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20 juin 2020

Barbeault Marcel

Clic pour voir sa généalogie sur la ligne en dessous

 

 

Marcel Barbeault
Tueur en série

Marcel_Barbeault

Information
Nom de naissance Marcel Henri Barbeault
Naissance 10 août 1941 (76 ans)
Liancourt (Oise)
Surnom Le tueur de l'ombre
Condamnation 10 juin 1981 confirmé en novembre 1983
Sentence Prison à perpétuité
Meurtres
Victimes 8
Période 10 janvier 1969-6 janvier 1976
Pays Drapeau de la France France
Régions Picardie
Ville Nogent-sur-Oise
Arrestation 14 décembre 1976

Marcel Henri Barbeault, né le 10 août 1941 à Liancourt (Oise), est un tueur en série qui a sévi dans les alentours de Nogent-sur-Oise dans les années 1970. Il est probablement l'auteur de huit meurtres de femmes et d'un homme. Ses crimes avaient toujours lieu le soir ou tôt le matin d'où son surnom de « Tueur de l'ombre ».

Sommaire

  • 1 Origines familiales et jeunesse
  • 2 Les faits et l'enquête
  • 3 Procès et condamnation
  • 4 Notes et références
  • 5 Voir aussi
    • 5.1 Bibliographie
    • 5.2 Documentaire télévisé
    • 5.3 Émission radiophonique
    • 5.4 Articles connexes
    • 5.5 Liens externes

Origines familiales et jeunesse

Fils aîné d'un père conducteur de locomotive à vapeur et d’une mère travaillant dans le textile, il quitte l'école très jeune après avoir raté son certificat d'études primaires. À 14 ans, il est engagé dans les ateliers mécaniques des « Établissements Rivière » de Creil, en tant que chauffeur de rivets1. Il est Cœurs vaillants puis militant JOC. À sa majorité, le 13 décembre 1960, il s'engage dans l'armée et est mobilisé durant la guerre d'Algérie où il est brancardier2. À son retour, il retourne à l'usine et occupe un emploi d'ouvrier spécialisé à Saint-Gobain, il fait les trois huit. Du haut de son mètre quatre vingt il pratique la boxe et le judo en amateur et aurait voulu être parachutiste ou gendarme mais il est sujet au vertige et a échoué 8 fois au code de la route. En 1964 il se marie avec Josiane puis a deux garçons en 1966 Patrice et 1972 Laurent. Sa mère, Micheline décède d'un cancer en 1968, puis ses deux frères. À cette période il se lance dans des cambriolages il agit seul en mobylette sur son trajet de retour du travail, il vole notamment des armes. Les décès dans sa famille semblent être les évènements clés de sa plongée dans le crime et la violence (sa mère ayant subi l'ablation des deux seins avant sa mort, ce traumatisme aurait pu entraîner une volonté de vengeance et des rites sexuels similaires)3.

Les faits et l'enquête

Le 10 janvier 1969, il commet son premier meurtre sur Françoise Lecron, épouse d'un ingénieur de Saint-Gobain, le dernier en janvier 19764.

Il attaque ses victimes le long de la voie ferrée, les frappe avec un casse-tête, en réalité avec une pelle à ballast de la SNCF, leur donne un coup de poignard dans le cœur puis leur tire une balle de carabine 22 long rifle à la nuit tombante (entre 19 et 21 h)5. Toutes ses victimes sont des femmes brunes selon la rumeur6, tuées après les avoir longtemps épiées (pendant ses journées de congé) afin de surveiller leurs faits et gestes. Il les déshabille, sans toutefois les violer, et les dépouille de leur sac à main, fait rare chez les tueurs en série. Pourtant Marcel Barbeault est un mari et un père exemplaire de deux enfants, individu renfermé et « banal ». C'est ce comportement de schizophrène qui lui a permis pendant des années de passer à travers les filets de la police7.

Finalement, après plus de 7 ans de traque, il est arrêté grâce à un coup de téléphone anonyme : « Âgé de 35 ans, il mesure 1,80 m, il est marié à une blonde, il a deux enfants, pas de permis de conduire, il a fait l’Algérie, il a pratiqué la boxe et il a travaillé chez Rivière… ". Le commissaire Christian Jacob n’a jamais réussi à identifier le « corbeau » mais il a trouvé Barbeault. L’inspecteur Daniel Neveu fraîchement promu à la Police judiciaire de Creil, lui, a réussi à faire le rapprochement entre Barbeault et les meurtres, grâce à une douille de 22 LR trouvée au cimetière et à la carabine découverte dans la cave de l’accusé8. Celui-ci découvre que la clé de l'énigme est le cimetière de Nogent-sur-Oise qui se trouve au centre du triangle où se sont produits tous les meurtres. De plus, le double homicide commis sur un couple a eu lieu sur le parking du cimetière de Laigneville. Or ce meurtre, bien que différent des autres, est aussi attribuable au « tueur de l'ombre ». L'inspecteur Neveu en conclut que contrairement aux autres, celui-ci n'est pas prémédité, mais est plus un meurtre "d'opportunité" et que donc le tueur se trouvait sur les lieux avant l'arrivée du couple et qu'il fréquentait peut-être régulièrement ce cimetière.

Le raisonnement du policier est corroboré par la découverte d'une balle de carabine 22LR près d'un robinet d'eau dans le cimetière. Ce robinet est situé derrière l'église, difficile à trouver et dont seuls les habitués connaissaient l'existence. Le policier décide donc de recouper les noms des lettres de dénonciation et les patronymes gravés sur les tombes du cimetière. La liste obtenue de 30 noms permet de remonter une nouvelle fois jusqu'à Barbeault. Sa mère qu'il adorait est morte d'un cancer du sein (elle décède dans les bras de Marcel après une longue agonie) et est enterrée dans le cimetière de Nogent depuis 19689.

Neveu interpelle un à un les trente suspects. Lors de la perquisition au domicile de Barbeault à Montataire le 14 décembre 1976, il est retrouvé dans sa cave une carabine sciée avec silencieux, un imperméable et différentes casquettes. L'analyse balistique révèle que l'arme est celle utilisée pour deux des meurtres. Les armes des autres homicides n'ont pu être retrouvées mais le mode opératoire similaire laisse peu de doutes sur un tueur unique. Marcel Barbeault ayant déjà été condamné pour cambriolage dans le passé, la police reprend la liste de tous les méfaits commis dans la région et en découvre un avec vol d'une carabine. Le propriétaire s'entraîne au tir avec cette arme dans son jardin, les enquêteurs peuvent donc retrouver des douilles dans ce dernier et démontrer que celles-ci ont servi à certains des meurtres. Le cambriolage est imputé à Barbeault. Les policiers peuvent également démontrer que les jours où les meurtres sont commis correspondent à ceux où Barbeault est de repos alors qu'il travaille dans une usine de la région.

Procès et condamnation

Son procès s'ouvre au Palais de justice de Beauvais le 25 mai 1981 devant la cour d'assises de l'Oise10. Il doit répondre de cinq meurtres dont il est accusé. Les trois autres crimes attribués à Barbeault n'ont pu être retenus contre lui faute de preuves. Il nie toujours être le « tueur de l'ombre », malgré de lourds éléments à charge et il reste très froid pendant la durée de son procès. L'avocat général requiert la peine de mort (même si celle-ci a peu de chance d'être appliquée puisque François Mitterrand vient d'être élu président de la République et a annoncé son abolition prochaine). Malgré la plaidoirie de cinq heures de son avocat maître Jean-Louis Pelletier, Marcel Barbeault est condamné le 10 juin 1981 à la prison à perpétuité. S'étant pourvu en cassation, il est rejugé en novembre 1983 par les assises de l'Oise et de nouveau condamné à la prison à vie4.

Marcel Barbeault est toujours incarcéré à la prison centrale de Saint-Maur, dans l’Indre, n'ayant bénéficié d'aucune remise de peine7. Il y est bibliothécaire.

Notes et références

  1. Pascal Dague, Tueurs en série, Mon Petit Éditeur, 2012, p. 57.
  2. Pascal Dague, Tueurs en série, Mon Petit Éditeur, 2012, p. 407.
  3. Jacques Expert, Scènes de crime, Place des Éditeurs, 2015, p. 122
  4. a et b « Les grands crimes du XXe siècle : Marcel Barbeault » [archive], sur France-Soir, 9 août 2009
  5. Patricia Tourancheau, « Lignée sanguinaire » [archive], sur liberation.fr, 5 août 2002.
  6. Cette même rumeur pousse certaines femmes de Nogent-sur-Oise à se teindre les cheveux en blond. Il se trouve que ses victimes ressemblent à sa mère (même gabarit, couleur de chevelure).
  7. a et b Alain Hamon, « Marcel Barbeault, "le premier tueur de l'Oise" », émission L'heure du crime sur RTL, 13 juin 2012
  8. Alain Hamon, Jean-Charles Marchand, Dossier P … comme police, A. Moreau, 1983, p. 93
  9. Pascal Dague, Tueurs en série, Mon Petit Éditeur, 2012, p. 408.
  10. Pascal Dague, Tueurs en série, Mon Petit Éditeur, 2012, p. 419

Voir aussi

Bibliographie
  • Daniel Neveu, Le mort n'a pas le profil d'un assassin, Anabet éditeur, 2010, 462 pages, (ISBN 2352660661)
  • François Lapraz, Alain Morel, Terreur en banlieue, l'affaire du tueur de l'Oise, Guy Authier Éditeur, 1977.
  • Georges Moréas (conseiller technique) et Bill Waddell (conseiller technique), Dossier meurtre. Enquête sur les grands crimes de notre temps, vol. 28 : Le tueur de l'ombre. Marcel Barbeault : pendant sept années, ce bon père de famille sema la terreur à Nogent-sur-Oise, Paris, ALP, 1991, 30 p.
  • Alain Hamon, Un tueur dans l'ombre. L'Affaire Marcel Barbeault, J'ai lu, 1994 (épuisé) 4 janvier 1999, 186 pages, (ISBN 227707067X)
  • Pascal Michel, 40 ans d'affaires criminelles 1969-2009 (chapitre : L'affaire Marcel Barbeault, le tueur de l'ombre) pages 7 à 13, 17 avril 2009, 208 pages, (ISBN 978-1-4092-7263-2)
  • Pascal Dague, Tueurs en série, éd. Publibook, pages 407 à 425, 11 mai 2012, 430 pages, (ISBN 2748383923)
Documentaire télévisé
  • Faites entrer l'accusé, présenté par Christophe Hondelatte en février 2005, octobre 2007 et juillet 2010, Marcel Barbeault, le tueur de l'ombre, sur France 2.
Émission radiophonique
  • « Marcel Barbeault, le tueur de l’Oise » le 18 mars 2014 et « L'affaire Marcel Barbeault » le 24 mars 2016 dans L'Heure du crime de Jacques Pradel sur RTL.
  • «L'affaire Marcel Barbeault » le 22 août 2016 dans Hondelatte raconte sur Europe 1.
Articles connexes
  • Alain Lamare, autre criminel actif dans l'Oise peu après
  • Liste de tueurs en série
  • Liste d'affaires criminelles françaises
Liens externes
  • Notices d'autorité
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