Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Vendée Militaire et Grand Ouest
Vendée Militaire et Grand Ouest
Publicité
Newsletter
7 abonnés
Archives
Vendée Militaire et Grand Ouest
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 294 387
2 juillet 2022

Bessières Jean-Baptiste

Clic pour voir sa généalogie sur la ligne en dessous

 

 

Jean-Baptiste Bessières
Duc d'Istrie

250px-Jean-Baptiste_Bessiere

 
Le maréchal Jean-Baptiste Bessières.

Naissance 6 août 1768
Prayssac, Quercy
Décès 1er mai 1813 (à 44 ans)
Weißenfels
Mort au combat
Origine Français
Allégeance Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Drapeau de la France République française
Drapeau de l'Empire français Empire français
Arme Cavalerie
Grade Général de division
Années de service 1791-1813
Commandement Cavalerie de la Garde impériale
Conflits Guerres de la Révolution française
Guerres napoléoniennes
Faits d'armes Combat de Rovereto
Bataille de Rivoli
Bataille de Marengo
Bataille d'Austerlitz
Bataille d'Eylau
Bataille de Medina de Rioseco
Bataille de Burgos
Bataille de Landshut
Bataille de Neumarkt-Sankt Veit
Bataille d'Essling
Bataille de Wagram
Combat de Gorodnia
Distinctions Maréchal d'Empire
Grand aigle de la Légion d'honneur
Duc d'Istrie
Hommages Nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile
(13e colonne)
Famille Napoléon Bessières (son fils)
Bertrand Bessières (son frère)
Julien Bessières (son cousin)

Jean-Baptiste Bessières, duc d'Istrie, né le 6 août 1768 à Prayssac dans le Quercy et mort au combat le 1er mai 1813 à Weißenfels, dans le royaume de Saxe, est un militaire français, élevé à la dignité de maréchal d'Empire par Napoléon en 1804.

Issu de la petite bourgeoisie, il commence sa carrière militaire sous la Révolution française et effectue ses premières armes dans le 22e régiment de chasseurs à cheval, où il gagne ses galons de capitaine. Il combat sur le théâtre d'Italie sous les ordres du général Napoléon Bonaparte, qui le remarque et le nomme commandant du corps des guides à cheval. À sa tête, Bessières participe à la campagne d'Égypte jusqu'en 1799, puis est fait général sous le Consulat pour s'être distingué à la bataille de Marengo. Il est élevé à la dignité de maréchal d'Empire en 1804 et devient colonel-général de la cavalerie de la Garde impériale.

Brillant officier de cavalerie, Bessières se distingue dans la plupart des grandes batailles des guerres napoléoniennes, notamment à Austerlitz, Eylau, Essling et Wagram. En 1808, il joue un rôle actif dans la guerre d'Espagne en remportant dès le début du conflit la victoire de Medina de Rioseco, dont les conséquences sont toutefois éphémères. Son attitude trois ans plus tard à la bataille de Fuentes de Oñoro, où son soutien fait défaut à Masséna, prête à controverses. Il n'en participe pas moins à la campagne de Russie en 1812, au cours de laquelle il sauve la vie de Napoléon, et reçoit le commandement de toute la cavalerie française au début de la campagne d'Allemagne. Le maréchal est toutefois mortellement blessé par un boulet le 1er mai 1813 à Rippach, près de Weißenfels, la veille de la bataille de Lützen.

Bessières était, selon Napoléon, « un officier de réserve plein de vigueur, mais prudent et circonspect ». Médiocre commandant en chef, il est en revanche un excellent général de cavalerie, courageux, capable d'initiatives et qui conduit toujours personnellement les charges de ses cavaliers face à l'ennemi. C'est également un homme cultivé, pieux et populaire au sein de la Garde, dont la mort est vivement ressentie par l'Empereur qui déclare à son sujet : « il a vécu comme Bayard, il est mort comme Turenne. ».

Sommaire

  • 1 Débuts sous l'Ancien Régime et la Révolution
  • 2 Sous le Consulat
  • 3 Maréchal d'Empire
    • 3.1 Les débuts de l'Empire et la charge d'Austerlitz
    • 3.2 La campagne de Prusse
    • 3.3 Première campagne dans la péninsule Ibérique
    • 3.4 Essling et Wagram
    • 3.5 Années de paix et retour en Espagne
    • 3.6 Campagne de Russie
    • 3.7 Mort au combat
  • 4 Vie privée
  • 5 Considérations
  • 6 Titre et distinctions
  • 7 Hommages, honneurs et mentions
  • 8 Notes et références
  • 9 Annexes
    • 9.1 Bibliographie
    • 9.2 Liens externes

Débuts sous l'Ancien Régime et la Révolution

Jean-Baptiste Bessières naît le 6 août 1768 à Prayssac dans le Quercy. Son père est un chirurgien-barbier appartenant à la bourgeoisie locale1. Instruit dans son enfance par un prêtre, il étudie par la suite au collège Saint-Michel de Cahors et y reçoit une solide instruction. Afin de reprendre la profession paternelle, il se prépare à aller suivre les cours de l'école de médecine à Montpellier mais sa famille se retrouve brutalement dans une situation financière difficile et il doit se former sur le tas sous la houlette de son père et d'un de ses cousins. En raison de sa bonne éducation, il participe à la rédaction des cahiers de doléances de sa commune en 1788 et devient commandant en second de la garde nationale locale lorsqu'éclate la Révolution française2.

Portait d'un jeune homme aux cheveux blancs vêtu d'un uniforme militaire.
Jean-Baptiste Bessières, adjudant en 1792, Jean-Baptiste Paulin Guérin, 1835.

Le 8 février 1792, il est désigné par ses concitoyens, en même temps que son compatriote Joachim Murat, pour servir dans la Garde constitutionnelle du Roi3, qu'il intègre le 7 avril de la même année avant d'en être licencié le 5 juin4. Il entre alors au bataillon des Jacobins Saint-Dominique de la garde nationale parisienne5. Fidèle au roi, il tente de prendre part à la défense du palais des Tuileries dans la journée du 10 août et, par prudence, doit se cacher pendant un temps chez le duc de La Rochefoucauld6. Le 1er novembre, il se réengage comme simple cavalier dans la légion des Pyrénées, futur 22e régiment de chasseurs à cheval, qui se trouve déployé à la frontière espagnole. Son avancement est assez rapide puisqu'il est nommé adjudant sous-officier le 1er décembre 1792, sous-lieutenant le 16 février 1793, lieutenant le 10 mai et enfin capitaine le 8 mai 17945. Servant successivement sous les ordres des généraux La Barre et Dugua, il participe notamment à la bataille du Boulou, où le 22e chasseurs prend une part importante à la victoire, et à celle de la Sierra Negra près de Figueras7.

En 1796, il est transféré en Italie avec son régiment et se signale au début de la campagne en enlevant à pied une pièce d'artillerie autrichienne après avoir eu son cheval tué sous lui. Il sert ensuite sous Bonaparte comme chef du corps des guides8. Au combat de Roveredo, avec six de ses chasseurs, il avise une batterie autrichienne et lui enlève deux canons9. Le 14 janvier 1797, il se distingue à la bataille de Rivoli et y est nommé major. Le 9 mars 1799, il est promu au grade de chef de brigade. Colonel des guides pendant l'expédition d'Égypte, Bessières se signale au siège de Saint-Jean d’Acre (19 mars au 20 mai 1799) et à la bataille d’Aboukir (25 juillet 1799)10. Dans le rapport officiel sur la bataille qu'il adresse au « directoire exécutif  » le 9 thermidor an VII de la République, Bonaparte note : « le chef de brigade Bessières, à la tête des guides, a soutenu la réputation de son corps »11.

Sous le Consulat

Charge de cavalerie.
Bessières entraînant la cavalerie de la Garde consulaire à la charge au cours de la bataille de Marengo, le 14 juin 1800. Peinture d'Alphonse Lalauze.

Après avoir accompagné Bonaparte en Égypte, Bessières participe au coup d'État du 18 brumaire en assurant la protection rapprochée de ce dernier, ce qui lui vaut d’être nommé commandant en second de la Garde consulaire.

Le 14 juin 1800, il prend part à la bataille de Marengo. Alors que l'affaire tourne mal pour le Premier consul, Desaix et la division Boudet débouchent sur le champ de bataille. Pour soutenir leur mouvement, d'une part la brigade Kellermann se déploie sur le flanc droit, et d'autre part Bessières organise une charge massive sur le flanc gauche avec l'ensemble de la cavalerie de la Garde consulaire et sème la panique chez les Autrichiens. Les grenadiers à cheval culbutent les troupes qui s'opposent à eux et prennent possession de trois étendards ennemis12. Après les combats, Bessières reçoit pour son action les éloges de Bonaparte, qui lui dit : « sous votre commandement, la Garde s'est couverte de gloire, elle ne pouvait pas faire mieux dans les circonstances données »13.

Il est successivement promu général de brigade le 18 juillet 1800, puis général de division le 13 septembre 18025.

Maréchal d'Empire

Les débuts de l'Empire et la charge d'Austerlitz
Article détaillé : Bataille d'Austerlitz.
Portrait en pied d'un maréchal de Napoléon en grand uniforme avec ses décorations, à l'entrée d'une grande tente, tenant dans sa main droite son bâton de maréchal et s'appuyant de sa main gauche sur son sabre.
Jean-Baptiste Bessières, duc d'Istrie, maréchal de France (1768-1813). Huile sur toile d'Edmond Hédouin d'après Henri-François Riesener, 1853, château de Versailles.

Avec l'avènement du régime impérial, le général Bessières est élevé à la dignité de maréchal d'Empire le 19 mai 1804. Le 14 juin, il est fait grand officier de la Légion d'honneur, puis colonel général de la cavalerie de la Garde impériale le 20 juillet5. Cette dernière fonction, nullement honorifique, permet à Bessières d'exercer une influence considérable au sein de la Garde impériale, qu'il s'attelle à réformer et à discipliner. Dirigeant la cavalerie de la Garde lors des parades et sur les champs de bataille14, ses importantes fonctions militaires l'amènent à figurer parmi les intimes de l'Empereur, qu'il accompagne très souvent lors de ses déplacements15. Toutefois, cette nomination prestigieuse n'est pas sans susciter la jalousie des autres maréchaux et l'accession de Bessières au maréchalat apparaît comme une faveur peu justifiée au vu de ses états de service, moins brillants que ceux de beaucoup d'autres16. Marmont déclare à ce sujet : « si Bessières est maréchal, tout le monde peut l'être »17. Le 2 février 1805, il reçoit l'insigne de grand aigle de la Légion d'honneur5.

Bessières prend part à la campagne d'Allemagne de 1805 au commandement de toutes les unités de la Garde impériale18. Tandis que les chasseurs à cheval de la Garde sont envoyés en avant-garde, le maréchal escorte Napoléon avec les grenadiers à cheval et les mamelouks19. Le 20 novembre, alors que la cavalerie de Murat vient d'être culbutée sur la route d'Olmütz par son homologue russe, il rétablit la situation en contre-attaquant avec quatre escadrons de la Garde impériale, conjointement avec les cuirassiers du général d'Hautpoul, et refoule ses adversaires sur Rausnitz20. Quelques jours plus tard, le 2 décembre, a lieu la bataille d'Austerlitz où il mène la charge des chasseurs à cheval et des grenadiers à cheval de la Garde qui culbutent la Garde impériale russe21. Alors que Napoléon a pour projet de briser le centre austro-russe afin de diviser les forces ennemies et que la situation est plutôt à son avantage, un événement potentiellement dangereux pour les Français se produit lorsque la Garde impériale russe, sous le commandement du grand-duc Constantin, attaque les soldats de la division Vandamme autour de Stary Vinohrady (« les vieilles vignes ») avec l'appui de leur artillerie. Les 4e régiment de ligne et 24e régiment d'infanterie légère français subissent de lourdes pertes, plus de 400 hommes, et perdent leur aigle21.

Napoléon décide alors d'envoyer Bessières et la cavalerie de la Garde, composée des chasseurs à cheval et des mamelouks (quatre escadrons), des grenadiers à cheval (quatre escadrons), ainsi que deux batteries d'artillerie à cheval de la Garde pour les appuyer22. Une première charge menée par deux escadrons des chasseurs à cheval, appuyés par trois escadrons des grenadiers à cheval, disperse la cavalerie du tsar et permet d'engager l'infanterie de la Garde russe. Néanmoins, l'arrivée en renfort de sept escadrons de cosaques et de chevaliers-gardes renverse le rapport de force23. Pour soutenir ses cavaliers, l'Empereur envoie d'abord le reste des chasseurs à cheval et les mamelouks, puis le dernier escadron des grenadiers à cheval23. La cavalerie russe est refoulée et essuie de lourdes pertes, les chevaliers-gardes perdant plus de 200 hommes parmi lesquels le prince Repnine (de)13. La perte totale de la cavalerie de la Garde se monte à environ 140 hommes24. Les charges de la cavalerie de la Garde menées par Bessières ont permis de repousser cette dernière attaque russe sur le Pratzen, laissant les Français maîtres du plateau jusqu'à la fin de la bataille25.

La campagne de Prusse
Article détaillé : Campagne de Prusse et de Pologne.
Un maréchal de Napoléon à cheval, sabre à la main et se retournant vers sa suite.
Jean-Baptiste Bessières, maréchal d'Empire et colonel-général de la cavalerie de la Garde impériale. Illustration de Job.

Le 14 octobre 1806, Bessières assiste à la bataille d'Iéna sans y prendre une part active. Il participe peu après à l'entrée triomphale de l'armée française dans Berlin, où il défile à la tête de la Garde à cheval, et se voit alors confier plusieurs missions d'inspection et d'organisation. Il fait le reste de la campagne de Prusse à la suite du quartier général de l'Empereur26. Les opérations se poursuivent contre les Russes, et vers la mi-décembre, Bessières obtient le commandement d'un corps de cavalerie de réserve fort de deux divisions de dragons, d'une division de cuirassiers et de trois régiments de cavalerie légère, alignant au total 7 500 hommes27.

Franchissant la Vistule le 17 décembre, la cavalerie de Bessières progresse avec précaution en territoire polonais et rejette l'ennemi au-delà de la Wkra28. Attaqué le 23 décembre à Bieżuń alors qu'il ne dispose que de deux compagnies d'infanterie légère pour soutenir sa cavalerie, Bessières parvient à résister aux attaques de plusieurs colonnes prussiennes et russes fortes d'environ 5 000 à 6 000 hommes. Il prend ensuite le dessus dans des marais, fait de nombreux prisonniers chez l'ennemi et capture deux étendards et cinq pièces de canon. Le lendemain, il charge plusieurs escadrons prussiens et leur enlève un certain nombre de pièces d'artillerie29. Resté avec le Ier corps de Bernadotte sur les rives de la Wkra, Bessières, mal informé par la cavalerie légère de Tilly, s'attarde trois jours à Bieżuń alors que l'armée française a déclenché son offensive contre les Russes. Il reprend finalement sa progression le 27 décembre en direction de Mława, mais la campagne s'interrompt peu après lorsque Napoléon ordonne à ses troupes de prendre leurs quartiers d'hiver. Le corps de Bessières est dissous le 12 janvier et ce dernier rentre avec l'Empereur à Varsovie, où il reprend la direction de la Garde impériale30.

Le 8 février 1807, à la bataille d'Eylau, la progression du corps d'Augereau est déroutée par une tempête de neige et celui-ci est écrasé par le feu des batteries russes. La cavalerie de Bennigsen tente d'exploiter ce succès mais une charge des chasseurs à cheval de la Garde menée par Bessières la ramène31. L'Empereur ordonne alors au maréchal Murat de lancer toute la cavalerie de réserve dans une charge massive. Les cavaliers français percent la première ligne russe, puis la deuxième, avant de se retrouver derrière les rangs ennemis, menacés d'encerclement. En conséquence, l'Empereur ordonne au maréchal Bessières d'aider la cavalerie de réserve avec celle de la Garde. Une seconde charge de cavalerie a donc lieu, menée par les chasseurs à cheval de la Garde et suivie par la cavalerie lourde composée des cuirassiers du 5e régiment et des grenadiers à cheval. Ces derniers culbutent les lignes qui leur sont opposées mais, perdus dans une bourrasque de neige, manquent de peu d'être capturés. La charge de la cavalerie de la Garde permet finalement à la cavalerie de réserve d'échapper à l'encerclement et de revenir à ses positions initiales32.

À la suite de la victoire française à Eylau, Bessières reste auprès de Napoléon et s'attache à renforcer ses troupes éprouvées par la dernière campagne. Au mois de mai, la Garde impériale aligne environ 8 500 hommes. Les hostilités ayant repris, le maréchal assiste à la bataille d'Heilsberg le 10 juin, où son chef d'état-major, le général Roussel, est tué par un boulet de canon, et à celle de Friedland le 14 qui se solde par une victoire décisive de Napoléon33. Le maréchal Bessières est présent aux côtés de Napoléon à l'entrevue du 25 juin 1807 avec le tsar Alexandre Ier de Russie sur le Niémen, où une ébauche du traité de Tilsit est rédigée. Il quitte cette dernière ville le 9 juillet avec l'Empereur et la Garde et entame la marche de retour vers Berlin puis Paris. Il est alors chargé de négocier le mariage entre la princesse Catherine de Wurtemberg et le frère de l'Empereur Jérôme Bonaparte, roi de Westphalie. Cette mission achevée, le maréchal rentre à Paris où il participe du 25 au 28 novembre aux festivités organisées pour le retour de la Garde impériale34.

Première campagne dans la péninsule Ibérique
Article détaillé : Bataille de Medina de Rioseco.
Un maréchal de Napoléon à cheval, de face, regardant vers la droite, la main sur la cuisse.
Le maréchal Bessières à cheval. Peinture d'Ernest Meissonier.

À la suite du soulèvement du Dos de Mayo à Madrid le 2 mai 1808, Napoléon décide d'envoyer Bessières en Espagne afin de renforcer les troupes d'occupation françaises. Le maréchal, qui exerce pour la première fois un commandement indépendant, prend la tête des unités de la Garde impériale et du corps d'observation des Pyrénées occidentales, avec lesquels il s'établit à Burgos en attendant l'arrivée de Joseph Bonaparte, désigné par son frère pour monter sur le trône d'Espagne35. Les troupes placées sous les ordres de Bessières comprennent surtout des unités de conscrits, formées en régiments provisoires de faible valeur, et seulement quatre bataillons de vieilles troupes36. Occupant dès le mois de mai les provinces de Navarre et de Guipuscoa, Bessières s'empare des villes de Logroño et de Torquemada le 6 juin, puis de Ségovie le 737.

Au mois de juillet, l'armée espagnole de Galice commandée par les généraux Blake et la Cuesta marche contre les Français. Le maréchal se porte à sa rencontre avec l'ensemble des troupes disponibles, soit environ 15 600 hommes, et l'affronte à la bataille de Medina de Rioseco le 14 juillet. Jugeant préférable d'attaquer ses adversaires séparément afin de les vaincre en détail, Bessières ordonne au général Merle, soutenu par Lasalle, de s'en prendre à l'armée de Blake pendant que la division du général Mouton est chargé de distraire Cuesta. Un premier assaut sur le mont Moclín mené par la brigade Sabatier échoue, et ce n'est qu'à la deuxième tentative que les Français parviennent à se rendre maîtres de la position. Bessières fait alors bombarder le plateau de Valdecuevas qu'il fait assaillir par Sabatier et par les brigades Darmagnac et Ducos. Blake repousse la première attaque mais il commet à ce moment l'erreur de détacher une de ses divisions auprès de Cuesta, affaiblissant dangereusement son aile gauche. La cavalerie légère de Lasalle charge ce secteur faible de la ligne espagnole, culbute l'infanterie adverse et balaie en quelques minutes le plateau de Valdecuevas38.

Bessières a désormais les mains libres contre Cuesta. La division espagnole de Portago lance une contre-attaque sur le plateau et rencontre d'abord un certain succès, mais elle est finalement rejetée par un retour offensif de l'infanterie française. Les troupes de Cuesta ne sont pas plus heureuses contre Mouton : malmenées par un feu de mousqueterie et par une charge de la cavalerie impériale, elles doivent se joindre à la débâcle générale malgré le dévouement de quelques unités d'arrière-garde. La bataille s'achève vers 15 h par une incontestable victoire française39, la première de Bessières en tant que commandant en chef d'une force indépendante40. Les pertes françaises sont d'environ 1 000 hommes contre près de 8 000 tués, blessés, prisonniers ou disparus chez les Espagnols39. La timide poursuite française est enrayée par la présence de la guérilla, mais la victoire de Medina de Rioseco éradique l'armée régulière espagnole des provinces du nord et ouvre la voie de Madrid à Joseph Bonaparte41. Napoléon, recevant la nouvelle, s'écrie : « C'est une seconde bataille de Villaviciosa ; Bessières a mis mon frère Joseph sur le trône d'Espagne. »42.

À la suite de ce succès, Bessières pousse jusqu'à Mayorga où il entre le 22 juillet. Les avantages stratégiques acquis sur les Espagnols à Medina de Rioseco sont toutefois éclipsés par la défaite du général Dupont à Bailén, qui contraint les Français à repasser l'Èbre. Le corps de Bessières se retire du côté de Briviesca en attendant la venue de l'Empereur, qui a décidé d'intervenir personnellement en Espagne afin de redresser la situation43. Une fois celui-ci arrivé, Bessières reçoit l'ordre d'avancer sur Burgos mais perd du temps, soit parce qu'il surestime les forces adverses, soit parce qu'il sait depuis le 6 novembre qu'il doit être remplacé par le maréchal Soult à la tête du IIe corps. Le 9 novembre, il transmet son commandement à ce dernier, conservant toutefois celui de la Garde impériale et de la cavalerie de réserve44. Conformément aux ordres de l'Empereur, les deux maréchaux marchent sur Burgos et se heurtent devant la ville à l'armée espagnole du comte de Belveder. L'action décisive de l'infanterie française contre les lignes espagnoles est complétée par l'attaque de la cavalerie lourde menée par Bessières, qui sabre les fuyards et met la main sur de nombreuses pièces d'artillerie45. Bessières est cependant critiqué par Napoléon qui lui écrit la veille de la bataille :

« J'ai vu avec peine qu'au lieu d'ambitionner la gloire d'entrer à Burgos, vous préfériez la céder à un autre. Votre résultat du 8 n'a pas rempli mon attente. Vous ne me donnez aucun renseignement ; et comment pourriez-vous m'en donner ? Vous étiez à dix lieues de votre avant-garde ; le général Lasalle, qui la commande, était à cinq lieues de Burgos, de sorte que tout finissait par un colonel qui ne sait pas ce que l'on veut faire. Est-ce ainsi, monsieur le maréchal, que vous m'avez vu faire la guerre46 ? »

Il n'en dirige pas moins la poursuite française et assiste aux côtés de l'Empereur à la bataille de Somosierra le 30 novembre, où les chevau-légers polonais de la Garde enlèvent un défilé gardée par une armée espagnole et seize pièces d'artillerie. Les défenseurs sont refoulés sur Madrid que Bessières, arrivé sur place le 2 décembre avec la cavalerie de la Garde et les divisions de dragons La Houssaye et Latour-Maubourg, fait sommer de se rendre une première fois. Son offre est repoussée mais la capitale espagnole doit finalement capituler le 4 décembre devant l'Empereur en personne. Bessières concourt ensuite à la destruction des forces du général Castaños qu'il harcèle jusqu'aux portes de l'Andalousie. À cette date, il est rappelé par Napoléon à Madrid pour prendre part à la poursuite de l'armée anglaise du général Moore, qui se replie dans le nord de l'Espagne. Il conduit la cavalerie jusqu'à Villafranca del Bierzo avant de regagner Valladolid avec Napoléon qui a décidé de rentrer en France pour faire face à une guerre imminente avec l'Autriche47. Le 17 janvier 1809, Bessières est nommé gouverneur des provinces du nord de la péninsule et rentre en France le 9 mars48.

Essling et Wagram
Articles détaillés : Bataille d'Essling et Bataille de Wagram.

Rappelé par l'Empereur pour la guerre contre l'Autriche, Bessières se voit confier à partir du 10 avril la réserve de cavalerie de l'armée d'Allemagne48. Celle-ci est constituée des divisions de cavalerie légère Lasalle et Montbrun, de la division de dragons de Beaumont et de la division de grosse cavalerie de Nansouty, pour un total d'environ 15 000 cavaliers49. Le 21 avril, marchant en avant-garde avec la cavalerie bavaroise et les divisions Nansouty et Saint-Sulpice, le maréchal culbute la cavalerie autrichienne en avant de Landshut50. Dans la nuit du 22, Napoléon lui donne l'ordre de se lancer à la poursuite du corps autrichien de Hiller, battu la veille à Landshut. Les forces du maréchal se composent pour cette mission de la division bavaroise Wrede du VIIe corps, de la division française Molitor et de la division de cavalerie Marulaz, appartenant toutes les deux au IVe corps. Bessières arrive à Neumarkt-Sankt Veit le 22 avril, accompagné de la division Wrede et de la cavalerie de Marulaz qui est envoyée en reconnaissance aux abords de l'Inn. Un premier contact entre les deux armées a lieu le 23 avril : le lendemain, Hiller lance une contre-attaque et met rapidement les troupes franco-bavaroises en difficulté, malgré la résistance de la division Wrede sur les collines au sud-est de Neumarkt. Menacé d'encerclement, Bessières ordonne la retraite en début d'après-midi51. Cet échec lui coûte 2 600 hommes, tués, blessés ou prisonniers, contre seulement 800 chez les Autrichiens52.

À gauche, Napoléon à cheval regardant à la lorgnette, une carte à la main. Un page de sa suite, découvrant son chapeau, tend le bras pour récupérer la carte. Au sol, un maréchal dont le cheval vient d'être renversé par un boulet.
Napoléon à Wagram, le 6 juillet 1809. Derrière lui, le maréchal Bessières vient d'être projeté au sol par la mort de son cheval. Peinture d'Horace Vernet.

Le maréchal participe ensuite à la meurtrière bataille d'Essling, qui se déroule du 21 au 22 mai. Les villages d'Aspern et d'Essling sont le théâtre d'affrontements sanglants auxquels se joignent les charges répétées des cavaliers de Bessières. Malgré leur résistance, les Français sont accablés par le nombre et Napoléon doit ordonner la retraite en direction de l'île de Lobau. Dans un même temps, chargé de contenir la pression autrichienne avec sa cavalerie, Bessières tient les troupes de l'archiduc Charles à distance et permet à l'armée de se retirer en ordre53. Il est fait duc d'Istrie le 28 mai 180948.

À la bataille de Wagram, le 6 juillet, la situation de la gauche française s'étant rapidement dégradée, Napoléon ordonne au maréchal Bessières de charger les formations autrichiennes qui menacent son aile gauche. Le temps jouant contre lui, Bessières décide de ne pas attendre l'arrivée de la cavalerie de la Garde et, ses deux autres divisions de cavalerie lourde étant engagées ailleurs, il se résout à conduire son attaque avec la seule division Nansouty54. La charge s'effectue sous une grêle de boulets et de mitraille. Ayant décelé un point faible dans la ligne autrichienne, les cavaliers français font une percée et bousculent l'infanterie ennemie qui s'est formée en carrés, sabrant au passage un bataillon de grenzers. Cependant, une grande partie de la cavalerie française est gênée par les masses de l'infanterie autrichienne et l'attaque perd beaucoup de son intensité. Bessières et Nansouty obliquent alors sur la droite et chargent les canons du prince de Liechtenstein, mais la cavalerie autrichienne intervient presque aussitôt et repousse les cavaliers français jusqu'à leurs lignes55.

Bessières, dont la détermination n'a pas été entamée par ce premier échec, se prépare à lancer un nouvel assaut, cette fois-ci avec le soutien d'une partie de la cavalerie de la Garde, lorsqu'un boulet tue son cheval et lui fait perdre connaissance55. La Garde impériale, qui l’adore et le croit mort, s’afflige. Napoléon lui dit : « voilà un beau boulet, Bessières, il a fait pleurer ma Garde »56. Sans nouvelles de son chef, Nansouty décide de rompre l'engagement afin de préserver sa division déjà fortement entamée57. La charge de Bessières, bien que menée à la hâte avec une seule division, a des conséquences tactiques importantes en faisant gagner à Napoléon un temps précieux, permettant à ce dernier de reprendre l'initiative de la bataille55. Après avoir comblé la brèche créée par l'avancée de la colonne Macdonald58, sa cavalerie se lance dans la soirée sur les lignes autrichiennes en retraite sans réussir à les entamer sérieusement53. Soigné à Vienne, Bessières rentre en France une fois sa convalescence achevée59.

Années de paix et retour en Espagne
Article détaillé : Bataille de Fuentes de Oñoro.
Portait d'un maréchal de Napoléon, la tête tournée vers la droite, vêtu de son uniforme avec ses décorations.
Le maréchal Bessières, duc d'Istrie. Lithographie de Forestier.

Peu de temps après, le 8 août 1809, il est nommé au commandement supérieur de la 16e division militaire, puis des trois divisions de gardes nationales rassemblées à Saint-Omer, Lille et Ostende le 20 août48. À la même époque, un corps expéditionnaire anglais débarqué sur l'île de Walcheren s'empare de la ville de Flessingue, menaçant Anvers. Une armée française placée sous les ordres de Bernadotte est rassemblée pour faire face aux troupes britanniques, mais ces dernières, terrassées par les fièvres, sont finalement rapatriées à la fin du mois d'août, à l'exception d'une garnison demeurée dans Flessingue. Le 11 septembre, Bessières remplace Bernadotte à la tête de l'armée du Nord et réoccupe Flessingue et Walcheren définitivement évacuées par les Anglais60.

Rentré à Paris, il accueille froidement le divorce de Napoléon d'avec Joséphine, auquel il s'est opposé par le passé, ce qui n'empêche pas l'Empereur de venir passer quelques jours en sa compagnie au château de Grignon, propriété du maréchal61. Bessières est nommé commandant de la Garde impériale à Paris le 19 janvier 1810 ; deux mois plus tard, le 19 mars, il est fait gouverneur de Strasbourg et accueille à ce titre la nouvelle impératrice Marie-Louise d'Autriche lors de son arrivée sur le sol français48. Après avoir assisté le 2 avril au mariage religieux du couple impérial, Bessières partage son temps entre Grignon et Paris et s'occupe essentiellement de l'administration de la Garde62.

Le 15 janvier 1811, il se voit attribuer le commandement en chef de l'armée du Nord de l'Espagne. Cette armée, forte d'environ 66 000 hommes, opère sur un territoire très étendu allant de la Navarre aux Asturies, ce qui entraîne une forte dispersion des effectifs et d'importantes difficultés logistiques. Bessières a notamment pour instructions de soutenir l'armée du maréchal Masséna au Portugal. Ce dernier, qui n'a pas réussi à chasser les troupes anglo-portugaises du général Wellington de la péninsule, se replie sur la frontière espagnole et fait demander de l'aide à Bessières, notamment en chevaux et en vivres, afin de pourvoir aux besoins de ses hommes. Dans le même temps, Masséna s'emploie à regrouper ses forces afin de libérer Almeida assiégée ; ses requêtes se font de plus en plus pressantes mais Bessières, faisant valoir ses propres difficultés, ne coopère que timidement et exprime ses doutes sur la stratégie adoptée par le prince d'Essling. Il écrit également au major-général Berthier pour l'informer de la situation matérielle inquiétante dans laquelle se trouve l'armée du Portugal63. En conséquence, Masséna est obligé de reporter son offensive par deux fois avant que Bessières, réalisant la nécessité d'une intervention immédiate pour sauver Almeida et Ciudad Rodrigo64, ne se décide à envoyer en renfort les brigades de cavalerie Wathier et Lepic (1 500 hommes) avec six canons et trente attelages. Ces troupes, conduites par le duc d'Istrie en personne, rejoignent Masséna le 1er mai, deux jours avant le début de la bataille de Fuentes de Oñoro65.

Le 5 mai, troisième jour des combats, Wellington se trouve dans une position délicate face aux Français. Masséna, en dépit des renforts symboliques envoyés par Bessières, réussit en effet à exploiter une faiblesse dans la ligne de Wellington, et ce dernier est sur le point d'être battu. Masséna charge alors son aide de camp, Nicolas Oudinot, de trouver Lepic et la cavalerie de la Garde, avec ordre de charger immédiatement. Mais Oudinot est bientôt de retour avec de mauvaises nouvelles, lui rapportant que Lepic reconnaissait seulement Bessières en tant que chef et qu'il ne chargerait pas sans son ordre. Bessières ne pouvant être trouvé, l'opportunité d'en finir avec l'armée de Wellington s'évapore66. Plus tard dans la journée, Bessières s'oppose à l'utilisation de ses attelages que Masséna souhaite diriger sur Ciudad Rodrigo afin de réapprovisionner l'armée en munitions. En définitive, la bataille s'achève sur un échec stratégique français majeur67 . Mis au courant des événements, Napoléon fait dire à Bessières, par l'intermédiaire de Berthier : « vous avez été inutile à l'armée du Portugal »68.

À la suite de cette défaite, Masséna est rappelé en France et est remplacé à la tête de l'armée du Portugal par le maréchal Marmont, à qui Bessières fait envoyer du blé, des chevaux et des fournitures. Par la suite, il s'oppose initialement au mouvement conçu par Marmont pour aider Soult en Estrémadure et refuse d'envoyer des troupes sur Salamanque, mais finit par donner son accord et mettre en route les effectifs demandés69. Le maréchal Bessières est remplacé dans son commandement en Espagne le 8 juillet 1811 par le général Dorsenne70, sans que les motifs exacts de ce rappel soient connus. Sans affectation, il demeure à Paris pendant toute une année et en profite également pour rendre visite à son père dans son village natal de Prayssac71.

Campagne de Russie
Article détaillé : Campagne de Russie.
Un maréchal de Napoléon à cheval, ôtant son bicorne pour saluer.
Le maréchal Bessières. Illustration de Victor Huen.

Bessières rejoint la Grande Armée en prévision de la campagne de Russie en 1812 et prend une nouvelle fois la tête de la cavalerie de la Garde impériale. À cette époque, cette formation d'élite, dotée d'un effectif de 6 000 sabres, se compose des grenadiers à cheval du général Walther, des chasseurs à cheval et mamelouks du général Lefebvre-Desnouettes, de deux régiments de lanciers sous les généraux Krasiński et Colbert, d'un régiment de dragons et de deux escadrons de gendarmes d'élite. Entre février et mars, les unités de la Garde font route vers l'Allemagne, puis à partir de la mi-avril, en direction de la Pologne. Le 23 juin, les troupes françaises atteignent les rives du Niémen qui est franchi le lendemain, ce qui marque le début de l'invasion72.

Bessières suit l'Empereur avec la Garde pendant la première partie de la campagne, entrant avec lui dans Vilna le 28 juin puis dans Vitebsk le 28 juillet. Les opérations sont éprouvantes et la Grande Armée est fortement affaiblie par les maladies et la désertion ; toutefois la cavalerie de la Garde est encore peu affectée grâce aux bonnes dispositions prises par Bessières. Après avoir traversé le Dniepr et enlevé Smolensk à la mi-août, Napoléon hésite à poursuivre sa marche vers Moscou. Bessières est parmi ceux qui l'encouragent à ne pas aller plus avant, mais l'Empereur décide finalement de reprendre l'offensive. Les Russes, qui jusque là se sont retirés presque sans combattre devant les Français, acceptent l'affrontement lors de la bataille de la Moskova, le 7 septembre 1812. Au cours de cette journée, la cavalerie de Bessières est tenue en réserve avec le reste de la Garde impériale. Les attaques françaises se succèdent depuis le matin et parviennent, au prix de pertes énormes, à ébranler le centre de la position russe. À ce moment, Murat et Ney demandent expressément à l'Empereur de faire donner la Garde impériale, qui refuse une première fois malgré l'avis favorable de Bessières. La situation ayant évolué au centre, les deux maréchaux renouvellent leur demande mais Napoléon s'y oppose à nouveau, cette fois soutenu en ce sens par le duc d'Istrie. Dans la soirée, ce dernier propose vainement à son souverain de faire donner la Garde sur l'armée russe en retraite73.

Les Français entrent dans Moscou le 15 septembre et Bessières s'installe avec ses troupes à proximité du Kremlin où réside l'Empereur. Lors de l'incendie de la ville, il réussit à convaincre Napoléon de quitter le palais. Quelques jours plus tard, le maréchal est envoyé à l'avant-garde en soutien de Murat avec un corps d'armée rassemblant, outre les deux régiments de lanciers de la Garde, de la cavalerie légère, des dragons, la division Friederichs du Ier corps et l'infanterie polonaise de Poniatowski. Franchissant la Desna, il contraint le général russe Miloradovitch à battre en retraite et campe avec Murat face à l'armée de Koutouzov à Taroutino, où l'absence de fourrage et d'approvisionnements se fait cruellement sentir, notamment au sein des unités de cavalerie. Le 18 octobre, les deux maréchaux sont attaqués par les Russes lors de la bataille de Winkowo et doivent reculer sur Voronovo. Ils rallient Napoléon peu après alors que la retraite de Russie vient juste de commencer74. Le 25 octobre 1812, l'état-major de l'Empereur est attaqué par les cosaques à Gorodnia, le lendemain de la bataille de Maloyaroslavets. Bessières, enlevant la cavalerie de la Garde qui se tient à proximité, rétablit la situation et refoule les assaillants sur la Louga. Selon les mots de son biographe : « Bessières avait sauvé l'Empereur : le Bulletin de la Grande Armée le fit savoir à l'Europe entière »75. Lors du conseil de guerre qui suit cet événement, le duc d'Istrie conseille de retraiter vers Smolensk en passant par Mojaïsk ; Napoléon choisit finalement la route la plus courte, déjà empruntée à l'aller76.

Pendant la retraite, Bessières marche en tête de l'armée avec la Garde impériale, traversant successivement Mojaïsk le 29 octobre, Viazma le 1er novembre, Dorogobouj le 5 et Smolensk le 9. Le 15 novembre a lieu la bataille de Krasnoï où la Garde tente de contenir les assauts des Russes pour permettre au reste de l'armée de continuer sa retraite. Lorsqu'il atteint Orcha le 19, Bessières n'a plus sous ses ordres qu'environ 1 000 cavaliers de la Garde dont la moitié démontée. Après le franchissement de la Bérézina, le repli des troupes françaises se poursuit jusqu'à Königsberg et, à la fin du mois de décembre, Bessières est rappelé en France pour superviser la reconstitution de la Garde et de la réserve de cavalerie77.

Mort au combat
Un officier à cheval rejeté en arrière par un boulet, secouru par un cavalier.
Mort du maréchal Bessières à Rippach, le 1er mai 1813.

En 1813, lorsque débute la campagne d'Allemagne, l’Empereur confie au duc d'Istrie le commandement de toute la cavalerie de l’armée, c'est-à-dire, outre les escadrons de la Garde, le Ier corps de cavalerie du général Latour-Maubourg, les deux régiments de cavalerie du général Kellermann et quelques unités de cavalerie alliées78. Au matin du 1er mai 1813, à la veille de la bataille de Lützen, le maréchal brûle les lettres de sa femme qu'il a, jusque-là, conservées pieusement et ayant consenti, devant l'insistance de ses officiers, à prendre à contre-cœur une légère collation, il dit alors : « si un boulet de canon doit m'enlever ce matin, je ne veux pas qu'il me prenne à jeun ». « Si l'on se bat aujourd'hui, le maréchal sera tué » confie alors son aide de camp Baudus79.

Peu après, tandis que Bessières dirige une attaque près de Weißenfels, un premier boulet emporte la tête de son ordonnance — un chevau-léger lancier polonais —, puis un second boulet lui fracasse la main et transperce sa poitrine. Le boulet l'emporte aux alentours de 12 h 55. Le colonel Saint-Charles raconte les circonstances exactes de la mort du maréchal Bessières dans une lettre du 4 novembre 183980 :

« M. le maréchal prince de la Moskowa (Ney), à la tête de son corps d'armée en marche, venait de tourner, suivi de son état-major, dont je faisais partie, le village de Rippach, par sa gauche, et s'était arrêté à la hauteur de ses dernières maisons, ayant une large plaine en face et couverte de cavalerie étrangère qui faisait mine de vouloir s'opposer vigoureusement à la continuation de notre mouvement, lorsque M. le maréchal Bessières, arrivant prés de M. le maréchal Ney, celui-ci lui dit : « Ah ! Te voila, que viens-tu faire seul ? Vois ! Si ta cavalerie était ici... la bonne besogne. »« Je viens de l'envoyer chercher, répondit M. le maréchal Bessières, et elle va venir là » en montrant la terre avec son doigt. Ce moment même, une bordée d'artillerie fut lâchée sur notre groupe, et comme si elle avait fait long feu, un des derniers coups frappant M. le maréchal Bessières, l'enleva de dessus son cheval, le jeta de toute sa longueur à terre, en même temps que son sang et des lambeaux de chairs, dont je fus couvert en partie, furent projetés de tous côtés. »

Napoléon, pour qui la mort de Bessières est une perte immense, fait ce commentaire : « Bessières a vécu comme Bayard et il est mort comme Turenne »81. Il écrit à la duchesse d'Istrie : « Ma cousine, votre mari est mort au champ d'honneur ! La perte que vous faites, vous et vos enfants, est grande, sans doute, mais la mienne l'est davantage encore : le duc d'Istrie est mort de la plus belle mort et sans souffrir ; il laisse une réputation sans tache ; c'est le plus bel héritage qu'il ait pu léguer à ses enfants. Ma protection leur est acquise ; ils héritent aussi de l'affection que je portais à leur père. Trouvez dans toutes ces considérations des motifs de consolation pour alléger vos peines, et ne doutez jamais de mes sentiments pour vous »82.

Vie privée

Portrait en médaillon d'une femme de la noblesse, vêtue de blanc et de dentelle.
La maréchale Bessières, duchesse d'Istrie, née Marie-Jeanne Lapeyrière.

Jean-Baptiste Bessières est le frère aîné du général de brigade Bertrand Bessières (1773-1854), promu à ce grade après Austerlitz et qui s'est signalé en Espagne, en Russie et en Allemagne. Il termine sa carrière avec le grade de lieutenant-général sous la Restauration. Le préfet et diplomate Julien Bessières (1777-1840) est également l'un de ses cousins83,84,85.

Le 27 octobre 1801, il épouse en la chapelle de Canussel à Lacour Marie-Jeanne Lapeyrière, fille de Jean-Louis Lapeyrière, receveur des revenus du clergé à Cahors et sœur d'Augustin Lapeyrière86. Les deux époux, épris l'un de l'autre, se connaissent depuis l'enfance et, selon Chardigny, « le mariage de Bessières resta une affaire tout à fait personnelle »87. Un enfant naît de leur union en 1802, Napoléon Bessières, sans postérité88. Douce, pieuse et réservée, la maréchale est une femme de caractère qui n'hésite pas à s'opposer frontalement à Napoléon, notamment sur la question religieuse. La mort de Bessières en 1813 lui cause une profonde douleur, laquelle s'accentue lorsqu'elle découvre, en fouillant dans les papiers de son mari, que celui-ci a su s'organiser une double vie avec Virginie Oreille, une jeune danseuse de l'Opéra89. Bessières n'ayant pas laissé de fortune, Napoléon se charge de régler ses dettes tandis que sa veuve obtient en 1815, de la part de l'empereur d'Autriche, une rente de 20 000 francs destinée à compenser la perte de sa précédente dotation provenant de territoires restitués à la maison de Habsbourg. La maréchale Bessières s'éteint le 4 juin 1840, vingt-sept ans après son mari90.

Considérations

« Bessières était d'une bravoure froide, calme au milieu du feu ; il avait de très bons yeux ; il était fort habitué aux manœuvres de cavalerie, et propre surtout à commander une réserve. On le verra, dans toutes les grandes batailles, rendre les plus grands services. Lui et Murat étaient les premiers officiers de cavalerie de l'armée, mais de qualités bien opposées : Murat était un officier d'avant-garde, aventureux et bouillant ; Bessières était un officier de réserve plein de vigueur, mais prudent et circonspect. »

— Jugement de Napoléon sur Bessières à Sainte-Hélène91.

Un maréchal de Napoléon sur un cheval blanc, regardant de face, suivi d'une escorte de lanciers.
Le maréchal Bessières et son escorte de lanciers polonais de la Garde en 1813. Peinture de Jan Chełmiński.

Bessières est connu pour son caractère franc, humain et désintéressé ainsi que pour sa fidélité absolue à Napoléon92,93. Toutefois, son dévouement ne l'empêche pas de manifester à plusieurs reprises son désaccord avec son souverain, notamment au sujet de l'intervention en Espagne ou à propos du mariage autrichien94. Bien qu'une telle opposition ne soit pas de nature à exercer une réelle influence sur Napoléon, celui-ci apprécie la compagnie du natif de Prayssac95 et les deux hommes entretiennent jusqu'à la fin des relations amicales, quoique plus intellectuelles qu'affectives. L'Empereur remarque que « ses qualités, se développant avec les circonstances, le montrèrent toujours à la hauteur de sa fortune ; on vit Bessières constamment bon, humain, généreux ; d'une loyauté, d'une droiture antiques ; soldat homme de bien, et citoyen honnête homme »91.

En privé, il se montre poli et courtois, mais sans jamais se départir de ses manières et de son sérieux96. Il est également l'un des rares chefs de l'armée à avoir conservé des sentiments religieux97 et également le seul, avec Berthier, à apprécier la vie à la Cour98. Durant le passage de la Bérézina, il fait preuve de bienfaisance en sauvant la vie de plusieurs civils et en se chargeant d'un enfant dont la mère venait de mourir en essayant de traverser la rivière99. En Espagne, il s'efforce de préserver les populations civiles des excès commis par ses troupes et va jusqu'à confier ses blessés aux soins de moines espagnols100. La sagesse de son administration est reconnue par les habitants et des services funèbres sont célébrés dans certaines provinces à l'annonce de sa mort101. Ce tableau est cependant nuancé par Dunn-Pattison qui explique que le maréchal n'a pas hésité à recourir à des méthodes brutales, en ordonnant par exemple de persécuter les familles des guérilleros afin de venger les exactions commises contre ses hommes ou en procédant à des exécutions sommaires lorsqu'un village ne s'acquittait pas des contributions demandées92.

Sur le terrain, Bessières se révèle comme un officier de cavalerie talentueux, particulièrement lors de la campagne d'Allemagne de 1809, et s'il ne possède pas la fougue et le panache de Murat, ses compétences tactiques ne sont pas loin d'égaler celles de ce dernier102. Moins célèbre que Murat, Lasalle ou Kellermann, il n'en demeure pas moins un cavalier accompli au coup d’œil sûr, sachant faire preuve de sang-froid et d'esprit de décision, à la bravoure incontestable103 ; il n'hésite par exemple jamais à mener personnellement les charges de sa cavalerie104. En campagne, il passe ses journées à cheval et affiche une grande proximité avec ses hommes dont il partage le quotidien105. Sa sollicitude pour le soldat lui vaut d'être adoré par ses troupes, en particulier celles de la Garde106 ; à Wagram, alors qu'il vient d'être projeté à terre par la mort de son cheval, Napoléon lui dit : « voilà un beau boulet, Bessières, il a fait pleurer ma Garde »56. Sa réputation souffre néanmoins aux yeux de l'armée en raison de son attitude à la bataille de la Moskova où il déconseille à Napoléon de faire intervenir la Garde impériale, compromettant ainsi toute chance de remporter une victoire décisive66. Davantage encore que sur les champs de bataille, Bessières joue un rôle essentiel dans l'organisation, l'équipement et l'entraînement de la Garde impériale, fonction dans laquelle il révèle des qualités d'administrateur mais qui explique aussi qu'il soit l'un des maréchaux du Premier Empire les plus méconnus92. À Sainte-Hélène, l'Empereur déclare : « si j'avais eu Bessières à Waterloo, ma Garde aurait décidé de la victoire »82.

Statue du maréchal Bessières sur la façade nord du pavillon de Rohan au palais du Louvre, à Paris.

En tant que commandant en chef, Bessières montre néanmoins ses limites. Selon l'historien Richard Dunn-Pattison, « son courage moral semblait l'abandonner aux moments critiques. En Espagne — que ce soit à Medina de Rioseco, Burgos ou Fuentes d'Onoro —, il se montra incapable de s'engager résolument dans le combat. Comme beaucoup d'autres généraux, il ne manquait pas de présence d'esprit, mais cela était insuffisant pour l'élever au rang de ces grands commandants qui perçoivent intuitivement l'instant où tout doit être risqué »92. Le général Maximilien Sébastien Foy juge ses dispositions à Medina de Rioseco excellentes mais fustige son incapacité à exploiter sa victoire41. Dans son ouvrage consacré aux maréchaux d'Empire ayant servi en Espagne, Richard Humble considère que son bilan dans la péninsule reste « léger », écrivant que « les faits d'armes de Bessières n'étaient que peu de choses comparés à ceux de Masséna, de Davout, de Lannes ou de Ney »107 et qu'il « manquait cruellement des multiples talents requis sur ce théâtre d'opérations particulièrement ingrat »108. Le même auteur remarque cependant que Bessières n'était pas totalement dépourvu de vision stratégique et qu'il avait clairement entrevu l'impasse dans laquelle se trouvaient alors les troupes françaises en Espagne109.

Le comportement de Bessières à Fuentes de Oñoro a fait l'objet de nombreuses critiques. L'historien Frédéric Hulot, dans sa biographie consacrée à Masséna, écrit ainsi que « sa responsabilité [à Bessières] dans l'affaire de Fuentes de Onoro est écrasante »68. Oleg Sokolov porte également un jugement sévère sur le maréchal en expliquant que par sa faute « les Anglais sortirent indemnes d'une situation où normalement ils étaient voués à l'échec »110. André Rabel tente pour sa part de justifier l'attitude du duc d'Istrie en notant que « les 800 grenadiers du général Lepic formaient la seule réserve de l'armée ; il eut été de la dernière imprudence de la compromettre en l'engageant » ; il estime à cet égard que la perte de la bataille réside bien davantage dans l'inaction d'une partie des forces de Masséna et le manque de coordination d'ensemble de son armée que dans le refus de Bessières de lancer la Garde à l'attaque111. Le général Thoumas tempère ce jugement, en remarquant que si Lepic « ne faisait qu'obéir à un ordre formel », la non-intervention de sa cavalerie reste difficilement explicable : « à quoi servait d'ailleurs la présence de la brigade Lepic, comme troupe de réserve, si elle ne devait pas agir au moment où son action devenait nécessaire ? »67

Titre et distinctions

Bessières est créé duc d'Istrie et de l'Empire par lettres patentes du 28 mai 180948. Il se voit attribuer, en outre, plusieurs distinctions françaises et étrangères :

Drapeau de l'Empire français Empire français
  • Grand officier (25 prairial an XII - 14 juin 1804) et chef de la 3e cohorte de la Légion d'honneur112
  • Grand aigle de la Légion d'honneur (2 février 1805)112
Drapeau du Royaume d'Italie Royaume d'Italie
  • Commandeur de l'Ordre de la Couronne de fer112
Flagge Königreich Württemberg.svg Royaume de Wurtemberg
  • Chevalier de l'Ordre de l'Aigle d'Or de Wurtemberg112
Drapeau du Royaume de Saxe Royaume de Saxe
  • Grand'croix de l'Ordre de Saint-Henri de Saxe112
Drapeau du Royaume du Portugal Royaume de Portugal
  • Grand'croix de l'Ordre du Christ de Portugal112
Drapeau de l'Autriche Empire d'Autriche
  • Grand'croix de l'Ordre impérial de Léopold113

Hommages, honneurs et mentions

  • Son buste orne la galerie des Batailles du château de Versailles ;
  • Son nom est gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile (pilier Sud) ;
  • Son nom est donné à l'un des boulevard des Maréchaux de Paris, le boulevard Bessières ;
  • Sa maison natale est devenue le « collège d'Istrie » (Prayssac, Lot)114 ;
  • On trouve sa statue à Prayssac (érigée par Molknecht en 1845), à Cahors (place Aristide-Biand, par Molknecht) ainsi que sur la façade nord du palais du Louvre (œuvre de Latour)114 ;
  • La 51e promotion de l'École militaire interarmes porte le nom de Maréchal Bessières.


Notes et références

  1. Rabel 1903, p. 4 et 5.
  2. Chardigny 1977, p. 65 et 66.
  3. Chardigny 1977, p. 65.
  4. Rabel 1903, p. 5.
  5. a b c d et e Six 1934, p. 94.
  6. Chardigny 1977, p. 66.
  7. Rabel 1903, p. 7 à 9.
  8. Rabel 1903, p. 9 à 14.
  9. Rabel 1903, p. 17.
  10. de Courcelles 1821, p. 228.
  11. Clément de la Jonquière, L'expédition d'Égypte, 1798-1801, vol. 5, Elibron Classics, 2003 (lire en ligne [archive]), p. 418.
  12. (en) Ronald Pawly, Mounted Grenadiers of the Imperial Guard, Osprey Publishing, 2009, 48 p. (ISBN 9781846034497), p. 5.
  13. a et b Pigeard 2005, p. 142.
  14. Philip Haythornthwaite (ill. Richard Hook), La Garde impériale, DelPrado & Osprey Publishing, coll. « Osprey / Armées et batailles » (no 1), 2004, 63 p. (ISBN 2-84349-178-9), p. 17 et 20.
  15. Zieseniss 1980, p. 139 et 140.
  16. Humble 1973, p. 26.
  17. Garnier 1989, p. 209.
  18. Thoumas 2006, p. 214.
  19. Thoumas 2006, p. 215.
  20. Oleg Sokolov (préf. général Robert Bresse), Austerlitz : Napoléon, l'Europe et la Russie, Commios, janvier 2006, 541 p. (ISBN 2-9518364-3-0), p. 301 et 302.
  21. a et b Castle 2004, p. 74.
  22. Castle 2004, p. 42 et 75.
  23. a et b Castle 2004, p. 75.
  24. Alexeï Vassiliev (trad. Natalia Goutina), « "Faisons pleurer les dames de Saint-Pétersbourg !" (2) », Tradition Magazine, no 246,‎ novembre-décembre 2009, p. 26 (ISSN 0980-8493).
  25. Castle 2004, p. 69.
  26. Rabel 1903, p. 95 à 97.
  27. Rabel 1903, p. 98 et 99.
  28. Rabel 1903, p. 102 à 109.
  29. de Courcelles 1821, p. 230.
  30. Rabel 1903, p. 115 à 123.
  31. Rabel 1903, p. 128.
  32. François-Guy Hourtoulle, D'Eylau à Friedland, Histoire & Collections, 2007, 144 p. (ISBN 978-2352500209), p. 61.
  33. Rabel 1903, p. 130 à 136.
  34. Rabel 1903, p. 136 à 142.
  35. Humble 1973, p. 62 et 63.
  36. Diégo Mané, « L'armée française en Espagne 1808-1814 » [archive] [PDF], sur planete-napoleon.com, octobre 2012 (consulté le 4 mai 2018), p. 2, 3 et 7.
  37. (en) Charles Esdaile, The Peninsular War, Penguin Books, 2003 (ISBN 0-140-27370-0), p. 45 et 65.
  38. Ronald Brighouse (trad. Natalia Goutina), « La bataille de Medina de Rioseco, 14 juillet 1808 (1re partie) », Tradition Magazine, no 238,‎ juillet-août 2008, p. 19 à 24.
  39. a et b Ronald Brighouse (trad. Natalia Goutina), « La bataille de Medina de Rioseco, 14 juillet 1808 (2e partie) », Tradition Magazine, no 240,‎ novembre-décembre 2008, p. 39 à 43.
  40. Humble 1973, p. 69.
  41. a et b Dunn-Pattison 2010, p. 290.
  42. Rabel 1903, p. 160.
  43. Rabel 1903, p. 160 à 162.
  44. Rabel 1903, p. 169 à 176.
  45. Rabel 1903, p. 178 à 181.
  46. « Correspondance de Napoléon : 1-15 novembre 1808 » [archive], sur napoleon-histoire.com (consulté le 4 mai 2018).
  47. Rabel 1903, p. 182 à 188.
  48. a b c d e et f Six 1934, p. 95.
  49. Rabel 1903, p. 193 et 194.
  50. Rabel 1903, p. 197 et 198.
  51. (en) F. Loraine Petre, Napoleon and the Archduke Charles, New York, Hippocrene Books, 1976 (1re éd. 1909), p. 187, 218 et 219.
  52. (en) Digby Smith, The Greenhill Napoleonic Wars Data Book: Actions and Losses in Personnel, Colours, Standards and Artillery, 1792-1815, Londres, Greenhill Books, 1998, 582 p. (ISBN 1-85367-276-9, notice BnF no FRBNF38973152), p. 293 et 294.
  53. a et b Dunn-Pattison 2010, p. 291.
  54. Thoumas 2004, p. 36.
  55. a b et c (en) James R. Arnold, Napoleon conquers Austria: the 1809 campaign for Vienna, Praeger Publishers, 1995 (ISBN 0-275-94694-0), p. 149.
  56. a et b Chardigny 1977, p. 279.
  57. Thoumas 2004, p. 36 et 37.
  58. (en) Charles Esdaile, « Bessières, Jean-Baptiste (1768-1813) », dans Gregory Fremont-Barnes, The Encyclopedia of the French Revolutionary and Napoleonic Wars, vol. 2, ABC-CLIO, 30 août 2006, 1213 p. (ISBN 978-1-851096-46-6, lire en ligne [archive]), p. 197.
  59. Rabel 1903, p. 255.
  60. Rabel 1903, p. 255 à 259.
  61. Rabel 1903, p. 259 à 262.
  62. Rabel 1903, p. 263.
  63. Thoumas 2004, p. 254 à 256.
  64. Humble 1973, p. 151.
  65. Thoumas 2004, p. 257.
  66. a et b Sokolov 2003, p. 455.
  67. a et b Thoumas 2004, p. 258.
  68. a et b Frédéric Hulot, « Le Maréchal Masséna », dans Les grands maréchaux de Napoléon, Pygmalion, 2013, 1706 p. (ISBN 978-2-7564-1081-4), p. 849.
  69. Thoumas 2004, p. 260 et 261.
  70. Six 1934, p. 369.
  71. Thoumas 2004, p. 261 et 262.
  72. Rabel 1903, p. 305 à 308.
  73. Rabel 1903, p. 308 à 315.
  74. Rabel 1903, p. 315 à 322.
  75. Rabel 1903, p. 324.
  76. Marie-Pierre Rey, L'effroyable tragédie : Une nouvelle histoire de la campagne de Russie, Flammarion, 2012, 390 p. (ISBN 2081228327), p. 222 et 223.
  77. Rabel 1903, p. 325 à 332.
  78. Thoumas 2004, p. 266.
  79. Chardigny 1977, p. 112 et 113.
  80. A. Lievyns, Jean Maurice Verdot et Pierre Bégat, Fastes de la Légion d'honneur : biographie de tous les décorés accompagnée de l'histoire législative et réglementaire de l'ordre, vol. 1, Bureau de l'administration, 1844 (lire en ligne [archive]), p. 365.
  81. Rabel 1903, p. 339 et 343.
  82. a et b Alain Pigeard, L'Armée Napoléonienne, 1804-1815, Curandéra, 1993 (lire en ligne [archive]), p. 68.
  83. Six 1934, p. 95 et 96.
  84. Jean Baptiste Pierre Jullien de Courcelles, Histoire généalogique et héraldique des pairs de France : des grands dignitaires de la couronne, des principales familles nobles du royaume et des maisons princières de l'Europe, précédée de la généalogie de la maison de France, vol. 6, Paris, Chez l'auteur, 1826 (lire en ligne [archive]), p. 57 et 58.
  85. « Henri Géraud Julien Bessières » [archive], sur Sycomore [archive], base de données des députés de l'Assemblée nationale (consulté le 4 mars 2019)
  86. Alexandre-Claude Cornède-Miramont, Vie du maréchal Bessières, duc d'Istrie, Cahors, Imprimerie veuve Richard, 1845, 52 p. (lire en ligne [archive]), p. 24 et 25.
  87. Chardigny 1977, p. 253.
  88. Jourquin 1999, p. 160.
  89. Chardigny 1977, p. 254 à 257.
  90. Chardigny 1977, p. 258.
  91. a et b Jourquin 1999, p. 178.
  92. a b c et d Dunn-Pattison 2010, p. 295.
  93. Rabel 1903, p. 62 à 65.
  94. Chardigny 1977, p. 110 et 111.
  95. Chardigny 1977, p. 112.
  96. Chardigny 1977, p. 182.
  97. Chardigny 1977, p. 27.
  98. Zieseniss 1980, p. 132.
  99. Rabel 1903, p. 330.
  100. Chardigny 1977, p. 83.
  101. Rabel 1903, p. 63 et 64.
  102. Dunn-Pattison 2010, p. 291 et 295.
  103. Thoumas 2006, p. 272.
  104. Béatrice Capelle et Jean-Claude Demory, « Bessières, loyauté et droiture antiques », dans Maréchaux d'Empire, E/P/A, 2008 (ISBN 978-2-851206-98-5), p. 62.
  105. Chardigny 1977, p. 276.
  106. Rabel 1903, p. 62.
  107. Humble 1973, p. 150.
  108. Humble 1973, p. 171.
  109. Humble 1973, p. 172.
  110. Sokolov 2003, p. 113.
  111. Rabel 1903, p. 291.
  112. a b c d e et f Six 1934, p. 94 et 95.
  113. Histoire généalogique et héraldique des pairs de France, des grands dignitaires de la Couronne, des principales familles nobles du royaume, et des maisons princières de l'Europe, précédée de la généalogie de la maison de France, t. 6, Paris, 1826 (lire en ligne [archive]), p. 57.
  114. a et b « Jean-Baptiste Bessières » [archive].

Annexes

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Ian Castle (préf. David Chandler, ill. Christa Hook), Austerlitz 1805 : le chef-d'œuvre de Napoléon, Paris, Osprey Publishing & Del Prado Éditeurs, coll. « Osprey / Armées et batailles » (no 2), 2004 (1re éd. 2002), 94 p. (ISBN 2-84349-178-9). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Louis Chardigny, Les maréchaux de Napoléon, Paris, Tallandier, 1977, 495 p.. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Jacques Garnier, « Bessières, Jean-Baptiste », dans Dictionnaire Napoléon, Fayard, 1989.
  • Jacques Jourquin, Dictionnaire des maréchaux du Premier Empire, Christian/Jas, septembre 1999, 211 p. (ISBN 2-911090-05-5). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Jean Baptiste Pierre Jullien de Courcelles, Dictionnaire historique et biographique des généraux français, depuis le onzième siècle jusqu'en 1820, par Monsieur le chevalier de Courcelles, t. 2, Paris, 1821 (lire en ligne [archive]). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Alain Pigeard, La Garde impériale, Tallandier, 2005, 637 p. (ISBN 978-2847341775). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • André Rabel, Le maréchal Bessières : duc d'Istrie, Calmann-Lévy, 1903, 359 p. (lire en ligne [archive]). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Georges Six, Dictionnaire biographique des généraux et amiraux français de la Révolution et de l'Empire, Paris, Georges Saffroy Éditeur, 1934. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Oleg Sokolov, L'Armée de Napoléon, Commios, 2003, 592 p. (ISBN 978-2951836419). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Charles Thoumas, Les grands cavaliers du Premier Empire, t. II, Paris, Éditions historiques Teissèdre, 2004 (ISBN 0-543-96047-1). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Charles Thoumas, « Bessières », dans Les grands cavaliers du Premier Empire, t. III, Paris, Éditions historiques Teissèdre, 2004 (ISBN 2-912259-89-4). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Charles-Otto Zieseniss, Napoléon et la Cour Impériale, Paris, Tallandier, coll. « Bibliothèque napoléonienne », 1980 (ISBN 2-235-00932-8). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (en) R. P. Dunn-Pattison, Napoleon's Marshals, Kessinger Publishing, 2010, 436 p. (ISBN 1-1634273-4-9), « Jean Baptiste Bessières, marshal, duke of Istria ». Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (en) Richard Humble, Napoleon's Peninsular Marshals, Taplinger Publishing Company, 1973, 228 p. (ISBN 978-0-800854-65-2). Document utilisé pour la rédaction de l’article
Liens externes

Les papiers personnels du maréchal Bessières sont conservés aux Archives nationales à Pierrefitte-sur-Seine sous la cote 32AP (inventaire du fonds 32AP [archive]).

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité