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Vendée Militaire et Grand Ouest
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10 mars 2024

Moreau Gustave

Clic pour voir sa généalogie sur la ligne en dessous

 

Gustave Moreau

 

Gustave Moreau, Autoportrait (1850)
huile sur toile, 41 × 32 cm,
Paris, musée Gustave-Moreau.
Naissance 6 avril 1826
Ancien 10e arrondissement de Paris
Décès 18 avril 1898 (à 72 ans)
9e arrondissement de Paris
Sépulture
Cimetière de MontmartreVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité Drapeau de la France française
Activité peintre
Formation École nationale supérieure des beaux-arts
Maître François-Édouard Picot
Lieux de travail
Paris (1826-1841), Italie (1841), Paris (1841-1857), Rome (octobre 1857 - juin 1858), Florence (juin - août 1858), Milan (août 1858 - septembre 1859), Venise (septembre - décembre 1858), Florence (décembre 1858 - mars 1859), Paris (1859-1888), Rome (avril - juillet 1859), Naples (juillet - septembre 1859), Pays-Bas (1888), Belgique (1888), Paris (1888-1898), Royaume des Pays-BasVoir et modifier les données sur Wikidata
Mouvement symbolisme
Mécène
Charles HayemVoir et modifier les données sur Wikidata
Influencé par Eugène Delacroix, Théodore Chassériau
A influencé Pierre Puvis de Chavannes, Jules-Élie Delaunay, Pierre Marcel-Béronneau…
Père
Louis MoreauVoir et modifier les données sur Wikidata
Distinction médaille du Salon de 1864, 1865 et 1869
médaille d'or de la ville de Rouen 1869
Œuvres principales
Œdipe et le SphinxOrphéeSaloméL'ApparitionVoir et modifier les données sur Wikidata

Gustave Moreau né le 6 avril 1826 à Paris et mort dans la même ville le 18 avril 1898 est un peintre, graveur, dessinateur et sculpteur français.

Encouragé par son père architecte, il bénéficie d'une éducation classique et s'initie dès l'enfance aux arts graphiques. Ses années de formation sont marquées par les enseignements de François-Édouard Picot et sa rencontre avec le style de Théodore Chassériau, qui le pousse vers une approche non académique de la peinture d'histoire. En 1852, il expose pour la première fois au Salon et emménage dans le quartier de la Nouvelle Athènes. La mort de Chassériau le pousse à s'interroger sur son art et à effectuer un second voyage en Italie en compagnie d'Alexandre-Frédéric Charlot de Courcy et d'Edgar Degas, après un premier effectué à l'âge de 15 ans. Il apprend à copier les maîtres de la Renaissance dans plusieurs villes italiennes, imitant avec ferveur Michel-Ange à Rome, mais ne réalise alors presque pas d’œuvres originales. À la fin des années 1850, il se lance dans des projets monumentaux qu'il laisse inachevés et entame une liaison avec Alexandrine Dureux. Sa carrière débute véritablement avec Œdipe et le Sphinx, exposée en 1864, ainsi que les Salons de 1865 et 1869. Il apparaît progressivement comme un rénovateur de la tradition grâce à son approche irréaliste des sujets mythologiques. Son activité diminue dans les années 1870, quoiqu'il développe une activité d'aquarelliste. Il reçoit une consécration officielle en recevant la légion d'honneur. Son goût pour la sculpture, nourri par son second voyage italien, l'inspire essentiellement pour son œuvre peinte.

Il est l'un des principaux représentants en peinture du courant symboliste, imprégné de mysticisme. Son style se caractérise par son goût du détail ornemental, imprégné de motifs antiques et exotiques.

La plupart de ses œuvres sont conservées au musée Gustave-Moreau à Paris.

Biographie

Enfance

Gustave Moreau est né le 6 avril 1826 à Paris, au 7, rue des Saints-Pères. Il est le fils de Louis Moreau, architecte de la Ville de Paris (1790-1862) et de Pauline Desmoutiers (1802-1884), fille du maire de Douai en 1795-1797 et 1815. Par sa mère, il est apparenté à de puissantes familles terriennes implantées en Flandre, les Brasme, les Le François, les des Rotours. La famille Moreau s'installe en 1827 à Vesoul, Louis Moreau étant alors architecte du département de la Haute-Saône. Les Moreau retournent en 1830 à Paris, au 48, rue Saint-Nicolas d'Antin, puis au 16, rue des Trois-Frères.

De santé fragile, le jeune Gustave dessine depuis l'âge de six ans, encouragé par son père qui lui inculque une culture classique. Il entre au collège Rollin en 1837 où il reste interne pendant deux ans et remporte un prix de dessin le 20 août 1839. Sa sœur Camille (née en 1827) meurt en 1840. Tous les espoirs des parents Moreau se reportent alors sur leur unique fils qui poursuit ses études à domicile.

Son père

Louis Moreau a étudié à l'École des Beaux-Arts à partir de 1810, il était élève de Charles Percier. C'était un admirateur de l'architecture romaine ainsi que des Encyclopédistes du xviiie siècle. Les réalisations architecturales dont il est l'auteur sont du plus pur goût néo-classique. Constatant le manque de formation intellectuelle des artistes de son temps, il eut à cœur de donner à son fils une éducation poussée notamment en ce qui concerne les humanités. Cela passe par une riche bibliothèque familiale dans laquelle on trouve tous les classiques tels Ovide, Dante ou Winckelmann. En dépit de son goût prononcé pour le néo-classicisme, Louis Moreau n'a jamais imposé à son fils aucune de ses idées, il le laissait libre de ses choix.

Études et formation
Premier voyage en Italie

En 1841, le jeune Gustave, alors âgé de 15 ans, effectue un premier voyage en Italie avec sa mère, sa tante et son oncle. Son père lui confie avant son départ un carnet de dessins qu'il remplit de paysages et de vues de paysans croqués sur le vif conservé au musée Gustave-Moreau.

L'enseignement de François Édouard Picot

Après l'obtention de son baccalauréat, Gustave Moreau est autorisé par son père à suivre une formation de peintre. Louis Moreau avait soumis un tableau de son fils (Phryné devant ses juges) à Pierre-Joseph Dedreux-Dorcy et c'est l'opinion favorable de ce dernier qui a décidé Louis Moreau à autoriser son fils à étudier la peinture. En 1844, il devient élève du peintre néo-classique François Édouard Picot. L'enseignement de Picot est préparatoire au concours d'entrée à l'École des beaux-arts, il consiste à travailler d'après le modèle vivant le matin et à copier des œuvres du musée du Louvre l'après-midi. Grâce à ses enseignements, il intègre les Beaux-Arts en 1846. Mais, las de ses deux échecs successifs au prix de Rome, il quitte cette institution en 1849.

Théodore Chassériau
Gustave Moreau, Les Filles de Thespius (1853-1882), Paris, musée Gustave-Moreau.

Après avoir quitté les Beaux-Arts, Gustave Moreau est amené par son père devant les peintures de la Cour des comptes. Au sein de cet édifice, Chassériau a réalisé les peintures de l'escalier d'honneur de 1844 à 1848. Ces peintures suscitent l'enthousiasme de Gustave Moreau qui dit à son père « Je rêve de créer un art épique qui ne soit pas un art d'école ». C'est à partir de cette époque que Gustave Moreau se lance dans des compositions ambitieuses relevant de la peinture d'histoire qu'il retravaille souvent sans toutefois les achever. On retrouve parmi ces grandes compositions inachevées Les Filles de Thespius commencée en 1853, agrandie en 1882 mais demeurée « En voie d'exécution ». Cette toile porte la trace de l'influence de Chassériau, notamment pour la partie centrale qui s'inspire du Tepidarium présenté la même année (1853). Gustave Moreau se lie d'amitié avec Chassériau en 1850 et prend un atelier dans la même rue que lui. Il voit en lui un véritable mentor et calque même son existence sur la sienne en devenant un jeune homme élégant fréquentant les salons de la Nouvelle Athènes et en assistant aux représentations d'Opéra. Il est très probable que Chassériau ait aidé Moreau à se perfectionner en dessin, notamment pour ce qui concerne les portraits. La plupart des portraits dessinés par Moreau datent d'ailleurs des années 1852-1853 et Moreau possédait des dessins que Chassériau lui avait offert.

La rencontre d'Eugène Delacroix

Perdu après ses années d'études dont il trouvait l'enseignement insuffisant, Gustave Moreau est allé au domicile d'Eugène Delacroix pour solliciter son aide. Celui-ci ne pouvait pas prendre de nouvel élève dans son atelier. Cependant il comprit son désarroi et lui dit « Que voulez-vous qu'ils vous apprennent, ils ne savent rien ». L'influence de Delacroix est décisive pour le travail du jeune peintre et se constate dès sa première toile au Salon de 1852. On sait également que Delacroix appréciait Gustave Moreau.

Les débuts en tant qu'artiste
Gustave Moreau, Le Cantique des cantiques (1853), huile sur toile, 300 × 319 cm, Dijon, musée des Beaux-Arts.

Depuis 1848, Moreau travaille sur une Pietà avec pour source d'inspiration la Pietà de Delacroix de Saint-Denys-du-Saint-Sacrement. La Pietà de Moreau est achetée en 1851 par l'État grâce aux relations de son père mais pour la modique somme de 600 francs soit l'équivalent du prix d'une copie. Il l'expose en 1852 au Salon où elle passe inaperçu, sauf pour Théophile Gautier qui s'étonne de voir une toile si proche de Delacroix chez un élève de Picot. La même année, ses parents lui achètent une maison-atelier — devenue le musée Gustave-Moreau — au cœur de la Nouvelle Athènes où toute la famille Moreau s'installe. Il présente au Salon de 1853 Darius après la bataille d'Arbelles ainsi que Le Cantique des cantiques, toutes deux fortement inspirées de Théodore Chassériau. Vers 1854, il peint le Cavalier écossais, peinture pleine d'une fougue romantique qu'il ne présente à aucun public, elle fait partie de ces œuvres qu'il ne destine qu'à lui-même. Il peint des sujets religieux ou tirés de l'Antiquité et de la mythologie, comme Moïse, en vue de la Terre Promise ôte ses sandales (1854), ou encore Les Athéniens livrés au Minotaure dans le labyrinthe de Crète (commandée par l'État) qui est exposée à l'Exposition universelle de 1855, sans rencontrer de succès, puis envoyée à Bourg-en-Bresse.

Mort de Chassériau

La mort de Chassériau survenue en 1856 est une véritable remise en cause pour Gustave Moreau et son art. Il entreprend alors cette année-là Le Jeune Homme et la mort en hommage à son ami Chassériau. Constatant les limites de son art et peinant à finir le tableau Hercule et Omphale commandé par Benoît Fould, il se décide à repartir en Italie. Pour financer ce Grand Tour, son père Louis Moreau fait louer les différents étages de la maison-atelier, dont l'atelier de Gustave qui est alors occupé par son ami Eugène Fromentin en son absence. Son départ est assez précipité à cause d'une histoire sentimentale, ce qui fait qu'il part sans sa mère ni son ami Narcisse Berchère.

Second voyage en Italie

En septembre 1857, Gustave Moreau commence son voyage italien en compagnie d'Alexandre-Frédéric Charlot de Courcy (Rome, Florence, Milan, Pise, Sienne, Naples, Venise) ; un voyage qui dure deux ans.

Rome
Gustave Moreau, Putto d'après Raphaël (1858), Paris, musée Gustave-Moreau.

Gustave Moreau arrive à Rome le 22 octobre 1857. Il s'installe à proximité de la villa Médicis et s'inscrit au cours du soir dispensés dans ladite villa où il étudie le modèle vivant. Cela le met au contact de pensionnaires comme Jules-Élie Delaunay et Henri Chapu mais aussi Léon Bonnat et Edgar Degas. Sa vaste culture et son talent lui valent l'admiration de ses camarades d'étude qui font de lui un mentor. Gustave Moreau est aussi à proximité de la villa Farnesina, de l'Accademia di San Luca et de la chapelle Sixtine, et il occupe ses journées à un travail très studieux de copiste. Ce qui l'intéresse en premier lieu ce sont les grands maîtres du xvie siècle et leurs immédiats successeurs (Michel-Ange, Raphaël, Le Corrège, Le Sodoma et Peruzzi). Sa démarche ne relève pas de la simple étude visuelle. En copiant les œuvres des peintres qu'il admire, il entend se pénétrer expérimentalement de leur façon de peindre. Son premier travail est une copie d'un fragment de la fresque des Noces d'Alexandre et de Roxane du Sodoma dans la villa Farnesina dont il retient le « ton mat et l'aspect doux de la fresque ». Mais Gustave Moreau est un fervent admirateur de Michel-Ange, il se rend donc à la chapelle Sixtine où il copie pendant deux mois les fresques de Michel-Ange dont il retient « la coloration merveilleusement savante et harmonieuse de ces pendentifs ». Il se rend ensuite à l'Accademia di San Luca et reproduit le Putto de Raphaël qu'il qualifie de « plus beau morceau de peinture ». Cet intérêt exclusif pour l'art de la Renaissance italienne suscite un rappel à l'ordre de son père — passionné par la Rome antique — qui le somme de s'intéresser à l'art antique. Il étudie ainsi les proportions des statues antiques en compagnie de Chapu.

Gustave Moreau retourne à Rome d'avril à juillet 1859. Les troubles politiques liés à la guerre d'Italie de 1859 inquiètent Gustave Moreau qui n'est pas sûr de pouvoir se rendre à Naples. Lors de ce second séjour, il réalise une copie de La Mort de Germanicus de Nicolas Poussin au palais Barberini avec le souci de se rapprocher le plus possible de l'original jusque dans les dimensions du tableau.

 
Florence

Gustave Moreau arrive à Florence le 9 juin 1858 et retrouve là-bas Élie Delaunay. Il réalise des études d'après des œuvres des Offices, du palais Pitti ou de Santa Maria Novella. Aux Offices, Moreau se prend de passion pour une copie de La Bataille de Cadore qu'il prend pour une esquisse originale du Titien. L'œuvre originale a été détruite dans l'incendie du palais des Doges de 1577. Pour l'aider dans son travail de copie, le tableau est descendu et mis sur chevalet, à sa portée. Moreau réalise aussi une copie de du Baptême du Christ de Verrochio mais ne reproduit que l'ange. En effet, selon Vasari, cet ange est réalisé par Léonard de Vinci à un moment où il dépasse son maître. À partir du mois d'août, il est rejoint par Degas et ensemble ils visitent les églises pour étudier Andrea del Sarto, Pontormo, Bronzino et Bellini.

En décembre 1858, Gustave Moreau réalise un second séjour florentin avec sa famille. Degas, qui l'attendait depuis son précédent séjour tint à lui faire découvrir Botticelli. Moreau fait à cette occasion une copie de La Naissance de Vénus. Cette copie de l'ensemble du tableau montre déjà une dissociation entre le trait et la couleur qu'il reprendra dans ses œuvres ultérieures. Moreau réalise aussi une copie du Portrait équestre de Charles Quint par Antoon Van Dyck et une autre du Portrait équestre de Philippe IV d'Espagne par Vélasquez. Ici encore, bien qu'étant à Florence, Moreau ne manifeste pas plus d'intérêt pour les peintres florentins.

 
Mort de Louis Moreau

Le 17 février 1862, Louis Moreau s'éteint. Il n'a donc pas connu le « triomphe sur lequel il compte et qu'il attend ! ». Ce triomphe pourtant est en préparation, c'est Œdipe et le Sphinx. Gustave Moreau travaille sur cette œuvre depuis 1860 mais son souci du perfectionnement allonge le temps nécessaire à la réalisation du tableau. En octobre 1862 il confie à son ami Fromentin : « J'ai pris un carton grandeur d'exécution, achevé le plus possible d'après nature et, pour la millionième fois de ma vie, je me promets (mais soyez sûr qu'il n'en sera rien) de ne pas commencer avant que tout, jusqu'au moindre brin d'herbe, ne soit définitivement arrêté ».

Élèves

Liste non exhaustive

  • Ernest Azéma
  • Adolphe Beaufrère
  • Maurice Boudot-Lamotte
  • Auguste Brouet
  • Simon Bussy
  • Charles Camoin
  • Jean-Raoul Chaurand-Naurac
  • Jean-Georges Cornélius
  • Henri Evenepoel
  • Raoul du Gardier
  • François Joseph Girot
  • Léon Lehmann
  • Henri Manguin
  • Pierre Marcel-Béronneau
  • Henri Matisse
  • Edgar Maxence
  • Albert Marquet
  • Eugène Martel
  • Georges Méliès
  • Alexis Mérodack-Jeaneau
  • Charles Milcendeau
  • Louis Payret-Dortail
  • René Piot
  • Léon Printemps
  • Georges Rouault
  • Victor-Joseph Roux-Champion
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