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Vendée Militaire et Grand Ouest
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31 décembre 2022

Bichelonne Jean

Clic pour voir sa généalogie sur la ligne en dessous

 

 

Jean Bichelonne

260px-Jean_Bichelonne

Jean Bichelonne, secrétaire d'État à la production industrielle sous le régime de Vichy, vers 1942.
Fonction
Ministre
Biographie
Naissance
24 décembre 1904


Bordeaux

Décès
22 décembre 1944

(à 39 ans)
Hôpitaux de Hohenlychen

Nationalité
Français
Formation
École polytechnique
École nationale supérieure des mines de Paris
Activité
Ingénieur
Autres informations
Distinction
Ordre de la Francisque

Jean Bichelonne, né à Bordeaux le 24 décembre 1904 et mort à la clinique SS de Hohenlychen (Brandebourg) le 22 décembre 1944, est un technocrate et homme politique français, ministre du gouvernement de Vichy (1942-1944) et partisan de la collaboration avec l'Allemagne nazie.

Sommaire

  • 1 Biographie
    • 1.1 Un jeune et brillant haut fonctionnaire avant la guerre
    • 1.2 Ministre de Vichy
    • 1.3 Fin de la guerre et mort
  • 2 Notes et références
  • 3 Annexes
    • 3.1 Bibliographie
    • 3.2 Liens externes

Biographie

Un jeune et brillant haut fonctionnaire avant la guerre

Fils d'un médecin militaire bordelais, Henri Célestin Bernard Bichelonne1 et d'Adriene Czernicki2, Jean Bichelonne suit ses études au lycée Henri-IV à partir de 1916 et en 1923 entre à l'École polytechnique3 comme boursier. Il en sort major de sa promotion, avec les meilleurs résultats depuis la création de l'école3. Il entre alors à l'École des mines4.

Il se marie en 1934 avec Raymonde Dondelinger3, fille de l'administrateur-délégué des aciéries de Senelle-Maubeuge.

Ingénieur du Corps des mines, il est alors affecté au service des mines de Lorraine. Il est ensuite nommé directeur général des aciéries de Senelle-Maubeuge et est professeur de sidérurgie à l'École des mines de Paris entre 1935 et 19373.

Adjoint au directeur général des chemins de fer en 1937, il y suscite l'admiration par la rapidité avec laquelle il mène la nationalisation des chemins de fer.

Début 1939, il est directeur du contrôle des chemins de fer au ministère des Travaux publics3.

Il est alors un brillant haut fonctionnaire qui passait pour « la tête la mieux faite de son époque5 ».

Il dirige le cabinet du Ministre de l’Armement Raoul Dautry (X 1900) du 13 septembre 1939 au 16 juin 1940 pendant le gouvernement Paul Reynaud.

Après la débâcle et quelques heures avant l'installation de Philippe Pétain comme président du Conseil, il signe l'ordre de mission gouvernemental du 16 juin 1940 qui enjoint à Hans von Halban et Lew Kowarski de gagner la Grande-Bretagne avec le stock d'eau lourde français, alors en cours d'acheminement de Paris à Bordeaux afin d'y poursuivre les recherches : selon l'historien Dominique Mongin, « cet ordre de mission est fondamental : il rend légitime la poursuite des travaux français en territoire allié, il confirme la première coopération nucléaire internationale de l'histoire et il marque a posteriori l'un des tout premiers actes de Résistance de l'administration française »6.

Membre de la délégation française de la Commission allemande d'armistice fin juin 1940, il est arrêté par les Allemands fin août 1940, pour avoir refusé l'envoi de matériel en Allemagne, puis libéré après quelques jours sur intervention du général Huntziger, chef de la délégation française7.

Ministre de Vichy

Sous le gouvernement de Vichy, il est représentatif des jeunes et brillants technocrates dirigistes obsédés par la modernisation du pays, parfois accusés de fomenter le complot mythique de la « Synarchie ».

Robert Aron dira de lui : « Un mathématicien exceptionnel égaré dans la politique ».

Il devient un des deux secrétaires généraux au Ministère de la Production industrielle et des communications dans le gouvernement de Pierre Laval en 1940.

En 1942, alors qu'il était Secrétaire général du Commerce et de l'Industrie dans le ministère de la Production Industrielle, il est nommé le 18 avril Secrétaire d'État à la Production Industrielle, avec rang de ministre à partir de novembre. C'est à ce titre qu'il joue un rôle clé dans la collaboration industrielle avec le IIIe Reich, et reste étroitement associé à la mise en œuvre du Service du travail obligatoire (STO) qui en à peine un an envoya de force 640 0008 jeunes Français travailler en Allemagne dans l'industrie de guerre de l'occupant.

En 1943, il s'entendit ensuite avec Albert Speer pour localiser en France même la production industrielle destinée au Reich9 et intégrer ainsi l'économie française dans une vaste aire européenne sous domination nazie. Les accords signés à Berlin le 17 septembre créent une nouvelle catégorie d'entreprises « S » (S Betrieb), dont la main-d'œuvre (au total 13 000 personnes) sera protégée contre tout transfert en Allemagne et qui seront prioritaires pour les livraisons de matières premières. En contrepartie, ces entreprises travaillent pour le Reich à raison de 80 % de leur appareil productif. Il s'agit de grandes entreprises - à la fois plus rentables, mieux équipées et plus stables socialement - et présentant un certain intérêt pour l'occupant. Les entreprises qui seront classées dans cette catégorie seront la totalité des mines, des centrales thermiques, des cimenteries, des usines de production de gaz, une grande partie des sociétés de transport, des usines chimiques, ainsi que les établissements mécaniques et métallurgiques. Pour les Français, ces accords permettent de maintenir en France une grande partie de la main-d'œuvre destinée initialement à partir en Allemagne. Pour les Allemands, ces accords leur permettent de disposer de la main-d'œuvre spécialisée dont ils ont besoin10.

De lui, Speer a écrit : « Je reçus Bichelonne le 17 septembre 1943 ; rapidement des rapports enrichissants sur le plan personnel s'établirent entre nous. Tous deux, nous étions jeunes, nous croyions avoir l'avenir devant nous et nous nous promettions d'éviter dans le futur les erreurs commises par la génération actuellement au pouvoir en cette période de guerre mondiale. J'aurais été prêt également à annuler plus tard le démembrement de la France que projetait Hitler, et cela d'autant plus qu'à mon sens, le tracé des frontières dans une Europe où la production aurait été harmonisée, n'aurait plus d'importance. Bichelonne et moi, nous nous abandonnâmes ces jours-là à nos vues utopiques — ce qui montre combien nous nous complaisions dans un monde d'illusions et de chimères11. » Grâce à ces bons rapports, il obtient l'accélération des paiements à la SNCF des factures de transports des troupes allemandes et des déportés12.

Enfin, en novembre 1943, il exerce l'intérim du ministère du Travail en remplacement d'Hubert Lagardelle, alors que Laval instaure le STO. Il choisit comme chef de cabinet l'ingénieur en chef des Ponts Cosmi, qui est alors correspondant permanent de la Résistance dans les sphères gouvernementales à Paris. Il dénonce devant les autorités d'occupation les irrégularités des « bureaux d'achat » allemands, qui servent aux SS à acheter des matières premières et des machines au marché noir. Il obtient la fermeture de la plupart de ces officines. Il était également chargé des transports et des communications13. Il sera remplacé par Marcel Déat sous la pression des Allemands, le 16 mars 1944.

Après le Débarquement, il signe la pétition des ultra-collaborationnistes critiquant la passivité de Pétain qui "trahit les intérêts allemands"12.

Fin de la guerre et mort

Arrêté par les Allemands le 17 août 1944 en même temps que les autres membres du gouvernement se trouvant à Paris, à l'issue de l'ultime conseil des ministres du gouvernement de Vichy, il est emmené avec les autres membres du gouvernement et des fonctionnaires à Belfort puis Sigmaringen, dans le Bade-Würtemberg (sud-ouest de l'Allemagne). Inquiet d'être sans nouvelle de sa femme restée en France, déprimé, il souffre de douleurs lancinantes au genou, à la suite d'une triple fracture consécutive à un accident de voiture datant de début avril 1944 et qui lui a laissé une claudication importante. Sur les conseils de Speer14, il se décide à se faire opérer et est transféré à l'hôpital SS de Hohenlychen, près de Berlin, pour y être opéré par le docteur Karl Gebhardt, chirurgien très réputé et médecin personnel de Himmler14. Il y meurt en décembre 1944, d'après les médecins allemands, d'une embolie pulmonaire15. Mais alors prisonnier de la police allemande dans cet hôpital, il a peut-être été assassiné par des SS après l'intervention chirurgicale, sans que cette hypothèse puisse être prouvée15.

Il a été décoré de l'ordre de la Francisque16.

Notes et références

  • Médecin principal de 2e classe, mort le 13 juillet 1939 avec le grade de médecin-colonel
  1. Henry Coston (préf. Philippe Randa), L'Ordre de la Francisque et la révolution nationale, Paris, Déterna, coll. « Documents pour l'histoire », 2002, 172 p. (ISBN 2-913044-47-6), p. 26 — première édition en 1987.

Annexes

Bibliographie
  • Jacques Evrard, La déportation des travailleurs français dans le IIIe Reich, éd. Fayard, 1971.
  • La main-d’œuvre française exploitée par le IIIe Reich, actes du colloque de Caen, Centre de Recherche d’Histoire quantitative, Caen, 2001, textes rassemblés par B. Garnier, J. Quellien et F. Passera, 704 p.
  • Guy Sabin, Jean Bichelonne, éd. France-Empire, 1990 [partisan et apologétique, par un ancien ami et collaborateur de Bichelonne].
  • Limore Yagil, Jean Bichelonne 1904-1944 : un polytechnicien sous Vichy, Paris, SPM, coll. « Kronos », 2015.
  • Louis-Ferdinand Céline, D'un Château l'Autre, éd. Gallimard, 1957.
  • Maurice Gabolde, Écrits d'exil - Contribution à l'histoire de la période 1939-1945, L'Harmattan, 2016 (ISBN 9782343083582)
Liens externes
  • « Denis Jean Léopold Bichelonne (1904-1944) » [archive], sur annales.org, consulté le 29 janvier 2010.
  • Ouvrir la « Page d’accueil » [archive], sur le site de la bibliothèque de l’École polytechnique, Palaiseau (consulté le 11 mai 2016), sélectionner l’onglet « Catalogues » puis cliquer sur « Famille polytechnicienne », effectuer la recherche sur « Jean Bichelonne », résultat obtenu : « Bichelonne, Denis Jean Léopold (X 1923 ; 1904-1944) ».
  • Entré à l'École des mines le 1er octobre 1926 : nommé élève de 1re classe le 19 juillet 1927, mis hors de concours le 18 juillet 1928 (classé 1/3). Nommé élève-ingénieur par décret du 19 septembre 1925, source : [1] [archive]
  • Jean-Pierre Azéma, Olivier Wieviorka, Vichy 1940-44, Perrin, 1997, p. 281.
  • Dominique Mongin, « Joliot et l'aventure de l'eau lourde française », L'Histoire, no 440,‎ octobre 2017 (lire en ligne [archive], consulté le 15 janvier 2020).
  • Biographie de Denis Jean Léopold BICHELONNE (1904-1944) [archive] sur le site des Annales des Mines
  • Jean-Pierre Azéma, Olivier Wieviorka, Vichy 1940-44, op. cit., p. 255.
  • Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Venner
  • Collectif, 1900-2000 Un siècle d'économie, Les Échos, Calmann Lévy, 1998
  • Albert Speer (trad. Michel Brottier), Au cœur du Troisième Reich, Librairie Arthème Fayard, Paris, novembre 2010, p. 440.
  • Rapport Bachelier, cité par Alain Lipietz La Sncf et la Shoah, éd. Les Petits matins, Paris, 2012
  • Source biographique : http://www.annales.org/archives/x/bichelonne.html [archive] ; Guy SABIN.- Jean Bichelonne: ministre sous l’occupation, 1942-1944 1991 ; J.R. no 511, 45-9.
  • Jean-Paul Cointet, Sigmaringen : une France en Allemagne, septembre 1944-avril 1945, Paris, Tempus, 2014, 462 p. (ISBN 978-2-262-03300-2), p. 188.
  • Henry Rousso, Pétain et la fin de la collaboration, Sigmaringen 1944-1945, Éditions Complexe, 1999, 441 p. (ISBN 2870271387 et 978-2870271384) [aperçu en ligne sur le site books.google.fr [archive] (page consultée le 18 septembre 2009)], p. 42-46.
  • Notices d'autorité

 

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