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Vendée Militaire et Grand Ouest
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31 décembre 2022

Chassériau Benoît

 Clic pour voir sa généalogie sur la ligne en dessous

 

 

Benoît Chassériau

260px-Benoit_Chasseriau_by_Théodore_Chasseriau_1832

Portrait de Benoît Chassériau par Théodore Chassériau, 1832 (Musée du Louvre)
Fonctions
Consul de France
1835-1844
Ministre de la Police
État libre de Carthagène des Indes
depuis 1813
Biographie
Naissance
19 août 1780
La Rochelle (France)
Décès
27 septembre 1844 (à 64 ans)
Porto Rico (Espagne)
Nationalité
Flag of France.svg française
Activités
Diplomate, espion, militaire
Père
Jean Mathurin Chassériau-du-Chiron
Mère
Louise Morin
Fratrie
Marguerite Louise Joséphine Chassériau
Victor Frédéric Chassériau
Conjoint
Madeleine Couret de la Blaquière
Enfants
Frédéric-Victor-Charles Chassériau
Adèle Chassériau
Aline Chassériau
Théodore Chassériau
Ernest Chassériau
Autres informations
Distinction
Chevalier de la Légion d'honneur‎

Benoît Chassériau (La Rochelle 19 août 1780 - Porto Rico 27 septembre 1844) est un diplomate, agent secret français, et ministre de la police de l'État libre de Carthagène des Indes (Colombie). Il est le premier diplomate français auprès de la République de Colombie (1824).

Son nom en Amérique du Sud est souvent orthographié Benito Chassériau ou Chasserieux.

Sommaire

  • 1 Biographie
  • 2 L'ami français de Simón Bolívar
  • 3 Famille
  • 4 Distinctions
  • 5 Bibliographie
  • 6 Notes et références
  • 7 Lien externe

Biographie

  • 1798 à 1801 - Campagne d'Orient - Contrôleur des Finances de deux importantes provinces de la Haute-Égypte

Benoît Chassériau entra très tôt dans l'administration et fit la mémorable campagne d'Orient. Bien que très jeune, il administra, comme Contrôleur des Finances, deux importantes provinces de la Haute-Égypte de 1798 à 1801, sous le Commandement, d'abord du Général de Division François-Étienne de Damas et ensuite sous celui du Général Augustin-Daniel Belliard.

  • 1802 à 1807 - Expédition de Saint-Domingue – Trésorier-Général et Secrétaire Général de la Colonie

Nommé Trésorier-Général, lors de l'expédition de Saint-Domingue en 1802, Benoît Chassériau exerçait les fonctions de Secrétaire général sous le gouvernement du général Jean-Louis Ferrand de la partie Est de Saint-Domingue, cédée à la France par le Traité de Bâle. Lors de l'invasion de la Péninsule par les armées impériales, cette partie du territoire de Saint-Domingue, restée plus espagnole que française se souleva. Fait prisonnier, Benoît Chassériau parvint à s'échapper des fers, mais la guerre maritime l'empêcha de revenir en France. Il visita les Antilles et le continent de l'Amérique espagnole. Il fit partie des exilés français partis de Saint-Domingue à l'origine de la ville d'Aigleville (Alabama) et de la Vine and Olive Colony.

  • 1813 - Nommé ministre de la Police de État libre de Carthagène des Indes (Cartagena, Colombie)

Chassériau fut nommé en 1813, ministre de la police du gouvernement de Carthagène1,2 en compagnie de son ami Antoine Leleux, qui devait quant à lui détenir le portefeuille de la Guerre3.

  • Janvier 1814 - Commandant de l'expédition secrète contre Portobelo (Panama) et de l'armée de l'Occident - 1re expédition pour la libération de Panama - Major de l'armée de l'État de Carthagène

Benoît Chassériau comme commandant en chef4 dirigea la première expédition des indépendants visant à libérer Portobelo de la domination espagnole. Il partit de Carthagène avec 460 soldats et marins embarqués à bord de huit goélettes et attaqua Portobelo le 16 janvier 1814. Parmi eux se trouvaient les célèbres capitaines corsaires Renato Beluche (l'amiral préféré de Bolivar) et Louis-Michel Aury avec lequel il aura par la suite d'autres projets de conquête dans la Caraïbe. Cette expédition se solda par un échec et fut repoussée par les royalistes espagnols commandés par le gouverneur Joaquín Rodríguez Valcárcel. La seconde expédition qui devait se conclure par la prise du port fut menée en 1819 par le général écossais Gregor MacGregor. En 1822, Benoît Chassériau fut chargé de représenter la loge maçonnique de la Guajira auprès du Grand Orient de France afin d'obtenir une reconnaissance mutuelle. Appartenir à une loge était moins un signe d’adhésion à des principes philosophiques ou religieux que dans un but révolutionnaire pour la liberté et contre l’Espagne.

  • 1822 - Employé par le Département des Affaires étrangères, comme agent en mission dans l'Amérique du Sud
  • 1824 - Agent commercial et maritime auprès de Colombia, dépêché par François-René de Chateaubriand alors ministre des Affaires étrangères - 1er diplomate français auprès de la République de Colombie (1824)5. À noter que les lettres de créances ne furent pas présentées aux autorités colombiennes.

Chateaubriand confia de 1823 à 18246 deux missions à Benoît Chassériau, la première de s’assurer des dispositions du Gouvernement de Colombia et suggérer une médiation de la France, et la seconde de faciliter les relations commerciales entre ce nouvel État et la France, principalement avec la Martinique7. Il put fournir d’importants renseignements sur la situation de la colonie espagnole, sur l’opinion et la tendance de ses habitants. La France ne voulait pas favoriser ouvertement l'indépendance de la Colombie, mais elle souhaitait que cette dernière en appelât à elle. Chargé par le ministre d’aller préparer la voie, sans blesser la susceptibilité de l’Espagne, Benoît Chassériau partit avec un vaisseau de l’État accompagné de son fils aîné Frédéric-Victor-Charles Chassériau, bien jeune encore (il avait 17 ans) mais capable d’aider son père. Tandis qu’il remplissait sa difficile mission, la France déclara la guerre au gouvernement des Cortès. Le duc d’Angoulême, qui commandait l’armée, déclarait dans une proclamation que non seulement la légitimité et le pouvoir absolu devaient être maintenus en Espagne, mais aussi dans ses colonies. Cette imprudente déclaration mettait l’agent dans la plus fausse position. Il arriva que Benoît Chassériau fut même considéré comme un agent secret de l’Espagne. Son assurance du bon vouloir de la France en faveur de l’indépendance, démentie par la proclamation du duc, fut regardée comme mensongère et les partisans de la liberté des colonies faillirent lui faire un mauvais parti, tandis que la faction espagnole le regardait d’un mauvais œil. Rappelé en France, il apprit en débarquant à Brest la chute du ministère Chateaubriand.

  • 1826 à 1830 - Agent du Département de la Marine à l'île danoise de Saint Thomas
  • 1832 à 1833 - Vice-consul à Saint Thomas8
  • 1835 à 1839 - Consul honoraire accrédité à Porto Rico
  • 1840 à 1844 - Consul titulaire de 2e et 1re classe à Porto Rico

Chassériau fut accrédité en 1835, comme Consul de France à Porto Rico où il y avait une population de 450 000 âmes - sur laquelle 12 000 français et la plupart des réfugiés de Saint-Domingue formaient la partie la plus industrieuse de cette population. La proximité de Porto Rico, de nos établissements des Antilles, son extrême fertilité, la préférence marquée de ses nombreux consommateurs pour nos produits développèrent de plus en plus l'actif cabotage de nos colonies et les rapports directs de la France avec cette île. La protection due aux nombreux français établis à Porto Rico, ainsi qu'aux intérêts de commerce et de navigation qui se rattachaient à cette possession espagnole obligèrent en 1840 le gouvernement français à élever à la première classe le consulat que Chassériau gérait depuis 5 années.

Benoît Chassériau meurt en poste à Porto Rico le 27 septembre 1844.

L'ami français de Simón Bolívar

Benoît Chassériau a entretenu pendant de longues années une relation amicale avec Simón Bolívar qui dans sa correspondance l’appelait « mon ami français ».

  • En 1815, Benoît Chassériau sauva indirectement la vie de Simón Bolívar à Kingston.

Le 10 décembre 1815 quelques heures avant la tentative d'assassinat, Chassériau rend visite à Bolivar et lui donne de l'argent afin de chercher un autre logement. Ainsi, le Libérateur quitta la chambre où José Antonio Páez avait dormi pendant plusieurs nuits et qui dépendait de la maison d'hôtes Rafael Pisce, à l'angle des rues Prince et White. La même nuit, Pio le serviteur de Bolivar et Paez plongeait son couteau meurtrier dans le cou du capitaine Felix Amestoy, pensant qu’il s’agissait du Libérateur9,10,11.

  • Le financement de l’expédition de los Cayos

En 1816, pour aider Simón Bolívar au financement de l’expédition de los Cayos dans la partie sud-ouest d'Haïti, Benoît Chassériau constitua une sorte consortium avec Jean Pavageau, Michael Scott, George Robertson, S. Campbell et Maxwell Hyslop pour réunir la somme de 3.000 pesos12,13,14. Benoît Chassériau prêta pour sa part la somme de 404 pesos à Simón Bolívar. Pour lui exprimer sa gratitude, Bolivar demanda en 1827 le remboursement de ce prêt en l’augmentant des intérêts de 6% par an depuis le 1er janvier 1816.

  • En 1822, Benoît Chasseriau s'est vu confié la garde à Paris du cousin de Simon Bolivar, José Félix Ribas y Palacios15. Dans une lettre datée du 10 août 1822 depuis Caracas, Francisco Ribas Galindo, secrétaire particulier de Simón Bolívar remerciait Benoît Chassériau de veiller sur José Félix Ribas y Palacios laissé en pension à Paris. José Felix Ribas y Palacios était le fils du héros de l’indépendance José Félix Ribas et de María Josefa Palacios, tante de Simon Bolivar.
Portrait de Benoît Chassériau par Théodore Chassériau – Musée du Louvre, Paris

Famille

Benoît Chassériau était le dernier des 18 enfants de Jean Chassériau, négociant-armateur, conseiller perpétuel de l'Hôtel de ville de La Rochelle. Il épousa en 1806, Marie Madeleine Couret de la Blaquière, née le 15 juillet 1791 à Santa Bárbara de Samaná, (ile de Saint-Domingue), fille d'un riche propriétaire français de Saint-Domingue et eut 5 enfants dont :

  • le peintre romantique Théodore Chassériau (1819-1856)
  • Frédéric-Victor-Charles Chassériau (1807-1881), conseiller d’État et historiographe de la marine
  • Ernest Chassériau (1823-1871), chef de bataillon d'infanterie de marine mort à la bataille de Bazeilles en 1870

Distinctions

  • Chevalier de la Légion d'honneur
  • Chevalier dans l'ordre royal de Dannebrog
  • Chevalier de l'ordre d'Isabelle la Catholique
  • Membre de la Société royale des antiquaires du Nord (en), à Copenhague

Bibliographie

  • Conférence "Benoît Chassériau, náufrago de Saint-Domingue, revolucionario en la Tierra Firme y agente de la Francia de la Restauración [archive]" par Daniel Gutiérrez Ardila et Efrain Gonzalo Sanchez, le 12 septembre 2019, à la Bibliothèque Luis Ángel Arango, Bogota (Colombie) - Cycle de conférences pour le bi-centenaire de la Colombie organisée par la Banque de la République de Colombie >>> lien pour l'écoute de la conférence [archive]
  • Jean-Baptiste Nouvion, "Une autre 'affaire de Panama' ou le projet de conquête de quatre Français en 1820" (Louis-Michel Aury, Benoît Chassériau, Jean Pavageau and Jean-Baptiste de Novion), Revue d'histoire diplomatique, Paris, Éditions A. Pedone, no 2, 2019. p. 159-174
  • Jean-Baptiste Nouvion, Patrick Puigmal (préface), L'ami des Colombiens, Benoît Chassériau (1780-1844), Paris, LAC Editions, 2018 sur Google Livres (ISBN 978-2-9565297-0-5)16,17
  • Patrick Puigmal, "Diccionario de los militares napoleónicos durante la Independencia de los países bolivarianos : (Colombia, Venezuela, Bolivia, Ecuador) / compilación e investigación", Centre de recherches Diego Barros Arana de la Bibliothèque nationale de Santiago (DIBAM), Chili, 2015
  • Daniel Gutiérrez Ardila, "Les commissaires de la Restauration auprès des États hispano-américains (1818-1826)" (section Benoît Chassériau en Colombie), Cahiers de l’Institut d’histoire de la Révolution française, Paris, 2014
  • William Spence Robertson, "France and Latin-American independence" (mission de Chassériau en Colombie ordonnée par le vicomte de Chateaubriand), The Johns Hopkins Press, Baltimore, 1939
  • Jean-Louis Vaudoyer, "L’histoire de Benoît Chassériau, consul de France à Puerto Rico", conférence du 17 juin 1935 à l'assemblée générale de la Société des Amis du Louvre, Paris, 1935

Notes et références

  • ‘Indiana University Publications: Social science series, Volumes 8-10 p. 58 - Publisher Indiana University, 1939
  1. Article de Stéphane Guégan sur « L'ami des Colombiens, Benoît Chassériau (1780-1844) », paru sur Mots dits LeMonde.fr - 24 mars 2019 [archive] et Catalogue de l'exposition « Le modèle noir » au Musée d'Orsay, Flammarion - 2019, page 80, note 42

Lien externe

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