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Vendée Militaire et Grand Ouest
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16 juin 2022

Luminais Évariste-Vital

Clic pour voir sa généalogie sur la ligne en dessous

 

 

Photographie_Evariste-Vital_Luminais

Évariste-Vital Luminais en 1870, photographie anonyme.
Naissance
13 octobre 1821
Nantes
Décès
1896
Paris
Nom de naissance
Charles-Évariste-Vital Luminais
Nationalité
Drapeau de la France France
Activité
Peintre
Formation
École nationale supérieure des beaux-arts
Maître
Léon Cogniet, Constant Troyon
Élève
Albert Maignan, Alexandre Nozal, Armand Queyroy, Jeanne Rongier, Émily Sartain
Lieu de travail
France
Influencé par
Constant Troyon
A influencé
Albert Maignan
Père
René Marie Luminais
Conjoint
Hélène ° Durant (d)
Distinctions
Légion d'honneur
Œuvres principales
Les Énervés de Jumièges, La Fuite du roi Gradlon, La Veuve

Évariste-Vital Luminais, né à Nantes le 13 octobre 1821 et mort à Paris le 14 mai 1896, est un peintre français.

Sommaire

  • 1 Biographie
  • 2 Son œuvre
    • 2.1 Les Énervés de Jumièges
    • 2.2 Le peintre des Gaules
    • 2.3 Dans les collections publiques
  • 3 Luminais et le Berry
  • 4 Peinture monumentale
  • 5 Liste des œuvres
  • 6 Élèves
  • 7 Iconographie
  • 8 Bibliographie
  • 9 Filmographie
  • 10 Notes et références
  • 11 Liens externes

Biographie

Fils de Clara et René Luminais, Évariste-Vital Luminais naît au sein d'une famille de parlementaires et d’hommes de loi. Son arrière-grand-père, Michel Luminais, est procureur de Vendée. Son grand-père Michel Pierre Luminais, est avocat et député de la Vendée de 1799 à 18031. Son père, René Marie Luminais, est député de la Loire-Inférieure de 1831 à 1834 et d'Indre-et-Loire de 1848 à 18492.

Sa famille l’envoie à Paris auprès du peintre et sculpteur Auguste-Hyacinthe Debay (1804-1865). Dès 1839, il entre à l'École des beaux-arts de Paris où il suit les cours de Léon Cogniet (1794-1865), peintre d'Histoire et portraitiste3. Enfin, il fréquente l’atelier de Constant Troyon (1810-1865), peintre de paysage et d’animaux et son véritable maître.

En premières noces, il épouse Anne Foiret qui lui donne une fille, Esther. En 1874, son épouse Anne meurt. Luminais se remarie en 1876 avec une de ses élèves, Hélène de Sahuguet d'Amarzit d'Espagnac, veuve depuis la guerre de 1870.

Sa carrière officielle débute au Salon français, où deux de ses toiles sont admises en 1843. Il sera médaillé aux Salons de 1852, 1855, 1857, 1861, et 1889. En 1869, il reçoit la Légion d'honneur. Il partage son temps entre son atelier parisien du 17 boulevard Lannes et sa maison de Douadic4 dans l'Indre, au lieu-dit « La Petite Mer Rouge ».

Il meurt à Paris en 1896 et est inhumé dans le petit cimetière de Douadic.

Son œuvre

Peintre de Salon, classé trop rapidement parmi les peintres académiques5, Luminais pratique aussi bien la peinture de genre que la peinture d'Histoire.

Les Énervés de Jumièges

Une des œuvres les plus réputées de ce peintre est Les Énervés de Jumièges6 de 1880, dont l'artiste fit deux tableaux (Rouen, Sydney) après avoir réalisé plusieurs études. L'œuvre s'inspire d'un récit apocryphe qui raconte le supplice infligé au VIIe siècle par le roi mérovingien Clovis II à deux de ses fils révoltés. Ce tableau, porteur d’un symbolisme étrange, a tour à tour fasciné et dérangé les spectateurs. Selon la légende, les fils rebelles furent punis à la suggestion de leur mère qui conseilla de leur faire couper les tendons des jambes puis de les remettre à la grâce de Dieu, les laissant dériver sur un radeau au fil de la Seine. Ils auraient été secourus par les moines de l'abbaye bénédictine de Jumièges et se seraient réconciliés plus tard avec leurs parents. Cette peinture est considérée comme le chef-d'œuvre de Luminais et a fait sensation au Salon de 1880.

Le peintre en a d'abord réalisé une esquisse intitulée Première pensée pour les Énervés de Jumièges, représentant le moment du supplice et comportant quatre personnages, puis une Étude pour les Énervés de Jumièges n'ayant plus que trois personnes et présentant les suppliciés dérivant sur la Seine. Cette nouvelle version, précédant le sauvetage des fils de Clovis II par des moines bénédictins, souligne l'horreur de leur situation. Lors du salon de 1880, Luminais présente une nouvelle version où les personnages sont réduits aux deux suppliciés ; elle fut vendue à l'Australie sous le titre Les Fils de Clovis II et exposée à Sydney dans la galerie d'art de la Nouvelle-Galles du Sud, après avoir été présentée dans différents lieux d'exposition dont la galerie française de Wallis and Sons à Londres en 1881, l'Exposition internationale de Munich en 1883, et enfin la galerie nationale d'Australie du Sud et la galerie nationale de Victoria en 1896. Une dernière version grandeur nature fut acquise par l'État français pour le musée des beaux-arts de Rouen7.

Le peintre des Gaules

Luminais a largement participé à la diffusion de cette iconographie nouvelle véhiculée par les manuels scolaires et l'idéologie de la Troisième République. C'est à cette époque que naît la représentation du Gaulois au casque ailé et aux longues tresses blondes célébrée par l'imagerie populaire. Ainsi la scène du tableau Gaulois revenant de la chasse comporte-t-elle quelques anachronismes, notamment dans l'habillement : braie et haut-le-corps serrés. Il s'agit ici d'un retour de chasse et non d'une scène guerrière, le casque représente bien plus un accessoire nécessaire à la caractérisation du Gaulois qu'un attribut guerrier. La longue chevelure rousse participe à l'idée que l'on se faisait des Gaulois au XIXe siècle8.

La même liberté apparait dans la toile En vue de Rome, où la représentation des casques et du bouclier de gauche est très fantaisiste9. L'aventure des Celtes en Italie a frappé très tôt de manière durable l'imagination des artistes10.

Le Peintre des Gaules représente également des scènes de bataille opposant les différents peuples qui s'y sont affrontés. Les Romains, rodés aux techniques d'attaque par leurs campagnes précédentes, allaient au combat équipés de cuirasses à éléments métalliques. Téméraires, les Celtes les affrontaient torse nu, n'ayant pour toute protection qu'un casque et un bouclier11.

Une autre de ses toiles nous montre la Déroute des Germains après la bataille de Tolbiac au moment où les Alamans s'enfuient devant les hordes franques. Théophile Gautier en fit ce compte-rendu dans le Salon de 1848 : « La multitude vaincue se présente en raccourci au spectateur, et la fuite continue hors de la toile : les chevaux effarés galopent sur des fondrières, où ils se précipitent ; les grands bœufs qui traînent les chars de bagage, fous d’épouvante, se jettent de côté, résistant à tous les efforts de leurs conducteurs, et forment, dans ce torrent humain, avec l’obstacle des chariots, des espèces d’îles, autour desquelles la foule écume et fait des remous, et que surmontent les bras tordus des femmes au désespoir. A l’horizon, tant que le regard peut s’enfoncer, l’on aperçoit des vagues de fuyards, où se dresse, çà et là, comme un flot blanchissant, un cheval qui se cabre, atteint par la francisque ou la flèche d’un vainqueur12. » La lecture de Chateaubriand lui a inspiré une autre de ses œuvres : Combat de cavaliers francs13.

Luminais a également peint plusieurs toiles représentant les Francs Mérovingiens. Ignorant les données de l'archéologie funéraire, les peintres du XIXe siècle proposèrent des costumes germaniques orientaux pour les reines mérovingiennes14. Luminais inventa ainsi le portrait d'une princesse mérovingienne. De même, la déposition de Childéric III, avec l'accord du pape Zacharie, par Pépin le Bref et sa réclusion dans le monastère de saint Bertin à Saint-Omer lui donna l'idée d'une toile. Luminais aurait utilisé comme modèle le grand-père d'un dénommé Roger-René Dagobert15.

Il rencontra Théodore Hersart de La Villemarqué, qui avait publié un recueil de chants populaires de Bretagne, le Barzaz Breiz. Un de ces chants raconte la légende de la ville d'Ys, qui inspira à Luminais une toile conservée au musée des beaux-arts de Quimper. Elle représente la scène où le roi Gradlon fuit à cheval la ville d'Ys submergée par les flots. Il est rejoint par saint Guénolé qui le somme de jeter Dahut, son unique fille qui l'accompagne, à la mer. Plusieurs esquisses de cette œuvre sont conservées aux musées des beaux-arts de Quimper, Rennes et Nantes.

La Veuve (vers 1865), huile sur toile, 91 × 104,5 cm, Paris, musée d'Orsay.

Il pressent, mais sans vraiment les précéder, les peintres naturalistes, notamment dans une œuvre comme La Veuve (1865), proche par le mouvement des figures, la lumière et le drame suggéré, du peintre belge Eugène Laermans (1864-1940).[réf. nécessaire]

Luminais ne fut pas seulement un peintre de Salon comblé d'honneurs et de commandes, mais également un artiste capable d'audaces de touches, des bonheurs de matières qui transcendent l'académisme de sa manière.

Dans les collections publiques
  • Nemours, château-musée de Nemours :
    • Retour de chasse dans les Gaules, 1878, eau-forte, feuille: 36.7 x 29.8 cm16.

Luminais et le Berry

Pendant près de quarante ans, il séjournera au « pays des mille étangs », la Brenne, dans le Berry, où il avait établi son atelier d'été au village de Douadic, à l'instigation de deux amis qu'il fréquentait dans les milieux littéraires et artistiques, Jules de Vorys et Louis Fombelle. Son goût de la nature et sa passion de la chasse vont s'illustrer dans ses toiles « berrichonnes » aux titres évocateurs :

  • L'Hallali, souvenirs de chasse en Brenne de 1863.
  • Les Deux Gardiens.
  • La Folle du Tertre, légende locale, toile grand format toujours présente en Berry dans une collection particulière.
  • La Chasse à travers les âges, vaste composition en six panneaux pour orner la salle à manger de son vieil ami Louis Fombelle. Les titres en sont : Chasse à l'ours sous Mérovée, Antilopes poursuivies par des Amazones, Chasse au faucon sous Saint Louis, Veneur offrant la trace du sanglier à Henri III, Une Chasse sous Louis XIV, Chasse à courre : entrée dans les sous-bois.
  • Dessins pour le livre de son ami Jules de Vorys, Dagobert en Brenne.

La fille de sa seconde femme Hélène, Marthe, épousera Geoffroy Hérault de la Véronne, grand-père des propriétaires actuels de Château du Bouchet.

Peinture monumentale

Histoire du Commerce entre les cinq continents - L'Amérique du Nord (1889), Bourse de commerce de Paris.

Aux côtés de quatre autres peintres, Luminais a participé à la réalisation de la fresque monumentale de plus de 1 500 m2 ornant la coupole de la Bourse de commerce de Paris, commencée en 1886 et inaugurée en 1889, représentant l'histoire du commerce entre les continents. Il y a représenté l'Amérique dans l'esprit de l'époque avec une scène groupant des Indiens, des esclaves, des ouvriers, des cow-boys, et où fait irruption une locomotive à vapeur, symbole de modernité17.

Élèves

  • Henri Biva (1848-1928)
  • Henry Rankin Poore (1859-1940)

Iconographie

Bibliographie

  • Françoise Daum, Évariste Vital Luminais : Peintre des Gaules, 1821-1896, musée des beaux-arts de Carcassonne, 2002, (ISBN 9782905666222).

Filmographie

  • Le Défilé des toiles, réalisé par Gilles Brenta et Claude François, production Les trois petits cochons, 1997
  • Les Énervés de Jumièges, court métrage réalisé par Claude Duty

Notes et références

  1. Site de l'Assemblée nationale  [archive]
  2. Ibidem  [archive]
  3. Qui comptera Léon Bonnat (1883-1922) parmi ses élèves.
  4. Des photographies de son atelier de Douadic [archive] sont consultables sur la base Mérimée.
  5. Pour une histoire culturelle de l'art moderne (Odile Jacob, 1993) : voué à l'infamie par les tenants de l'art moderne, Pierre Daix le cite à propos de ce qu'il appelle le « déferlement des pompiers du conformisme historique » p. 286.
  6. Le terme d’« Énervés » est à prendre littéralement : on leur a coupé les nerfs des bras et des jambes.
  7. http://www.culture.gouv.fr/Wave/image/joconde/0657/m500202_atpico070644_p.jpg [archive]
  8. Renée Grimaud, Nos Ancêtres les Gaulois, collection Mémoires, éditions Ouest-France, p. 70.
  9. Ibid., p. 19.
  10. Christiane Eluère, L'Europe des Celtes, éditions Gallimard, coll. « Découvertes Gallimard / Histoire » (no 158) - Réunion des musées nationaux, p. 65.
  11. Ibid., p. 79.
  12. Théophile Gautier, Salon de 1848. [archive]
  13. Françoise Vallet, De Clovis à Dagobert : Les Mérovingiens, collection Histoire, éditions Gallimard, coll. « Découvertes Gallimard / Histoire » (no 268) - Réunion des musées nationaux, p. 29.
  14. Patrick Périn et Gaston Duchet-Suchaux, Clovis et les Mérovingiens, collection Historia, éditions Tallandier, p. 140.
  15. Roger-René Dagobert, Le roi Dagobert : Histoire d'une famille et d'une chanson, p. 74. [archive]
  16. https://www.photo.rmn.fr/archive/17-510651-2C6NU0ATWB7WX.html [archive]
  17. Les références de cette page proviennent du catalogue Évariste Vital Luminais, Peintre des Gaules, 1821-1896, organisée en 2003 par les Musées de Carcassonne et de l'Ardenne à Charleville-Mézières.
  18. http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/palsri_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_1=REF&VALUE_1=IM79002355 [archive]

Liens externes

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