Bataille de Fréligné
Date | 14 septembre 1794 |
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Lieu | Entre Falleron et Touvois |
Issue | Victoire vendéenne |
Républicains | Vendéens |
• Prat † • Albert Mermet † |
• François Athanase Charette de La Contrie |
700 à 800 hommes1 | 2 000 à 3 000 hommes2 |
inconnues | inconnues |
Guerre de Vendée
Coordonnées 46° 53′ 28″ nord, 1° 42′ 19″ ouestLa bataille de Fréligné a lieu lors de la guerre de Vendée. Le 14 septembre 1794, les Vendéens prennent d'assaut un camp fortifié républicain.
Sommaire
- 1 Prélude
- 2 La bataille
- 3 Bibliographie
- 3.1 Références
Prélude
Après avoir détruit le camp de la Roullière, le général vendéen François Athanase Charette de La Contrie décide de poursuivre son offensive et d'attaquer le camp de Fréligné, situé entre Falleron et Touvois sur les limites de la Bretagne et du Poitou. Le fort, construit en juin 1794, est commandé par le chef de brigade Prat, il dispose de détachements issus du 11e bataillon d'Orléans, d'éléments du 59e régiment d'infanterie de ligne et de 60 cavaliers. Rentré à Belleville, Charette rassemble 2 000 à 3 000 hommes et gagne Falleron au soir du 14 septembre. Pendant la nuit, Charette charge Savin, chef de la division de Palluau, d'effectuer une diversion sur Saint-Christophe-du-Ligneron afin que le camp de Fréligné ne bénéficie d'aucun renfort2.
À l'aube, les Vendéens passent à l'attaque. Une fois encore, de l'eau-de-vie a été distribuée aux hommes. Le champ de bataille est envahi par le brouillard. Au tout début de la bataille, un cavalier vendéen nommé Retailleau, se présente seul devant les lignes républicaines et lance un défi. Un sous-officier républicain le relève et un duel au sabre s'engage. Il voit la victoire du Vendéen au bout de quelques minutes, celui-ci s'empare du sabre de son adversaire et rejoint les siens. Il offre le sabre à Charette: « Tiens, grand brigand, voici une arme que je viens de gagner. Regretteras-tu maintenant de ne pas m'avoir fait fusiller avant-hier ». Le général avait menacé de le faire exécuter à cause de ses pillages. Cet acte de bravoure encourage les soldats qui acclament le cavalier et partent à l'assaut de plus belle2.
La bataille
Cependant, les missions de repérages ont été mal effectuées par les Vendéens. Le fort, de forme carrée, n'est fortifié par des palissades et des fossés que sur trois côtés. Charette l'ignore et, dépourvu de canon, attaque sur la partie la mieux défendue. Les combattants se fusillent à "une distance de 40 pas", soit 25 mètres, et pendant une heure, les Vendéens sont contenus. Plusieurs chefs de division sont tués ou blessés pendant la bataille ; Saint-Sauveur et Chevigné de L'Ecorse commandants respectivement des divisions du Poiré et de Belleville meurent au combat, de Launay et Louis Guérin sont blessés et Louis Pageot manque de peu d'être tué. Subissant de lourdes pertes, fauchés par les tirs d'artillerie, les Vendéens reculent, le flanc gauche prend même la fuite2.
Cependant pendant le combat, Hyacinthe de La Roberie a repéré la partie vulnérable du fort, il en avertit Charette qui contourne le camp et mène un deuxième assaut à la tête de la division de Saint-Philibert. Le drapeau est planté sur les retranchements mais son porteur est aussitôt tué, le vieux major de La Jaille se distingue alors en menant la charge, ranimant les soldats hésitants. Un long combat au corps à corps s'engage, Prat et son second le colonel Mermet sont tués. En infériorité numérique, attaqués de toutes parts, les Républicains cèdent et sont mis en déroute. Certains prennent la fuite en direction de Machecoul, mais ceux qui se portent en direction de Saint-Christophe sont surpris par les troupes de Jean Savin et massacrés2.
Les pertes républicaines données par la plupart des historiens auraient été de 1 200 morts sur 2 0002,3, 19 femmes furent trouvées parmi les cadavres4. Cependant selon les rapports républicains la garnison du camp n'était que de 700 à 800 hommes1,5. Les Vendéens auraient eu 400 morts et 800 blessés2,3,6. Le camp fut ensuite incendié, certains blessés républicains, abandonnés dans le fort périrent dans les flammes2.
Bibliographie
- Jean Julien Michel Savary, Guerres des Vendéens et des Chouans contre la République, t. IV, p. 118. texte en ligne sur google livres [archive].
- Pierre-Suzanne Lucas de La Championnière, Lucas de La Championnière, Mémoires d'un officier vendéen 1793-1796, Les Éditions du Bocage, 1994, p.100-101.
- Charles-Louis Chassin, La Vendée Patriote (1793-1800), t. IV, éditions Paul Dupont, 1893-1895, p. 560.
- Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, Robert Laffont, 1912-1931 (réimpr. 2009), p. 397.
- Yves Gras, La Guerre de Vendée (1793-1796), Economica, 1994, p.144.
- Jean Tabeur, Paris contre la Province, les guerres de l'Ouest, Economica, 2008, p.200.
- Simone Loidreau dans Hervé Coutau-Bégarie et Charles Doré-Graslin (dir.), Histoire militaire des guerres de Vendée, Economica, 2010, p.452-462.
- Anne Bernet, Charette. Paris : Perrin, 2005. (ISBN 2-262-01997-5). p.313-315.
- Charles-Louis Chassin, Les pacifications dans l'Ouest, t.I, p. 560.
- Hervé Coutau-Bégarie et Charles Doré-Graslin (dir.), Histoire militaire des guerres de Vendée, p. 452-456.
- Yves Gras, La Guerre de Vendée, p. 144.
- Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, p. 397.
- Jean Julien Michel Savary, Guerre des Vendéens et des chouans, par un officier supérieur de l'armée de Vendée (1824-1827), t. IV, p. 118.
- Jean Tabeur, Paris contre la Province, les guerres de l'Ouest, p. 200-201.
- Pierre-Suzanne Lucas de La Championnière, Mémoires d'un officier vendéen, p. 100-101.