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15 novembre 2017

Le Père Duchesne (Révolution française)

Clic pour voir sa notice sur son nom couleur orange

 

Le Père Duchesne (Révolution française)
 

180px-Lepereduchesne


Le père Duchesne

Le Père Duchesne est le titre de différents journaux qui ont paru sous plusieurs plumes durant la Révolution française. Le plus populaire était celui de Jacques-René Hébert, qui en a fait paraître 385 numéros de septembre 1790 jusqu’à onze jours avant sa mort à la guillotine, survenue le 4 germinal An II.

Sommaire

  • 1 Histoire
  • 2 Style
  • 3 Iconographie
  • 4 Chanson
  • 5 Bibliographie
    • 5.1 Textes en ligne
    • 5.2 Livraisons du père Duchesne n’émanant pas de Jacques Hébert
    • 5.3 Livraisons du père Duchesne contre Jacques Hébert
    • 5.4 Sources
    • 5.5 Références
  • 6 Article connexe
  • 7 Lien externe

Histoire

Couverture du 25e numéro du Père Duchesne d’Hébert.

Né dans les foires du XVIIIe siècle, le père Duchesne était un personnage type représentant l’homme du peuple toujours empressé à dénoncer les abus et les injustices. On trouve ce personnage imaginaire dans un texte intitulé le plat de Carnaval ainsi qu’un opuscule anonyme de février 1789 intitulé Voyage du père Duchesne à Versailles ou la Colère du père Duchesne, à l’aspect des abus la même année. En 1789, plusieurs pamphlets avaient été publiés sous ce nom. En 1790, un employé de la poste aux lettres du nom d’Antoine Lemaire et l’abbé Jean-Charles Jumel avaient lancé des journaux ayant recours au pseudonyme fictif du père Duchesne, mais celui d’Hébert, que les colporteurs de rue vendaient en criant : « Il est bougrement en colère aujourd’hui le père Duchesne ! », s’est distingué par la violence qui a caractérisé son style.

De 1790 à 1791, le père Duchesne était constitutionnel et faisait l’éloge du roi et de La Fayette, blâmant Marie-Antoinette et Marat et réservant ses foudres à l’abbé Maury grand défenseur de l’autorité pontificale contre la constitution civile du clergé. Le gouvernement a fait imprimer en 1792 certains de ses numéros aux dépens de la République afin de les faire distribuer dans les armées afin de sortir les soldats d’une torpeur jugée dangereuse pour le salut de la chose publique.

À l’origine, la publication, effectuée chez l’imprimeur Tremblay, se faisait sur huit pages non-numérotées dans le format in-8°, paraissant quatre fois par décade et coûtant cinquante sous par mois. La première page de chaque numéro était surmontée d’une vignette représentant le père Duchesne une pipe et une carotte de tabac à la main avec cette épigraphe : « Je suis le véritable père Duchesne, foutre ! » et deux croix de Malte de chaque côté. Le numérotage du journal commença au premier numéro de janvier 1791. À partir du numéro 13, il copie la vignette d’un autre père Duchesne qui se publiait rue du Vieux-Colombier, qui représente un homme à moustache, sabre au côté et une hache levée sur un prêtre qui le supplie à deux mains et auquel il adresse la menace « memento mori » (Souviens-toi que tu es mortel). À la fin de chaque feuille sont deux fourneaux, dont l’un est renversé. Ce dernier emblème représentait la profession du père Duchesne, qui se disait vieux marchand de fourneaux.

À partir du numéro 138, Hébert se sépare de son éditeur Tremblay qui publie lui-même quelques contrefaçons. Une fois Hébert guillotiné, ses ennemis soulagés s’en donnent à cœur joie avec des parodies comme La Grande Colère du père Duchesne, en voyant tomber sa tête par la fenêtre nationale. D’autres, tel Saint-Venant avec « Moustache sans peur », s’efforceront d’écrire dans l’esprit du temps avec de nouvelles parodies dans le même style ordurier qui le caractérisait. Lebon en publia un en 1797. Damane publia trente-deux numéros sous ce nom à Commune-Affranchie.

Le titre fut repris à de nombreuses reprises au XIXe siècle, notamment pendant la Révolution de 1848 et la Commune : voir Le Père Duchêne.

Style

Destinés à être criés dans les rues, les sommaires qui précédaient les numéros du Père Duchesne étaient conçus en termes propres à piquer la curiosité publique. Ainsi, on criait : « La grande colère du père Duchesne contre le ci-devant comte de Mirabeau, qui a foutu au nez de l’Assemblée nationale une motion contraire aux intérêts du peuple. »« Les bons avis du père Duchesne à la femme du roi, et sa grande colère contre les jean-foutre qui lui conseillent de partir et d’enlever le dauphin. »

Être signalé comme ennemi de la république dans le Père Duchesne se soldait souvent par une fin à la guillotine. Il n’hésitait jamais à demander, selon ses termes, que le « carrosse à trente-six portières » emmène tel ou tel « crapaud du Marais » « éternuer dans le sac », « demander l’heure au vasistas », « essayer la cravate à Capet ».

Le père Duchesne exprime sa joie à la nouvelle de la reprise de Toulon (1793) en ces termes : « Quelles carmagnoles on vous fait danser, Autrichiens, Prussiens, Anglais !... Brigands couronnés, ours du Nord, tigre d’Allemagne, vous croyiez qu’il n’y avait qu’à se baisser et à prendre des villes !... Victoire, foutre ! victoire ! Aristocrates, que vous allez manger de fromage ! Sans-culottes, réjouissez-vous; chantez, buvez à la santé de nos braves guerriers et de la Convention. Nos ennemis sont à quia. Toulon est repris, foutre ! Brigands couronnés, mangeurs d’hommes, princes, rois, empereurs, pape, qui vous disputez les lambeaux de la République, tous vos projets s’en vont ainsi en eau de boudin… »

Iconographie

   

Chanson

COMPLAINTE DU PÈRE DUCHESNE

Air : C’est aujourd’hui mon jour de barbe ;
Ou, Vaudeville de la soirée orageuse

Comme quoi le père Duchesne s’est trompé de chemin.

1er Couplet

O vous tous témoins de ma mort
Si je suis ici, c’est ma faute :
Je comptais sur un autre sort
Hélas ! Je comptais sur un autre sort
Je me suis vu pris comme un sot
Et cette misérable affaire,
Me fait monter à l’échafaud,
Croyant monter au ministère

Comme quoi le père Duchesne sera dedans

2e Couplet

Grâces à mes efforts nouveaux
La guerre seroit allumée
Si la flamme de mes fourneaux
Ne s’étoit changée en fumée ;
En flattant mon projet maudit,
D’une réussite parfaite,
J’avois déjà perdu l’esprit
Aujourd’hui je perdrai la tête.

Bibliographie

Textes en ligne
Livraisons du père Duchesne n’émanant pas de Jacques Hébert
Livraisons du père Duchesne contre Jacques Hébert
Sources
Références
  • Procès des conspirateurs Hébert, Ronsin, Vincent et complices : condamnés à la peine de mort part le Tribunal Révolutionnaire, le 4 germinal, l’an 2 de la République et exécutés le même jour : suivi du précis de la vie du père Duchesne, Paris, Imprimerie du Tribunal révolutionnaire, Caillot, 1794
  • Antoine Agostini, La Pensée politique de Jacques-René Hébert (1790-1794), Aix-en-Provence : Presses universitaires d’Aix-Marseille, 1999
  • Michel Biard, Parlez-vous sans-culotte ? Dictionnaire du Père Duchesne (1790-1794), Paris, Tallandier, 2009
  • Paul d’Estrée, Le Père Duchesne. Hébert et la commune de Paris (1792-1794), Paris, Ambert 1908
  • Marina Grey, Hébert : le père Duchesne, agent royaliste, Paris, Perrin, 1983 ISBN 2-262-00300-9
  • Antoine Hadengue, Les Gardes rouges de l’an II : l’armée révolutionnaire et le parti hébertiste, Paris, Tallandier, 1989
  • Louis Jacob, Hébert le père Duchesne, chef des sans-culottes, Paris, Gallimard 1960 ISBN 2-07-023333-2
  • Paul Mahalin, Histoire biographique, anecdotique et bibliographique du père Duchesne : avec vignette, portrait et fac-similé, Paris, Au bureau de l’Eclipse, 1871
  • Gustave Tridon, La Commune de Paris de 1793; les Hébertistes, Bruxelles, J.H. Briard 1871
  • Gustave Tridon, Les Hébertistes; plainte contre une calomnie de l’histoire, Paris, Chez l’auteur, 1864
  • J. Thurot, La Vie, la mort et la résurrection du père Duchesne : notice historique, Paris, s.n., 1848
  • Gérard Walter, Procès instruit et jugé au tribunal révolutionnaire : contre Hébert et consorts, Paris, Edhis, 1969 ISBN 2-7152-2591-1

Article connexe

  • Le père Duchêne au XIXe siècle

Lien externe

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