Baudin Alphonse
Nantua
Décès |
3 décembre 1851
|
---|
(à 40 ans)
Ancien 8e arrondissement de Paris
Sépulture |
Panthéon, cimetière de Montmartre
|
---|---|
Nom de naissance |
Jean-Baptiste Alphonse Victor Baudin
|
Nationalité |
Français
|
Activités |
Homme politique, médecin
|
Jean-Baptiste Alphonse Victor Baudin, dit Alphonse Baudin, né le 23 octobre 1811 à Nantua (Ain)1,2, et mort le 3 décembre 1851 à Paris, est un médecin et homme politique français. Il est élu député à l'Assemblée de 1849, et est célèbre pour avoir été tué sur une barricade alors qu'il s'opposait au coup d'État du 2 décembre 1851 de Louis-Napoléon Bonaparte.
Sommaire
- 1 Biographie
- 1.1 Carrière
- 1.2 Les événements de 1851
- 2 Postérité
- 3 Sépulture
- 3.1 Transfert au Panthéon
- 4 Notes et références
- 4.1 Notes
- 4.2 Références
- 5 Voir aussi
- 5.1 Bibliographie
- 5.2 Liens externes
Biographie
Alphonse Baudin étudie la médecine à Lyon, puis à Paris2. Il sert comme médecin militaire en Algérie, où il rencontre Eugène Cavaignac2. Il se spécialise dans les maladies de l'estomac, ce qui l'amène à être cité à comparaître au procès d'Hélène Jégado, qui s'ouvre trois jours après sa mort sur les barricades.
Baudin est initié à la franc-maçonnerie, le 15 juin 1842, à la loge du Temple des Amis de l'honneur français, qui fut suspendue en 18463.
Élu député le 13 mai 18494, il siège avec les représentants de la Montagne2 et fait partie du comité de résistance organisé par les républicains afin d’essayer de soulever les ouvriers du faubourg Saint-Antoine contre le coup d'État du 2 décembre 1851 du prince Louis-Napoléon Bonaparte (futur empereur Napoléon III)2.
Lors du mouvement insurrectionnel provoqué par ce coup d'État, une barricade avait été dressée le 3 décembre 1851 par les ouvriers de la rue Sainte-Marguerite, auxquels s’étaient joints plusieurs députés, parmi lesquels Pierre Malardier, député de la Nièvre, et Baudin, représentant de l’Ain à l’Assemblée législative de 1849.
Alors que Victor Schœlcher, accompagné de plusieurs députés, sans armes, s’en allait au-devant d’une compagnie du 19e de ligne qui venait de la place de la Bastille dans l’intention de parlementer avec les soldats, des ouvriers se moquèrent de ces représentants du peuple en disant :
« Croyez-vous que nous allons nous faire tuer pour vous conserver vos vingt-cinq francs par jour ! »
Baudin, un drapeau à la main, monté sur la barricade les regarda fixement et leur dit :
« Vous allez voir comment on meurt pour vingt-cinq francs5 ! »
C’est à ce moment-là qu’une balle, partie on ne sait pourquoi de la barricade, blessa un soldat du 19e de ligne. Ses camarades répliquèrent aussitôt furieusement, et Baudin tomba, mortellement blessé.
Postérité
Une souscription publique fut alors lancée par le journal Le Réveil pour élever un monument à ce martyr de la liberté. Cette initiative valut à Charles Delescluze, propriétaire du journal, un procès au cours duquel s’illustra Léon Gambetta, alors jeune avocat, qui prononça une diatribe contre l’Empire. Baudin devint ainsi un symbole républicain face au despotismeNote 1.
Le monument parisien, comprenant un bronze en pieds d'Eugène-Jean Boverie, fut finalement érigé en 1900 derrière la place de la Bastille sur l’avenue Ledru-Rollin, près de l’endroit où il fut tué ; il est démonté en 1942 pour être fondu, dans le cadre d’une loi du gouvernement de Vichy sur la récupération des métaux non ferreux à destination le l'armement6. La mairie de Paris a refusé de le rétablir. En 1978, la ville a cependant donné le nom de rue Alphonse-Baudin à une voie nouvelle du 11e arrondissement. De même, la ville a fait poser une plaque et un panneau Histoire de Paris à proximité du lieu de cette barricade historique pour honorer la mémoire du député.
Plaque commémorative sise au no 151 de la rue du Faubourg-Saint-Antoine à Paris
En 1888, sa ville natale de Nantua inaugure un monument à sa mémoire, réalisé par le sculpteur Paul-Adolphe Lebègue (1833-1908). La statue en bronze est ainsi remplacée par une nouvelle statue en pierre7.
Sépulture
Baudin est enterré secrètement à Paris au cimetière de Montmartre, (27e division), où sa tombe8 devient un lieu de rendez-vous des républicains2. Le tombeau réalisé par le sculpteur Aimé Millet, inauguré en 1872, est orné d'un gisant représentant le député tout juste frappé d’une balle dans le front.
Son tombeau est devenu un cénotaphe, depuis le 4 août 1889, date du transfert de ses restes au Panthéon de Paris, pour les cérémonies du centenaire de la Révolution française9. Il repose dans le même caveau que La Tour d'Auvergne, officier des armées de la Révolution française.
Notes et références
- Ce qui explique le transfert de ses cendres au Panthéon, en 1889.
- Le 28 octobre 1801 selon le site de l'Assemblée nationale, notice individuelle [archive], consultée le 21 août 2009.
- 3 décembre 1851. « "Vous allez voir comment on meurt pour 25 francs", jette le député Baudin avant de mourir » [archive], Le Point, 3 décembre 2012.
Voir aussi
- Alain Garrigou, Mourir pour des idées : la vie posthume d'Alphonse Baudin, Paris, Les Belles Lettres, coll. « L'histoire de profil » (no 4), 2010, 310 p. (ISBN 978-2-251-90004-9, présentation en ligne [archive]).
- « Alphonse Baudin », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
- :