Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Vendée Militaire et Grand Ouest
Vendée Militaire et Grand Ouest
Publicité
Newsletter
7 abonnés
Archives
Vendée Militaire et Grand Ouest
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 295 234
31 décembre 2022

Carcopino Jérôme

Clic pour voir sa généalogie sur la ligne en dessous

 

Jérôme Carcopino

260px-Jérôme_Carcopino

Photographie de Jérôme Carcopino publiée à l'occasion de sa nomination comme Secrétaire d'État à l'Instruction publique sous le régime de Vichy,
L'Ouest-Éclair, no 16161, 26 février 1941.
Fonctions
Directeur de l'École normale supérieure
1942-1944
Georges Bruhat
Albert Pauphilet
Ministre de l'Instruction publique
25 février 1941 - 18 avril 1942
Jacques Chevalier
Abel Bonnard
Directeur de l'École normale supérieure
1940-1941
Georges Bruhat
Georges Bruhat
Fauteuil 3 de l'Académie française
Biographie
Naissance
27 juin 1881


Verneuil-sur-Avre

Décès
17 mars 1970 ou 17 mars 1970


Paris

Nom de naissance
Jérôme Ernest Joseph Carcopino
Nationalité
Français
Formation
École normale supérieure
Activités
Historien, haut fonctionnaire, érudit classique
Autres informations
A travaillé pour
Faculté des lettres de Paris, École normale supérieure, université d'Alger
Membre de
Académie des inscriptions et belles-lettres
Comité des travaux historiques et scientifiques
Académie roumaine
Institut archéologique allemand
Académie des Lyncéens
Académie des sciences de Turin (1950)
Académie française (1955)
Conflit
Première Guerre mondiale
Lieu de détention
Centre pénitentiaire de Fresnes (1944-1945)
Distinctions  
Liste détaillée

Jérôme Ernest Joseph Carcopino, né le 27 juin 1881 à Verneuil-sur-Avre (Eure) et mort le 17 mars 1970 dans le 7e arrondissement de Paris, est un historien spécialiste de la Rome antique, haut fonctionnaire et homme politique français.

Il est le cousin de l'écrivain Francis Carco.

Sommaire

  • 1 Famille
  • 2 Biographie
    • 2.1 Carrière universitaire
    • 2.2 Carrière politique
      • 2.2.1 Ministre de Vichy
      • 2.2.2 La Loi Carcopino
    • 2.3 Services rendus à la Résistance
    • 2.4 Procès
    • 2.5 Décès
  • 3 Apport à l'histoire de la Rome antique
  • 4 Distinctions
  • 5 Iconographie
  • 6 Œuvres
  • 7 Notes et références
  • 8 Bibliographie
  • 9 Annexes
    • 9.1 Articles connexes
    • 9.2 Liens externes

Famille

Issu d'un milieu familial républicain et progressiste, Jérôme Carcopino est le fils unique d'un médecin d'origine corse qui s'est installé à Verneuil-sur-Avre où il épouse en 1880 Alphonsine Dumond, fille de propriétaires terriens et qui meurt de fièvre typhoïde dix huit mois après la naissance de son fils le 27 juin 18811. Sa belle-mère qui va l'eduquer est issue d'un milieu artistique.

Jérôme Carcopino est baptisé à sa naissance mais est plutôt libre penseur, son retour au catholicisme s'affirme en 1938. Lui-même aura six enfants et une de ses filles épousera le fils d'un pédagogue réputé, Georges Bertier. Deux de ses fils meurent de la tuberculose.

Biographie

Il fait ses études secondaires d'abord au collège Sainte-Barbe où il est pensionnaire à partir de 1892, puis au lycée Henri-IV2. qu'il intègre en classe de quatrième. Il entre à l'École normale supérieure en 1901. Il est reçu premier à l'agrégation d'histoire et de géographie en 19043.

Carrière universitaire

Membre de l'École française de Rome de 1904 à 1907, où il poursuit ses études en compagnie de Louis Halphen, Lucien Romier et Louis Hautecœur, il y séjourne quelque temps et se lie d'amitié avec Albert Grenier4. Il y acquiert un début de renommée internationale par sa polémique avec Michel Rostovtzeff et surtout au sujet de l’inscription d'Ai'n-el-Djemala5.

Il est ensuite nommé professeur d'histoire au lycée du Havre, où il enseigne de 1907 à 19116.

Après avoir été pendant un an secrétaire de Raymond Poincaré, il est chargé de cours en 1912 à la faculté d'Alger. L'année suivante, il obtient le statut d'inspecteur adjoint et devient directeur du musée national des antiquités algériennes7.

Pendant la Première Guerre mondiale, il sert comme lieutenant de zouaves dans l’armée d'Orient et obtient deux citations et la Légion d'honneur à titre militaire. À son retour de cette guerre, il devient pacifiste, conservateur et traditionaliste8.

En 1918, il soutient ses deux thèses (notamment une traitant des origines d'Ostie selon l'œuvre de Virgile) et est élu maître de conférences d'histoire romaine en 1920, professeur sans chaire en 1925 et professeur d'histoire romaine en 1930 à la Sorbonne9, à la suite de son maître Gustave Bloch. À la mort de Mgr Louis Duchesne, il est nommé directeur par intérim de l'école française de Rome pour l'année scolaire 1922-1923, le temps de désigner un directeur titulaire. Cet intermède lui permet de moderniser profondément cette école et également de relancer sa carrière10. En 1931, il est président de la Société libre d'agriculture, sciences, arts et belles-lettres de l'Eure. En 1937, il est nommé directeur de l'École française de Rome pour six ans mais doit regagner la France après la déclaration de guerre de l'Italie.

Carrière politique
Ministre de Vichy

Sous l'Occupation, il dirige l'École normale supérieure de 1940 à 1942 et assume, sans en avoir le titre, les fonctions de recteur de l'Académie de Paris après la révocation de Gustave Roussy à la suite des manifestations étudiantes du 11 novembre 1940. Catholique et plutôt laïque il dénonce les positions cléricales du ministre de l'Instruction publique Jacques Chevalier.

Le 24 février 1941, il est nommé secrétaire d’État à l'Éducation nationale et à la jeunesse dans le gouvernement de l'amiral Darlan. Tout en passant un accord avec le cardinal Suhard sur le financement de l'école privée, ce laïque modéré suspend l'introduction de la religion dans les programmes de morale de l'école primaire et notamment les « devoirs envers Dieu ». « Dieu » cède la place aux « valeurs spirituelles », la patrie, la civilisation chrétienne. Notons toutefois que Jacques Chevalier avait été plus tolérant, quoi qu'on en dise, en ne parlant que de Dieu, Carcopino avec « la civilisation chrétienne » exclut les croyants des autres cultures11. L'enseignement religieux n'est plus proposé aux élèves que sous forme facultative. Il attache notamment son nom à la réorganisation de l'enseignement scolaire du 15 août 1941. Il propose à Pétain une limitation (numerus clausus) du nombre d'étudiants juifs.

Dans ses fonctions, il fait appliquer les lois du régime de Vichy, notamment les textes excluant juifs et francs-maçons des fonctions publiques. Quatorze des cent cinquante universitaires juifs obtiennent une dérogation. Il applique le numerus clausus aux étudiants mais refuse de l'appliquer aux lycées. Maréchaliste et pétainiste, il n'est pas antisémite mais il applique scrupuleusement la législation d'exclusion du gouvernement de Vichy12. Proche de l'aile neutre des Éclaireurs de France, dont son fils a été un dirigeant, parent par alliance de Georges Bertier il envisage un temps un scoutisme scolaire.

Jules Isaac dit de lui que, parmi les ministres de l'Éducation nationale de Vichy, il est celui « qui a mis, au service de la Révolution nationale, le tempérament le plus autoritaire et la poigne la plus rude13 ». On lui doit notamment l'exclusion de l'enseignement du jeune philosophe Valentin Feldman (1909-1942), alors en poste au collège de Dieppe.

Au même moment, il propose sa succession en Sorbonne à son élève Henri-Irénée Marrou, dont il n'ignore pas les activités en faveur de la résistance lyonnaise14.

Le 18 avril 1942, il est remplacé par Abel Bonnard au poste de secrétaire d'État à l'Éducation nationale.

La Loi Carcopino

Il est l'auteur de la loi du 27 septembre 1941 réglementant les fouilles archéologiques, complétée par la loi du 21 janvier 1942 qui crée un service archéologique géré par le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et organise les circonscriptions archéologiques15. Seule la première de ces deux « lois Carcopino » a été validée après la Libération par l'ordonnance du 13 septembre 1945, loi à l'origine de l'organisation administrative de l'archéologie française encore en vigueur, pour partie, au XXIe siècle. Certains auteurs y voient une loi proprement vichyste16, d'autres une loi de circonstance dans le but de se prémunir contre les fouilles de l'occupant nazi17.

Services rendus à la Résistance

Au retour de Pierre Laval aux affaires en avril 1942, Carcopino démissionne et, retrouvant son poste de directeur de l'École normale supérieure, s'efforce de faire échapper ses élèves au Service du travail obligatoire (STO). Il instaure une quatrième année d'études permettant aux normaliens de commencer une thèse. Il intervient pour tenter de sauver plusieurs résistants, tels Raymond Croland ou Georges Bruhat[réf. nécessaire].

Procès

À la Libération, il est révoqué de ses fonctions pour sa participation au gouvernement de Vichy. Emprisonné à Fresnes en août 1944, dans la même cellule que Sacha Guitry, il obtient sa libération provisoire en février 1945. Le 11 juillet 1947, la Haute cour de justice rend un arrêt de non-lieu pour services rendus à la Résistance, alors que son prédécesseur en tant que secrétaire d'État à l'Instruction publique, Jacques Chevalier, est condamné à vingt ans de travaux forcés, et que son successeur à cette même fonction, Abel Bonnard, est condamné à mort (par contumace)18. En 1951, il est réintégré dans la fonction publique.

Dans ses mémoires, il présente une « apologie systématique et documentée à l'extrême du pétainisme en général et de son rôle personnel en particulier »19.

Décès

Il meurt le 17 mars 1970 en son domicile dans le 7e arrondissement de Paris20 et est inhumé à Laferté-sur-Aube, commune de Haute-Marne où il séjournait régulièrement durant quarante ans.

Apport à l'histoire de la Rome antique

Historien de la Rome antique, Jérôme Carcopino a publié de nombreux ouvrages parmi lesquels : Ovide et le culte d'Isis, Sylla ou la monarchie manquée (1932), Aspects mystiques de la Rome païenne, De Pythagore aux apôtres, La Vie quotidienne à Rome à l'apogée de l'Empire (1939), etc. Son ouvrage le plus connu est son César (1936).

Membre de l'Académie pontificale d'archéologie romaine, docteur honoris causa de l'Université d'Oxford, membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, Jérôme Carcopino est élu à l'Académie française le 24 novembre 1955 au fauteuil d'André Chaumeix21. Il y est reçu le 15 novembre 1956 par André François-Poncet qui prononce à cette occasion un mémorable discours22.

En 1969, son nom est donné au musée archéologique d'Aléria, site dont il a encouragé les fouilles. Son épouse, née Antoinette Hillemacher (fille du compositeur Lucien Hillemacher), meurt le 27 août 1973 à 87 ans[réf. nécessaire].

Distinctions

  • Croix de guerre 1914-1918 Croix de guerre 1914-1918 ;
  • Officier de la Légion d'honneur Officier de la Légion d'honneur ;
  • Membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres en 1930 ;
  • Prix Louis Barthou de l'Académie française en 1938
  • Membre de l'Académie française en 1955 ;
  • Docteur honoris causa de l’Université d'Oxford ;
  • Membre de l'Académie roumaine ;
  • Membre de l'École française de Rome.

Iconographie

Une médaille posthume à l'effigie de Jérôme Carcopino a été exécutée par le graveur Carlo Sarrabezolles en 1970. Un exemplaire en est conservé au musée Carnavalet (ND 0977).

Œuvres

  • La Terre de Verneuil à la veille de la Révolution, Verneuil-sur-Avre, A. Aubert, 1906, 55 p. ;
  • Histoire de l'ostracisme athénien, in Mélanges d'histoire ancienne, Paris, Alcan, 1909, p. 83-267 ;
  • Virgile et les origines d'Ostie, Paris, De Boccard, EFR, 1919, 819 p. ;
  • La loi de Hiéron et les Romains, Paris, De Boccard, EFR, 1919, 309 p. ;
  • La Louve du Capitole, Paris, Les Belles Lettres, 1925, 90 p. ;
  • Études romaines. Tome 1 – La Basilique pythagoricienne de la Porte majeure, Paris, L'Artisan du livre, 1926, 415 p. ;
  • Autour des Gracques. Études critiques, Paris, Les Belles Lettres, 1928, 307 p. ;
  • Des Gracques à Sylla, Paris, PUF, 1929, 488 p. ;
  • Ostie, Paris, Henri Laurens, 1929, 64 p. ;
  • Virgile et le mystère de la IVe Églogue, Paris, L'Artisan du livre, 1930, 223 p. ;
  • Sylla ou la monarchie manquée, Paris, L'Artisan du livre, 1931, 248 p. ;
  • Points de vue sur l'impérialisme romain, Paris, Le divan, 1934, 276 p. ;
  • L'ostracisme athénien, Paris, Alcan, 1935, 263 p. ;
  • César, Paris, PUF, 1936, 590 p. ;
  • La vie quotidienne à Rome à l'apogée de l'Empire, Paris, Hachette, 1939, 348 p. ;
  • Aspects mystiques de la Rome païenne, Paris, L'Artisan du livre, 1941, 317 p. ;
  • Le Maroc antique, Paris, Gallimard, 1943, 337 p. ;
  • Les secrets de la correspondance de Cicéron, Paris, L'Artisan du livre, 1947, 2 vol., 447 et 495 p. ;
  • Études d’histoire chrétienne. Tome 1 – Les fouilles de Saint-Pierre et la tradition, Paris, Albin Michel, 1953, 293 p. ;
  • Souvenirs de sept ans 1937-1944, Paris, Flammarion, 1953, 703 p. ;
  • Le Mystère d'un symbole chrétien : l'ascia, Paris, Fayard, 1955, 96 p. ;
  • De Pythagore aux Apôtres. Études sur la conversion du monde romain, Paris, Flammarion, 1956, 381 p. ;
  • Alésia et les ruses de César, Paris, Flammarion, 1958, 221 p. ;
  • Passion et politique chez les Césars, Paris, Hachette, 1958, 223 p. ;
  • Les Étapes de l'impérialisme romain, Paris, Hachette, 1961, 272 p. ;
  • Profils de conquérants, Paris, Flammarion, 1961, 414 p. ;
  • Rencontres de l'histoire et de la littérature romaines, Paris, Flammarion, 1963, 285 p. ;
  • Études d'histoire chrétienne. Tome 2 – Les reliques de Saint-Pierre de Rome, Paris, Albin Michel, 1965, 63 p. ;
  • Souvenirs romains, Paris, Hachette, 1968, 292 p. ;
  • Souvenirs de la guerre en Orient, 1915-1917, Paris, Hachette, 1970, 224 p.
  • Les bonnes leçons, Paris, Les Belles Lettres, 1990, 235 p.

Notes et références

  • Stéphanie Corcy-Debray, Jérôme Carcopino, un historien à Vichy, Éditions L'Harmattan, 2001, p. 401
  1. Réponse de M. André François-Poncet au discours de réception de M. Jérôme Carcopino :[1] [archive]

Bibliographie

  • Stéphanie Corcy-Debray, Jérôme Carcopino, un historien à Vichy, Éditions L'Harmattan, 2001 (ISBN 2-7475-0831-5).
  • Pierre Grimal, Claude Carcopino et Paul Ourliac, Jérôme Carcopino, un historien au service de l'humanisme, Les Belles Lettres, 1981.
  • Stéphane Israël, Les Études et la guerre : les Normaliens dans la tourmente (1939-1945), Paris, Éditions Rue d’Ulm, coll. « Histoire de l’ENS », 2005, 334 p., (ISBN 9782728803378), « Jérôme Carcopino directeur : un symbole des temps nouveaux », p. 51-67, lire en ligne [archive].
  • Claude Singer, Vichy, l'Université et les Juifs, Paris, Les Belles Lettres, 1992.

Annexes

Articles connexes
  • École normale supérieure (rue d'Ulm)
  • Liste de directeurs de l'École normale supérieure (rue d'Ulm)
Liens externes
  • Notices d'autorité
  •  :

     

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité