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14 janvier 2021

Sarraut Albert

Clic pour voir sa généalogie sur la ligne en dessous

 

Albert Sarraut

220px-Albert_Sarraut

 
Portrait d'Albert Sarraut, années 1930.
Fonctions
Président du Conseil des ministres français
et ministre de l'intérieur
24 janvier – 4 juin 1936
(4 mois et 11 jours)
Président Albert Lebrun
Gouvernement Sarraut II
Législature XVe législature
(Troisième République)
Prédécesseur Pierre Laval
Successeur Léon Blum
Président du Conseil des ministres français
et ministre de la Marine
26 octobre – 24 novembre 1933
(29 jours)
Président Albert Lebrun
Gouvernement Sarraut I
Législature XVe législature
(Troisième République)
Prédécesseur Édouard Daladier
Successeur Camille Chautemps
Ministre de l'Intérieur
12 avril 1938 – 20 mars 1940
(1 an, 11 mois et 8 jours)
Président Albert Lebrun
Gouvernement Daladier III, IV et V
Prédécesseur Marx Dormoy
Successeur Henri Roy
18 janvier – 10 mars 1938
(1 mois et 20 jours)
Gouvernement Chautemps IV
Prédécesseur Marx Dormoy
Successeur Marx Dormoy
24 janvier 1936 – 4 juin 1936
Gouvernement Sarraut II
Prédécesseur Joseph Paganon
Successeur Roger Salengro
9 février 1934 – 13 octobre
(8 mois et 4 jours)
Gouvernement Doumergue II
Prédécesseur Eugène Frot
Successeur Paul Marchandeau
23 juillet 1926 – 6 novembre 1928
(2 ans, 3 mois et 14 jours)
Gouvernement Poincaré IV
Prédécesseur Camille Chautemps
Successeur André Tardieu
Ministre d'État
13 mars – 8 avril 1938
(26 jours)
Président Albert Lebrun
Gouvernement Blum II
29 juin 1937 – 14 janvier 1938
(6 mois et 16 jours)
Gouvernement Chautemps III
Ministre de la Marine
6 septembre 1933 – 30 janvier 1934
(4 mois et 24 jours)
Président Albert Lebrun
Gouvernement Daladier I, Sarraut I, Chautemps II
Prédécesseur Georges Leygues
Successeur Louis de Chappedelaine
13 décembre 1930 – 27 janvier 1931
(1 mois et 14 jours)
Président Gaston Doumergue
Gouvernement Steeg
Prédécesseur Jacques-Louis Dumesnil
Successeur Charles Dumont
21 février – 2 mars 1930
(9 jours)
Président Gaston Doumergue
Gouvernement Chautemps I
Prédécesseur Georges Leygues
Successeur Jacques-Louis Dumesnil
Ministre des Colonies
3 juin 1932 – 6 septembre 1933
(1 an, 3 mois et 3 jours)
Président Albert Lebrun
Gouvernement Herriot III, Paul-Boncour, Daladier I, Sarraut I (lui-même)
Prédécesseur Louis de Chappedeleine
Successeur Albert Dalimier
20 janvier 1920 – 29 mars 1924
(4 ans, 2 mois et 9 jours)
Président Raymond Poincaré, Paul Deschanel, Alexandre Millerand
Gouvernement Millerand I et II, Leygues, Briand VII et Poincaré II
Sénateur de l'Aude
18 juillet 1926 – 21 octobre 1945
(19 ans, 3 mois et 3 jours)
Réélection 20 octobre 1929
23 octobre 1938
Gouverneur général de l'Indochine française
janvier 1917 – mai 1919
(2 ans et 4 mois)
Prédécesseur Jean Eugène Charles
Successeur Maurice Montguillot
novembre 1911 – janvier 1914
(2 ans et 2 mois)
Prédécesseur Paul Louis Luce
Successeur Joost van Vollenhoven
Député de l'Aude
27 avril 1902 – 31 mai 1924
(22 ans, 1 mois et 4 jours)
Élection 27 avril 1902
Réélection 31 mai 1906
24 avril 1910
26 avril 1914
16 novembre 1919
Biographie
Nom de naissance Albert Pierre Sarraut
Date de naissance 28 juillet 1872
Lieu de naissance Bordeaux (Gironde) (France)
Date de décès 26 novembre 1962 (à 90 ans)
Lieu de décès Paris (France)
Nationalité Française
Parti politique Gauche démocratique
Profession Journaliste
Présidents du Conseil des ministres français

Albert Sarraut, né le 28 juillet 1872 à Bordeaux (Gironde) et mort le 26 novembre 1962 à Paris, est un homme d'État français.

Diplômé en droit, il devient député radical-socialiste et s'implique particulièrement dans la gestion des colonies françaises. Gouverneur général de l'Indochine à deux reprises, puis ministre des Colonies, il est l'un des principaux inspirateurs de la politique coloniale de l'entre-deux-guerres. Il dirige en outre deux éphémères gouvernements de la IIIe République. Ministre de l'intérieur à plusieurs reprises, il dissout l'Action française, instaure au sein du gouvernement Daladier la politique1 de discrimination2 des indésirables3 et ouvre les camps d'internement, où mourront plusieurs dizaines de milliers de républicains réfugiés de la guerre d'Espagne et des « Juifs » fuyant l'Allemagne nazie. Il vote les pleins pouvoirs au maréchal Pétain en juillet 1940.

Frère de Maurice Sarraut4, le directeur de La Dépêche du Midi assassiné par la Milice, il est déporté à son tour au début de l'année 1944 mais survit. Membre de l'Académie des beaux-arts, il préside sous la IVe République l'Assemblée de l'Union française de 1951 à 1958. Il est inhumé au cimetière Saint-Vincent de Carcassonne.

Sommaire

  • 1 Biographie
    • 1.1 Député radical socialiste
    • 1.2 L'Indochine
    • 1.3 La doctrine Sarraut pour les colonies
    • 1.4 Une longue carrière ministérielle dans l'entre-deux-guerres
    • 1.5 L'occupation de la Rhénanie
    • 1.6 Ministre de l'Intérieur pendant la Drôle de Guerre (12 avril 1938 – 20 mars 1940)
    • 1.7 L'Assemblée de l'Union française
  • 2 Carrière
    • 2.1 Fonctions gouvernementales
    • 2.2 Autres mandats
  • 3 Œuvres
  • 4 Iconographie
  • 5 Décorations
  • 6 Annexes
    • 6.1 Bibliographie
    • 6.2 Sources
    • 6.3 Voir aussi

Biographie

Député radical socialiste

Sarraut est élu député de l'Aude, le Midi rouge, en avril 1902 sur un programme anticlérical qui permet aux radicaux d'obtenir le soutien des socialistes, [...] arracher le chiendent clérical et l'ortie césarienne5. Il sera réélu jusqu'en 1924.

En février 1905, il devient l'un des douze secrétaires du comité exécutif du Parti républicain, radical et radical-socialiste6. Le 3 juillet, il vote la loi de séparation de l'Église et de l'État, qui sera promulguée le 9 décembre 1905.

À la séance du 13 juillet 1906 à la Chambre des députés votant le projet de loi réintégrant dans l'armée avec avancement le capitaine Dreyfus et le colonel Picquart, il est question de poursuites judiciaires à l'encontre du général Mercier et ses complices. Le député nationaliste de Paris Paul Pugliesi-Conti hurle au gouvernement de misérables. Au cours d'une échauffourée générale, il reçoit du sous secrétaire Sarraut une gifle et demande réparation. Le duel a lieu deux heures plus tard à Ville-d'Avray. Clemenceau est directeur du combat et Sarraut s'enferre d'emblée sur l'épée de son adversaire7. Grièvement blessé au poumon, il reste alité six semaines.

L'Indochine
Albert Sarraut, , gouverneur général de l'Indochine française, en 1914.

Sur le plan international, il est de 1911 à 1914 et de 1917 à 1919 gouverneur général de l'Indochine et travaille à cette occasion avec Albert Lebrun, ministre des Colonies de 1911 à 1913. Ses deux mandats à la tête de l'Indochine française sont marqués par une volonté d'introduire davantage d'éléments de démocratie dans le système colonial, notamment en donnant davantage de place aux élites indigènes. Il réforme l'administration, développe le système éducatif en Indochine et donne davantage de possibilités aux Indochinois d'intégrer la fonction publique8.

La doctrine Sarraut pour les colonies

Au début des années 1920, Sarraut, alors ministre des Colonies, conçoit un plan de mise en valeur des colonies qui, s'il ne fut pas mis en pratique, marque l'intérêt renouvelé des autorités pour reprendre en main le développement des colonies. Les idées qu'il expose dans son ouvrage La mise en valeur des colonies françaises forment une doctrine cohérente de la colonisation économique qui justifie le souci de l'administration envers les populations locales, et il écrit : « La politique indigène, écrit-il, c'est la conservation de la race. » Il préconise en conséquence un programme d'investissement sanitaire et social qui ne sera pas mené, faute de budget.

Le 16 avril 1922, jour de Pâques, il inaugure l'Exposition coloniale de Marseille.

Une longue carrière ministérielle dans l'entre-deux-guerres
Albert Sarraut devant la salle Wagram, 1931.

Sur le plan national, Sarraut exerce une longue carrière ministérielle, qui l'amène par deux fois à occuper la présidence du Conseil :

  • du 26 octobre 1933 au 24 novembre 1933 : voir gouvernement Albert Sarraut (1)
    succédant à Édouard Daladier (1er gouvernement), étant à son tour remplacé par Camille Chautemps (2e gouvernement) ;
  • du 24 janvier 1936 au 4 juin 1936 : voir gouvernement Albert Sarraut (2)
    succédant à Pierre Laval (4e gouvernement), et étant à son tour remplacé par Léon Blum (1er gouvernement).
L'occupation de la Rhénanie

Le 7 mars 1936, Hitler dénonce les accords de Locarno et décide, en violation flagrante du traité de Versailles, de faire occuper la Rhénanie par la Wehrmacht, alors que ce territoire devait rester démilitarisé. L'ambassadeur de France à Berlin, André François-Poncet, prévient Paris du coup de force en préparation. Sarraut déclare qu'il n'est pas disposé à laisser Strasbourg sous les canons allemands et souhaite répondre par la force à l'agression de Hitler. Toutefois, se heurtant au refus du Royaume-Uni de se joindre à la France et devant l'événement capital du premier tour des élections législatives prévu le 26 avril suivant, Sarraut en reste là. Les conséquences de cet abandon sont désastreuses pour la paix du monde.

Ministre de l'Intérieur pendant la Drôle de Guerre (12 avril 1938 – 20 mars 1940)
Passation des pouvoirs entre Marx Dormoy et Albert Sarraut au ministère de l'Intérieur, 1938.

Ministre de l'Intérieur sous les gouvernements Daladier de 1938 à 1940, Sarraut s'applique après la déclaration de guerre à l'Allemagne, à faire interner les Allemands résidants en France, bien que la plupart aient fui la politique des nazis. Considérés comme des sujets ennemis d'un pays avec lequel la France est en guerre, ces internés se retrouvent victimes d’un mélange de xénophobie, d’absurdité et de désordre administratif. En Provence, ils sont internés dans une tuilerie désaffectée aux Milles. Cette usine devient un camp d’internement sous commandement militaire français, le camp des Milles, où les internés, dont nombre de représentants de l’intelligentsia allemande, vivent dans des conditions très précaires, parfois fatales.

Le 4 octobre 1939, il signe comme ministre de l'Intérieur le décret du 4 octobre 1939 qui suspend les maires et les parlementaires communistes. Ils seront ensuite déchus à titre définitif de leurs mandats.

Le 10 juillet 1940, Albert Sarraut est convoqué par le président Albert Lebrun avec les autres députés et sénateurs réunis à Vichy en assemblée nationale, et vote la loi qui remet les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain.

Arrêté par les Allemands, peu de temps après l'assassinat de son frère Maurice par la Milice, Sarraut est déporté dans le camp de Neuengamme en Allemagne, de 1944 à 19459,10.

L'Assemblée de l'Union française

Il poursuit sa carrière pendant la IVe République à un poste clé dans la Chambre parlementaire créée par la Constitution de 1946 élu, en novembre 1947 par le Conseil de la République, conseiller de l'Union française, il accède à la Présidence de l'Assemblée de l'Union française en juin 1951. Il demeure à ce poste jusqu'en mai 1958.

Carrière

Fonctions gouvernementales
  • 1906-1909 : sous-secrétaire d'État à l'Intérieur du gouvernement Ferdinand Sarrien, puis du gouvernement Georges Clemenceau (1)
  • 1909 à 1910 : sous-secrétaire d'État à la Guerre du gouvernement Aristide Briand (1)
  • 1914 à 1915 : ministre de l'Instruction publique et des Beaux-arts des gouvernements René Viviani (1) et René Viviani (2)
  • 1920 à 1924 : ministre des Colonies des gouvernements Alexandre Millerand (1) et (2), puis du gouvernement Georges Leygues, gouvernement Aristide Briand (7) et gouvernement Raymond Poincaré (2)
  • 1925 à 1926 : premier ambassadeur français à Ankara (Turquie)
  • 1926 à 1928 : ministre de l'Intérieur dans le quatrième cabinet d'Union nationale de Raymond Poincaré
  • Février 1930 : ministre de la Marine dans le gouvernement Camille Chautemps (1)
  • De décembre 1930 à janvier 1931 : ministre de la Marine militaire du gouvernement Théodore Steeg
  • De juin 1932 à octobre 1933 : ministre des Colonies du gouvernement Édouard Herriot (3), du gouvernement Joseph Paul-Boncour et du gouvernement Édouard Daladier (1)
  • D'octobre à novembre 1933 : président du Conseil et ministre de la Marine.
  • De novembre 1933 à janvier 1934 : ministre de la Marine du gouvernement Camille Chautemps (2)
  • De février à novembre 1934 : ministre de l'Intérieur du gouvernement Gaston Doumergue (2). Il démissionne après l'attentat de Marseille contre Alexandre Ier de Yougoslavie.
  • De janvier à juin 1936 : président du Conseil et ministre de l'Intérieur.
  • De janvier à mars 1938 : ministre d'État de l'Intérieur dans le troisième cabinet Chautemps.
  • De mars à avril 1938 : ministre d'État, chargé des affaires d'Afrique du Nord, dans le second cabinet Léon Blum.
  • D'avril 1938 à mars 1940 : ministre de l'Intérieur des gouvernements Édouard Daladier III, IV et V
  • De mars à juin 1940 : ministre de l’Éducation nationale du gouvernement Paul Reynaud
Autres mandats
  • De 1902 à 1924 : élu député radical-socialiste de l'Aude
  • De 1926 à 1945 : élu sénateur de l'Aude et est inscrit au groupe de la gauche démocratique, radicale et radicale-socialiste
  • décembre 1947 - mai 1958 : conseiller de l'Union française. Il est président de l'Assemblée de l'Union française de 1951 à 1958

Œuvres

  • La Mise en valeur des colonies françaises, Payot, Paris, 1923, 675 p.
  • Indochine, « Images du monde », Firmin Didot, Paris, 1930.
  • Grandeur et servitude coloniales, Éditions du Sagittaire, Paris, 1931.

Iconographie

  • Le Président Albert Sarraut, lithographie de Marcel Roche, Musée d'art moderne de la ville de Paris.

Décorations

  • Chevalier de la Légion d'honneur Chevalier de la Légion d'honneur en 1927
  • Médaille militaire Médaille militaire en 191611

Annexes

Bibliographie
  • Patrice Morlat, « Projets coloniaux et mise en pratique : la politique des « fils » de Sarraut en Indochine dans les années vingt », Cahiers d'histoire. Revue d'histoire critique, no 85 « Le pouvoir colonial »,‎ 2001, p. 13-28 (lire en ligne [archive]).
  • Patrice Morlat, « L’Indochine à l’époque d’Albert Sarraut », Outre-Mers. Revue d'histoire, t. 99, nos 376-377 « Cent ans d'histoire des outre-mers. SHOM, 1912-2012 »,‎ 2e semestre 2012, p. 179-195 (lire en ligne [archive]).
  • (en) Clifford Rosenberg, « Albert Sarraut and Republican Racial Thought », French Politics, Culture & Society, Berghahn Books, vol. 20, no 33,‎ automne 2002, p. 97–114 (JSTOR 42843249).
  • (en) Martin Thomas, « Albert Sarraut, French Colonial Development, and the Communist Threat, 1919–1930 », The Journal of Modern History, University of Chicago Press, vol. 77, no 343,‎ décembre 2005, p. 917–955 (lire en ligne [archive]).
  • Benoît Yvert (dir.), Premiers ministres et présidents du Conseil. Histoire et dictionnaire raisonné des chefs du gouvernement en France (1815-2007), Paris, Perrin, 2007, 916 p.
  • « Albert Sarraut », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition].
Sources
  1. Sénat français, « Anciens sénateurs IIIème République : SARRAUT Albert » [archive], sur www.senat.fr (consulté le 24 juin 2018)
Voir aussi
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