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31 décembre 2022

Peyrouton Marcel

Clic pour voir sa généalogie sur la ligne en dessous

 

Marcel Peyrouton

220px-Marcel_Peyrouton

 
Marcel Peyrouton, dans les années 1930.
Fonctions
Gouverneur général de l'Algérie
20 janvier 1943 – 3 juin 1943
(4 mois et 14 jours)
Prédécesseur Yves-Charles Châtel
Successeur Georges Catroux
Ministre de l'Intérieur
6 septembre 1940 – 16 février 1941
(5 mois et 10 jours)
Chef de l'État Philippe Pétain
Gouvernement Laval (5)
Flandin (2)
Darlan
Prédécesseur Adrien Marquet
Successeur François Darlan
Résident général de France en Tunisie
3 juin 1940 – 18 juillet 1940
(1 mois et 15 jours)
Prédécesseur Eirik Labonne
Successeur Jean-Pierre Esteva
Résident général de France au Maroc
21 mars 1936 – 25 septembre 1936
(6 mois et 4 jours)
Prédécesseur Henri Ponsot
Successeur Charles Noguès
Résident général de France en Tunisie
29 juillet 1933 – 21 mars 1936
(2 ans, 7 mois et 21 jours)
Prédécesseur François Manceron
Successeur Armand Guillon
Biographie
Nom de naissance Bernard Marcel Peyrouton
Date de naissance 2 juillet 1887
Lieu de naissance Paris (France)
Date de décès 6 novembre 1983 (à 96 ans)
Lieu de décès Saint-Cloud (France)
Nationalité Française
Conjoint Paulette Malvy
Diplômé de Faculté de droit de l'université de Paris
Ministres de l'Intérieur

Marcel Peyrouton, de son nom complet Bernard Marcel Peyrouton, né le 2 juillet 1887 à Paris (17e arrondissement)1 et mort le 6 novembre 1983 à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine)1, est un homme politique français.

De sensibilité centre gauche avant-guerre, « colonial paternaliste »2, il a participé au gouvernement de Vichy sous l'Occupation et s'est rallié au général Giraud après le débarquement allié en Afrique du Nord.

Sommaire

  • 1 Biographie
    • 1.1 Jeunesse et début de carrière
    • 1.2 Entre-deux-guerres
      • 1.2.1 Afrique du Nord
      • 1.2.2 Diplomate
    • 1.3 Seconde Guerre mondiale
      • 1.3.1 Dans le gouvernement de Vichy
      • 1.3.2 Retour en Argentine
      • 1.3.3 Rallié au général Giraud
    • 1.4 Après la Libération
  • 2 Décorations
  • 3 Ouvrages
  • 4 Notes et références
  • 5 Bibliographie
  • 6 Annexes
    • 6.1 Articles connexes
    • 6.2 Liens externes

Biographie

Jeunesse et début de carrière

Marcel Peyrouton est le fils d'Abel Peyrouton (avocat et homme de lettres) et d'Octavie Marie Léontine Milne1. À noter que le premier témoin ayant signé son acte de naissance est Alfred Louis de la Sauvignière, homme de lettres1, auteur de romans de fiction (1844-1912).

Il fait ses études secondaires à la Martinique où son père est trésorier général. Après son baccalauréat obtenu en métropole, il s'engage dans l'armée pour une durée de trois ans. Ses études universitaires, reprises ensuite, lui permettent d'obtenir un doctorat en droit3,4. Il est reçu en 1910 au concours du ministère des Colonies. Il reçoit une affectation à Tahiti, en tant que chef de cabinet du gouverneur4. Lors de la Première Guerre mondiale, où il est rappelé, il est blessé au combat. Rétabli, il est affecté dans l'aviation4 et sert aux Dardanelles.

Il épouse Paulette Malvy (Anne Eugénie Paule Malvy)1, fille de Louis Malvy4,5,6, à Paris (16e)1 le 15 mai 19297,1.

Il est initié au Grand Orient de France8, mais il quitte l'ordre en 19349.

Entre-deux-guerres

Pendant l'entre-deux-guerres il retrouve son activité de haut fonctionnaire et remplit diverses missions avant d'être nommé à Madagascar, puis au Cameroun, au Togo et en Afrique du Nord4. En 1928, il est chef-adjoint de cabinet du ministre des Colonies, André Maginot4,10.

Afrique du Nord

Administrateur colonial11, il occupe plusieurs postes de haut fonctionnaire en Afrique du Nord.

Il est secrétaire général de l'Algérie, de 1931 à 193312, dans le cabinet du gouverneur général Carde.

Puis il est nommé résident général de France en Tunisie, du 29 juillet 1933 au 21 mars 193613,12,6. Son passage par la Tunisie est marqué par l'augmentation sensible de la répression à l'égard des militants nationalistes du Néo-Destour14. Les mesures répressives de Peyrouton s'intensifient avec l'envoi en exil forcé dans les territoires militaires du Sud, le 3 septembre 1934, des leaders du mouvement national15,14, dont Habib Bourguiba16. Malgré d'importantes mesures prises en 1935 pour remédier aux effets les plus graves de la crise économique des années 1930, Peyrouton est remplacé en mars 1936 ; cette décision du gouvernement Sarraut est accueillie favorablement par l'opinion tunisienne15.

Il devient alors résident général de France au Maroc, du 21 mars au 25 septembre 193613,17,18,6.

Diplomate

Le 25 septembre 193613, Léon Blum le remplace par le général Noguès, mais le nomme ambassadeur de France en Argentine6. Il est ensuite nommé ambassadeur en Roumanie, le 25 mai 194013.

Seconde Guerre mondiale

Au début de la Seconde Guerre mondiale, Marcel Peyrouton est de nouveau nommé résident général de Tunisie6, par Paul Reynaud, le 3 juin 194013. Il reste à ce poste jusqu'au 18 juillet 194013.

Dans le gouvernement de Vichy

Il est appelé par Vichy le 18 juillet 194013 au secrétariat général du ministère de l'Intérieur dans le gouvernement Laval19. Il assume le portefeuille de ministre de l'Intérieur19, le 6 septembre6,13 de la même année en remplacement d'Adrien Marquet6. C'est à ce titre qu'il procède à l'« épuration » du corps préfectoral, signe, aux côtés de Pétain, Laval, Alibert, Baudouin, Huntziger, Bouthillier, Darlan, Belin, et Caziot, et fait appliquer le texte discriminatoire du 3 octobre 194020 envers les Juifs. À la suite de cette loi, le 7 octobre13, Peyrouton abolit le décret Crémieux, datant de 1870, relatif à la naturalisation des Juifs d'Algérie21,22. Après-guerre Peyrouton tente de justifier la législation de Vichy contre les Juifs, d'octobre 1940, par les menaces du Reich, ce qui est infirmé par les recherches effectuées dans les archives allemandes par l'historien Robert Paxton : « Je n'ai pu découvrir aucun document allemand ordonnant directement à Vichy de promulguer des lois antimaçonniques, antijuives ou autres, en 1940, au moment où le gouvernement a élaboré l'essentiel de ses textes législatifs23. »

Il est l'auteur de la circulaire, dite « circulaire Peyrouton », du 16 novembre 194024 qui, avec la loi du 3 septembre 1940, autorise l'internement administratif par simple décision préfectorale25 et « offre [aux préfets] la possibilité d'interner tous azimuts24 », alors que le décret-loi d'Édouard Daladier du 26 septembre 1939 interdisant le Parti communiste, prorogé par Vichy, laissait cette prérogative au seul ministre de l'Intérieur24.

Il fait partie de ceux qui font pression sur Pétain pour renvoyer Laval du gouvernement, le 13 décembre 194026 ; il fait occuper son appartement à l'hôtel du Parc par les forces spéciales de sécurité27, les « Groupes de protection » (GP), qui sont constitués d'éléments venant du CSAR recrutés par lui en zone libre et en Algérie, comme Henri Martin et le colonel Groussard28. Il le fait arrêter26 et placer en résidence surveillée27, dans sa propriété de Châteldon, par l'inspecteur général de la Sûreté nationale, Antoine Mondanel, en donnant des ordres pour qu'il ne soit pas attenté à sa vie29. Après quoi, le 16 décembre 1940, en représailles en faveur de Laval, l'ambassadeur Abetz demande, parmi d'autres exigences, le départ du gouvernement de Peyrouton et des autres ministres « conspirateurs », sans succès30. En réaction à l'éviction de Laval et encouragé par Abetz, le journal collaborationniste de Marcel Déat, L'Œuvre du 17 décembre fait paraître un article qui « dénonce la clique de Vichy, les Ménétrel, les du Moulin, les Alibert, les Peyrouton, « ces gangsters et ces maquereaux en rupture de ban »31.

Toujours selon Paxton, contrairement à ce qui a été prétendu après-guerre, par, entre autres, Bouthillier27 et Peyrouton, l'éviction de Laval en décembre 1940 n'avait pas pour but de « renverser la vapeur après Montoire »32 mais les raisons seraient plutôt à chercher dans la rivalité entre Pétain et Laval (affaire de l'installation du gouvernement français à Versailles que Pétain souhaitait, en opposition à Laval et aux Allemands, rôle devenant prépondérant de Laval, soutenu par Abetz, dans la « politique nouvelle » de collaboration ainsi qu'un certain nombre de conflits de personnes vis-à-vis des ambitions de Laval qui souhaitait s'emparer du ministère de l'Intérieur33). Par la suite, lors de l'entrevue avec Pétain, le 18 janvier 194134 à La Ferté-Hauterive34,35, Laval pour se justifier vis-à-vis de Pétain qui lui faisait, parmi d'autres, en explication des motifs de son éviction du Gouvernement, le reproche de ne pas être populaire, Laval lui répond « que Peyrouton systématiquement remettait au Maréchal des rapports de police disant qu'il était impopulaire »35.

Peyrouton est maintenu à son poste de ministre de l'Intérieur dans le gouvernement Flandin. Le 13 septembre 1940, faisant suite aux décisions du 30 août de son prédécesseur Marquet, Peyrouton avait fait placer en résidence surveillée à Arles, en zone libre, sans demandes des autorités d'occupation, deux réfugiés allemands en France et opposants à Hitler, les sociaux-démocrates Rudolf Breitscheid (ancien député au Reichstag) et l'ancien ministre des Finances de la République de Weimar, Rudolf Hilferding, les empêchant ainsi de partir aux États-Unis36. Après leur avoir, sur intervention de Flandin, fait remettre des visas par le préfet de Marseille, et se soumettant, le 29 janvier 1941, aux injonctions du policer nazi Hugo Geissler, il fait procéder à leur arrestation par la police française, sans consulter Flandin, le 9 février37. Ces deux personnalités sont livrées le lendemain à la Gestapo37. Hilferding meurt à la prison de la Santé le jour même, Breitscheid meurt en 1944, à Buchenwald.

Le 23 décembre 1940, sur ordre de Peyrouton qui cède à Geissler, l'industriel allemand, ancien soutien financier d'Hitler, Fritz Thyssen et sa femme, réfugiés en France après la Nuit de Cristal, sont arrêtés à Nice, par la police française accompagnée d'un commissaire allemand, et livrés à la SD, le 26 décembre à Moulins38. Thyssen est déporté au camp de concentration de Sachsenhausen.

Parce que Peyrouton était impliqué dans l'éviction de Laval, les Allemands obtiennent son départ du gouvernement de l'amiral Darlan39, en février 194140, selon le vœu d'Otto Abetz41, déjà exprimé en décembre 194030. Peyrouton ne reste donc ministre de l'intérieur de Darlan que du 10 au 16 février 1941 (Darlan lui succède à ce poste en plus de ses autres responsabilités ministérielles).

Retour en Argentine

Peyrouton redevient alors ambassadeur de France en Argentine42,43, jusqu'en avril 1942, où le retour de Laval au pouvoir le contraint à démissionner44.

Lors des décisions de Vichy décrétant l'exclusion de la fonction publique des anciens dignitaires francs-maçons et la publication de leurs noms (loi du 11 août 1941), Peyrouton bénéficie d'une mesure spéciale qui lui permet de ne pas être inquiété42. La présence de son nom sur les listes qui paraissent à partir d'octobre 1941 (Documents maçonniques, publiés par Robert Vallery-Radot) confirme ce fait42. Il en est de même du Journal officiel du 4 février 1942, où son nom figure sur la liste des francs-maçons en même temps qu'un décret dérogatoire le concernant9. Peyrouton indiquera lui-même plus tard avoir obtenu de son ancien vénérable une lettre confirmant son départ de la franc-maçonnerie depuis de nombreuses années9.

Rallié au général Giraud

Sur recommandation de l'amiral Darlan45,46 et proposition de Robert Murphy, représentant politique du président Roosevelt en Algérie, il est rappelé d'Argentine, où il avait été ambassadeur du gouvernement de Vichy, par le gouvernement des États-Unis pour être ensuite nommé gouverneur général de l'Algérie47 par le général Giraud, commandant en chef civil et militaire en Afrique du Nord. Il reste à ce poste du 20 janvier au 3 juin 1943.

Si les lois de discrimination raciales de Vichy sont abrogées, en accord avec Giraud, il refuse de rétablir le décret Crémieux (qui est en fait lui aussi abrogé, par une ordonnance du 18 mars 1943) au motif que ce rétablissement aurait des conséquences négatives sur la population musulmane48,21. En effet, Giraud et Peyrouton considèrent que le décret Crémieux, en accordant la nationalité française aux Juifs d'Algérie en 1870, « établissait une différence entre les indigènes musulmans et israélites »49,21. Peyrouton a donc aboli par deux fois le décret Crémieux au cours de la guerre21 (voir : « Abolitions et rétablissement du décret Crémieux »). Néanmoins, il préside progressivement au démantèlement des autres réformes vichystes, qu'il avait contribué à mettre en œuvre en tant que ministre de l'Intérieur50.

À la fin des hostilités en Tunisie, il participe à la déposition du souverain Moncef Bey, qui est réalisée sous prétexte de sa collaboration avec l'Axe, mais aussi à cause de ses positions complaisantes pour les nationalistes51.

La liberté de la presse, rétablie en AFN, permet aux journaux issus de la Résistance, en particulier Combat, de dénoncer ouvertement ceux qui ont collaboré avec l'ennemi52. C'est alors que le Comité français de libération nationale décide de procéder à l'épuration des collaborateurs52, et obtient, entre autres, le départ de Peyrouton le 3 juin 1943. Il est arrêté le 22 décembre 1943.

Après la Libération

Inculpé d'« actes susceptibles de nuire à la défense nationale », pour lesquels la peine maximum prévue par le code pénal est de cinq ans de prison, Marcel Peyrouton est libéré en juin 1948 après une longue période de détention préventive53,54. Il est acquitté par la Haute Cour le 22 décembre 194855,56,57,58.

Il retourne alors au Maroc où il a des activités de journalisme et d'écriture. Il est PDG (1950-1951) de la Société marocaine de presse quotidienne et périodique, qui publie le journal Maroc Presse, dont il est le directeur politique, et Atlantic Courier, destiné à partir de septembre 1951 aux soldats américains stationnés au Maroc, dont il est le directeur général59,60,61. Il démissionne de ses fonctions directoriales en septembre 195262,63. Il rédige ensuite ses mémoires : Du service public à la prison commune – Souvenirs – Tunis, Rabat, Buenos Aires, Vichy, Alger, Fresnes (1950), puis un ouvrage sur le Maghreb : Histoire générale du Maghreb – Maroc, Algérie, Tunisie – Des origines à nos jours (1966). Il devient l'un des vice-présidents du Centre d'études politiques et civiques à la fin des années 1960.

Décorations

  • Légion d'honneur (chevalier en 1920, officier en 1929)4
  • Croix de guerre 1914-19184
  • Titulaire de la Francisque64

Ouvrages

  • Itinéraire de Casablanca à Tunis – 1922, Paris, Les Écrivains français, 1936.
  • Le Char des dieux, Paris, Éditions de France, 1930 (préface du maréchal Lyautey).
  • Paroles françaises d'Argentine, Lyon, Librairie H. Lardanchet, 1941 (préface du maréchal Pétain).
  • Du service public à la prison commune – Souvenirs – Tunis, Rabat, Buenos Aires, Vichy, Alger, Fresnes, Paris, Plon, 1950.
  • Histoire générale du Maghreb – Maroc, Algérie, Tunisie – Des origines à nos jours, Paris, Éditions Albin Michel, 1966.

Notes et références

  1. Henry Coston, L'Ordre de la Francisque et la révolution nationale, Paris, Déterna, coll. « Documents pour l'histoire », 2002, 172 p. (ISBN 2-913044-47-6), p. 151.

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Robert O. Paxton (trad. Claude Bertrand, préf. Stanley Hoffmann), La France de Vichy – 1940-1944, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points Histoire », 1997 (réimpr. novembre 1999) (1re éd. 1973), 475 p. (ISBN 978-2-02-039210-5). .
  • Marc Ferro, Pétain, Paris, Fayard, 1987 (réimpr. 2008), 789 p. (ISBN 978-2-213-01833-1). .
  • Jean-Paul Cointet et Michèle Cointet, Dictionnaire historique de la France sous l'Occupation, Paris, Tallandier, 2000, 732 p. (ISBN 978-2-235-02234-7). .
  • Roger Casemajor et Hassine Raouf Hamza, L'Action nationaliste en Tunisie – Du pacte fondamental de M'hamed Bey à la mort de Moncef Bey, 1857-1948, Tunis, Sud Éditions, 2009, 275 p. (ISBN 978-9938-01-006-0). .
  • Henri Michel, Les Courants de pensée de la Résistance, Presses universitaires de France, 1962, 842 p. (ASIN B0014S1TX4).
  • Jacques Cantier, L'Algérie sous le régime de Vichy, Paris, Odile Jacob, 2002, 417 p. (ISBN 978-2-7381-1057-2). .
  • Fred Kupferman (préf. Henry Rousso), Laval, Paris, Tallandier, 2006, 2e éd. (1re éd. Balland, 1987), 654 p. (ISBN 978-2-84734-254-3). .

Annexes

Articles connexes
  • Lois sur le statut des Juifs du régime de Vichy
Liens externes
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