Sarraut Albert
Albert Sarraut | |
Portrait d'Albert Sarraut, années 1930. |
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Fonctions | |
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Président du Conseil des ministres français et ministre de l'intérieur | |
24 janvier – 4 juin 1936 (4 mois et 11 jours) |
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Président | Albert Lebrun |
Gouvernement | Sarraut II |
Législature | XVe législature (Troisième République) |
Prédécesseur | Pierre Laval |
Successeur | Léon Blum |
Président du Conseil des ministres français et ministre de la Marine | |
26 octobre – 24 novembre 1933 (29 jours) |
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Président | Albert Lebrun |
Gouvernement | Sarraut I |
Législature | XVe législature (Troisième République) |
Prédécesseur | Édouard Daladier |
Successeur | Camille Chautemps |
Ministre de l'Intérieur | |
12 avril 1938 – 20 mars 1940 (1 an, 11 mois et 8 jours) |
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Président | Albert Lebrun |
Gouvernement | Daladier III, IV et V |
Prédécesseur | Marx Dormoy |
Successeur | Henri Roy |
18 janvier – 10 mars 1938 (1 mois et 20 jours) |
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Gouvernement | Chautemps IV |
Prédécesseur | Marx Dormoy |
Successeur | Marx Dormoy |
24 janvier 1936 – 4 juin 1936 | |
Gouvernement | Sarraut II |
Prédécesseur | Joseph Paganon |
Successeur | Roger Salengro |
9 février 1934 – 13 octobre (8 mois et 4 jours) |
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Gouvernement | Doumergue II |
Prédécesseur | Eugène Frot |
Successeur | Paul Marchandeau |
23 juillet 1926 – 6 novembre 1928 (2 ans, 3 mois et 14 jours) |
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Gouvernement | Poincaré IV |
Prédécesseur | Camille Chautemps |
Successeur | André Tardieu |
Ministre d'État | |
13 mars – 8 avril 1938 (26 jours) |
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Président | Albert Lebrun |
Gouvernement | Blum II |
29 juin 1937 – 14 janvier 1938 (6 mois et 16 jours) |
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Gouvernement | Chautemps III |
Ministre de la Marine | |
6 septembre 1933 – 30 janvier 1934 (4 mois et 24 jours) |
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Président | Albert Lebrun |
Gouvernement | Daladier I, Sarraut I, Chautemps II |
Prédécesseur | Georges Leygues |
Successeur | Louis de Chappedelaine |
13 décembre 1930 – 27 janvier 1931 (1 mois et 14 jours) |
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Président | Gaston Doumergue |
Gouvernement | Steeg |
Prédécesseur | Jacques-Louis Dumesnil |
Successeur | Charles Dumont |
21 février – 2 mars 1930 (9 jours) |
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Président | Gaston Doumergue |
Gouvernement | Chautemps I |
Prédécesseur | Georges Leygues |
Successeur | Jacques-Louis Dumesnil |
Ministre des Colonies | |
3 juin 1932 – 6 septembre 1933 (1 an, 3 mois et 3 jours) |
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Président | Albert Lebrun |
Gouvernement | Herriot III, Paul-Boncour, Daladier I, Sarraut I (lui-même) |
Prédécesseur | Louis de Chappedeleine |
Successeur | Albert Dalimier |
20 janvier 1920 – 29 mars 1924 (4 ans, 2 mois et 9 jours) |
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Président | Raymond Poincaré, Paul Deschanel, Alexandre Millerand |
Gouvernement | Millerand I et II, Leygues, Briand VII et Poincaré II |
Sénateur de l'Aude | |
18 juillet 1926 – 21 octobre 1945 (19 ans, 3 mois et 3 jours) |
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Réélection | 20 octobre 1929 23 octobre 1938 |
Gouverneur général de l'Indochine française | |
janvier 1917 – mai 1919 (2 ans et 4 mois) |
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Prédécesseur | Jean Eugène Charles |
Successeur | Maurice Montguillot |
novembre 1911 – janvier 1914 (2 ans et 2 mois) |
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Prédécesseur | Paul Louis Luce |
Successeur | Joost van Vollenhoven |
Député de l'Aude | |
27 avril 1902 – 31 mai 1924 (22 ans, 1 mois et 4 jours) |
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Élection | 27 avril 1902 |
Réélection | 31 mai 1906 24 avril 1910 26 avril 1914 16 novembre 1919 |
Biographie | |
Nom de naissance | Albert Pierre Sarraut |
Date de naissance | 28 juillet 1872 |
Lieu de naissance | Bordeaux (Gironde) (France) |
Date de décès | 26 novembre 1962 |
Lieu de décès | Paris (France) |
Nationalité | Française |
Parti politique | Gauche démocratique |
Profession | Journaliste |
Présidents du Conseil des ministres français | |
Albert Sarraut, né le 28 juillet 1872 à Bordeaux (Gironde) et mort le 26 novembre 1962 à Paris, est un homme d'État français.
Diplômé en droit, il devient député radical-socialiste et s'implique particulièrement dans la gestion des colonies françaises. Gouverneur général de l'Indochine à deux reprises, puis ministre des Colonies, il est l'un des principaux inspirateurs de la politique coloniale de l'entre-deux-guerres. Il dirige en outre deux éphémères gouvernements de la IIIe République. Ministre de l'intérieur à plusieurs reprises, il dissout l'Action française, instaure au sein du gouvernement Daladier la politique1 de discrimination
2 des indésirables
3 et ouvre les camps d'internement, où mourront plusieurs dizaines de milliers de républicains réfugiés de la guerre d'Espagne et des « Juifs » fuyant l'Allemagne nazie. Il vote les pleins pouvoirs au maréchal Pétain en juillet 1940.
Frère de Maurice Sarraut4, le directeur de La Dépêche du Midi assassiné par la Milice, il est déporté à son tour au début de l'année 1944 mais survit. Membre de l'Académie des beaux-arts, il préside sous la IVe République l'Assemblée de l'Union française de 1951 à 1958. Il est inhumé au cimetière Saint-Vincent de Carcassonne.
Sommaire
- 1 Biographie
- 1.1 Député radical socialiste
- 1.2 L'Indochine
- 1.3 La doctrine Sarraut pour les colonies
- 1.4 Une longue carrière ministérielle dans l'entre-deux-guerres
- 1.5 L'occupation de la Rhénanie
- 1.6 Ministre de l'Intérieur pendant la Drôle de Guerre (12 avril 1938 – 20 mars 1940)
- 1.7 L'Assemblée de l'Union française
- 2 Carrière
- 2.1 Fonctions gouvernementales
- 2.2 Autres mandats
- 3 Œuvres
- 4 Iconographie
- 5 Décorations
- 6 Annexes
- 6.1 Bibliographie
- 6.2 Sources
- 6.3 Voir aussi
Biographie
Sarraut est élu député de l'Aude, le Midi rouge, en avril 1902 sur un programme anticlérical qui permet aux radicaux d'obtenir le soutien des socialistes, [...] arracher le chiendent clérical et l'ortie césarienne5.
Il sera réélu jusqu'en 1924.
En février 1905, il devient l'un des douze secrétaires du comité exécutif du Parti républicain, radical et radical-socialiste6. Le 3 juillet, il vote la loi de séparation de l'Église et de l'État, qui sera promulguée le 9 décembre 1905.
À la séance du 13 juillet 1906 à la Chambre des députés votant le projet de loi réintégrant dans l'armée avec avancement le capitaine Dreyfus et le colonel Picquart, il est question de poursuites judiciaires à l'encontre du général Mercier et ses complices. Le député nationaliste de Paris Paul Pugliesi-Conti hurle au gouvernement de misérables
. Au cours d'une échauffourée générale, il reçoit du sous secrétaire Sarraut une gifle et demande réparation. Le duel a lieu deux heures plus tard à Ville-d'Avray. Clemenceau est directeur du combat et Sarraut s'enferre d'emblée sur l'épée de son adversaire7. Grièvement blessé au poumon, il reste alité six semaines.
Sur le plan international, il est de 1911 à 1914 et de 1917 à 1919 gouverneur général de l'Indochine et travaille à cette occasion avec Albert Lebrun, ministre des Colonies de 1911 à 1913. Ses deux mandats à la tête de l'Indochine française sont marqués par une volonté d'introduire davantage d'éléments de démocratie dans le système colonial, notamment en donnant davantage de place aux élites indigènes. Il réforme l'administration, développe le système éducatif en Indochine et donne davantage de possibilités aux Indochinois d'intégrer la fonction publique8.
Au début des années 1920, Sarraut, alors ministre des Colonies, conçoit un plan de mise en valeur des colonies qui, s'il ne fut pas mis en pratique, marque l'intérêt renouvelé des autorités pour reprendre en main le développement des colonies. Les idées qu'il expose dans son ouvrage La mise en valeur des colonies françaises forment une doctrine cohérente de la colonisation économique qui justifie le souci de l'administration envers les populations locales, et il écrit : « La politique indigène, écrit-il, c'est la conservation de la race. » Il préconise en conséquence un programme d'investissement sanitaire et social qui ne sera pas mené, faute de budget.
Le 16 avril 1922, jour de Pâques, il inaugure l'Exposition coloniale de Marseille.
Sur le plan national, Sarraut exerce une longue carrière ministérielle, qui l'amène par deux fois à occuper la présidence du Conseil :
- du 26 octobre 1933 au 24 novembre 1933 : voir gouvernement Albert Sarraut (1)
succédant à Édouard Daladier (1er gouvernement), étant à son tour remplacé par Camille Chautemps (2e gouvernement) ; - du 24 janvier 1936 au 4 juin 1936 : voir gouvernement Albert Sarraut (2)
succédant à Pierre Laval (4e gouvernement), et étant à son tour remplacé par Léon Blum (1er gouvernement).
Le 7 mars 1936, Hitler dénonce les accords de Locarno et décide, en violation flagrante du traité de Versailles, de faire occuper la Rhénanie par la Wehrmacht, alors que ce territoire devait rester démilitarisé. L'ambassadeur de France à Berlin, André François-Poncet, prévient Paris du coup de force en préparation. Sarraut déclare qu'il n'est pas disposé à laisser Strasbourg sous les canons allemands
et souhaite répondre par la force à l'agression de Hitler. Toutefois, se heurtant au refus du Royaume-Uni de se joindre à la France et devant l'événement capital du premier tour des élections législatives prévu le 26 avril suivant, Sarraut en reste là. Les conséquences de cet abandon sont désastreuses pour la paix du monde.
Ministre de l'Intérieur sous les gouvernements Daladier de 1938 à 1940, Sarraut s'applique après la déclaration de guerre à l'Allemagne, à faire interner les Allemands résidants en France, bien que la plupart aient fui la politique des nazis. Considérés comme des sujets ennemis
d'un pays avec lequel la France est en guerre, ces internés se retrouvent victimes d’un mélange de xénophobie, d’absurdité et de désordre administratif. En Provence, ils sont internés dans une tuilerie désaffectée aux Milles. Cette usine devient un camp d’internement sous commandement militaire français, le camp des Milles, où les internés, dont nombre de représentants de l’intelligentsia allemande, vivent dans des conditions très précaires, parfois fatales.
Le 4 octobre 1939, il signe comme ministre de l'Intérieur le décret du 4 octobre 1939 qui suspend les maires et les parlementaires communistes. Ils seront ensuite déchus à titre définitif de leurs mandats.
Le 10 juillet 1940, Albert Sarraut est convoqué par le président Albert Lebrun avec les autres députés et sénateurs réunis à Vichy en assemblée nationale, et vote la loi qui remet les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain.
Arrêté par les Allemands, peu de temps après l'assassinat de son frère Maurice par la Milice, Sarraut est déporté dans le camp de Neuengamme en Allemagne, de 1944 à 19459,10.
Il poursuit sa carrière pendant la IVe République à un poste clé dans la Chambre parlementaire créée par la Constitution de 1946 élu, en novembre 1947 par le Conseil de la République, conseiller de l'Union française, il accède à la Présidence de l'Assemblée de l'Union française en juin 1951. Il demeure à ce poste jusqu'en mai 1958.
Carrière
- 1906-1909 : sous-secrétaire d'État à l'Intérieur du gouvernement Ferdinand Sarrien, puis du gouvernement Georges Clemenceau (1)
- 1909 à 1910 : sous-secrétaire d'État à la Guerre du gouvernement Aristide Briand (1)
- 1914 à 1915 : ministre de l'Instruction publique et des Beaux-arts des gouvernements René Viviani (1) et René Viviani (2)
- 1920 à 1924 : ministre des Colonies des gouvernements Alexandre Millerand (1) et (2), puis du gouvernement Georges Leygues, gouvernement Aristide Briand (7) et gouvernement Raymond Poincaré (2)
- 1925 à 1926 : premier ambassadeur français à Ankara (Turquie)
- 1926 à 1928 : ministre de l'Intérieur dans le quatrième cabinet d'Union nationale de Raymond Poincaré
- Février 1930 : ministre de la Marine dans le gouvernement Camille Chautemps (1)
- De décembre 1930 à janvier 1931 : ministre de la Marine militaire du gouvernement Théodore Steeg
- De juin 1932 à octobre 1933 : ministre des Colonies du gouvernement Édouard Herriot (3), du gouvernement Joseph Paul-Boncour et du gouvernement Édouard Daladier (1)
- D'octobre à novembre 1933 : président du Conseil et ministre de la Marine.
- De novembre 1933 à janvier 1934 : ministre de la Marine du gouvernement Camille Chautemps (2)
- De février à novembre 1934 : ministre de l'Intérieur du gouvernement Gaston Doumergue (2). Il démissionne après l'attentat de Marseille contre Alexandre Ier de Yougoslavie.
- De janvier à juin 1936 : président du Conseil et ministre de l'Intérieur.
- De janvier à mars 1938 : ministre d'État de l'Intérieur dans le troisième cabinet Chautemps.
- De mars à avril 1938 : ministre d'État, chargé des affaires d'Afrique du Nord, dans le second cabinet Léon Blum.
- D'avril 1938 à mars 1940 : ministre de l'Intérieur des gouvernements Édouard Daladier III, IV et V
- De mars à juin 1940 : ministre de l’Éducation nationale du gouvernement Paul Reynaud
- De 1902 à 1924 : élu député radical-socialiste de l'Aude
- De 1926 à 1945 : élu sénateur de l'Aude et est inscrit au groupe de la gauche démocratique, radicale et radicale-socialiste
- décembre 1947 - mai 1958 : conseiller de l'Union française. Il est président de l'Assemblée de l'Union française de 1951 à 1958
Œuvres
- La Mise en valeur des colonies françaises, Payot, Paris, 1923, 675 p.
- Indochine, « Images du monde », Firmin Didot, Paris, 1930.
- Grandeur et servitude coloniales, Éditions du Sagittaire, Paris, 1931.
Iconographie
- Le Président Albert Sarraut, lithographie de Marcel Roche, Musée d'art moderne de la ville de Paris.
Décorations
- Chevalier de la Légion d'honneur en 1927
- Médaille militaire en 191611
Annexes
- Patrice Morlat, « Projets coloniaux et mise en pratique : la politique des « fils » de Sarraut en Indochine dans les années vingt », Cahiers d'histoire. Revue d'histoire critique, no 85 « Le pouvoir colonial », 2001, p. 13-28 (lire en ligne [archive]).
- Patrice Morlat, « L’Indochine à l’époque d’Albert Sarraut », Outre-Mers. Revue d'histoire, t. 99, nos 376-377 « Cent ans d'histoire des outre-mers. SHOM, 1912-2012 », 2e semestre 2012, p. 179-195 (lire en ligne [archive]).
- (en) Clifford Rosenberg, « Albert Sarraut and Republican Racial Thought », French Politics, Culture & Society, Berghahn Books, vol. 20, no 33, automne 2002, p. 97–114 (JSTOR 42843249).
- (en) Martin Thomas, « Albert Sarraut, French Colonial Development, and the Communist Threat, 1919–1930 », The Journal of Modern History, University of Chicago Press, vol. 77, no 343, décembre 2005, p. 917–955 (lire en ligne [archive]).
- Benoît Yvert (dir.), Premiers ministres et présidents du Conseil. Histoire et dictionnaire raisonné des chefs du gouvernement en France (1815-2007), Paris, Perrin, 2007, 916 p.
- « Albert Sarraut », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition].
- A. Sarraut, « Décret du 12 novembre 1938 », Titre IV, in Journal officiel, p. 12923 [archive], 13 novembre 1938.
- Sénat français, « Anciens sénateurs IIIème République : SARRAUT Albert » [archive], sur www.senat.fr (consulté le 24 juin 2018)