'Opéra-Comique. Son succès la conduit à des engagements auprès de l'Opéra de Paris. Bizet écritCarmenavec la voix de Marie Rôze à l'esprit, mais elle refuse de créer le rôle titre parce qu'elle le sentait trop « scabreux ». Au début de 1875, elle chante dansElijahdeMendelssohnavec George Bentham, Antoinette Sterling et Myron W. Whitney auRoyal Albert Hall.
Carrière
À partir de 1876, Marie Rôze mène une carriere internationale. Elle travaille avec la Compagnie d'opéra Carl Rosa au cours de leur tournée au Royaume-Uni et en Écosse, sur une période de dix ans. Elle triomphe dans plus d'une douzaine de rôles allant deCarmenetManonàMarguerite. En 1877, elle est engagée par la Compagnie d'opéra Max Strakosch et fait ses débuts américains le 8 janvier 1878, àPhiladelphiedans le rôle de Leonora, deLa favoritadeDonizetti.
Plus tard, elle parcourt les États-Unis avec la Compagnie d'opéra Carl Rosa entre 1883 et 1889 et se fait notamment remarquer pour son interprétation du rôle-titre deCarmen. En 1890, elle crée une école de musique et enseigne le chant à Paris. Elle effectue sa tournée d'adieux en 1894.
Vie de famille
Marie Rôze épouse Jule E. Perkins, un chanteur d'opéra américainbasse. Son deuxième mari, un Anglais, est l'un des fils de James Henry Mapleson (connu sous le nom de James, 1830–1901), un célèbre impresario. Henry était, comme son père, Lieutenant-Colonel (mort en 1927)
Le fils de Marie Rôze,Raymond Roze(1875–1920), est un temps directeur de Covent Garden et compositeur mineur. Son opéraJeanne d'Arcest monté à laRoyal Opera House, de Londres, en 1913 et à l'Opéra de Paris (Palais Garnier), en 1917.
Distinctions et honneurs
Marie Rôze a reçu plusieurs médailles pour ses actions lors de l'invasion allemande en France. À son décès en 1926, le gouvernement français a commandé un buste de Marie Rôze dans son rôle deGalatea,érigé sur sa tombe auCimetière du Père Lachaise, et fait l'acquisition de deux de ses portraits, par Alexis Pérignon et Paul Emmanuel de Pommayrac. L'un est accroché dans la rotonde de la Bibliothèque de l'Opéra Garnieret l'autre figure dans les collections dela Philharmonie de Paris.
La dernière modification de cette page a été faite le 17 janvier 2025 à 15:27.
Droit d'auteur : les textes sont disponibles souslicence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes conditions ; d’autres conditions peuvent s’appliquer. Voyez lesconditions d’utilisationpour plus de détails, ainsi que lescrédits graphiques. En cas de réutilisation des textes de cette page, voyezcomment citer les auteurs et mentionner la licence.
Wikipedia® est une marque déposée de laWikimedia Foundation, Inc., organisation de bienfaisance régie par le paragraphe501(c)(3)du code fiscal des États-Unis.
Portrait de Émilie Broisat en 1910, photographie de Nadar
Fonction
Sociétaire de la Comédie-Française
-
Biographie
Naissance
Ancien 12e arrondissement de Paris
Décès
(à 82 ans) Cannes
Sépulture
Cimetière du Père-Lachaise, Grave of Pannetier de Milville
Nom de naissance
Émilie Augustine Broisat
Nationalité
française
Activité
Actrice
Autres informations
Membre de
Comédie-Française(-)
Signature
Vue de la sépulture.
Émilie Augustine Broisat, née leàPariset morte leàCannes, est uneactricefrançaise.
Biographie
Elle commença sa carrière auVaudeville, en 1867, dans une pièce deSardou, laMaison neuve. Du Vaudeville, elle s’en alla àBruxelles. Elle y passa trois années, puis alla remplacerDescléeà Turin. À son retour àParis, elle est engagée à laComédie-Française, en 1874. Elle y joua le rôle d’Hermine dansLa Souris, une comédie en trois actes, d’Édouard Pailleron, représentée le.
Elle est inhumée aucimetière du Père-Lachaise(71edivision).
Théâtre
Comédie-Française
Entrée en1874
Nommée302esociétaireen1877
Départ en1894
1877 :Chattertond'Alfred de Vigny : Kitty Bell
1878 :Le MisanthropedeMolière : Eliante
1879 :L'École des marisdeMolière : Isabelle
1880 :L'Impromptu de VersaillesdeMolière :MlleDe Brie
Gustave Vapereau,Dictionnaire universel des contemporains : contenant toutes les personnes notables de la France et des pays étrangers, Paris,Librairie Hachette &Cie,,5e éd.(lire en ligne [archive]), « Broisat (Émilie) »,p. 311-312
Pierre Larousse,Grand dictionnaire universel duXIXe siècle,t. 16, Paris, Administration du grand dictionnaire universel,(lire en ligne [archive]), « Broisat (Émilie) »,p. 420
Pierre Larousse,Grand dictionnaire universel duXIXe siècle,t. 17, Paris, Administration du grand dictionnaire universel,(lire en ligne [archive]), « Broisat (Émilie) »,p. 664
La dernière modification de cette page a été faite le 28 décembre 2023 à 12:41.
Droit d'auteur : les textes sont disponibles souslicence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes conditions ; d’autres conditions peuvent s’appliquer. Voyez lesconditions d’utilisationpour plus de détails, ainsi que lescrédits graphiques. En cas de réutilisation des textes de cette page, voyezcomment citer les auteurs et mentionner la licence.
Wikipedia® est une marque déposée de laWikimedia Foundation, Inc., organisation de bienfaisance régie par le paragraphe501(c)(3)du code fiscal des États-Unis.
Amélie-Julie Candeilleaussi appeléeÉmilie Candeille, née àParis, paroisseSaint-Sulpice, dans la nuit du 30 auet morte à Paris le, est unecompositricepour lepiano,musicienne,actrice,auteure dramatiqueet romancièrefrançaise. Elle commence sa carrière en tant quecantatrice.
Biographie
Premiers pas
Julie Candeille baigne dans un milieu familial entièrement tourné vers la musique et grâce à son père musicien, elle développe certains dons naturels pour le clavecin et le chant. Encore enfant, elle participe à des orchestres de chambre, paraît à un concert devant le roi à l’âge de sept ans et on dit qu’elle est une fois amenée à jouer en compagnie deMozartadolescent — ce qui est peu plausible. Elle se produit également comme pianiste et compositrice auConcert Spirituel. On lui doit des sonates pour leclavecinet lepiano-forte, des romances et des airs dont certains ont été récemment redécouverts.
Julie Candeille se décrit elle-même dans sesMémoires :« De fort beaux cheveux blonds, les yeux bruns, la peau blanche, fine et transparente, l’air doux et riant ». D’après sa collègue la comédienneLouise Fusil, elle était jolie, avec« sa taille bien prise, sa démarche noble, ses traits et sa blancheur (qui) tenaient des femmes créoles ». Elle n’a pourtant rien de créole, car ses origines étaient flamandes et, sa vie durant, elle place son physique avenant, ses talents multiples et sa séduction naturelle au service de son ambition qui n’est pas médiocre. En 1781, encore très jeune, elle est initiée dans une loge franc-maçonne –la Candeur–, où elle rencontre un certain nombre d’auteurs de théâtre, commeOlympe de Gouges, mais aussi des personnages influents susceptibles de favoriser sa carrière artistique dans l’univers complexe de la mondanité parisienne et des intrigues de l’Ancien régimeagonisant.
Dans sesMémoires, elle raconte aussi avoir bénéficié de protections puissantes, entre autres celle du marquis de Louvois, aristocrate contestataire, l’ami intime duchevalier de Champcenetzqui comme lui est envoyé au fort de Ham pour inconduite, de la mélomaneduchesse de Villeroyqui avait composé un salon majoritairement féminin et dont l’influence s’étendait dans les milieux du théâtre, et lebaron de Breteuil, ministre de la maison du roi, qui est peut-être un amant.
Munie de ces protections, elle débute à l’Académie royale de Musiquele, dans le rôle-titre d’Iphigénie en AulidedeGluck, où elle remporte un succès mitigé.MmeSaint-Huberty qui avait succédé àMlleLevasseur etMlleLaguerre, ne lui laisse d’ailleurs aucune chance, car elle n’a pas la voix pour s’imposer sur ce terrain si exigeant. Elle se retourne vers laComédie-Françaiseoù elle se fait remarquer le lundi, dans Hermione d’AndromaquedeRacine.Moléest son protecteur, comme il l'est à la même époque, d’Olympe de Gouges alors l’amie de Julie Candeille5. Sa personnalité forte et ses idées originales ne plaisent pas et elle est toujours un peu tenue à l’écart par ses collègues de la Comédie française, tels queMolé,Dazincourt,FleuryouLouise Contat, qu’elle-même regarde comme de plats courtisans de Versailles. Elle se rapprocha deTalmaet de ceux des comédiens qui accueillirent avec enthousiasme laRévolution de 1789.
Auteure dramatique
En, elle tient le rôle de la jeune esclave Mirza, dans une pièce dénonçant la condition desesclavesdes colonies intituléel’Esclavage des Nègres, ou l’Heureux naufrage,drameen troisactesd’Olympe de Gouges, qui est le prétexte à un affrontement en règle, entre les représentants du puissant lobby des propriétaires coloniaux en France et laSociété des amis des Noirs, club cofondé parBrissot,Condorcetet l’abbé Grégoire. Julie Candeille est l’ornement des salons constituants, et on la voit aussi bien chezMmede Lameth où vientRobespierre, que chezMmesde Villette,HelvétiusouCondorcet. C’est à cette époque (1791) qu’Adélaïde Labille-Guiard, qui partage ses idées, peint son portrait. Les pièces pour lesquelles elle est à l’affiche au début de la Révolution ont un succès considérable, tant au nouveauthéâtre des Variétésamusantes de larue de Richelieu, qu’au Théâtre de la République. La Révolution relance véritablement sa carrière et elle se fait de nombreux amis dans les cercles politiques avancés. On prétend que c’est pour elle queFabre d'Églantineécrit laromanceJe t’aime tant, mise en musique parPierre-Jean Garat.
En 1792, Julie Candeille est à une fête que lesTalmadonnent chez eux, rue Chantereine, en l’honneur du généralDumouriez, vainqueur deValmy, lorsqueMaratà la tête d’un groupe d’énergumènes armés, se fait bruyamment annoncer. La plupart des convives, tels queAntoine-Vincent ArnaultouPierre Victurnien Vergniaudfont dès le lendemain, l’objet d’une dénonciation en règle dansl'Ami du peuple. On dit que Julie Candeille est alors l'amie deVergniaud, qui est le brillant orateur du parti desgirondins.
Elle fait représenter auThéâtre-Français, en 1792,Catherine ou la Belle fermière, comédie en 3 actes et enprose, qui a une vogue prodigieuse. Les représentations ont commencé à l’époque duprocès de Louis XVI.Michaud, en a inféré sous laRestaurationqu’elle a joué le rôle de la déesse Raison, ce qu’elle dément, preuves à l’appui, mais lesfrères Goncourt, qui ne sont pas à une inexactitude historique près, ont allégué le contraire. Compromise par ses amitiés girondines, Julie Candeille est, malgré sa popularité, inquiétée en1793. Trop proche deVergniaudet desGirondins, elle est l’objet de dénonciations. Une perquisition est ordonnée à son domicile de la rue Neuve des Mathurins. Mais grâce au député montagnardJulien de Toulousequi appartient encore auComité de sûreté générale, Julie Candeille n'est pas arrêtée au titre de suspecte.
Citoyenne Simons
Une fois laTerreurterminée, elle se marie sur un coup de tête avec un jeune médecin qui lui plaisait, le citoyen Laroche, dont elle ne porta jamais le nom. LeDirectoireconsacre sa popularité d’actrice, mais aussi d’auteur dramatique en vue. On expose au Salon des arts de l’an III, son portrait, réalisé parJacques-Antoine-Marie Lemoine, et l’année suivante une charmante miniature en robe rayée et ceinture rouge, peinte parJeanne Doucet de Surigny, dans laquelle on la voit occupée à écrire une nouvellepièce de théâtre. Cette pièce un peu scandaleuse,La Bayadère ou le Français à Surate, comédie en cinq actes et en vers, a été écrite sur mesure pour elle et elle en crée le rôle-titre en. Le succès n'est pas à la hauteur de ses espérances.
En 1797, la comédienne Élise Lange, ancienne protégée et amie de Julie Candeille, épouse l’homme d’affaires Michel Simons, lui-même fils d’un carrossier belge queMlleCandeille avait rencontré enàBruxelles, ville où elle était venue représenterCatherine ou la belle fermière. Jean Simons le père n'est pas été insensible au charme de Julie, qu’il épouse à Bruxelles, le, après son divorce de Laroche et rompant un engagement au théâtre, ce qui lui vaut un procès, qu’elle perd.
La nouvelleMmeSimons mène dès lors une vie luxueuse entre Bruxelles et Paris. Comme beaucoup de parvenus de l’époque, le couple veut avoir sapetite maisonqui est construite, à grands frais, sur des plans dessinés par Bellanger, à la pointe Bellevue, sur l’ancien domaine de Mesdames. On dit qu’elle voulut seconder son mari dans l’exercice de ses tâches industrielles et que c’est grâce à sa vieille amitié avec Joséphine qu’elle avait connue dans les salons constituants, qu’elle obtint la commande de la voiture du sacre deNapoléon. Ce joyau de la technologie du Premier Empire, est détruit, avec plusieurs objets dumusée Tussaud de Londres, lors de l’incendie de 1925. En 1803, elle partage avec son ex-amieMmeLejay, devenue comtesse de Pontécoulant, le soin de faire les honneurs de la ville de Bruxelles au Premier consul et à son épouse.
Au début de l’Empire, lorsque la guerre reprend, les affaires de Jean Simons périclitent. Son épouse se retire dans son hôtel parisienrue Cérutti,no 3, et donne des récitals de piano dans les soirées aristocratiques de la capitale. Elle bénéficie aussi d’une pension que lui verse la nouvelle impératriceMarie-Louise.
Collaboration avec Girodet
Anne-Louis Girodetest un peintre français de formation néoclassique qui flirta avec le romantisme une grande partie de sa carrière. C’est l’un des plus célèbres artistes de son époque.
Bien que Candeille ait croisé sa route en 1799, alors qu’éclatait lescandale Lange-Girodet, elle rencontre officiellement Girodet lors d’un concert chez une certaine « Madame Lefèvre » aux alentours de l’année 1800. À partir de ce moment, Candeille partagera la vie du peintre jusqu’à sa mort en 1824.
La nature de leur relation a fait l’objet de plusieurs interprétations. Il ne fait toutefois aucun doute que Candeille et Girodet ont vécu une relation hors du commun basée sur la parité et la réciprocité, comme en témoigne leurdouble portraitque Girodet lui envoya en 1807 dans lequel il ne se contente pas de superposer leurs profils, mais de confondre leurs traits afin de créer une sorte d'androgynie, voire une indistinction des genres(à l’exception des vêtements qui, eux, sont très genrés – une robe blanche pour elle, et un costume à haut col pour lui). On ignore encore si Girodet a voulu masculiniser Candeille ou s’il s’est lui-même féminisé pour accentuer leur ressemblance, mais le fait est que, par ce double portrait, l’artiste prouve qu’il considérait Candeille pas seulement comme une amie, mais comme son alter ego.
Son rôle dans la carrière de Girodet est significatif à bien des égards. Elle usait notamment de son statut de salonnière pour lui trouver de nouvelles clientes (telles queJuliette Récamier, l'impératrice Joséphine, etc.) et de nouveaux clients, dont le comteSommariva, qui commanda à l’artiste son dernier chef-d’œuvre,Pygmalion et Galatée,en 1813 mais qui ne fut terminé qu'en 1819, après que le peintre l'eut recommencé plus de trois fois (pour causes de maladies, de mortalité, etc.).
En plus d'élargir son réseau de contacts, Candeille s'occupait de tâches plus« administratives »de sa carrière : elle percevait ses honoraires et réglait les retards de paiement, elle organisait les manœuvres pour son élection à l’Institut de France, etc. Sa contribution ne s’arrête toutefois pas à ces fonctions formelles : elle critiquait également les œuvres de Girodet. Cet élément peut sembler banal, mais il s’agit en réalité d’un privilège exceptionnel, car Girodet ne laissait que peu de gens commenter ses œuvres. En effet, le critique d’artÉtienne-Jean Délecluzeaffirme que l’artiste avait« le grand défaut de ne consulter personne et de n’écouter ni conseils ni critiques pendant l’exécution de ses ouvrages ». Donc, avant l’arrivée de Candeille dans sa vie, Girodet ne supportait pas la moindre objection. C’est en la côtoyant de près qu’il a compris l’importance d’une seconde opinion et d’une touche féminine, ou d’un« instinct de femme », comme il se plaît à dire dans leur correspondance. C’est d’ailleurs grâce à cet« instinct de femme »que plusieurs œuvres de Girodet vont rencontrer un franc succès dans les Salons, telles qu’Atala au tombeau(1808),La Reddition de Vienne(1808) etLa Révolte du Caire(1810), pour ne nommer que celles-ci.
Girodet s’est lui aussi impliqué dans la carrière de sa partenaire. En effet, il a illustré deux de ses romans historiques,Bathilde, reine des Francs(1814) etAgnès de France ou le Douzième Siècle(1821). Ce travail d'équipe était non seulement efficace mais extrêmement profitable à tous les deux.
Candeille n’était pas qu’une muse passive, tapie dans l’ombre de l’homme qu’elle adule ; c'était une véritable partenaire active et engagée œuvrant aux côtés d'un artiste reconnu.
Nîmes
En 1823, elle épouse le peintreAntoine-Hilaire-Henri Périéet, comme on venait de créer lemusée de Nîmes, elle intrigue et réussit à faire nommer son mari au poste de conservateur. Ils devaient y vivre neuf ans, y étant logés par un ami de Julie, Jean Roman, autrefois membre des académies d'Ancien régime et fondateur de la société des Valmusiens qui regroupait des poètes des deux sexes. Elle collabore auxAnnales de la Littérature et des arts, organe de la Société des Bonnes lettres, et, pour se faire admettre dans la bonne société catholique et royaliste nîmoise, elle publie une « lettre sur Nîmes et ses environs ». Jouissant de sa réputation d'ancienne sociétaire de la Comédie française et d'écrivaine, elle ouvre un salon où, à la suite du préfet et de l'évêque, se pressent les célébrités de la ville et de la région.
En 1827, elle inviteVictor Hugoà venir séjourner qui lui adresse, en retour, un exemplaire dédicacé deBug-Jargal. À plus de soixante ans, elle était toujours séduisante avec ses beaux cheveux blonds et ses yeux noirs, le sourire aimable et l'air distingué.
En 1832, elle annonce à son amiCharles Nodier, qu'elle désire revenir à Paris. Éprouvée dans ses intérêts, elle subit les premières atteintes de la maladie. Périé meurt brusquement en 1833. Elle-même est frappée d'une attaque d'apoplexie. Découragée, elle demande à Nodier de la rapatrier dans une maison de santé parisienne, où elle meurt, le.
Elle est inhumée aucimetière du Père-Lachaise(division 37, 1e ligne, tombe n°11).
La dernière modification de cette page a été faite le 27 novembre 2024 à 00:30.
Droit d'auteur : les textes sont disponibles souslicence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes conditions ; d’autres conditions peuvent s’appliquer. Voyez lesconditions d’utilisationpour plus de détails, ainsi que lescrédits graphiques. En cas de réutilisation des textes de cette page, voyezcomment citer les auteurs et mentionner la licence.
Wikipedia® est une marque déposée de laWikimedia Foundation, Inc., organisation de bienfaisance régie par le paragraphe501(c)(3)du code fiscal des États-Unis
Marie Anne de Bovet ; marquise de Bois-Hébert ;Mme Guy de Boishébert;Mme Guy de Bois Hébert
Nationalité
française
Activités
Écrivaine,journaliste
Autres informations
Distinctions
Signature
Marie-Anne de Bovet, aussi connue sous lenom de plumeMab, néeAnne Marie BovetàMetzleet morte àVillejuifle, est unefemme de lettresfrançaise,féministeetpatriote.
Biographie
Jeunesse et famille
Fille de François Antoine Gabriel Bovet, capitaine et futur général, et de Françoise Louise Anne Audebert, son épouse, Anne Marie Bovet naît à Metz en 1855. Sa ville natale est rattachée à l’Empire allemanden 1871 par letraité de Francfort, après laguerre franco-prussienne. Elle a alors16 ans.
En, alors âgée de 45 ans, elle épouse àSiemiechów, dans le diocèse deTarnów, Paul Sébastien Guy Jean Deschamps de Bois Héber, son cadet de près de dix ans. Elle prend le titre de marquise de Bois-Hébert.
Pilote de laPremière Guerre mondiale(brevetno 461), son mari meurt en 1920 à l'hôpital deDijon, après le crash de son avion àLongvic. Il est inhumé dans lecimetière des Péjoces. Jusqu'en 1939, un hommage annuel lui est rendu par les associations Les Amis de Guy de Boishébert etLe Souvenir français. En 1950, son nom figure sur une liste deconcessionsarrivées à expiration, publiée par le maire de Dijon.
Carrière
Dès 1888, Anne Marie Bovet fréquente le salon deJuliette Adamet entre ainsi àLa Nouvelle Revueoù elle s’exerce à la critique littéraire. Elle voyage ensuite enIrlandepour le compte deLa République française, journal deLéon Gambetta, un proche deJuliette Adam, et tire de ses voyages un récit paru en 1889. Elle adopte alors le nom de plume Marie-Anne de Bovet, ainsi que le pseudonyme de Mab, formé par ses initiales.
Parfaitement bilingue, elle participe à plusieurs revues et journaux, français et anglais, et donne des traductions d’ouvrages anglais. Elle écrit également beaucoup pourLa Vie parisienne, qui se fait une spécialité des tableaux de mœurs et des différentes modes en cours à Paris et ailleurs.
On peut noter sa participation au journal féministeLa Fronde, dès 1897, année de sa fondation parMarguerite Durand : Anna Marie Bovet y publie régulièrement des articles, parmi lesquels « Ménagère ou courtisane » du, où elle s’en prend àMaupassantetProudhonpour leurs discours sur les femmes. Elle écrit :« Qu’on laisse ainsi les femmes ordonner leur vie à leur guise et à leurs risques, le plus honnêtement possible. Quand on aura démontré que le métier de portefaix convient mieux à l’homme, inapte par contre à celui de nourrice, on a découvert l’Amérique. […] Quant à la valeur intellectuelle, elle se jauge à une mesure unique. Si ce qu’une femme écrit est bon, on le lit, sinon on le laisse. C’est une épreuve très sûre, qui épargne bien des flots d’encre et de lieux communs. »Dans l'article « L’Éternel féminin » du, Marie-Anne de Bovet rejette la catégorisation des femmes. Elle proteste ainsi contre les préjugés misogynes et défend l’intelligence féminine.
Intéressée par l'occultisme, elle fréquenteGérard Encausse, qui l'initie aumartinisme.
Durant l’affaire Dreyfus, elle se positionne au côté des nationalistes et écrit ledansLa Libre Parole, journal fortement antisémite, un article intitulé « Aux braves gens » en soutien à la veuve du lieutenant-colonelHenry, auteur des faux. Elle y lance un appel pour une souscription qui doit permettre à cette veuve de poursuivre en diffamation les accusateurs de son mari. Elle écrit :« Et c’est très beau, cette fraternité d’armes qu’enveloppent les plis d’un drapeau dont tous, à titre égal, sont les défenseurs, tous versant leur sang pour lui quand il le leur commande, celui qui a tout à perdre comme celui qui n’a presque rien à y gagner, les trous à la peau pansés d’un bout de ruban ou de galon qui, aux uns de donne que la gloire, aux autres à peine un peu de beurre sur leur pain. »Marie-Anne de Bovet se montre très prompte à défendre le sentimentpatriotiqueet surtout la grandeur de l’armée.
Grande voyageuse, elle écrit essentiellement sur l’Irlande — elle y consacre trois ouvrages — et sur l’Algérie à la fin de sa vie, mais elle visite également l’Écosse, la Grèce et laPologne.
Sa renommée est importante, elle fait partie du monde dessalons, de la vie mondaine et de la littérature populaire de la fin duXIXe siècleet du début duXXe siècle. De 1893 à 1930, elle a publié pas moins de35 romans, sans compter ses autres ouvrages.
En 1935, elle est établie àAlger, où elle écrit ses souvenirs.
En, les journaux relatent la vente du mobilier et de la bibliothèque de sa maison deGien, contenant de nombreux ouvrages dédicacés, vente qu'elle organise elle-même. Elle continue d'apparaître, jusqu'en, dans la rubrique mondaine deL'Écho d'Alger, sous le nom de marquise de Bois-Hébert. Elle meurt à l'asile de Villejuifle.
Postérité
Metz, sa ville natale, a rendu hommage à son talent en nommant une rue du quartier du Sablon en son honneur.
Œuvre
Récits de voyage
Lettres d’Irlande, Paris, Guillaumin et Cie, 1889.
Trois mois en Irlande, article illustré extrait duTour du Monde, Hachette, 1891.
La Jeune Grèce, Société française d’édition d’art L.-H. May, 1897.Prix Kastner-Boursaultde l'Académie française.Texte en ligne [archive]
L’Écosse. Souvenirs et impressions de voyage, Hachette, 1898.
Cracovie, H. Laurens, Paris, 1910.
L’Algérie, E. de Boccard, Paris, 1920.Prix Montyonde l'Académie française.
Alger-Djelfa, Laghouat-Ghardaïa et l’Heptapole de M’Zab, Imprimerie algérienne, 1924.
De Paris aux dunes du Souf et retour en vingt-et-un jours, Georges Lacan, 1924.
Une femme sur la route, F. Rouff, 1929.
Monographie du tapis algérien, édité par le Gouvernement général de l’Algérie, 1930.
Le Désert apprivoisé, randonnées au Sahara, Nouvelles Éditions Argo, Paris, 1933.Prix Montyonde l'Académie française.
La Grande Pitié du Sahara, Plon, 1935.
Notice sur les tapis algériens et autres industries indigènes, Imprimerie E. Pfister, avant 1937.
Romans
Terre d’Émeraude, Ollendorff, 1893, publié sous forme deroman-feuilletondansLe Tempsduau
Confessions d’une fille de trente ans, Lemerre, 1895
Roman de femmes, Lemerre, 1896
Confessions conjugales, Lemerre, 1896
Partie du pied gauche, Lemerre, 1897
Parole jurée, Lemerre, 1897
Par orgueil, Lemerre, 1898
Petites rosseries, Lemerre, 1898
Pris sur le vif, Lemerre, 1899
Marionnettes, Lemerre, 1899
Courte folie, Lemerre, 1901
Monsieur Victor, roman publié parLe Monde moderne, Albert Quantin, Paris, 1901
Maîtresse royale, Lemerre, 1901
La Cadette,Armand Colin, 1901
La Belle Sabine, Lemerre, 1902
Ballons rouges, Lemerre, 1903
Autour de l’étendard, Lemerre, 1904Texte en ligne [archive]
Ame d’Argile, Lemerre, 1904
Contre l’impossible, Lemerre, 1905
Plus fort que la Vie, Lemerre, 1905
Noces blanches, Lemerre, 1906
Le Beau Fernand, Hachette, 1906.Prix Montyonde l'Académie française.
La repentie, Lemerre, 1907
Et l’Amour triomphe, Nilsson, 1907
Après le divorce, Lemerre, 1908
La Jolie Princesse, Lemerre, 1908
La Folle Passion, Lemerre, 1909
Défends ta femme contre la tentation, Nilsson, 1910
La Dame à l'oreille de velours, Lemerre, 1911
La Terre refleurira, Lemerre, 1913
Le Fils de l'autre, Lemerre, 1914
La Dernière de sa Race, Lemerre, 1924
La Dame d’Antibes, Lemerre, 1927
Veuvage blanc, éditions de la Mode nationale, 1930
Bérengère, éditions de la Mode nationale, 1931
Varia
Le Général Gordon, Paris, Firmin Didot, 1890
Charles C. F. Gréville,Les Quinze premières années du règne de la reine Victoria. Souvenirs d’un témoin oculaire, Firmin Didot, 1888, traduit et annoté par Marie-Anne de Bovet
Charles C. F. Gréville,La Cour deGeorgesIVet deGuillaumeIV. Souvenirs d’un témoin oculaire,Firmin Didot, 1888, traduit et annoté par Marie-Anne de Bovet (extrait du journal de Charles C. F. Gréville, secrétaire du conseil privé)
Marguerite de Lostanges, comtesse de Béduer,Les Chanoinesses de Remiremont pendant douze siècles : 620 à 1792, introduction de Marie-Anne de Bovet, Tequi, 1900
« L'Homme rouge » (nouvelle),Je sais toutno10, 15 novembre 1905
La petite chatte blanche, F. Rouff, 1931
Distinctions
De l'Académie français
1898 -Prix MontyonpourLe Beau Fernand
1899 -Prix Kastner-BoursaultpourLa Jeune Grèce
1911 -Prix Xavier Marmier
1921 -Prix MontyonpourL’Algérie
1934 -Prix MontyonpourLe Désert apprivoisé
La dernière modification de cette page a été faite le 19 novembre 2024 à 11:11.
Droit d'auteur : les textes sont disponibles souslicence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes conditions ; d’autres conditions peuvent s’appliquer. Voyez lesconditions d’utilisationpour plus de détails, ainsi que lescrédits graphiques. En cas de réutilisation des textes de cette page, voyezcomment citer les auteurs et mentionner la licence.
Wikipedia® est une marque déposée de laWikimedia Foundation, Inc., organisation de bienfaisance régie par le paragraphe501(c)(3)du code fiscal des États-Unis.
Marie-Léonide Charvin, diteAgar, née leàSedanet morte leàMustaphaenAlgérie, est uneactricedethéâtrefrançaise, qui fut avecRacheletSarah Bernhardtl'une des célèbrestragédiennesde la fin duXIXe siècle.
Biographie
Marie Léonide était la fille de Pierre Charvin, alors âgé de 32 ans,maréchal des logisau8e régiment de chasseurs à chevalen garnison àSedan, et de Marie Fréchuret, alors âgée de 17 ans.
Jeunesse provinciale
Assez peu de choses nous sont connues de sa jeunesse. Ses parents étant originaires de l'Isère, son père deFaramanset sa mère deVienne, il semble que, tandis que ses parents continuent de mener la vie degarnisonliée au métier de son père, Marie Léonide ait vécu une enfance et une jeunesse quiètes chez ses grands-parents paternels à Faramans.
À tout le moins sait-on qu'elle se marie avec un nommé Nique, pour échapper à l'emprise de la nouvelle femme de son père, remarié depuis sonveuvageen 1848.
Son époux lui fait subir les pires avanies. Près de cinq années s'écoulent avant qu'elle ne fuie ce mariage pour monter à Paris en 1853.
L’apprentissage à Paris
Elle commence sa vie parisienne en donnant des leçons depianopuis, comme elle « avait de la voix », se met à chanter, à partir de 1857, dans descafés-concerts, des « beuglants », sous le pseudonyme deMlleLallier, des chants « spécialement composés en vue de son talent » qu'elle interpréta « avec une certaine vigueur tragique ».
En 1859, elle monte pour la première fois sur les planches d'un véritable théâtre, le théâtre Beaumarchais, en tant que chanteuse pour interpréter unecantateen l'honneur de lavictoire de Solférino. Présentée au professeur d'art dramatique Ricourt, celui-ci lui conseille de se rajeuniret lui fait changer de nom et choisir celui d'Agar, au motif « qu'après les grands succès de Rachel, toutes les comédiennes devaient prendre leur nom dans la Bible ».
À la fin de 1859, sous sa direction, elle débute en tant qu'actrice au petit théâtre de la Tour d'Auvergne, dansDon César de BazandeDumanoiretDennery, où elle joue le rôle de Maritana. Devenue « l'étoile »de ce théâtre, elle y joue ensuitePhèdrepour la première fois le. Une brochure de 1862 commente :« Phèdre, mon Dieu, oui ! elle [Agar] qui, six semaines auparavant ne se doutait pas qu'il existât une pièce de ce nom […] Malheureusement les leçons se faisaient encore sentir dans la diction ».
Francisque Sarcey, critique dramatique, la décrit ainsi :« un jour je me laissai conduire à sa classe [chez Ricourt] pour voir la merveille dont il s'était fait le précurseur. C'étaitMlleAgar. Elle était superbe, avec ce beau visage de marbre, cette épaisse chevelure noire, lourdement massée sur le cou, sa poitrine déjà opulente, sa taille majestueuse et cette voix grave à laquelle son timbre voilé donnait je ne sais quoi de mystérieux. C'était quelqu'un ! ».
Premiers succès au théâtre
Le, sur la scène duthéâtre de l'Odéon, elle reprend le rôle dePhèdredeRacine.« Elle eut, devant le jeune et intelligent parterre de ce théâtre, un grand succès de beauté, et son talent abrupt, rude, peu mesuré, mais d'une inspiration personnelle, étrange et communicative, produisit un très vif effet ». Ce seront ensuite des rôles dansHoracedeCorneille,Agnès de MéraniedeFrançois Ponsard,Médéed'Ernest Legouvéà l'École lyrique,Lucrèceégalement deFrançois Ponsardainsi qu'un rôle important dans un drame de M. Garand,les Étrangleurs de l'Inde, authéâtre de la Porte-Saint-Martin.
Sa première apparition sur la scène de laComédie-Françaisedate du. Elle y interprète à nouveau le rôle de Phèdre. Ce début est surtout remarqué pour un accident :« En faisant sa sortie du premier acte,MlleAgar est tombée sur une grille du calorifère et elle s'est blessée à la figure et surtout au nez. Elle a pu jouer néanmoins les deux actes suivants ; mais au quatrième, il a fallu baisser le rideau sans finir la pièce,MlleAgar s'étant trouvée mal ».
Ses prestations suivantes sur cette prestigieuse scène, dans les œuvres deRacine,Andromaqueet le rôle de Clytemnestre dansIphigénie, n'ont qu'un « succès ne répondant pas à l'attente ».
Quittant larue de Richelieu, elle se retrouve sur les planches del'AmbigudansLa Sorcièrepuis, en 1864, dela Porte-Saint-MartindansFaustinedeLouis-Hyacinthe Bouilhet, dela Gaîtésur leboulevard du Templedansla Tour de NesledeFrédéric GaillardetetAlexandre Dumas, dans le rôle de Ghébel dansLe Fils de la nuitd'Alexandre DumasetGérard de Nerval, et à nouveau del'OdéondansLa Conjuration d'AmboisedeBouilheten1866avec le rôle de la Reine-mère, dansLe Roi LearselonShakespeareet dansJeanne de Lignières.
La notoriété
Marie Léonide entretient une relation amicale avec un jeune poète,François Coppée, qui vient de commettre sa première pièce de théâtre, une comédie en vers en un acte à deux personnages, intituléeLe Passant. Elle obtient de la direction de l'Odéon que cette pièce soit inscrite au répertoire et se retrouve ainsi dans le rôle de Silvia aux côtés deSarah Bernhardtqui interprète celui du troubadour Zanetto, le. Ces représentations se révèlent être une réussite pour les deux tragédiennes comme pour l'auteur.
Ce succès rouvre àMlleAgar les portes de laComédie-Françaiseoù, le1869, elle interprète « à son plus grand avantage » le rôle d'Émilie dansCinnadeCorneille :« elle a assoupli […] les côtés aigus de son talent et elle a fait les plus louables efforts pour rompre avec certaines de ses traditions natives ». Elle est désormais considérée comme« sans conteste, la première tragédienne du Théâtre-Français ».
Très applaudie, elle enchaîne les rôles sur cette scène : en juillet celui de Camille dansHoracedeCorneillepuis le rôle-titre dansPhèdredeRacine, en septembre celui d'Hermione dansAndromaquedeRacine, et en octobre le rôle d'Andromaque elle-même dans cette dernière tragédie.
Le, lendemain de la déclaration deguerrede laFranceà laPrusse, pendant une représentation duLion amoureuxdeFrançois Ponsard, le public réclame, comme il l'a déjà fait l'avant-veille, le 18, d'entendre entre deux actes l'orchestre jouerLa Marseillaise. Cette fois,MlleAgar, qui fait partie de la distribution de la pièce,« s'avance et déclame avec une énergie toute virile les strophes dont la salle répète chaque fois le refrain ».
À compter de ce jour, le public exigea que la tragédienne vînt chanterla Marseillaisetous les soirs quel que soit le spectacle proposé, ce qu’elle fit ainsi quarante-quatre fois de suite jusqu’à la fermeture du théâtre.Théophile Gautiercommente :« Elle ne chante pas précisémentLa Marseillaise, mais elle mêle d’une façon très habile la mélodie à la récitation et l’effet qu’elle obtient est très grand […] Elle y fait prédominer l’élan héroïque et la certitude du triomphe ».
Éclipses, réapparitions et dénouement
Soutenue par Georges Marye etPaul Bourget, Marie Léonide ne fait plus que de rares apparitions sur la scène parisienne. On la revoit en 1875 authéâtre de la Porte-Saint-Martinet authéâtre de la Renaissancepuis en 1877 authéâtre de l'Ambigu-Comique.
Le, après six ans d’ostracisme, laComédie-Françaiselui rouvre ses portes en lui confiant le rôle deMmeBernard dansLes Fourchambaultd’Émile Augier. Elle y obtient un grand succès, puis joue le rôle-titre d’AthaliedeRacine, celui d’Agrippine dansBritannicusdu même auteur, reprend des rôles dansLe Villaged'Octave FeuilletetLes OuvriersdeNicolas BrazieretThéophile Marion Dumersan.
Cependant, n’ayant pas été nomméesociétaire de la Comédie-Françaiseà la fin de l’année, Marie Léonide se dépite et reprend la route.
Devenue veuve en 1879 de son premier mari (Nique), elle épouse, en 1880, Georges Marye, conservateur des antiquités africaines àAlger.
Paris la retrouve en 1882 et 1883 sur la scène del’Ambigudans le rôle de la princesse Boleska dansLes Mères ennemiesdeCatulle Mendès, puis dans celui de Marie dansLa GludeJean Richepin.
À nouveau, l’ombre de laComédie-Françaiseplane sur son destin ; elle retrouve sa place de pensionnaire enpour le rôle de la reine-mère Gertrude dansHamletd’aprèsWilliam Shakespeare, tout en continuant d’espérer le sociétariat.
C’est malade, fatiguée, découragée qu’elle va vivre les dernières années de son existence tout en nourrissant une certaine amertume, voire de la rancœur, à l’égard de la maison de Molière en se rappelant « ses sept années perdues au Théâtre-Français ».
Elle est l'amie intime dePauline Savari, son élève, qui organise pour elle, que la paralysie a frappée, et dont les ressources sont assez précaires, une« représentation à bénéfice »en mai1889.
« Éprise avant tout des grandes héroïnes, tour à tourCamille,Phèdre,HermioneetÉmilie, elle n'a pas prodigué son admirable talent en de nombreuses et fugitives créations ; mais n'eût-elle que les deux rôles duPassant, cette touchante inspiration deFrançois Coppée, et desMères ennemies, l'œuvre maîtresse et puissante deCatulle Mendès, eh ! ce serait déjà de la gloire ! »
— Pauline Savari
En 1890, âgée de 58 ans, alors qu’elle déclamait le poème deVictor HugoLe Cimetière d’Eylau, c’est sur scène qu'elle est frappée par la paralysie ; tout un côté de son corps est inerte.
Le, Madame Agar-Marye meurt en son domicile d’Alger.
Marie-Léonide Agar a été inhumée aucimetière du Montparnassedans la9e division. Sur sa tombe est placée une reproduction du très beau buste de la tragédienne par le statuaireHenry Cros.
François Coppée, lors de l’inauguration du buste, déclama ces vers sur sa tombe :
D’autres rappelleront que ton sort, pauvre femme,
Fut rigoureux, malgré tant de soirs éclatants,
Qu’on disputa son trône à la Reine du drame
Et qu’un injuste oubli l’exila trop longtemps.
En 1910, un médaillon à la mémoire de la tragédienne a été inauguré àl’Odéon, lieu de ses premiers succès de scène.
La dernière modification de cette page a été faite le 17 août 2024 à 19:51.
Droit d'auteur : les textes sont disponibles souslicence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes conditions ; d’autres conditions peuvent s’appliquer. Voyez lesconditions d’utilisationpour plus de détails, ainsi que lescrédits graphiques. En cas de réutilisation des textes de cette page, voyezcomment citer les auteurs et mentionner la licence.
Wikipedia® est une marque déposée de laWikimedia Foundation, Inc., organisation de bienfaisance régie par le paragraphe501(c)(3)du code fiscal des États-Unis.
Marguerite Bellanger vers 1870.
Photographie d'Eugène Disdéri.
Naissance
Saint-Lambert-des-Levées
Décès
(à 48 ans)
Villeneuve-sous-Dammartin
Nom de naissance
Julie Justine Marie Lebœuf
Nationalité
Française
Activité
comédienne,poète, artiste decirque
Marguerite Bellanger, de son vrai nom Julie Lebœuf, est unecomédiennefrançaise, née leàSaint-Lambert-des-Levées(Maine-et-Loire)et morte leàVilleneuve-sous-Dammartin(Seine-et-Marne).
Elle compte parmi les personnes qui ont marqué leur époque. Elle devient une figure du monde littéraire et artistique, côtoya la plupart de ceux qui animèrent la vie artistique et politique de cette période.
Elle demeure pour l'histoire la dernière favorite du dernierempereurdes Français,Napoléon III.
Biographie
Julie Justine Marie Lebœuf, fille de François Lebœuf et Julie Hanot, naît le, rue aux Loups, àSaint-Lambert-des-Levées, non loin deSaumur.
Issue d'une famille pauvre, elle est placée commeblanchisseuse, à 15 ans, à Saumur.
Elle se laisse peu après séduire par un beau lieutenant de Saumur, Rives, qui lui ouvre de plus larges horizons.
Après avoir été danseuse acrobatique et écuyère dans uncirquede province, elle« monte »àParisoù elle fait ses débuts de comédienne au théâtre de La Tour d'Auvergne, sous le nom deMarguerite Bellanger(le patronyme d'un oncle).
Son talent serait limité, mais sa rouerie certaine. Elle devient une descocottesles plus recherchées du Tout-Paris. Elle mène un train de vie princier, et l'apogée de sa vie galante a lieu dans les années 1862-1866. Elle aurait déclaré :« C'est très gentil Paris, mais ce n'est habitable que dans les beaux quartiers... Dans les autres, il y a trop de pauvres ! »selonLe Rappeldu.
Sa célébrité est telle qu'elle devient une figure du monde littéraire et artistique. Zola la cite comme une amie de Nana.
Elle se fait photographier en costume d'homme : pour ce faire, elle avait demandé une autorisation de la préfecture de police.
Elle inspire le sculpteurAlbert-Ernest Carrier-Belleuse, qui la représente en allégorie du printemps dans un élégant buste en terre cuite aujourd'hui auMusée CarnavaletàParis.
Dans un tableau réalisé parÉdouard Maneten 1863,Olympia, l'artiste veut évoquer une odalisque, qui reçoit un bouquet de fleurs apporté par sa servante. D'après l'étude de Phyllis A. Floyd,The Puzzle of Olympia, il lui a donné les traits de Marguerite Bellanger. C'est du moins ce qu'il pense en comparant la toile avec plusieurs photos de Marguerite Bellanger. Toutefois, le visage deVictorine Meurent, aisément reconnaissable, est celui qui revient le plus régulièrement dans les œuvres de Manet.
Marguerite Bellanger et Napoléon III
Marguerite Bellanger devient la maîtresse de l'empereurNapoléon IIIen juin 1863. Bientôt, au su et au vu de tous — y compris l'impératrice qui ira trouver sa rivale chez elle pour la sommer de lui rendre son mari —, elle le suit dans ses déplacements privés ou officiels7.
Parmi ses nombreux présents, l'Empereur lui offre deux maisons, l'une à Passy, 57 rue des Vignes, l'autre à Saint-Cloud, dans le parc deMontretout, donnant par une porte dérobée sur les jardins du château.
En février1864, Marguerite Bellanger donne naissance à un fils ; elle le déclare à la mairie8e arrondissement de Parissous le nom de CharlesJules Auguste François MarieLebœuf.
Marguerite Bellanger se réfugie alors un moment rue de Launay àVillebernier, elle touche une pension et en novembre1864, l'empereur offre à « Margot » le château deVilleneuve-sous-Dammartin, près deMeaux. L'empereurNapoléon IIIdote également l'enfant d'une pension et du château deMonchy-Saint-Éloi, dans l'Oisedont il avait acheté fort discrètement le domaine quelque temps auparavant. La mère devient usufruitière de la propriété.
Toujours séduisante, elle fait encore des conquêtes lorsqu'elle s'installe fin 1864 à Villeneuve-sous-Dammartin. Parmi ses amants, le général de Lignières, et selon certaines sources,Léon Gambetta.
Sa liaison avec l'empereur se prolonge jusqu'à la guerre de1870, et même pendant sa captivité en Westphalie. En1873, lorsque l'empereur meurt en exil enAngleterre, Marguerite s'y rend pour aller saluer le cercueil de son « cher Seigneur ».
À la chute de l'Empire, elle part en Angleterre et épouse le baronnet Louis William Kulbach, capitaine dans l'armée britannique. La présence d'un couple William Kulbach et Julie Leboeuf dite Marguerite Bellanger est relevée en France, àMonchy-Saint-Éloi(Oise) lors du recensement de 1872. Marguerite Bellanger déclare avoir 30 ans (alors que selon les données de sa biographie, elle en a 33 ou 34) et le couple se dit marié.
Devenue une lady, elle mène une vie rangée et se consacre aux bonnes œuvres.
En France, elle fait l'objet de caricatures et de divers cancans.Paul Hadol, dans sa série de caricatures sur la « Ménagerie Impériale », en fait une chatte.
Elle décède à 48 ans, leà la suite d'un coup de froid survenu lors d'une promenade dans le parc de son château deVilleneuve-sous-Dammartin, enSeine-et-Marne. Selon la déclaration de décès, son époux habite alorsPau. La cérémonie religieuse a lieu leà l'église Saint-Pierre-de-Chaillot, elle repose aucimetière du Montparnassedans la27e division7e ligneno 15 nord.
Sa famille a tiré profit de son fabuleux destin ; son frère Jules, qui la servait comme jardinier, se fait construire àBrain-sur-Allonnesune belle maison, qui est aujourd'hui la mairie.
Son fils,Charles Lebœuf(-), fait une carrière d'officier et décède sans postérité (cet enfant était probablement un des fils de Napoléon III mais sur cette filiation, on se perd en conjectures). Il repose auprès de sa mère.
Héritage culturel
Filmographie
Son personnage apparaît dans le film deChristian-Jaque,Nana(1955), dans lequel elle est interprétée parNicole Riche.
Gastronomie
Marguerite Bellanger voit son nom régulièrement associé à des spécialités chocolatées : unpralinéa été créé pour elle ; un chocolatier deSaumura conçu avec l'aide des archivistes de la ville de Saumur une spécialité en hommage à Marguerite Bellanger :La Marguerite.
Les armoiries de Marguerite Bellanger se trouvent reproduites sur les chocolats : une marguerite au cœur d'argent et pétales d'or ; un praliné « aux Quatre épices » : girofle, cannelle, poivre, muscade. Il révèle les qualités que le second Empire voulut bien lui donner : un vernis de cœur, un charme piquant et une tenue impériale.
Marguerite Bellanger,Les amours de Napoléon III - Mémoires de Marguerite Bellanger, sa maîtresse, Paris, P. Fort, libraire,
Ouvrages
Léopold Stapleaux,Les Courtisanes du second empire. Marguerite Bellanger, avec lettres autographes, Éditeur : Office de Publicité, Bruxelles, 1871. (Pamphlets)
Premier volume : édition de luxe avec lettres autographes, 122 pages.
Second volume :Ces dames de l’entourage, édition de luxe, 123 pages.
Troisième volume :Les actrices, première série édition de luxe, troisième édition, 122 pages.
Lambert,Paris sous le Bas-Empire(1871 - Londres) évoque Marguerite Bellanger
Anon,Marguerite Bellanger(1871 - Office de publicité Bruxelles)
Duchesse Églé,Les Courtisanes du Second Empire : M. Bellanger(1871 - Tome II)
A. Poulet-Malassis,Papiers secrets et correspondance du second empire(1875. Auguste Ghio éditeur)
Hippolyte Magen,Histoire du second Empire, Édité en 1878
Anne de Beaupuy, "Charles Corta : Le Landais qui servit deux empereurs (1805-1870)" page 311 et suivantes
Pierre de Lano,Courtisane !, Paris,E. Rouveyreet G. Blond, 1883.
Marie Colombier,Mémoires. Fin d'Empire, Éd. Flammarion (Paris) - 1898-1900 évoque Marguerite Bellanger pages 130 à 137
L'intermédiaire des chercheurs et curieuxannée 1902 évoque Marguerite Bellanger pages 219, 329 et 330
Loliée Frédéric,Le Duc de Morny et la Société du Second Empire (1909 - Émile Paul)
Les Femmes du Second Empire(1906-1913 - Tallandier) - 3 tomes :
Papiers intimes, Pauline de Metternich et la comtesse Walewska
La Fête impériale, Marguerite Bellanger et La Païva
La Cour des Tuileries, La Castiglione et la comtesse Le Hon
Hector Fleischmann, Angelo Solomon Rappoport,Napoleon III and the women he loved, 1915, page 240 à 242
Moser F.,Grisette impériale, roman, Paris, A. Michel, 1937
A. Dansette,Les amours de Napoléon III, Paris, Librairie Arthème Fayard, 1938)
Cl. Blanchard,Dames de cœur, Paris, Édition du Pré aux Clercs, 1946, d'après la documentation, les notes et les photographies de René Coursaget, du musée Carnavalet, de Georges Sirot et Dignemont.
R.-G. Marnot, « Une Saumuroise de petite vertu, Lady Kulbach », S.L.S.A.S., 1953,p. 27-42, compléments par Anne Faucou, conférence du.
Jean-Charles Cozic, Daniel Garnier,La presse à Nantes : vol. 2 - Les années Schwob, 2008, pages 70 à 72
Anne Martin-Fugier, "Comédiennes : Les actrices en France auXIXe siècle"
E. de Tassigny, "La descendance de Napoléon III, dernier souverain de France"2011
La dernière modification de cette page a été faite le 25 juin 2024 à 14:28.
Droit d'auteur : les textes sont disponibles souslicence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes conditions ; d’autres conditions peuvent s’appliquer. Voyez lesconditions d’utilisationpour plus de détails, ainsi que lescrédits graphiques. En cas de réutilisation des textes de cette page, voyezcomment citer les auteurs et mentionner la licence.
Wikipedia® est une marque déposée de laWikimedia Foundation, Inc., organisation de bienfaisance régie par le paragraphe501(c)(3)du code fiscal des États-Unis.
Cimetière du Père-Lachaise(depuis le), Grave of Leblanc
Nom de naissance
Alexandrine Léonide Leblanc
Nationalité
française
Activité
Actrice
Vue de la sépulture.
Alexandrine Léonide Leblanc, née leàDampierre-en-Burly(Loiret) et morte àParis8ele, est unecomédienneetautricefrançaise. Elle est la fille d'Antoine Leblanc, journalier, et de Lucie Alexandrine Godeau. Son surnom est « Mademoiselle Maximum ».
Actrice populaire, elle débute authéâtre des Variétés, avant de jouer authéâtre du Gymnasede 1862 à 1865, puis authéâtre du Vaudevillede 1867 à 1868 avant de jouer authéâtre de l'Odéon. Elle est aussi connue pour sa très grande beauté.
Carrière
Elle est d'abord découverte authéâtre de Bellevillepar l'acteur Blondet, qui la met en relation avec lesfrères Cogniardalors à la tête duthéâtre des Variétés. C'est là qu'elle commence sa carrière d'artiste. Elle devient rapidement célèbre, sa beauté surpassant ses qualités de jeu. Elle tient les rôles principaux dans des pièces devaudevilletelles queParis qui dort,Le Mari aux neuf femmes,La Fille terrible,Deux anges gardiens. En 1861, on dit d'elle qu'elle est une « gracieuse et mignonne personne ». À partir de 1869, Léonide Leblanc s'attaque à la comédie dramatique authéâtre de la Porte Saint-Martin, en jouant dansLa dame de Monsoreau.Après un passage à Londres, elle entre authéâtre de l'Odéonen 1871. Elle y joue dans la pièceLa Maîtresse illégitime. Même si elle reste ainsi quelques années à jouer à l'Odéon, elle ne semble pas spécialement marquer les esprits des critiques, mis à part pour son rôle de laDu BarrydansJoseph Balsamo, ou encore pour le rôle principal dansHenriette Maréchaldesfrères Goncourt, pièce donnée le. À partir de la fin des années 1880, Léonide Leblanc figure sur la liste des pensionnaires de laComédie-Françaisemais n'y tient jamais de rôle sur scène.
Elle meurt d'une longue maladie, dans une certaine indifférence. Ses obsèques se tiennent dans l'église Saint-Louis-d'Antin, et elle est inhumée aucimetière du Père-Lachaisele.
Réputation de demi-mondaine
Connue comme actrice, Léonide Leblanc l'est aussi comme demi-mondaine. Elle fait partie de ces actrices duSecond Empireet de laTroisième Républiqueque l'on surnommait des« cocottes », ou des « grandes horizontales ». Fichée à laBrigade des mœursde la ville de Paris, son protecteur le plus célèbre est leduc d'Aumale, fils du roiLouis-PhilippeIer, dont elle moquait ainsi la pingrerie : « Ces Orléans, vous ne les connaissez pas : ils en sont restés aux prix d'avant 48 ! ».
Elle fut aussi intime du jeuneGeorges Clemenceau.
« Elle a commencé fort jeune à entrer dans la vie galante. Née de parents pauvres, ayant le goût du théâtre, elle cabotine dans les petits théâtres. Elle couchait avec les machinistes, les souffleurs, les figurants... Cette femme a connu toutes les maisons de rendez-vous. Elle avait la passion des femmes... »
Si elle entretient de nombreuses relations avec différents hommes de la haute société, on lui connait aussi quelques relationslesbiennes. Les rapports émis par lapréfecture de police de Parisla qualifient de « douairière,morphinomaneetlesbienne ».
Très célèbre en son temps, admirée et adulée du grand public parisien, Léonide Leblanc est notamment photographiée parNadar, Marck,Léon Crémière,Reutlinger,Étienne Carjat, ou les frères Erwinn. En 1886, grâce à la protection et l'entremise duduc d'Aumale, Léonide Leblanc peut entrer auThéâtre-français, mais son administrateur général d'alors,Jules Claretie, lui interdit de monter sur scène aux côtés des acteurs et actrices de laComédie-Française. Certains députés influents lui auraient alors demandé d'éviter de la faire monter sur scène car le nom de Léonide Leblanc aurait pu être raccroché à un scandale public : l'assassinat de la courtisane Marie Regnault, surnommée « Régine de Montille », assassinée leparHenri Pranzini.
Grâce à ses différents « protecteurs », Léonide Leblanc amasse une petite fortune personnelle. Mais Léonide Leblanc reste également célèbre pour avoir fait « sauter la banque à Hombourg » : elle fut une grande amatrice des jeux d'argent.
Œuvres littéraires
Les Joueuses, Paris, Librairie centrale, 1865, 245 p.
Les Petites Comédies de l'amour, Paris, Librairie centrale, 1865, 239 p.
Léonide Leblanc préface l'ouvrage d'Alphonse LemonnierLes Femmes de théâtre, édité à Paris en 1865 chez A. Faure.
La dernière modification de cette page a été faite le 8 novembre 2024 à 07:43.
Droit d'auteur : les textes sont disponibles souslicence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes conditions ; d’autres conditions peuvent s’appliquer. Voyez lesconditions d’utilisationpour plus de détails, ainsi que lescrédits graphiques. En cas de réutilisation des textes de cette page, voyezcomment citer les auteurs et mentionner la licence.
Wikipedia® est une marque déposée de laWikimedia Foundation, Inc., organisation de bienfaisance régie par le paragraphe501(c)(3)du code fiscal des États-Unis.
Jane Dieulafoy(née leàToulouseet morte leau château de Langlade, àPompertuzat, près de Toulouse), est unearchéologue, autrice de romans, de nouvelles, de théâtre,journaliste, conférencière etphotographeamatrice. Elle fait partie des trente premières femmes à avoir reçu la Légion d'honneur.
Elle était l'épouse de l'archéologueMarcel Dieulafoy.
Biographie
Naissance et jeunesse
Née dans une famille de commerçants aisés habitant larue Joutx-Aigues(actuelno 3), à Toulouse, Jane Magre est formée aucouvent de l'Assomptiond'Auteuil(Paris), où elle reçoit un enseignement classique et montre des dispositions pour le dessin et la peinture. En 1869, elle quitte le couvent et fait la connaissance deMarcel Dieulafoy(né en 1844). Ils se marient le.
Carrière militaire
Jane Dieulafoy montre son caractère indomptable et peu soucieux des conventions ; elle n'hésite pas à revêtir l'uniforme de franc-tireur pour accompagner son mari qui participe à laguerre de 1870comme en témoigne le Commandant Vergne en 1921, "cette femme remarquable a fait courageusement ce que peu de femmes ont fait. A 18 ans, venant de se marier, elle a voulu suivre son mari, partager les dangers et toutes les fatigues quand il le fallait, couchant dans la neige, restant à cheval la nuit et le jour. C'est ainsi que je l'ai connue au camp de Nevers où son mari commandait les troupes du génie." Lettre retranscrite dans l'ouvrage Le destin fabuleux de Jane Dieulafoy.
La tenue masculine lui sera également utile pour ses voyages en Orient. Non seulement les vêtements pour homme sont plus commodes que ceux des femmes, mais ils lui permettront de passer inaperçue dans les pays islamiques, dont l'art et la culture passionnent Jane et son mari.
Carrière archéologique
[modifier|modifier le code]
Entreet, Marcel part pour laPerse, sans lettre de mission et à ses frais personnels, à la recherche des origines de l'architecture occidentale. Jane et Marcel Dieulafoy s'embarquent alors àMarseillejusqu'àConstantinople. Puis, ils traversent lamer Noiresur un bateau russe jusqu'au port géorgien dePoti. Ils font ensuite à cheval tout le chemin. Ils parcourent à partir deTbilissipendant quatorze mois les routes de laPerse, répertorient, photographient tous les monuments, les mosquées, les ponts, etc.
Parlant persan, Jane tient un journal qui rend compte des découvertes archéologiques du couple, mais contient également des observations sur le milieu et la société persane. Ces observations sont publiées en feuilleton au départ dans la revueLe Tour du monde, deà. Une monographie en sera publiée sous le titreLa Perse, la Chaldée, la Susianeenchez Hachette.
Dans son livreUne amazone en Orient, Jane Dieulafoy rapporte les rencontres officielles que le couple fait avec les différents représentants de l'autorité et, grâce à son habitude de s’habiller en homme, Jane Dieulafoy parvient également à intégrer lescaravansérailspour décrire ce qu’elle y voit. Elle mêle description, anecdotes et rappels historiques.
En, le couple repart pour la Perse, afin de fouiller la cité deSuse. C’est alors qu’ils découvrent la frise des Lions du palais deDarius, la rampe de l’escalier du palais d’Artaxerxès IIIet lafrise des archers. Leurs découvertes seront rapportées en France pour être exposées auLouvre, où le, on inaugure les deux « salles Dieulafoy ». En, elle publie son journalÀ Suse, journal des fouilles, 1884-1886rendant compte de leurs découvertes.
Les Dieulafoy, en dépit de leurs succès et de leur renommée, n’ont pas réussi à obtenir de nouvelles missions. On a choisi pour les remplacerJacques de Morgan, un archéologue tempétueux, qui reproche aux Dieulafoy de faire du spectacle plus que des fouilles scientifiques. Pourtant, ce sera lui qui endommagera le site, en utilisant des pierres extraites des vestiges de Suse, pour ériger un château, censé accueillir le résultat des fouilles et les équipes d'archéologues.
Ils renoncent à la Perse, le cœur lourd. Ils se tournent alors vers des pays plus proches : entreet, ils explorent l’Espagne. Puis, en, Marcel Dieulafoy est mobilisé en tant que colonel dugénieet envoyé àRabatau Maroc, où Jane l’accompagne.
Jane Dieulafoy dirige alors les travaux de déblaiement de lamosquée Hassan, et projette d’aller explorer laville romaine de Volubilis. Sa santé déclinant des suites d’une maladie contractée au service de l’ambulance à Rabat, elle est contrainte de rentrer en France où elle s’éteint leau domaine familial de Langlade. Un monument aux morts à son nom figure sur la commune de Pompertuzat dont son mari Marcel fut maire jusqu'à sa mort.
Carrière littéraire
En 1890, elle publie chez Lemerre son premier roman :Parysatis, couronné duprix Jules-Favrepar l’Académie françaiseen 1891.Camille Saint-Saënscompose un opéra sur le livret qu’elle tire du roman, et qui sera créé auThéâtre des Arènesde Béziers, le.
Elle publie également plusieurs romans et nouvelles. Après l’échec de son dernier,Déchéance(1897), elle décidera de revenir exclusivement à la littérature de voyage et aux études historiques.
Elle contribuera aussi à la création du prix de la revueLa Vie heureuseen 1904, dont elle est la première présidente à deux reprises en 1905 et 1911, et qui deviendra leprix Femina.
Vie politique
À l’approche de la guerre, elle milite pour l'intégration desfemmes dans l'armée.
Vie privée
Elle mène une vie mondaine à Paris, où elle a demandé et obtenu unepermission de travestissementpour pouvoir s'habiller en homme.
Cette habitude lui permettra de suivre son mari pendant laguerre franco-prussiennede 1870 où Marcel Dieulafoy est mobilisé comme capitaine du génie dans l’armée de la Loire. Habillée enfranc-tireur, elle participe à toutes les opérations.
Cheveux courts et habits d’homme lui permettront également de se déplacer aisément en pays musulman sans risquer sa vie en tant que femme européennea fortioridévoilée. Parmi les différentes anecdotes et railleries sur cette habitude, elle rapporte elle-même qu'un riche marchand du bazar d'Ispahan félicite Marcel Dieulafoy sur la ressemblance de « son fils » avec lui (en fait il s'agit de Jane).
Jane Dieulafoy fréquente le salon de la comtesseDiane de Beausacqet tient elle-même, dans la résidence du couple àPassy, 12rue Chardin(Paris), un salon renommé.
La complicité intellectuelle avec son mari renvoie à celle du couple d'archéologues Ena etAlfred Foucher.
Reconnaissance
Le, le président Sadi Carnot l’honore de la croix de laLégion d’honneur, qu'elle reçoit au titre de sa contribution aux travaux de Suse.
Prix Jules-Favrede l’Académie françaiseen 1891.
En février 2022 la ville de Toulouse a rendu hommage au couple toulousain en installant des plaques commémoratives dans les rues de naissance de Jane et Marcel Dieulafoy, sur une demande de la famille et de leur biographe Audrey Marty.
Son œuvre
Œuvres archéologiques et sociologiques
La Perse, la Chaldée, la Susiane, Paris,Hachette,
À Suse, journal des fouilles 1884-1886, Paris,Hachette,(lire en ligne [archive])
Conférence sur les fouilles de Suse, Rouen, Léon Gy,
Une amazone en Orient : Du Caucase à Persépolis, 1881-1882, Paris, Phébus,, 400 p.(ISBN 978-2-7529-0448-5,lire en ligne [archive])
L'Orient sous le voile. De Chiraz à Bagdad 1881-1882, Paris, Phébus, sd (réimpr. 1990, 2011), 356 p.
À Suse : journal des fouilles, 1884-1885, Paris,Hachette,, 366 p.(lire en ligne [archive])
Aragon & Valence, Hachette et Cie, Paris, 1901.
Le Portugal héroïque, conférence faite à la Sorbonne le.
Œuvres littéraires
Parysatis, Paris, Lemerre,
Volontaire 1792-1793, Paris, Colin,(lire en ligne [archive])
Rose d'Hatra et l'Oracle, Paris, Colin,
Frère Pélage, Paris, Lemerre,
Déchéance, Paris, Lemerre,
Aragon et Valence,Parysatis : drame lyrique en 3 actes et 1 prologue, Béziers,Théâtre des Arènes,
Castille et Andalousie, Paris,Hachette,
L'Œuvre littéraire de Madame Barratin, Paris, Lemerre,
Isabelle la Grande, Paris,Hachette,
Luis de León(trad. Jane Dieulafoy),L'Épouse parfaite, Paris, Bloud,-prix Langloisde l’Académie françaiseen 1907.
La dernière modification de cette page a été faite le 1 février 2025 à 10:28.
Droit d'auteur : les textes sont disponibles souslicence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes conditions ; d’autres conditions peuvent s’appliquer. Voyez lesconditions d’utilisationpour plus de détails, ainsi que lescrédits graphiques. En cas de réutilisation des textes de cette page, voyezcomment citer les auteurs et mentionner la licence.
Wikipedia® est une marque déposée de laWikimedia Foundation, Inc., organisation de bienfaisance régie par le paragraphe501(c)(3)du code fiscal des États-Unis.
Blanche d'Antigny dans un tableau du peintrePaul Baudry, La Madeleine pénitente.
Données clés
Nom de naissance
Marie-Ernestine Antigny
Naissance
Martizay(Indre)
Décès
(à 34 ans)
8e arrondissement de Paris(France)
Lieux de résidence
Avenue de Friedland
Activité principale
Actrice
Marie-Ernestine Antigny, diteBlanche d'Antigny, née àMartizaydans l'Indreleet morte àParisle, est uneactriceet courtisanefrançaise. Considérée comme une médiocre interprète, elle fut une fameusedemi-mondainesous leSecond Empireet inspira, parmi d'autres,Émile Zolapour son personnage deNanadans leromandu même nom.
Biographie
Premières années dans un petit village de l'Indre, un père absent du foyer
Marie-Ernestine Antigny nait leàMartizay, petit village de l'Indreoù vivent alors ses parents, issus de deux familles du village, Jean Antigny, menuisier et sacristain, et Eulalie Florine Guillemain. Ses parents vivent dans une modeste maison au toit de chaume près de la petite rivière La Claise « aux eaux lentes et grises ».
Marie-Ernestine est l'aînée de trois enfants; deux ans après sa naissance nait son frère et, quand elle a huit ans, sa sœur vient au monde, la même l'année ou son père, mari peu fidèle, abandonne sa famille pour s'installer à Paris avec une jeune femme du village.
En 1849, Marie-Ernestine rejoint ses parents à Paris où sa mère est lingère chez lamarquise de Galliffetqui la fait entrer aucouvent des Oiseaux. Au décès de la marquise en 1853, Marie-Ernestine Antigny devient demoiselle de magasin dans larue du Bac, à Paris.
Âgée de treize ans, elle y attire bientôt l'attention d'unValaque, qu'elle suit àBucarest. Avant son retour à Paris début 1856, elle côtoie des bohémiens et ceux-ci lui apprennent à monter à cheval ; c'est ainsi qu'elle trouve un emploi d'écuyère au Cirque Napoléon (devenuCirque d'hiver). Elle a seize ans.
Modèle
AuBal Mabille, Marie-Ernestine rencontreJeanne de Tourbaydont le protecteur,Marc Fournier, est alors directeur duthéâtre de la Porte-Saint-Martin. Avec ses formes à la Rubens, elle est donc engagée pour jouer le rôle muet de la statue vivante d'Hélène, dans leFaustd'Adolphe d'Ennery, joué à la Porte Saint-Martin, le.« Pour être muette, elle n'en parlait pas moins aux sens »écrivitJules Janin. En 1857, elle pose pourPaul Baudry. Puis, elle s'intègre dans la vie des boulevards.
En 1862, au Bal Mabille, elle fait la connaissance du princeAlexandre Gortchakov, chancelier de l'Empire russe, diplomate de 65 ans, qui la convainc de partir àSaint-Pétersbourg. Il l'introduit auprès d'hommes riches et puissants qu'elle séduit par le charme et le dynamisme de ses 22 ans. Parmi eux, le général Nicolas Mesentsoff, directeur duCabinet noirdu Tsar, préfet de police de l'Empire et épicurien qui en fait la femme la mieux entretenue de Russie. Trois années de fêtes au cours desquelles Marie-Ernestine devient Blanche et gagne une particule.
À l'été 1865, celle qui se fait désormais appeler Blanche d'Antigny rencontreCaroline Letessier, comédienne à succès, avec laquelle elle partage le goût du luxe et de la vie de plaisirs des demi-mondaines. Peu de temps après, la tsarineMaria Alexandrovnala fait expulser pour sa conduite peu orthodoxe (elle avait notamment osé s'habiller comme elle). Couverte de fourrures, de roubles et de diamants, elle arrive à Paris vers la fin de l'automne 1865.
Après quelques jours, elle se rend chezHenry de Pène, journaliste émérite et vieux routier du Boulevard, mandaté pour lancer au théâtre, quel qu’en soit le coût, cette jolie blonde venue de Russie avec charmes et bijoux. On trouve rapidement un théâtre, on paye des comédiens pour la former, on prépare unplan presse, on orchestre un plan relations publiques avec le Tout-Boulevard, le Tout-Paris, le monde et le demi-monde. Blanche d'Antigny circule sur les Boulevards et au Bois dans une voiture à quatre roues attelée à deux trotteurs, conduite par unmoujiken blouse de soie écarlate.
Elle habite alors un appartement loué parNicolas Mesentsoff, très attentif à ces préparatifs et à sa réussite. Elle y fait la connaissance du banquierRaphaël Bischoffsheimqui devient son protecteur régulier. Le futur patron de presseArthur Meyerest son secrétaire. Dix ans après Paul Baudry,Gustave Courbetapprécie la plastique de Blanche d'Antigny qui est le modèle deLa Dame aux bijouxen 1867.
Comédienne
Le, Blanche d'Antigny fait ses débuts authéâtre du Palais-Royal. Les costumes, un public choisi des premiers rangs, la claque, les attentions personnalisées assurent de bonnes critiques. SeulJules Barbey d'Aurevillyn'est pas dupe ni complice :« Blanche d'Antigny n'est pas une artiste… quelques souffleurs d'omelettes de la publicité ont soufflé celle-là… Elle, la fille, je ne la plains pas d'être heureuse de toute sa joaillerie. »
Le, Blanche d'Antigny remplaceHortense SchneiderdansLes Mémoires de Mimi-Bamboche. Puis elle obtient le rôle deFrédégondedansChilpéricd'Hervé, qu'elle crée le ; la pièce fait plus de cent représentations. Le, elle est la Marguerite duPetit Faustd'Hervé.
Actrice dela Vie parisienne, elle continue à jouer jusqu’à laguerre franco-allemande de 1870. Il semble qu'elle ait été la première femme à faire du vélo en public en France, ce qui lui a nécessité de remplir un formulaire d'autorisation préfectorale pour pouvoir porter un pantalon. Elle a acquis la célébrité, fait de la publicité pour les vélosMichaux, donné son nom à lacoupe de glace Antigny. Son portrait par le peintreHenri de l’Étangla représente posant à côté d'unvélocipèdeà une époque où la liberté de mouvement qu'il procure reste mal vu pour une femme. Elle tient salonrue Lord-Byron, conserve sa liaison avec Nicolas Mesentsoff, reste fidèle à son protecteur Raphaël Bischoffsheim et développe parallèlement une carrière de demi-mondaine aux services fort onéreux… ou gratuits.
Au début de la guerre, des journaux la montrent en infirmière au chevet de blessés. Mais, rapidement, son train de vie déplaît aux autorités ; elle se réfugie alors àSaint-Germain-en-Layeoù ses fêtes, bombances et chants avec d'autres demi-mondaines scandalisent le voisinage.
L'armistice signé, Blanche d'Antigny réapparaît sur scène ledans le rôle dela Femme à Barbe, représentation arrêtée par la proclamation de la Commune. Vers la mi-, elle reprend avec succèsLe Petit Faustaux Folies dramatiques ; le, Blanche d'Antigny se présente cuirassée en Minerve dansLa Boîte de Pandore. Suivent créations et reprises jusqu'enoù la troupe des Folies Dramatiques va se produire à Londres.
Dernières années
Depuis une année, Blanche d'Antigny entretenait une relation intermittente avec un comédien partenaire, Léopold Luce, qui meurt led'une phtisie galopante. Au même moment, Raphaël Bischoffsheim la quitte.
Poursuivie par des créanciers, Blanche d'Antigny est saisie, continue à jouer et part, pleine d'espoir, lepourAlexandrieoù elle débute le. À cette première, on doit baisser le rideau devant le charivari et les sifflets d'une partie du public.
Après un séjour auCaireet une dernière représentation à Alexandrie, elle quitte, déçue et malade, l’Égypte le, arrive àMarseilleleoù elle apprend le décès de sa mère. Elle est à Paris le, s'installe à l’Hôtel du Louvre, méconnaissable, semi-comateuse.
L'agonie de Blanche d'Antigny inspireraÉmile Zolapour mettre en scène la mort deNana. Si elle n'a pas été atteinte par latuberculosedont Léopold Luce est mort, elle a contracté lavariolenoire (ou plus vraisemblablement lafièvre typhoïde). Toujours en contact avec Nicolas Mesentsoff, son amie Caroline Letessier vient à son secours, la fait conduire chez elle au 93boulevard Haussmannoù Blanche d'Antigny meurt leà l'âge de 34 ans. Une foule de célébrités et curieux se presseront à ses obsèques.
Elle repose aucimetière du Père-Lachaise(36e division) dans une chapelle que Caroline Le Tessier, décédée en 1903, a fait construire à son nom. Le prince Narichkine, ami de Caroline Letessier, décédé en 1897, reposa quelques années dans cette chapelle avant d'être inhumé définitivement dans la90e division. La tombe est à l'abandon.
La dernière modification de cette page a été faite le 20 janvier 2025 à 20:53.
Droit d'auteur : les textes sont disponibles souslicence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes conditions ; d’autres conditions peuvent s’appliquer. Voyez lesconditions d’utilisationpour plus de détails, ainsi que lescrédits graphiques. En cas de réutilisation des textes de cette page, voyezcomment citer les auteurs et mentionner la licence.
Wikipedia® est une marque déposée de laWikimedia Foundation, Inc., organisation de bienfaisance régie par le paragraphe501(c)(3)du code fiscal des États-Unis.
Madame Albert, néeMarie Charlotte Thérèse VernetleàToulouse(Haute-Garonne) et morte leàChartres(Eure-et-Loir), est unecomédiennede théâtre.
Biographie
Marie Charlotte Thérèse Vernet naît le 28 vendémiaire an XIV () à Toulouse. Elle est la fille de Jean-Nicolas Vernet, artiste dramatique, et d'Angélique Crescent.
Connue pour ses rôles de comédienne, Marie Charlotte Thérèse Vernet commence à quatre ans levaudeville, prenant la suite de son père. Elle joue àNîmes,Perpignan, et chante l'opéra à Toulouse. Elle quitte cette ville pourBordeauxoù elle demeure durant 6 ans. Elle s'y marie leavec David Rodrigues, dit « Albert », comédien. C'est à partir de ce mariage qu'elle est connue sous le nom de Madame Albert. Elle intègre dans un premier temps la troupe lyrique de l'Odéonen mai1825puis, en 1827, entre authéâtre des Nouveautés. En 1830, elle rejoint lethéâtre du Vaudevilleoù elle joue dans de nombreuses comédies.
Après un incendie survenu au théâtre du Vaudeville elle rejoint lethéâtre de la Renaissance. En 1845 son mari meurt. Elle retourne au théâtre du Vaudeville, se remarie, avec Louis-Thomas Bignon avec qui elle joue authéâtre de la Gaité. Après une interruption dans sa carrière due à un cancer du sein, elle joue très fréquemment en province, ce qui entraîne un commentaire élogieux d'un critique évoquant son talent : « il est à regretter que cette charmante actrice, qui a tant d'âme de d'imagination, qui se pénètre si bien de l'esprit de ses personnages, et comprend mieux que les auteurs eux-mêmes les rôles qu'on lui confie ait jugé à propos d'abandonner Paris pour répandre par la province tous les trésors de ces talents sympathiques d'une actrice irrésistible... ».
Son second mari meurt à son tour en1856et elle se retire à Chartres, faubourg Saint-Maurice à la maison dessœurs du Bon Secours, où elle finit ses jours. Elle y meurt le.
Mme Albert. Artiste au Théâtre des Nouveautés. Rôle de Valentine. Fin du 2ème Acte
Mme Albert, du théâtre des Nouveautés (BM 1875,0710.5978)
Rôles
Le Coureur de veuves, opéra en deux actes deFelice Blangini, livret deMathurin-Joseph Brisset, théâtre des nouveautés, 1827 ;
Valentine ou la Chute des Feuilles, deSaint-HilaireetFerdinand de Villeneuve, drame en deux actes mêlé de chants, théâtre des nouveautés, 1828 (Madame Albert joue Valentine) ;
Gillette de Narbonne, deLouis-Marie Fontan, théâtre des nouveautés, 1829 (Madame Albert joue Gillette) ;
Madame Du Barry,comédie en trois actes, mêlée de couplets de Ancelot, théâtre du Vaudeville, 1831 (Mme Albert joue la comtesse du Barry) ;
Un duel sous le Cardinal Richelieu, drame en trois actes, mêlé de couplets deLockroyet Edmond Badon, théâtre du Vaudeville, 1832 ;
La Camargo, comédie en quatre actes, mêlée de chants deCharles Dupeutyet Fontan, musique de Doche, théâtre du Vaudeville, 1832 ;
A trente ans ou Une femme raisonnable, vaudeville en 3 actes, théâtre du Vaudeville, 1838 ;
Diane de Chivry, drame en cinq actes deFrédéric Soulié, théâtre de la Renaissance, 1839.
La dernière modification de cette page a été faite le 5 février 2025 à 10:52.
Droit d'auteur : les textes sont disponibles souslicence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes conditions ; d’autres conditions peuvent s’appliquer. Voyez lesconditions d’utilisationpour plus de détails, ainsi que lescrédits graphiques. En cas de réutilisation des textes de cette page, voyezcomment citer les auteurs et mentionner la licence.
Wikipedia® est une marque déposée de laWikimedia Foundation, Inc., organisation de bienfaisance régie par le paragraphe501(c)(3)du code fiscal des États-Unis.
Adèle-Victorine Isaac-Lelong, diteAdèle Isaac, est unecantatricefrançaise, née leàCalaiset morte leàParis15e.
Biographie
Élève duténorGilbert Duprezdès l'âge de 14 ans et dotée d'une voix desopranocolorature, elle se produit pour la première fois en public en 1870 dansLes Noces de JeannettedeVictor Massé, avant de faire ses débuts sur scène authéâtre de la MonnaiedansLe Pré-aux-clercsd'HéroldetTannhäuserdeWagneren 1872. Elle est engagée l'année suivante à l'Opéra-Comiqueoù elle débute dansLa Fille du régimentdeDonizettile, suivie notamment deJocondedeNicolas Isouard. MaisCamille du Locle, le directeur, ne renouvelle pas son engagement.
Elle part alors àLiègeoù elle chanteFaust(Marguerite) etRoméo et Juliette(Juliette) deGounod,Hamlet(Ophélie) d'Ambroise Thomas,Rigoletto(Gilda) deVerdi,Lucia di Lammermoorde Donizetti, etc. puis à l'Opéra de Lyon.
Forte de ces succès, elle est réengagée à l'Opéra-Comique lepourL'Étoile du NorddeMeyerbeer(Catherine). Elle y crée, entre autres, le quadruple rôle d'Olympia/Antonia/Giulietta/Stella dansLes Contes d'HoffmanndeJacques Offenbachen 1881.
Après un court passage à l'Opéra de Parisentre 1883 et 1885 où elle chanteHamletde Thomas,FaustetLe Tribut de Zamorade Gounod,Guillaume TelldeRossini,Robert le Diablede Meyerbeer (Alice), elle revient à l'Opéra-Comique en 1885. Elle y crée entre autres le rôle de Minka dansLe Roi malgré luid'Emmanuel Chabrieren 1887. Elle épouse la même année Charles Lelong, commerçant puis prend sa retraite en 1889.
Bibliographie
Pierre Larousse, « Marie-Adèle Isaac » inGrand dictionnaire universel duXIXesiècle, t. 17,2esuppl.,1890 (lire surGallica [archive])
Joël-Marie Fauquet, « Adèle Isaac-Lelong » inDictionnaire de la musique en France au XIXesiècle, Fayard, Paris, 2003(ISBN 2-213-59316-7)
La dernière modification de cette page a été faite le 14 janvier 2024 à 10:47.
Droit d'auteur : les textes sont disponibles souslicence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes conditions ; d’autres conditions peuvent s’appliquer. Voyez lesconditions d’utilisationpour plus de détails, ainsi que lescrédits graphiques. En cas de réutilisation des textes de cette page, voyezcomment citer les auteurs et mentionner la licence.
Wikipedia® est une marque déposée de laWikimedia Foundation, Inc., organisation de bienfaisance régie par le paragraphe501(c)(3)du code fiscal des États-Unis.
Alice Berthier, néeAlphonsine BurdetàParisvers 1858 et morte àParisle, est une actrice française.
Biographie
Jeunesse et famille
Alphonsine Berthe Burdet est probablement née vers 1858 à Paris. Ses parents, Charles Constant Burdet, employé, et Jeanne Eugénie Chalmin, s'y sont mariés en 1854.
En 1867, son père est condamné une quatrième fois pourescroquerie: il écope alors de dix-huit mois de prison et est incarcéré à lamaison centrale de Poissy.
Lorsque sa mère meurt, en 1882, son acte de décès est signé par le compositeurGaston Serpetteet par le dramaturgeGeorges Boyer, amis de la défunte.
Carrière
À partir de 1874, plusieurs noms de scène probablement liés à Alphonsine Burdet apparaissent à la rubrique théâtre des journaux : Alphonsine Burdet(chanteuse comique notamment au Concert duXIXesiècle), Alphonsine Berthier à laRenaissance, puis Alice Berthier à partir de 1883.
Elle débute aucafé-concert, avant de devenir figurante puis commère de revue. Elle est engagée en 1886 authéâtre Antoine, commençant ainsi une belle carrière lyrique et dramatique qui durera jusqu’à la fin des années 1890. Elle passe ensuite au théâtre de la Renaissance.
À partir de 1892, Alice Berthier retourne au caf’conc, notamment authéâtre de l’Eldorado(Comédia).
Elle meurt en 1899, dans une cliniquerue Blomet, d'une« longue et douloureuse maladie ». Ses obsèques sont célébrées en l'église Saint-François-de-Sales, dans une relative indifférence.
Théâtre et opéra-comique
1886 :Pêle-mêle gazettedeHector Monréal,Henri Blondeauet deGeorges Grisier, musique deGaston SerpetteetJoanni Perronnet,Théâtre Antoine
1886 :Les Petites ManœuvresdeWilliam Busnach,théâtre Antoine
1886 :Place au jeûne !deGeorges GrisonetHenry Buguet,Folies Bergère
1887 :La Petite Mariéed’Eugène LeterrieretAlbert Vanloo, musique deCharles Lecocq,théâtre Antoine
1887 :La Fiancée des Verts-PoteauxdeMaurice Ordonneau, musique d’Edmond Audran,théâtre Antoine
1887 :François les bas-bleusd’Ernest Dubreuil,Eugène HumbertetPaul Burani, musique deFirmin Bernicat,théâtre Antoine
1888 :Les Premières Armes de Louis XVd’Albert Carré, musique deFirmin Bernicat,théâtre Antoine
1888 :La Belle SophiedePaul Buraniet d’Eugène Adenis, musique d’Edmond Missa,théâtre Antoine
1889 :Les Pommes du voisindeVictorien Sardou,théâtre de Cluny
1889 :La Tour de BabeldePierre ElzéaretAuguste Paër, musique dePaul Fauchey,théâtre de la Renaissance
1889 :Une mission délicated’Alexandre Bisson,théâtre de la Renaissance
1890 :La Clé du paradisd’Alfred DuruetHenri Chivot,théâtre de la Renaissance
1891 :Pincés !d’Albert Millaud,théâtre des Variétés
1891 :Mademoiselle AsmodéedePaul FerrieretCharles Clairville, musique dePaul LacômeetVictor Roger,théâtre de la Renaissance
1892 :Les BoussigneuldeGaston Marot,Alfred Poullin, etÉdouard Philippe, musique d’Édouard Okolowicz,théâtre de la Renaissance
1895 :Mademoiselle ÈvedeGyp, musique deGabriel Pierné,théâtre de l'Athénée
La dernière modification de cette page a été faite le 17 avril 2023 à 15:48.
Droit d'auteur : les textes sont disponibles souslicence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes conditions ; d’autres conditions peuvent s’appliquer. Voyez lesconditions d’utilisationpour plus de détails, ainsi que lescrédits graphiques. En cas de réutilisation des textes de cette page, voyezcomment citer les auteurs et mentionner la licence.
Wikipedia® est une marque déposée de laWikimedia Foundation, Inc., organisation de bienfaisance régie par le paragraphe501(c)(3)du code fiscal des États-Unis.