Cambon Pierre-Joseph
Pierre-Joseph Cambon | |
Pierre-Joseph Cambon, député du département de l'Hérault à l'Assemblée nationale. Estampe, eau-forte au pointillé de François Bonneville, fin du xviiie siècle. |
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Fonctions | |
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Membre du Comité de salut public | |
6 septembre 1793 – 1er septembre 1794 | |
Groupe politique | Montagne |
Président de la Convention nationale | |
19 septembre 1793 – 3 octobre 1793 | |
Groupe politique | Montagne |
Député de l'Hérault | |
29 août 1791 – 5 septembre 1791 | |
Groupe politique | Montagne |
Législature | Convention nationale |
Biographie | |
Nom de naissance | Pierre Joseph Cambon |
Surnom | « Cambon » |
Date de naissance | 10 juin 1756 |
Lieu de naissance | Montpellier |
Date de décès | 15 février 1820 (à 63 ans) |
Lieu de décès | Saint-Josse-ten-Noode (Belgique) |
Nationalité | Français |
Profession | Négociant en toiles |
Pierre-Joseph Cambon (Montpellier, 10 juin 1756 - Saint-Josse-ten-Noode, 15 février 1820) est un négociant en toiles, député de l'Hérault à la Convention nationale.
Sommaire
- 1Biographie
- 2Hommages
- 3Citation
- 4Source
- 5Annexes
- 5.1Notes et références
- 5.2Bibliographie
- 5.3Liens externes
Biographie
D’origine protestante, ce négociant en toiles de Montpellier est élu député de l’Hérault à l’Assemblée législative en 1791. Sa connaissance des problèmes financiers et sa fougue républicaine y retiennent l’attention. Il vote la mort de Louis XVI, et fait partie dès avril 1793 du Comité de salut public. Il préside plusieurs fois la Convention, fait voter par celle-ci le Décret sur l'administration révolutionnaire française des pays conquis.
Précédé par sa réputation de financier, il devient en 1793 président du comité des finances. On lui doit la loi sur la confiscation des biens du clergé ; il rédige sur l'administration des finances un rapport remarquable qui contribue puissamment à rétablir l'ordre. Surtout, il s’illustre par la création du Grand-Livre de la Dette publique (24 août 1793) : la Convention y reconnaît les dettes de l’Ancien Régime – mesure habile, qui veut rallier les rentiers à la Révolution. Après avoir déjà essayé de l'obtenir en 1792, mais arrêté par l'opposition de Robespierre, il obtient par le décret du 2 sansculottides an II (18 septembre 1794), la suppression du budget des cultes, qui met fin à la Constitution civile du clergé et acte la première séparation de l'Église et de l'État.
Il dénonce en particulier le coût de la dette publique française induit par l'engouement pour les rentes viagères, jugées « ruineuses, impolitiques, immorales » 1.
Il joue un rôle de premier plan à la chute de Robespierre. Directement mis en cause dans le discours de Robespierre le 8 thermidor An II ( 26 juillet 1794) à la Convention (« La contre-révolution est dans l'administration des finances... Quels sont les administrateurs suprêmes de nos finances ? Des Brissotins, des Feuillants, des aristocrates et des fripons connus : ce sont les Cambon, les Mallarmé, les Ramel »), il est le premier à oser lui faire front (« Il est temps de dire la vérité tout entière : un seul homme paralyse la Convention ; cet homme c’est Robespierre. ») et entraîne le revirement de l'assemblée. Bien que compromis dans l'affaire de la Compagnie des Indes, il se tira d'affaire grâce à des complicités depuis qu'il avait fait voter le décret de la confiscation des biens des émigrés.
L'affairisme sans scrupule de Cambon ne fait aucun doute, sa malhonnêteté en revanche n'est pas clairement établie.
Son action déterminante dans la mise en accusation de Roberpierre ne lui empêcha pas d'être inquiété dans la période de réaction thermidorienne qui suivit le 9 thermidor, et compromis dans l’insurrection du 1er avril 1795, il doit se cacher à Montpellier où il vit retiré jusqu’en 1815. Brièvement élu durant les Cent-Jours à la Chambre des représentants (1815), il ne prend de part active qu'aux discussions sur le budget. Il est proscrit comme régicide sous la Seconde restauration, et meurt en exil près de Bruxelles. On a de lui un grand nombre de Discours et de Rapports sur des matières politiques.
Hommages
- La rue Cambon, où siège aujourd'hui la Cour des comptes, a été désignée en guise d'hommage posthume.
- Propriétaire du domaine du Terral à Saint-Jean-de-Védas au début du xixe siècle, une allée porte son nom en son hommage dans cette commune (allée Joseph Cambon).
Citation
« Quand on aura ruiné les Belges, quand on les aura mis au même point de détresse que les Français, alors on les admettra comme membres de la République ». Au général Charles François Dumouriez
Source
- « Pierre-Joseph Cambon », dans Robert et Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, 1889 [détail de l’édition]
Annexes
- Vive la Banqueroute par François Ruffin et Thomas Morel, page 90, Fakir Éditions [1] [archive]
- Raoul Arnaud, La Débâcle financière de la Révolution : Cambon, 1756-1820 d'après des documents inédits, Paris, Perrin, 1926, 324 p.
- André Bendjebbar, « Cambon et la Vendée », Annales de Bretagne et des Pays de l'Ouest, t. 97, no 3, 1990, p. 227-235 (lire en ligne).
- Céline Borello, « Pierre Joseph Cambon », dans Patrick Cabanel et André Encrevé (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, tome 1 : A-C, Les Éditions de Paris Max Chaleil, Paris, 2015, p. 556(ISBN 978-2846211901)
- Félix Bornarel, Cambon et la Révolution française, Paris, Félix Alcan, 1905, 412 p. (lire en ligne).
- E.-D. Grand et L. de la Pijardière, Lettres de Cambon et autres envoyés de la ville de Montpellier de 1789 à 1792, Montpellier, Imprimerie Serre et Ricome, 1889, 100 p., [présentation en ligne].
- Gratien Saumade, « Cambon et sa famille acquéreurs de biens nationaux (1791 et 1793) », Annales historiques de la Révolution française, no 93, mai-juin 1939, p. 228-244 (lire en ligne).
- Gratien Saumade, « Cambon et sa famille acquéreurs de biens nationaux (1791 et 1793) (Suite) », Annales historiques de la Révolution française, no 94, juillet-août 1939, p. 313-338 (lire en ligne).
- François Hincker, « L'affrontement Cambon-Robespierre le 8 Thermidor », dans Jean-Pierre Jessenne, Gilles Deregnaucourt, Jean-Pierre Hirsch, Hervé Leuwers (dir.), Robespierre. De la nation artésienne à la République et aux nations : actes du colloque, Arras, 1-2-3 avril 1993 / [organisé par le] Centre d'histoire de la région du Nord et de l'Europe du Nord-Ouest, Villeneuve-d'Ascq, Centre d'histoire de la région du Nord et de l'Europe du Nord-Ouest,coll. « Histoire et littérature régionales » (no 11), 1994, 458 p. (ISBN 2-905637-22-6), p. 299-307.
- Pierre-François Pinaud, « Les ministres des Finances : rupture ou continuité ? », Revue historique, Paris, Presses universitaires de France, no 594, avril-juin 1995, p. 289-320 (lire en ligne).
- Gratien Saumade, Le Conventionnel Cambon et sa famille (1785-1830). Fortune, Biens nationaux, Fédéralisme, Condamnation à mort du Maire Durand, Documents politiques inédits ou peu connus. Documents pour servir à l'histoire révolutionnaire, t. I (seul paru), Nimes, Larguier, 1936, v-299 p. (Cahiers d'histoire et d'archéologie, Montpellier, 5eannée, t. X, hors-série, 1935).
- Clovis Sené, Joseph Cambon (1756-1820), le financier de la Révolution, biographie, préface de Jean Dutourd, J.-C. Lattès, 1987.
- Mathieu Soula, « Tout était à faire ». Mise en place du système fiscal révolutionnaire dans le département de l'Hérault, L’exemple des contributions foncières et mobilières 1789-an XII, thèse de droit soutenue le 16 novembre 2004, Université des Sciences sociales de Toulouse 1, École doctorale Droit et Science politique, [lire en ligne], [compte rendu en ligne].
- Notice biographique de Joseph Cambon, extrait de l'ouvrage Les Ministres des Finances de la Révolution française au Second Empire, Comité pour l'histoire économique et financière de la France, 2007, 376 p, (ISBN 978-2-11-094805-2)
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