de Fauveau Félicie

Clic pour voir sa généalogie sur la ligne en dessous

Félicie de Fauveau

• Sculpteur
• Née le 24 juin 1801 - Livorno (Italie)
• Décédée le 12 décembre 1886 - Florence (Italie)
• À l'âge de 85 ans

C'est au Salon de 1827 que cette artiste est remarquée, grâce notamment à son bas-relief, Christine, reine de Suède, refusant de faire grâce à son écuyer Monadelschi. Le jeune Alexandre Dumas est tellement touché par le sujet qu'il en fait aussitôt une pièce de théâtre. Félicie évolue dans le milieu romantique, Ary Scheffer réalisant en 1829 son portrait, et cherche son inspiration du côté de l'époque médiévale. Elle s'en fait une des interprètes les plus inspirées.

Profondément loyale à l'égard de la branche aînée, Félicie de Fauveau s'implique dans la politique et s'opposera violemment à Louis-Philippe après la révolution de 1830. Elle finance le mouvement vendéen en vendant ses bijoux. Durant sa tentative de soulèvement de la Vendée, en 1832, la duchesse de Berry est accompagnée par Félicie de Fauveau, qui se retrouve condamnée par contumace à la prison à perpétuité. Par la suite, elle fuit à Bruxelles, puis en Italie, et ouvre en 1833 à Florence le Studio Fauveau.

En 1831, l'artiste offre à la comtesse de La Rochejacquelein, l'un des chefs de la résistance légitimiste, un hausse-col qu'elle a réalisée. Les deux amies ont d'ailleurs été arrêtées la même année, Félicie de Fauveau écopant de quatre mois de prison. L'iconographie d'un second hausse-col réalisé pour la duchesse de Berry est des plus explicites. À droite, le saint patron de la dynastie royale, saint Michel, terrasse le dragon, tandis qu'à gauche, une femme, sans doute une allégorie de la France, foule aux pieds l'hydre révolutionnaire. Saint Michel est chargé d'une double symbolique puisque le prétendant au trône sous le nom d'Henri V, le fils de la duchesse de Berry, est né le jour de la Saint-Michel. Si le hausse-col de la comtesse comporte à l'arrière son blason, celui de la duchesse de Berry porte les armes de France crénelées et la devise « Dieu et mon Roi ». Après son amnistie, Félicie fait plusieurs séjours au château d'Ussé, propriété de la comtesse de la Rochejacquelein, et ce jusqu'au décès de celle-ci en 1833. Elle exécute plusieurs commandes pour la comtesse.

Installée à Florence en 1833, elle y rencontre un grand succès, le studio Fauveau étant fréquenté aussi bien par les légitimistes que par la haute société internationale. Elle réalise des modèles pour l'orfèvrerie (pommeaux de canne, coupe-papier, etc.), sculpte le bois (un de ses miroirs sera refusé au Salon de 1839) et exécute des petits monuments en marbre, comme celui consacré à saint Louis, figuré sous les traits du fils de la duchesse de Berry. Ce dernier est conservé au château d'Ussé. Elle travaille en collaboration avec son frère Hippolyte. On leur doit entre autres la dague de la grande duchesse Marie Nicolaïevna en argent et acier incrusté d'or, qui se trouve au musée du Louvre. La rareté des œuvres de Félicie de Fauveau s'explique en partie par le fait qu'à quelques rares exceptions près, elle ne les a jamais fait éditer en bronze.

Félicie de Fauveau a laissé quelques oeuvres :

- “Christine de Suède refusant de faire grâce à son écuyer Monaldeschi” (Salon de 1827, plâtre au musée de Louviers).

- Le “Monument à Dante” est un groupe conçu avant 1830. Sculpté de 1830 à 1836, il a été dispersé. Il préfigure la “ Porte de l’Enfer” d’Auguste Rodin.

- Vitraux et sculptures pour le château d’Ussé.

- Bijoux, objets d’orfèvrerie, dagues sculptées.

Illustration : Peinture d'Ary Scheffer, Musée du Louvre.

Sources:
- personne: D.Gaultier (Mémoires du baron de Frénilly) 17/2/08
- décès: J-N.Pommier (archives de Paris, transcription dans les registres du 4e arrond à la date du 16/5/1888) 27 x 2013