Lémery Henry
Henry Lémery | |
Henry Lémery en 1918. |
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Fonctions | |
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Ministre-secrétaire d’État aux Colonies | |
12 juillet – 6 septembre 1940 (1 mois et 25 jours) |
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Chef de l'État | Philippe Pétain |
Président du Conseil | Pierre Laval |
Gouvernement | Laval V |
Prédécesseur | Albert Rivière |
Successeur | Charles Platon |
Garde des Sceaux, ministre de la Justice | |
15 octobre – 8 novembre 1934 (24 jours) |
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Président | Albert Lebrun |
Président du Conseil | Gaston Doumergue |
Gouvernement | Doumergue II |
Prédécesseur | Henry Chéron |
Successeur | Georges Pernot |
Sénateur français | |
27 avril 1924 – 10 juillet 1940 (16 ans, 2 mois et 13 jours) |
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Élection | 27 avril 1924 |
Réélection | 16 octobre 1932 |
Circonscription | Martinique |
Groupe politique | GD puis NI |
18 janvier 1920 – 5 janvier 1924 (3 ans, 11 mois et 18 jours) |
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Élection | 18 janvier 1920 |
Circonscription | Martinique |
Groupe politique | GD |
Sous-secrétaire d’État aux Transports maritimes et à la Marine marchande | |
17 novembre 1917 – 5 décembre 1918 (1 an et 18 jours) |
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Président | Raymond Poincaré |
Président du Conseil | Georges Clemenceau |
Gouvernement | Clemenceau II |
Prédécesseur | Anatole de Monzie |
Successeur | Étienne Clémentel |
Député français | |
1er juin 1914 – 7 décembre 1919 (5 ans, 11 mois et 6 jours) |
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Élection | 26 avril 1914 |
Circonscription | Martinique |
Législature | XIe (Troisième République) |
Groupe politique | URRRS |
Biographie | |
Date de naissance | 9 décembre 1874 |
Lieu de naissance | Saint-Pierre (Martinique) |
Date de décès | 26 avril 1972 (à 97 ans) |
Lieu de décès | Paris 7e (France) |
Nationalité | Français |
Parti politique | Indépendant |
Diplômé de | Faculté de droit de Paris |
Profession | Avocat |
Religion | Catholique |
Henry Lémerya, né le 9 décembre 1874 à Saint-Pierre et mort le 26 avril 1972 à Paris, est un homme politique français.
Parlementaire entre 1914 et 1940, il est au début du XXe siècle le premier Martiniquais à devenir membre d'un gouvernement en France. Éphémère garde des Sceaux en 1934, il est ministre-secrétaire d’État aux Colonies de juillet à septembre 1940, sous le régime de Vichy.
Sommaire
- 1 Biographie
- 1.1 Origines et formation
- 1.2 Parcours politique
- 1.3 Fin de vie et mort
- 2 Détail des mandats et fonctions
- 2.1 Au gouvernement
- 2.2 Au Parlement
- 3 Synthèse des résultats électoraux
- 3.1 Élections législatives
- 3.2 Élections sénatoriales
- 4 Décorations
- 5 Ouvrages
- 6 Notes et références
- 6.1 Notes
- 6.2 Références
- 7 Voir aussi
- 7.1 Bibliographie
- 7.2 Articles connexes
- 7.3 Liens externes
Biographie
Henry Lémery naît le 9 décembre 1874 à Saint-Pierre (Martinique). Son père est un béké et sa mère une femme de couleur, « la négresse de l'habitation Pécoul1 » (domaine classé monument historique depuis 1981).
Il entame des études supérieures à Paris au lycée Louis-le-Grand, puis poursuit des études à la faculté de droit de Paris. En 1898, il s'inscrit au barreau et devient avocat. En 1902-1903, il est chef adjoint du cabinet d'Ernest Vallé au ministère de la Justice2. Mais un drame marque cette période : le 8 mai 1902, il perd toute sa famille au cours de l'éruption de la montagne Pelée, en Martinique.
Candidat aux élections législatives de 1906 dans la première circonscription de la Martinique, Henry Lémery est battu au premier tour par Osman Duquesnay. En 1909, c'est à Paris qu'il brigue un mandat parlementaire, à la faveur d'une élection partielle. Lors des élections législatives de 1914, il se porte à nouveau candidat en Martinique, où il est élu député au premier tour avec 67,7 % des suffrages. Il est battu lors du scrutin de 1919 par Joseph Lagrosillière3.
Bien qu'ayant été exempté de conscription de par son origine coloniale, il s'engage comme soldat dès la déclaration de guerre en 1914 et se démarque en Champagne, à Verdun et dans la Somme2. De retour au Parlement, il est nommé sous-secrétaire d'État aux Transports maritimes et à la Marine marchande le 16 novembre 1917, au sein du second gouvernement Clemenceau. Il est le premier originaire de l'Outre-mer à être nommé dans un gouvernement français. Le 5 décembre 1918, il quitte le gouvernement contre l'avis de Georges Clemenceau, qui souhaitait le nommer ministre des Stocks2.
Élu sénateur de la Martinique en 1920, il est battu lors des élections sénatoriales de 1924 mais fait son retour au Sénat à la suite de l'annulation de l'élection de son adversaire, Fernand Clerc2. Il siège d'abord dans le groupe de la Gauche démocratique avant de le quitter pour devenir indépendant4. Partisan de l'assimilation de la Martinique à la France, le 7 août 1919, Henry Lémery propose au Sénat une loi visant au classement des colonies antillaises en départements français.
Henry Lémery est nommé garde des Sceaux par Gaston Doumergue le 15 octobre 19345. Il occupe cette fonction 24 jours, jusqu'à la fin du gouvernement, le 8 novembre suivant. En 1938, il fonde une association anticommuniste, la Société des Amis de la Russie nationale6, en compagnie du journaliste franco-russe Arsène de Goulevitch (dit François de Romainville).
Sous le régime de Vichy, Henry Lémery est brièvement ministre-secrétaire d’État aux Colonies du gouvernement Laval (du 12 juillet au 6 septembre 1940)7. Il étend aux colonies les lois des 13 et 18 août 1940, interdisant les sociétés secrètes et les réunions spontanées des conseils généraux8. Apprenant qu'Hitler aurait, à son sujet, dit que la France était en train de se « négrifier », il lui écrit : « Non, monsieur Hitler, c'est l'Afrique qui est en train de franciser »9. La citation est probablement apocryphe car l'allusion au Vernegerung date de Mein Kampf. Germanophobe, il reste l'une des personnes les plus proches du maréchal Pétain, qu'il avait connu dans des gouvernements précédents, mais est écarté du gouvernement de Pierre Laval en 1940, probablement en raison de sa mésentente avec Paul Baudouin10 mais pas pour des motifs racistes, contrairement à ce qui est souvent affirmé11. Son mandat de sénateur expire officiellement le 31 décembre 194112, mais il ne l’est plus de facto après l’arrivée au pouvoir du maréchal Pétain, qui ne réunit pas une seule fois le Parlement durant toute l’Occupationb.
Arrêté et emprisonné à la prison de Fresnes pour son soutien au régime de Vichy, mais libéré peu de temps après, il est acquitté par la Haute Cour de justice en 1947 pour faits de résistance14. Il fait ensuite partie de l'Association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain (ADMP).
En 1965, âgé de 90 ans et retiré de la vie politique, il comparaît devant le tribunal correctionnel pour offense envers le chef de l'État, le général de Gaulle, dans son livre D'une république à l'autre, paru l'année précédente7.
Henry Lémery meurt le 26 avril 1972 à son domicile du 7e arrondissement de Paris, à l'âge de 97 ans3.
Détail des mandats et fonctions
- 12 juillet – 6 septembre 1940 : ministre-secrétaire d’État aux Colonies (gouvernement Laval V).
- 15 octobre – 8 novembre 1934 : garde des Sceaux, ministre de la Justice (gouvernement Doumergue II).
- 17 novembre 1917 – 5 décembre 1918 : sous-secrétaire d’État aux Transports maritimes et à la Marine marchande (gouvernement Clemenceau II).
- 27 avril 1924 – 10 juillet 1940b : sénateur de la Martinique.
- 18 janvier 1920 – 5 janvier 1924 : sénateur de la Martinique.
- 1er juin 1914 – 7 décembre 1919 : député de la première circonscription de la Martinique.
Synthèse des résultats électoraux
Sauf précision contraire, les résultats ci-dessous proviennent du Journal officiel de la Martinique15.
Date | Circonscription | Voix | % | Issue | |
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1906 | 6 mai | 1re de la Martinique | 4 968 | 47,9 | Battu |
1909 | 23 mai16 | 2e du 12e arr. de Paris | 8 | 0,1 | Battu |
1914 | 26 avril17 | 1re de la Martinique | 6 868 | 67,7 | Élu |
1919 | 30 novembre | Martiniquec | 7 867 | 25,0 | Ballottage |
14 décembre | 13 499 | 20,6 | Battu |
Date | Circonscription | Voix | % | Issue | |
---|---|---|---|---|---|
1920 | 18 janvier18 | Martinique | 196 | 63,8 | Élu |
1924 | 6 janvier | 135 | 49,8 | Battu | |
27 avril | 147 | 54,4 | Élu | ||
1932 | 16 octobre | 155 | 52,2 | Élu |
Décorations
- Chevalier de la Légion d'honneur19.
- Croix de guerre 1914-191819.
- Commandeur de l'ordre du Mérite maritime19.
Ouvrages
- De la guerre totale à la paix mutilée, Alcan, 1931.
- La Révolution française à la Martinique, Larose, 1936.
- La Justice du Frente popular en Espagne, Éditions de France, 1937.
- La Tragédie espagnole, ACIP, 1938.
- La Russie et la France, Amis de la Russie nationale, 1938.
- L'Heure de la Russie nationale, Amis de la Russie nationale, 1940.
- De la paix de Briand à la guerre de Hitler, Vigneau, 1949.
- D'une république à l'autre : Souvenirs de la mêlée politique 1894-1944, La Table Ronde, 1964.
Notes et références
- Parfois orthographié Henri Lémery.
- Circonscription unique.
- De facto, puisque durant la période de l'Occupation, le Parlement n'est pas dissous, mais le Sénat et la Chambre des députés sont « ajournés jusqu'à nouvel ordre », seul le chef de l'État pouvant les réunir. Le Parlement ne se réunit plus durant toute l'Occupation, entérinant dans les faits le caractère autoritaire du régime de Vichy13.
- J.-C. W., « LÉMERY Henry », dans Jack Corzany (dir.), Dictionnaire encyclopédique Désormeaux, Fort-de-France, Désormeaux, 1993, t. 5 p. 1560-1561.
- « Henry Lémery », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition].
- « M. Henri Lemery est mort », Le Monde, 28 avril 1972 (lire en ligne [archive], consulté le 18 juin 2020).
- Henry Lémery, « Souvenirs politiques d'un nonagénaire », Écrits de Paris, août 1968, p. 48-53.
- Dominique Chathuant, « L'émergence d'une élite politique noire dans la France du premier 20e siècle ? », Vingtième Siècle : Revue d'histoire, no 101, janvier 2009, p. 133-147 (lire en ligne [archive]).
- « Journal des débats politiques et littéraires » [archive], sur gallica.bnf.fr, 19 mai 1938 (consulté le 22 juin 2020).
- « Henry Lémery », La Documentation française, Dictionnaire des parlementaires français (1940-1958), 1988-2005 [détail des éditions].
- Eric T. Jennings, Vichy sous les tropiques : La Révolution nationale à Madagascar, en Guadeloupe, en Indochine, 1940-1944, Paris, Grasset, 2004, 386 p. (ISBN 2-246-65371-1).
- Cité in Raymond Tournoux, Pétain et la France, Plon, 1980, p. 35.
- Raymond Tournoux, Pétain et la France, op. cit., p. 192 n.
- Axel Gyldén, « Les Antilles de 1940 à 1944 : Vichy vaincu par la pression populaire », L'Express, 27 septembre 2004 (lire en ligne [archive]).
- « LEMERY Henry » [archive], sur senat.fr (consulté le 22 juin 2020).
- « Acte constitutionnel no 3 du 11 juillet 1940 » [archive], sur mjp.univ-perp.fr (consulté le 22 juin 2020).
- Dominique et Michèle Frémy, Quid 98, p. 680 b.
- « Journal officiel de la Martinique (1902) » [archive], sur gallica.bnf.fr (consulté le 24 juin 2020).
- « Bulletin municipal officiel de la Ville de Paris » [archive], sur gallica.bnf.fr, 28 mai 1909 (consulté le 24 juin 2020).
- « Résultats électoraux des élections législatives des 26 avril et 10 mai 1914 » [archive] [PDF], sur archives.assemblee-nationale.fr (consulté le 24 juin 2020).
- « Séance du 22 janvier 1920 » [archive] [PDF], sur senat.fr (consulté le 24 juin 2020).
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Notices d'autorité
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- Bibliothèque universitaire de Pologne
- WorldCat Id
- WorldCat
- Ressources relatives à la vie publique
- « Henry LÉMERY » [archive], sur laconference.net (consulté le 23 juin 2020).
Voir aussi
- Simon Epstein, Les Dreyfusards sous l'Occupation, Paris, Albin Michel, coll. « Bibliothèque Albin Michel. Histoire », 2001, 358 p. (ISBN 2-226-12225-7).
- J.-C. W., « LÉMERY Henry », dans Jack Corzany (dir.), Dictionnaire encyclopédique Désormeaux, Fort-de-France, Désormeaux, 1993, t. 5 p. 1560-1561.
- Liste des députés de la Martinique
- Liste des sénateurs de la Martinique
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