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Vendée Militaire et Grand Ouest
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de Duras Claire

Clic pour voir sa généalogie sur la ligne en dessous

 


Claire de Duras

Claire_de_Duras

Portrait daté de 1840.
Biographie
Naissance
1777 ou 1778N 1
Brest
Décès
16 janvier 1828


Nice

Nom de naissance
Claire Louisa Rose Bonne de Coëtnempren de Kersaint
Activités
Salonnière, écrivaine
Père
Armand de Kersaint
Conjoint
Amédée-Bretagne-Malo de Durfort (de 1797 à 1828)
Enfants
Félicie de Durfort
Clara de Durfort
Œuvres principales
Ourika, Édouard, Olivier ou le Secret

Claire Louisa Rose Bonne, duchesse de Duras, née de Coëtnempren de Kersaint le 27 février 17775,N 1 à Brest et morte le 16 janvier 1828 à Nice, est une écrivaine française surtout connue pour son roman Ourika, publié en 1823, qui analyse les questions d’égalité raciale et sexuelle. Elle est considérée aujourd’hui comme une précurseuse féministe6,7.

Sommaire

  • 1 Biographie
  • 2 Littérature
  • 3 Œuvres publiées de son vivant
    • 3.1 Publication posthume
    • 3.2 Œuvre inédite
  • 4 Notes et références
  • 5 Annexes
    • 5.1 Bibliographie
    • 5.2 Liens externes

Biographie

Claire de Kersaint faisait déjà partie, dans sa jeunesse, du salon de ses parents. À la Révolution, après que son père, le contre-amiral Armand de Kersaint a été guillotiné le 4 décembre 1793 avec les Girondins, elle part pour la Martinique d’où est originaire sa mère, avant d’émigrer aux États-Unis, puis en Suisse et enfin à Londres où elle épouse Amédée-Bretagne-Malo de Durfort, duc de Duras en 1797.

Rentrée en France en 1808, elle revient, à la Restauration, à Paris où l’amitié de Chateaubriand, qu’elle avait rencontré en exil à Londres, lui ouvrira les milieux littéraires. Elle fut également l’amie de Germaine de Staël et de Rosalie de Constant, la cousine de Benjamin. Son mari sera admis à la cour de Louis XVIII et la renommée, dans le Paris post-révolutionnaire, de son salon fera de la maison des Duras un des centres de la vie littéraire parisienne.

Claire de Duras ne comptait pas faire carrière dans la littérature et c’est à contrecœur qu’elle céda aux pressions de Chateaubriand et publia anonymement, en 1823, Ourika un des trois brefs romans qu’elle avait écrits alors qu’elle s’était retirée à la campagne lors d’une maladie contractée vers 1820, les deux autres étant Édouard, écrit en 1825 et Olivier ou le Secret, écrit en 1822, mais publié seulement en 1971. Les Mémoires de Sophie et Amélie et Pauline furent publiés en 2011. Le Moine du Saint-Bernard reste inédit. En outre, elle compila les Pensées de Louis XIV, extraites de ses ouvrages et de ses lettres manuscrites, publiées en 1827. Les trois œuvres qu’elle a publiées ne l’ont été qu’afin d’empêcher les possibilités de plagiat.

Littérature

Claire de Duras a traité de sujets complexes et controversés, avec principalement des personnages opprimés et marginalisés que leur race ou leur origine sociale empêche de connaître le bonheur. Elle a exploré beaucoup de principes fondamentaux de la Révolution française et a évoqué les discussions intellectuelles des Lumières, en particulier l’égalité entre tous les hommes et des femmes. La tragédie est un thème commun à ses sujets. Dans chacun de ses trois romans, l’accomplissement de la relation entre les deux amoureux ne peut avoir lieu à la fois pour des motifs extérieurs (origine/état) ou intérieurs (secret personnel/homosexualité ?).

Longtemps considérée comme auteur de petits romans sentimentaux sans importance, la critique récente a révélé que ses œuvres étaient autant de mines de théorie post-moderne sur la question de l’identité. Il est probable que Claire de Duras n’avait pas été bien lue parce que, en avance sur son temps, le choix et le traitement de ses sujets n’ont pu être appréciés jusqu’à récemment.

C’est le deuxième de ses romans, consacré à la destinée de la jeune fille noire Ourika, qui devait laisser la plus grande marque dans l’histoire de la littérature : la jeune Africaine est retirée de la vente sur le marché des esclaves par le gouverneur du Sénégal qui l’amène à Paris pour l’offrir à une amie. Ourika reçoit une bonne éducation, elle se rend compte, à l’âge de quinze ans, du préjudice que provoque la couleur de sa peau. Après le mariage de Charles, dont elle est amoureuse, avec une Française, elle se retire au couvent où elle finira par mourir prématurément. On pense que ce roman est le premier dans la littérature française à étudier le problème des relations interraciales et, en particulier, de l’amour entre ceux qui appartiennent à différentes races ; c’est la raison pour laquelle, dans la deuxième moitié du XXe siècle, l’intérêt littéraire et scientifique pour ce roman s’est beaucoup accru8.

Édouard est également l’histoire d’un amour rendu impossible par la différence de conditions sociales. Amoureux de la fille du maréchal d’Olonne qui l’a recueilli, Édouard doit s’éloigner et, après la mort de sa bien-aimée, se fait tuer au cours de la guerre d’indépendance américaine.

Remarquable pour son temps est également le roman Olivier ou le Secret, qui devait soulever de nombreuses polémiques et ne fut publié qu'en 1971, pour sa représentation de la destinée d’un jeune homme qui souffre d’impuissance9.

Œuvres publiées de son vivant

  • Ourika, Éditions des femmes, Paris 1979 - rééd. Flammarion, 2010.
  • Édouard, Mercure de France, Paris 1983.
Publication posthume
  • Pensées de Louis XIV, extraites de ses ouvrages et de ses lettres manuscrites (1827).
  • Olivier ou le Secret, Éditions José Corti, Paris 1971.
  • Mémoires de Sophie, suivi de Amélie et Pauline: Romans d’émigration, éditions Manucius, 2011.
Œuvre inédite
  • Le Moine du Saint-Bernard.

Notes et références

Notes
  1. a et b Les sources de référence divergent sur la date de naissance : 27 février 17771 ; 22 mars 17772 ; 23 mars 17773 ou 22 mars 17784.
Références
  1. Article sur Claire de Duras [archive] sur le site de la Société internationale pour l'étude des femmes de l'Ancien Régime.
  2. Notice [archive] sur data.bnf.fr.
  3. Christiane P. Makward et Madelaine Cottenet-Hage, « Duras, Claire de —, 1777-1828, nouvelliste dite « sentimentale » », dans Dictionnaire littéraire des femmes de langue française: de Marie de France à Marie NDiaye, KARTHALA Editions, 1996, 641 p. (ISBN 9782865376766, lire en ligne [archive]).
  4. Notice de Claire de Duras [archive] du Système universitaire de documentation.
  5. « Acte de baptême (vue 10/67, acte écrit tout en bas de la page de gauche) du registre des baptêmes de l'année 1777 de la paroisse Saint-Louis de la commune de Brest (cote du registre : GG122) » [archive], sur Archives de la mairie de Brest, 27 février 1777 (consulté le 13 octobre 2018) - Note. Sur l'acte de baptême le prénom n'a pas encore été donné. Il est écrit une fille anonyme de Kersaint de Coetnempren. Elle est née et ondoyée le 27 février 1777. - Il s'agit de la seule Kersaint de Coetnempren se trouvant dans la table décennale de la paroisse Saint-Louis de Brest de 1759-1791.
  6. Georges-François Pottier, « Des femmes à l’honneur : Claire de Duras (1777-1828), écrivaine », Mémoires de l’Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Touraine, t. 27,‎ 2014, p. 157-181 (lire en ligne [archive])
  7. Odile Métais-Thoreau, Une femme rare : Dans les pas de la duchesse de Duras, Brissac, Petit Pavé, 2010, 184 p., 22cm (ISBN 978-2-84712-238-1).
  8. Ourika a été traduit en anglais par John Fowles et il a eu, pense-t-on, une influence considérable sur son roman Sarah et le lieutenant français.
  9. Le sujet de ce roman a peut-être servi de modèle à l’Armance de Stendhal.

Annexes

Bibliographie
  • Agénor Bardoux, La Duchesse de Duras, Paris, C. Lévy, 1898.
  • Chantal Bertrand-Jennings, « Condition féminine et impuissance sociale : les romans de la duchesse de Duras », Romantisme, 1989, no 18 (63), p. 39-50.
  • Chantal Bertrand-Jennings, « D’un siècle l’autre : romans de Claire de Duras », Jaignes, Chasse au Snark, 2001 (ISBN 2914015089).
  • Chantal Bertrand-Jennings, « Masculin/féminin : codes de l’honneur dans Olivier ou le secret de Claire de Duras », Masculin/féminin : le XIXe siècle à l’épreuve du genre, Toronto, Centre d’Études du XIXe siècle Joseph Sablé, 1999, p. 89-104.
  • Chantal Bertrand-Jennings, « Problématique d’un sujet féminin en régime patriarcal : Ourika de Mme de Duras », Nineteenth-Century French Studies, 1994, Fall-Winter 1995, no 23 (1-2), p. 42-58.
  • Chantal Bertrand-Jennings, « Vers un nouveau héros: Édouard de Claire de Duras », French Review, février 1995, no 68 (3), p. 445-56.
  • Michèle Bissière, « Union et désunion avec le père dans Ourika et Édouard de Claire de Duras », Nineteenth-Century French Studies, 1995 Spring-Summer; 23 (3-4), p. 316-23.
  • (en) Michelle Chilcoat, « Civility, Marriage, and the Impossible French Citizen: From Ourika to Zouzou and Princesse Tam Tam », Colby Quarterly, June 2001, no 37 (2), p. 125-44.
  • (en) Michelle Chilcoat, « Confinement, the Family Institution, and the Case of Claire de Duras’s Ourika », Esprit Créateur, Fall 1998, no 38 (3), p. 6-16.
  • (en) Grant Crichfield, « Three Novels of Madame de Duras: Ourika, Edouard, and Olivier. », Paris, Mouton, 1975.
  • (en) Marylee Susan Crofts, Duras’s ‘Ourika’: Race and Gender in Text and Context, Thèse de Ph.D. de l’Université du Wisconsin à Madison, Déc. 1992, n° 53 (6): 1937A.
  • Juliette Decreus, « Madame la Duchesse de Duras », dans Sainte-Beuve et la critique des auteurs féminins, Paris, Boivin, 1949.
  • Thérèse De Raedt, « Ourika : L’Inspiration de Mme de Duras », Dalhousie French Studies, Winter 2005, no 73, p. 19-33.
  • Thérèse De Raedt, « Ourika en noir et blanc : Une Femme africaine en France », Thèse de l’Université de Californie à Davis, 2000.
  • (en) Thérèse De Raedt, « Ourika in Black and White: Textual and Visual Interplay », Women in French Studies, 2004, no 12, p. 45-69.
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  • (en) Roger Little, « Condé, Brontë, Duras, Beyala: Intertextuality or Plagiarism? », French Studies Bulletin: A Quarterly Supplement, Autumn 1999, no 72, p. 13-15.
  • Roger Little, « Le Nom et les origines d’Ourika », Revue d’Histoire Littéraire de la France, July-Aug 1998, no 98 (4), p. 633-37.
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  • Anjali Prabhu, « Deux Nègres à Paris : La Voix de l’autre », RLA: Romance Languages Annual, 1995, no 7, p. 133-37.
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  • (it) Ivanna Rosi, « Il gioco del doppio senso nei romanzi di Madame de Duras », Rivista di Letterature Moderne e Comparate, Apr.-June 1987, no 40 (2), p. 139-159.
  • (en) Linda Marie Rouillard, « The Black Galatea: Claire de Duras’s Ourika », Nineteenth-Century French Studies, Spring-Summer 2004, no 32 (3-4), p. 207-22.
  • Charles Augustin Sainte-Beuve, Portraits de femmes, Paris, Garnier frères 1881.
  • Marie-Ange Somdah, « Ourika ou l’univers antithétique d’une héroïne », LitteRealite, Autumn-Winter 1996, no 8 (2), p. 53-63.
  • (en) Eileen Warburton, « Ashes, Ashes, We All Fall Down: Ourika, Cinderella, and The French Lieutenant’s Woman », Twentieth Century Literature: A Scholarly and Critical Journal, Spring 1996, no 42 (1), p. 165-86.
  • (en) Kari Weil, « Romantic Exile and the Melancholia of Identification », Differences: A Journal of Feminist Cultural Studies, Summer 1995, no 7 (2), p. 111-126.
  • (en) Renee Winegarten, « Woman and Politics: Madame de Duras », New Criterion, novembre 2000, no 19 (3), p. 21-28.
  • (en) Barbara R. Woshinsky, « Tombeau de Phèdre: Repression, Confession and Métissage in Racine and Claire de Duras », Dalhousie French Studies, Winter 1999, no 49, p. 167-81.
  • (en) Carolyn M. Fay, « “Quelle sorte de lien pouvons-nous donc établir entre nous ?”: The Epistolary Friendship of Claire de Duras and Rosalie de Constant », Women in French Studies, 1999, no 7, p. 79-87.
Liens externes

 

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