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Vendée Militaire et Grand Ouest
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8 avril 2020

Willette Adolphe Léon

Clic pour voir sa généalogie sur la ligne en dessous

 

 

 
Adolphe Léon Willette

Adolphe_Willette_1913

Adolphe Léon Willette en 1913,
photographie de l'Agence Meurisse.

Naissance
30 juillet 1857
Châlons-en-Champagne
Décès
4 février 1926 (à 68 ans)
Paris
Nationalité
Français
Activités
Peintre, caricaturiste, lithographe, illustrateur
Formation
École nationale supérieure des beaux-arts
Père
Henri-Léon Willette
Distinctions
Officier de la Légion d'honneur
Chevalier de la Légion d'honneur‎
Willette, en pierrot noir, estampe par Marcellin Desboutin, parue dans L'Artiste en mai 1896.
Adolphe Willette, candidat antisémite
Affiche pour les élections législatives du 22 septembre 1889.
Une partie de la troupe de pierrots et colombines que Willette, costumé en pierrot noir, conduisait à la Promenade de la Vache enragée 18961.

Adolphe Léon Willette, né à Châlons-sur-Marne le 30 juillet 1857 et mort à Paris le 4 février 1926 (à 68 ans), est un peintre, illustrateur, affichiste, lithographe et caricaturiste français.

Sommaire

  • 1 Biographie
  • 2 Postérité
  • 3 Œuvre
    • 3.1 Affiches
    • 3.2 Estampes et caricatures
    • 3.3 Peintures
    • 3.4 Illustrations
    • 3.5 Publications
  • 4 Salons et expositions
  • 5 Galerie
  • 6 Notes et références
  • 7 Annexes
    • 7.1 Bibliographie
    • 7.2 Iconographie
    • 7.3 Liens externes

Biographie

Fils du colonel Henri-Léon Willette, qui fut aide de camp du maréchal François Achille Bazaine, et qui fut muté à Dijon, Adolphe Léon Willette est l'élève d'Alexandre Cabanel à l'École des beaux-arts de Paris. Il y fait la connaissance d'Antonio de La Gandara, dès 1875, et débute au Salon de 1881.

Il s'installe à Montmartre en 1882 et loue avec son frère, le docteur Willette, un atelier au 20, rue Véron. Il illustre Victor Hugo, peint des fresques et des vitraux, dessine des cartes postales, des affiches publicitaires2, des couvertures de livres et, en échange d'un repas, des menus de brasserie. Ses représentations de Pierrot et Colombine lui valent une certaine popularité.

« En rupture totale avec l'académisme à la mode de Bonnat et autre Bouguereau, Willette ignore tout autant la révolution impressionniste. Sa palette est pauvre et se cantonne le plus souvent dans des harmonies de gris et d'ocres. […] À partir de 1886, il s'éloigne de plus en plus de la peinture, qu'il ne retrouvera qu'à l'occasion de grandes décorations, pour se consacrer au dessin3. »

Avec Rodolphe Salis et Émile Goudeau, il participe à la création du cabaret parisien « Le Chat noir » du boulevard Rochechouart où il expose d'abord une toile refusée au Salon, puis qu'il décore ensuite de panneaux, notamment celui du Parce Domine (1884). Au Chat Noir, il retrouve Antonio de La Gandara et fréquente également Henri Rivière, Maurice Donnay, Maurice Rollinat, Henri de Toulouse-Lautrec, Paul Signac, Camille Pissarro, Vincent van Gogh, Louis Anquetin ou Georges Seurat.

Parce Domine (1884), huile sur toile, Paris, musée de Montmartre.

En 1888, à Paris, a lieu sa première exposition de peintures et de dessins au 34 rue de Provence : Jules Chéret lui fait une affiche.

Il décore de nombreux cabarets et restaurants de la Butte Montmartre : l’auberge du Clou, la Cigale, le hall du bal Tabarin, la Taverne de Paris, ainsi qu'un salon de l’Hôtel de ville de Paris. En 1889 il décore le Moulin Rouge, et dessine le célèbre moulin.

Polémiste ardent, Willette collabore tour à tour à de nombreux périodiques illustrés comme Le Chat noir, Le Courrier français, Le Triboulet, Le Rire, sans oublier, dès 1901, L'Assiette au Beurre dont il compose la lettre de présentation. Il fonde plusieurs publications comme Le Pierrot (1888-1891 ?), La Vache enragée (1896-1897), Le Pied de nez (1901), Les Humoristes (avec Steinlen en 1901).

En 1889, en pleine affaire Boulanger, et sans écarter ici l'hypothèse d'une blague, dans le style du Chat noir, de plus ou moins bon goût4, Willette se présente comme unique « candidat antisémite » aux élections législatives du 22 septembre, dans la 2e circonscription du 9e arrondissement de Paris. Une affiche est produite, laquelle fut récupérée en 1942-1943 sous l'Occupation, selon Laurent Gervereau5.

« Démolir la Bastille... et aboutir à Fourmies... », dessin, Almanach du Père Peinard, 1891.

En 1891, il prend la défense du montmartrois et communard Jean-Baptiste Clément condamné pour ses activités syndicalistes et militantes à deux ans de prison et cinq ans d'interdiction de séjour. Un dessin qui parait dans Le Courrier français montre une jolie et aguichante jeune fille qui chante avec insouciance. Elle marche enchaînée et encadrée par deux antipathiques gendarmes. L'un d'eux s'est emparé du panier de cerises qu'elle avait au bras. Une légende accompagne le dessin, en forme de nouveau couplet de la célèbre chanson de Jean-Baptiste Clément, Le Temps des cerises6 :

Quand il reviendra, le temps des cerises
Pandore idiot, magistrats moqueurs
Seront tous en fête !
Gendarmes auront la folie en tête
À l'ombre seront poëtes chanteurs
Quand il reviendra le temps des cerises
Siffleront bien haut les chassepots vengeurs !

Durant l'affaire Dreyfus, à partir de 1894, il se range du côté des antidreyfusards avec d'autres artistes proches comme Caran d'Ache7 ou Forain. Par ailleurs, il collabore au journal La Libre Parole illustrée (1893-1897) dirigé par Édouard Drumont.

En 1896 Willette participe à l'organisation du premier cortège carnavalesque montmartrois de la Promenade de la Vache enragée. Il y défile costumé en pierrot noir, à la tête d'une joyeuse troupe de pierrots et colombines1. Il est responsable de la deuxième édition de la fête qui a lieu l'année suivante. Ce sera la dernière édition de ce défilé du vivant de Willette.

Il est également membre de la goguette du Cornet8.

Nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1906, il est ensuite élevé au rang d'officier de ce même ordre en 1912.

En 1914, l'architecte Pierre Regnault, fondateur de l'Union des Catholiques des beaux-arts, invite ses membres à une messe en mémoire des membres défunts. Adolphe répond à l'invitation et suggère de faire cette messe « pour ceux qui vont mourir, et que cet office soit fait dans une vieille église de Paris, historique, par exemple l'église Saint-Germain-l'Auxerrois, le Mercredi des Cendres ». Cette première messe eut lieu dans la dite église avec lecture de la prière de Willette quelques jours après son décès. Une dalle en pierre scellée dans le mur de l'église y commémore l'événement9.

À partir de 1915, un groupe de jeunes artistes de Coutances dans la Manche, est parrainé par Willette. Ils fondent Le Pou qui grimpe. Ce groupe se propose de « rénover l'art populaire » et de « faire connaître et aimer Coutances, non seulement en Normandie, mais encore dans tous les milieux de lettrés et d'artistes du pays » (Georges Laisney).

Willette publie ses souvenirs en 1919 sous le titre Feu Pierrot chez Henri Floury.

Guillaume Apollinaire comptait parmi ses plus fervents admirateurs, qui écrit en 1911 : « L'art de Willette consiste surtout en une alliance charmante de l'esprit et de la poésie, de la peinture et de la chanson, de l'allégorie et de la vie même. S'il y a beaucoup de gaieté et d'insouciance sur tous les visages de ses tableaux, l'on y découvre aussi de la mélancolie. »10

En 1920, avec Forain, Neumont, Guérin et Poulbot il fait partie des fondateurs de la République de Montmartre. Il en sera le premier président jusqu'au 14 août 1923.

En 1923, il pose la première pierre du dispensaire des Petits Poulbots à Montmartre.

Adolphe Willette meurt en son domicile dans le 17e arrondissement de Paris le 4 février 192611 et est inhumé au cimetière du Montparnasse, 2e division.

Postérité

En 1927, le nouveau square inauguré au pied du Sacré-Cœur est baptisé en son honneur « square Willette ». Il porte ce nom jusqu'en 2004. Le 28 février 2004, à la suite d'une délibération12 du Conseil de Paris souhaitant à la fois sanctionner son antisémitisme des années 1889-1895 et honorer la mémoire d'une femme engagée et liée à l'histoire des combats de la Commune de Paris (1871), ce square est rebaptisé square Louise-Michel du nom de la communarde montmartroise Louise Michel13,14.

Œuvre

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