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Vendée Militaire et Grand Ouest
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27 janvier 2021

Durand Marguerite

Clic pour voir sa généalogie sur la ligne en dessous

 

Marguerite Durand (féministe)

Marguerite Durand

220px-Marguerite_Durand_par_Jules_Cayron

Jules Cayron, Portrait de Marguerite Durand (1897),
Paris, bibliothèque Marguerite-Durand.
Nom de naissance Marguerite Charlotte Durand
Naissance 24 janvier 1864
Paris (France)
Décès 16 mars 1936 (à 72 ans)
Paris (France)
Nationalité française
Profession
journaliste, actrice
Autres activités
féministe

Marguerite Charlotte Durand, née le 24 janvier 1864 à Paris 8e1 et morte le 16 mars 1936 à Paris 5e2, est une journaliste, actrice, femme politique et féministe française, fondatrice du journal La Fronde.

Sommaire

  • 1 Biographie
  • 2 Carrière au théâtre
  • 3 Son combat féministe
  • 4 Notes et références
    • 4.1 Notes
    • 4.2 Références
  • 5 Voir aussi
    • 5.1 Bibliographie
    • 5.2 Articles connexes
    • 5.3 Liens externes

Biographie

Fille naturelle d'Anna-Alexandrine Caroline Durand2, Marguerite Durand est élevée au couvent des Dames Trinitaires, rue Henner, dans le 9e arrondissement de Paris. En 1879, elle entre au Conservatoire, où elle obtient un premier prix de comédie en 1880. Le 1er septembre 1881, elle entre à la Comédie-Française où elle se spécialise dans des rôles d’ingénue et de jeune première3. En 1888, elle quitte la scène et épouse Georges Laguerre, avocata et député boulangisteb. À ses côtés, elle fréquente les milieux politiques et journalistiques de l’époque et s’initie au journalisme en publiant ses premiers articles dans La Presse, journal de propagande boulangiste que dirigeait son mari. Le journalisme devient la nouvelle passion de Marguerite.

Après le suicide du général Boulanger le 30 septembre 1891, elle se détourne du boulangisme, se sépare de Georges Laguerre, dont elle divorcera le 9 mai 1895, et entre au Figaro où elle crée la rubrique « Courrier »4.

Elle a un fils, Jacques, né le 14 août 1896, avec l'un des directeurs du Figaro, Antonin Périvier5, qui tente de lui enlever l’enfant à peine né, au motif qu'elle ne l’aurait pas reconnu légalement, la forçant à faire appel à l’aide juridique de Georges Clemenceau pour le récupérer6.

Marguerite Durand a aussi cofondé le cimetière animalier d’Asnières en 1899 avec Georges Harmois.

Elle est inhumée à Paris au cimetière des Batignolles (10e division).

Carrière au théâtre

  • 1882, 1883 et 1885 : Le Mariage de Figaro de Pierre Augustin Caron de Beaumarchais, Comédie-Française Fanchette.
  • 1885 : Britannicus de Jean Racine, Comédie-Française : Junie.
  • 1885 et 1886 : Phèdre de Jean Racine, Comédie-Française : Ismène.
  • 1886 : La Coupe enchantée de Jean de La Fontaine et Champmeslé, Comédie-Française : Lélie7.
  • 1886 : Les Corbeaux de Henry Becque, Comédie-Française : Geneviève.
  • 1887 : Le Mariage de Figaro de Pierre Augustin Caron de Beaumarchais : Chérubin.

Son combat féministe

En avril 1896, Le Figaro l’envoie au Congrès féministe international qui se tient à l’hôtel des Sociétés savantes à Paris. Elle refuse d'écrire l'article demandé sur le congrès8, comme elle le raconte à Thilda Harlor en 1935 : Le Figaro en 1896 m'avait chargée d'écrire un article sur le congrès féministe que des obstructions malveillantes, des quolibets et des chahuts d'étudiants signalaient bruyamment à l'attention publique. Je me rendis donc aux Société savantes où se tenait le congrès et je fus frappée par la logique du discours, le bien-fondé des revendications et la maîtrise, qui savait dominer l'orage et diriger les débats, de la présidente Maria Pognon. Je refusai d'écrire l'article de critique pour Le Figaroc. Mais l'idée m'était venue d'offrir aux femmes une arme de combat, un journal qui devait prouver leurs capacités en traitant non seulement de ce qui les intéressait directement, mais des questions les plus générales et leur offrir la profession de journaliste actif9. Ce congrès va bouleverser sa vie car elle décide dorénavant de se consacrer à la défense des droits des femmes10.

L’année suivante, elle fonde La Fronde, au 14, rue Saint-Georges à Paris ; le premier numéro paraît le 9 décembre 189711. De la direction à la rédaction en passant par la typographie, c’est un journal exclusivement élaboré par des femmes. Les articles parlent non seulement des femmes mais aussi de tout sujet lié à l’actualité : politique, littérature, sport, finance, etc. Pour couvrir certains événements, les journalistes doivent d'ailleurs parfois obtenir des autorisations spéciales ; en effet, certains lieux tels que l'Assemblée nationale12 ou la Bourse de Paris sont à cette époque interdits aux femmes 13 ,14.

Ce journal, surnommé « Le Temps en jupon » et qui, selon les mots de Durand, était comme les autres journaux… pas plus amusant, favorisait les méthodes du reportage (observation et témoignage directs de l’événement). Ce fut un quotidien jusqu’en 190311, puis un mensuel jusqu’en 1905. De nombreuses plumes y ont collaboré telles que Séverine, Daniel Lesueur, Pauline Kergomard, Marcelle Tinayre, Lucie Delarue-Mardrus, Clémence Royer, Jeanne Chauvin, Dorothea Klumpke, etc.

Outre La Fronde, Marguerite Durand participe à la création en 1903 d'un quotidien anticlérical et socialiste, L'Action, avec Henry Bérenger, journaliste à La Dépêche de Toulouse et Victor Charbonnel, prêtre défroqué, directeur de l'hebdomadaire anticlérical La Raison. Cette expérience ne dure pas au-delà de 1905, car Marguerite Durand ne peut s'entendre avec les autres dirigeants. La Fronde en a été le supplément mensuel d'octobre 1903 à mars 1905.

Elle profite de l'année 1904, année du centenaire du Code civil, pour dénoncer l'œuvre napoléonienne. Le numéro de La Fronde du 1er novembre 1904 rapporte ainsi ses propos : Il n'est pas une femme qui ne doive maudire le Code, il n'est pas une femme, riche ou pauvre, grande dame ou travailleuse, qui, dans sa misère ou dans ses biens, dans sa personne, dans ses enfants, dans son travail ou son désœuvrement, n'ait eu ou n'aura à souffrir grâce au Code15.

En 1907, elle organise un congrès du travail féminin et tente de fonder l'Office du travail féminind avec l'aide de son ami René Viviani, devenu ministre du Travail dans le gouvernement Clemenceau en octobre 1906. Mais faute de crédits suffisants, et du fait de la farouche opposition du syndicat CGT, cet office ne pourra remplir son rôle16.

En 1909, elle participe à la création d'un nouveau journal, Les Nouvelles. Elle s'investit surtout dans la campagne pour le vote des femmes et défend le droit d'élire et d'être élues. Elle lance l'idée d'organiser des candidatures féminines aux élections législatives du 24 avril 1910 et se présente dans le 9e arrondissement de Paris, mais sa candidature est rejetée par le préfet de la Seine17.

En 1914, La Fronde reparaît pour quelques numéros, entre le 17 août et le 3 septembre. Même si elle considère que féminisme et pacifisme sont étroitement liés, Marguerite Durand incite les femmes à participer à l'effort de guerre18, exprimant son espoir que les responsabilités assumées par les femmes en l'absence des hommes appelés au front, leur permettront de bénéficier de droits nouveaux. Sa déception est au rendez-vous de l'armistice. Déception aussi en ce qui concerne la reconnaissance du droit pour les femmes de choisir librement le temps de leur maternité : avortement et propagande anticonceptionnelle sont interdits par la loi du 31 juillet 192019.

De mai 1926 à juillet 1928, elle tente de relancer La Fronde qui n'est plus le projet exclusif des femmes (la rédaction est mixte), mais le porte-voix du Parti républicain-socialiste auquel elle a adhéré. Elle tente de nouveau une entrée en politique en se présentant aux élections municipales de 192720 avec le Parti républicain-socialiste21.

En 1931, elle lègue à la ville de Paris toute la documentation qu’elle possède sur l’histoire des femmes, créant ainsi le premier Office de documentation féministe français, qu'elle dirige bénévolement jusqu’à sa mort en 1936. Située dans un premier temps dans la mairie du 5e arrondissement, la bibliothèque Marguerite-Durand est depuis 1989 située 79, rue Nationale dans le 13e arrondissement.

Notes et références

Notes
  • Georges Laguerre, inscrit au barreau de Paris depuis 1879, est l'avocat de prévenus socialistes, anarchistes, ouvriers, y compris Louise Michel en 1883.
  1. Le congrès du travail féminin dont le but est de transmettre aux législateurs les justes revendications des travailleuses qui, n'étant pas électeurs […], ne peuvent être consultées quand leurs intérêts sont en jeu.
Références
  1. Debré et Bochenek 2013, p. 208-210.

Voir aussi

Bibliographie
  • Annie Dizier-Metz, La bibliothèque Marguerite Durand : histoire d'une femme, mémoire des femmes, Agence culturelle de Paris, 1992.
  • Jean Rabaut, Marguerite Durand (1864-1936), La Fronde féministe ou Le Temps en jupons, L'Harmattan, 1996.
  • Annie Metz, « La bibliothèque Marguerite Durand : les différentes étapes du passage d'une collection privée à une collection publique », dans Passions(s) et collections : actes du colloque (Chambéry, 21 et 22 octobre 1998), Paris, FFCB, 1999, p. 101-116.
  • Élisabeth Coquart, La frondeuse : Marguerite Durand, patronne de presse et féministe, Payot, 2010.
  • Jean-Louis Debré et Valérie Bochenek, Ces femmes qui ont réveillé la France, Paris, Arthème Fayard, 2013, 374 p. (ISBN 978-2-213-67180-2), p. 189-211.
  • Sabine Bosio-Valici, Michelle Zancarini-Fournel, Marguerite Durand, la Fronde in Femmes et fières de l'être : un siècle d'émancipation féminin, 20/21, collection animée par Olivier Wieviorka, Larousse, 2001, pp. 119-120, (ISBN 2-03-505098-7).
Articles connexes
  • Féminisme
  • Boulangisme
  • La Fronde
  • Jeanne Chauvin
  • Maria Deraismes
  • Louise Michel
  • Hubertine Auclert
  • Gabrielle Petit
  • Daniel Lesueur
Liens externes
  • Georges Laguerre est élu du Vaucluse, rattaché au groupe de la Gauche radicale. Élu la première fois en 1883, il est le cadet des députés.

 

 

 

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