Delaroche Paul
Paul Delaroche
Portrait par Eugène-Ferdinand Buttura.
Naissance |
17 juillet 1797
Paris |
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Décès |
4 novembre 1856 (à 59 ans)
Paris |
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Nom de naissance |
Hippolyte de la Roche
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Nationalité |
Français
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Activités |
Artiste peintre
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Autres activités |
membre de l'Institut de France
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Formation |
École nationale supérieure des beaux-arts
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Maître |
Antoine-Jean Gros
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Lieu de travail |
Paris
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Mouvement |
Juste milieu
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A influencé |
École de Munich
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Distinctions |
Officier de la Légion d'honneur (1834)
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Charles Ier insulté par des soldats de Cromwell
Le Supplice de Jane Grey Bonaparte franchissant les Alpes |
Hippolyte de la Roche1, dit Paul Delaroche, né le 17 juillet 1797 à Paris où il est mort le 4 novembre 1856, est un peintre français.
Sommaire
- 1 Biographie
- 2 Vie privée
- 3 Œuvre
- 3.1 Peintures
- 3.2 Fresques
- 4 Salons
- 5 Expositions
- 6 Élèves
- 7 Notes et références
- 8 Annexes
- 8.1 Bibliographie
- 8.2 Liens externes
Biographie
Paul Delaroche est issu d'une famille aisée, son père est expert en tableaux. Le jeune-homme devient l'élève de Louis Étienne Watelet puis de Antoine-Jean Gros.
Il expose pour la première fois au Salon de 1822 et attire l'attention de Géricault2.
Il ne commence à être remarqué qu'au salon de 1824 où sont exposés Saint Vincent de Paul prêchant pour les enfants trouvés et Jeanne d'Arc dans sa prison.
Au fil des expositions, il devient connu pour être l'initiateur de l'« anecdote historique », un genre à vocation documentaire et à sensibilité dramatique qui connaît un grand succès et qui s'inscrit dans la veine de la peinture d'histoire. Si Paul Delaroche est un des peintres les plus célèbres de son temps, c'est en grande partie dû au fait que le genre dont il s'est fait une spécialité convient parfaitement à l'idéal du mouvement artistique du « juste milieu » de la Monarchie de Juillet.
Il expose dans les années suivantes : La Mort d'Elisabeth, Miss MacDonald secourant le Prétendant, Les Enfants d'Édouard (1830), l'un de ses tableaux les plus populaires, Richelieu traînant ses prisonniers sur le Rhône, Mazarin mourant, Strafford marchant au supplice, Charles Ier insulté par des soldats de Cromwell, Cromwell regardant le cadavre de Charles Ier, Le Supplice de Jane Grey (1833), L'Assassinat du duc de Guise.
Il est admis à l'Institut de France en 1832, où il est alors le plus jeune membre. Il est nommé, peu après, professeur à l'École des beaux-arts de Paris, où il enseigne jusqu'en 1843, mais date à laquelle un bizutage tragique, qui cause la mort d'un élève, le contraint à fermer son atelier3.
À partir de 1837, il cesse d'exposer, mais continue à travailler sans relâche : il met quatre ans pour achever la fresque de L'Hémicycle des Beaux-Arts de l'amphithéâtre de l'École en 1841, une vue panoramique qui rassemble 75 figures des plus grands artistes de toutes les époques.
Parmi ses autres œuvres, on remarque Bonaparte franchissant les Alpes, Napoléon à Sainte-Hélène, Marie-Antoinette après sa condamnation, La Cenci marchant au supplice, Le Dernier adieu des Girondins, et plusieurs sujets religieux : Moïse exposé sur le Nil, Le Christ à Gethsemani, Le Christ sur la croix, Le Christ des affligés, L'Ensevelissement du Christ, La Vierge au pied de la croix, La Vierge chez les saintes femmes, La Vierge en contemplation devant la couronne d'épines, une Jeune martyre.
Paul Delaroche peint également pour le musée de Versailles : Le Baptême de Clovis, Le Sacre de Pépin, Le Passage des Alpes par Charlemagne et son Couronnement à Rome. Il exécute un grand nombre de portraits, parmi lesquels ceux de Guizot, Lamartine2, Salvandy, Rémusat et Thiers.
L'École de Munich s'est inspirée de sa peinture d'histoire. Il a également influencé des peintres comme Fritz Zuber-Bühler4.
Après avoir vu pour la première fois un daguerréotype il aurait prophétisé, selon Gaston Tissandier : « À partir d'aujourd'hui la peinture est morte. » Cependant, cette citation, sans doute apocryphe, est contestée par Stephen Bann, pour qui il n'existe pas de phrase plus ressassée et plus fallacieuse5.
Proche de l'archéologue-égyptologue Charles Lenormant, il compose avec lui les vingt volumes du Trésor de numismatique et de glyptique (1831-1850)6.
Vie privée
Il épouse en 1843 une fille d'Horace Vernet2, dont la mort prématurée assombrit ses dernières années.
Œuvre
L'œuvre peint a bénéficié d'être reproduit par de nombreux graveurs du vivant de l'auteur qui étaient proches de la galerie Goupil, connue internationalement, laquelle employait Henriquel-Dupont, Luigi Calamatta, Paolo Mercuri, Pierre Martinet, et d'autres, puis elle la fit même photographiée dès 1858 par Robert Jefferson Bingham. De nombreuses toiles deviennent ainsi des « chromos », des images inscrites dans le quotidien du foyer, marquant les générations. C'est donc un peintre connu du grand-public au XIXe siècle et sa popularité met en lumière l'histoire et l'évolution des goûts en termes d'art et de représentations, comme le résume Henri Delaborde dans son éloge (1857)7 :
« À côté de M. Ingres et de M. Delacroix qui n'avaient et ne pouvaient avoir, en raison de leur absolutisme, qu'une action circonscrite sur le goût public, il y avait place pour un artiste dont le rôle consisterait à concilier, au moins en apparence, les doctrines ennemies et à se faire l'interprète des aspirations de tous. M. Delaroche prit ce rôle difficile et il le remplit avec un plein succès. »
- Napoléon à Sainte-Hèlène
- Marie-Antoinette après sa condamnation
- La Cenci marchant au supplice
- Le Dernier adieu des Girondins
- Moïse exposé sur le Nil
- Le Christ à Gethsemani
- Le Christ sur la croix
- Le Christ des affligés
- L'Ensevelissement du Christ
- La Vierge au pied de la croix
- La Vierge chez les saintes femmes
- La Vierge en contemplation devant la couronne d'épines
- Miss MacDonald secourant le Prétendant
- Strafford marchant au supplice
- Le Baptême de Clovis, Musée de l'Histoire de France au château de Versailles
- Le Sacre de Pépin, Musée de l'Histoire de France au château de Versailles
- Le Couronnement à Rome, Musée de l'Histoire de France au château de Versailles
- L'Hémicycle des Beaux-Arts, 1841, Paris, École nationale supérieure des beaux-arts
Salons
- Salon de 1822
- 1824 : Saint Vincent de Paul prêchant pour les enfants trouvés, Jeanne d'Arc dans sa prison
- 1834 : Le Supplice de Jane Grey
Expositions
- Rétrospective à l'École des beaux-arts de Paris en 1856-1857.
Élèves
- Adolphe Menut, pseudonyme de Marie-Alexandre Alophe (1812-1883), peintre, lithographe, photographe
- Auguste Anastasi (1820-1889)
- Edward Armitage
- Jean-Ernest Aubert
- Thomas de Barbarin
- Léon-Marie-Joseph Billardet8
- Félix Hullin de Boischevalier
- Auguste Bonheur (1824-1884)
- Ignace-François Bonhommé
- Gustave Boulanger (1846-1849)
- Friedrich Bouterwek
- Eugène-Ferdinand Buttura
- Guillaume Cabasson, pseudonyme de Guillaume-Alphonse Harang (1814-1884)
- Jules Cavelier (1814-1894), sculpteur
- Michel-Jean Cazabon
- Charles-François Daubigny
- Jacques-Eugène Feyen (1815-1908)
- Georges Alexandre Fischer (1820-1890)
- Pierre-Édouard Frère
- Jean-Léon Gérôme
- Auguste Hadamard
- Carl Happel
- Charles François Jalabert vers 1839-18409
- Armand Félix Marie Jobbé-Duval (1840-1843)
- Édouard Jolin
- Jacques-Émile Lafon
- Charles Landelle (1812-1908)
- Gustave Le Gray (1820-1884), peintre puis photographe
- Alphonse Le Hénaff
- Henri Le Secq
- Jean Auguste Marc
- Jean-François Millet
- Charles Nègre, peintre puis photographe
- Henri-Pierre Picou ( 1824-1895)
- Jean-François Portaels
- Théophile Schuler
- Louis Frédéric Schützenberger
- Henry Sieurac
- François Tabar
- Jean-Baptiste-Ange Tissier
- Édouard van Marcke
- Adolphe Yvon
Notes et références
- Le petit Robert des noms propres.
- Grand Larousse Encyclopédique en dix volumes, t. 3, 1960, p. 881.
- (en) Mary Lathers, Encyclopedia of the Romantic Era, 1760-1850, Christopher John Murray éd., New York, Routledge, 2013, 1336 p., (ISBN 978-1-13545-579-8), p. 275.
- « Fritz Zuber-Buhler » [archive], sur historyofpainters.com (consulté le 10 septembre 2015).
- Stephen Bann (trad. Pierre Camus), « Photographie et reproduction gravée : L’Économie visuelle au XIXe siècle » [archive], sur Études Photographiques, 2001.
- Charles Lenormant et Paul Delaroche (éditeurs), Trésor de numismatique et de glyptique, ou Recueil général de médailles, monnaies, pierres gravées, bas-reliefs, tant anciens que modernes, les plus intéressants sous le rapport de l'art et de l'histoire, avec figures gravées par Henriquel-Dupont (procédé Achille Collas), Paris, Rittner et Goupil et Vve Lenormant, 1831-1850, en 20 volumes — lire en Gallica [archive].
- Œuvre de Paul Delaroche [archive], notice de Henri Delaborde, sur Gallica.
- D'après le dictionnaire Bellier et Auvray, qui peut être sujet à caution : voir Didier Rykner, « Deux tableaux de Léon-Marie-Joseph Billardet acquis par Nantes » [archive], sur latribunedelart.com, 2011 (consulté le 11 avril 2014).
- Catalogue de la Galerie Alexis Bordes, p.15-16, Paris novembre 2012.
Annexes
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Louis-Antoine Prat, Paul Delaroche, Paris, New York, Louvre éd. ; Le Passage, coll. « Cabinet des dessins » (no 25), 2012, 86 p. (ISBN 978-2-35031-367-2, notice BnF no FRBNF42695990)
- Marie-Pierre Foissy-Aufrère, La "Jeanne d'Arc" de Paul Delaroche : Salon de 1824 : exposition au Musée des beaux-arts de Rouen, 15 janvier-14 mars 1983, Rouen, Musée des beaux-arts, 1983, 146 p. (notice BnF no FRBNF34740181)
- (en) Stephen Bann, Painting history : Delaroche and Lady Jane Grey : exhibition, National Gallery, London, from 24 February to 23 May 2010, New Haven, Yale university press, 2010 (ISBN 978-1-8570-9479-4, notice BnF no FRBNF42160516)
- Stephen Duffy, Paul Delaroche, 1797-1856 : paintings in the Wallace collection : exhibition held at the Wallace collection, London, 11 September 1997-12 January 1998, London, Trustees of the Wallace collection, 1997 (ISBN 0-900785-62-4, notice BnF no FRBNF37625004)
- Claude Allemand-Cosneau (dir.) et Isabelle Julia (dir.), Paul Delaroche : un peintre dans l'Histoire : exposition : Nantes, Musée des beaux-arts, 22 octobre 1999-17 janvier 2000, Montpellier, Pavillon du Musée Fabre, 3 février-23 avril 2000, Nantes, Paris, Montpellier, Musée des beaux-arts ; Réunion des musées nationaux ; Musée Fabre, 1999, 333 p. (ISBN 2-7118-3879-X, notice BnF no FRBNF37058595)
- (en) Stephen Bann, Paul Delaroche : history painted, London, Reaktion books, 1997 (ISBN 1-86189-007-9, notice BnF no FRBNF36966987)
- J. D'Erlo, « Paul Delaroche, peintre (1797-1856) », Les Contemporains, no 671, 20 août 1905, p. 16 (ISSN 2016-7830, notice BnF no FRBNF32080625)
- Eugène de Mirecourt, Delaroche. Decamps, Paris, Librairie des contemporains, 1871, 3e éd., 64 p. (notice BnF no FRBNF34213088)
- Dictionnaire Bénézit
- Claude Allemand-Cosneau et Isabelle Julia, Paul Delaroche, un peintre dans l'histoire, Paris, RMN, 1999.
- Jules Goddé, Catalogue Raisonné de Paul Delaroche, œuvre reproduit en photographie par Robert Jefferson Bingham accompagné d'une notice de Henri Delaborde, éditeur Goupil & Cie, 19 Bd Montmartre et 9 rue Chaptal, 1858, notice 27.p., 86 planches photos, liste des élèves de l'artiste, liste des souscripteurs.
- Laure Boyer, « Robert Jefferson Bingham, photographe du monde de l'art sous le Second Empire », dans Études photographiques, no 12, novembre 2002, p. 21, texte en ligne [archive]
- Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Paul Delaroche » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, 1878 (Wikisource)
- Paul Delaroche [archive] dans la base joconde [archive]
- (en) Paul Delaroche dans Artcyclopedia [archive]
- Stephen Bann Photographie et reproduction gravée [archive]
- Les archives des dons aux musées royaux et des secours aux artistes prodigués par le roi Louis-Philippe [archive] sont conservées aux Archives nationales (France).