Première bataille de Pornic
Bataille de Pornic | ||||||||||||||||
Château de Pornic |
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Informations générales | ||||||||||||||||
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Guerre de Vendée | ||||||||||||||||
Batailles | ||||||||||||||||
La première bataille de Pornic se déroula lors de la guerre de Vendée.
Sommaire
- 1 Prélude
- 2 Prise de Pornic par les insurgés
- 3 Reprise de Pornic par les Républicains
- 4 Les pertes
- 5 Bibliographie
- 5.1 Références
Prélude
Après avoir pris Machecoul, les paysans insurgés du Pays de Retz décident d'étendre l'insurrection sur les environs de Pornic et Paimbœuf dont la population est restée favorable à la République.
Une première incursion sur Bourgneuf-en-Retz est repoussée par le commandant Babain avec 50 hommes, mais le 13 mars toute l'armée insurgée du Pays de Retz marche sur le bourg qu'elle occupe sans rencontrer de résistance. Dès lors les Patriotes des environs se rassemblent à Pornic. La ville est bientôt renforcée par les gardes nationales de La Plaine-sur-Mer, Le Clion-sur-Mer, Saint-Michel-Chef-Chef, Sainte-Marie-sur-Mer et La Bernerie-en-Retz, soit au total 200 hommes. Les Pornicais songent un moment se replier sur Paimbœuf, mais la ville envoie 1 000 hommes en renfort avec un canon, avant que le district de Paimbœuf, pris soudainement de peur, ne rappelle ses forces quelques jours plus tard, laissant Pornic seule face aux Vendéens[1].
Malgré la présence d'un vieux château et de muraille, les Républicains décident de se porter à la rencontre des insurgés en cas d'attaque. Les Républicains se déploient leurs avant-postes sur les deux routes de Bourgneuf-en-Retz, une barricade est formée avec un canon, le reste est placé en réserve place du Marchix dans l'attente de l'attaque[1].
Cependant, la révolte a interrompu le ravitaillement et Pornic manque de vivres. Un habitant du bourg des Moutiers-en-Retz propose alors de fournir à la ville huit tonneaux de blé qui se trouvait chez lui. Le 23 mars au matin, malgré la présence des Vendéens à Bourgneuf-en-Retz, un détachement de 400 hommes avec un canon et six cavaliers d'éclairage, placé sous les ordres du capitaine Coueffé se porte sur le bourg afin de chercher les tonneaux, 150 gardes nationaux seulement restent à Pornic. Cependant, pendant la nuit, un royaliste pornicais était allé prévenir La Roche Saint-André. Ainsi informé, le général royaliste fait mettre ses troupes en marche, le 23 mars à l'aube. Il contourne le détachement de Coueffé par Le Clion-sur-Mer et marche directement sur Pornic[1]
Prise de Pornic par les insurgés
La Roche-Saint-André divise son armée en deux colonnes, la première attaque par la chaussée, la seconde par le pont du Clion. Le combat s'engage à trois heures de l'après-midi, les insurgés attaquent depuis la butte du Boismin. Sept ou huit Républicains postés dans la vigne Sainte-Anne, ouvrent le feu. Le boulet frappe un rocher dont les éclats, s'ils ne tuent personne, blessent plusieurs assaillants. Les insurgés contournent par un chemin creux, et les artilleurs se replient sur la ville avec leur pièce. Le poste de la chaussée, sans canon, se replie sans combattre[1].
Les 150 défenseurs se rassemblent sur la place du Marchix, tandis de son côté La Roche Saint-André fait attaquer ses hommes par la rue de Tartifume et celle de la Touche. Un premier groupe de Républicains se retranche derrière la maison Chabot et place le canon contre les assaillants de l'étroite rue Tartifume tandis qu'un deuxième groupe se forme en peloton de tirailleurs pour tenir la rue de la Touche[1].
Après deux heures de combat sans résultat, La Roche Saint-André décide d'encercler la place, et fait attaquer par les deux autres rues. Le commandant Babain, décide alors d'évacuer la place, il rassemble ses force et effectue une percée rue de la Touche, tandis que le canon, placé en queue de la colonne tient les poursuivants à distance. Les Républicains se replient sur Paimbœuf sans être poursuivis[1].
Les paysans sont maîtres de Pornic, mais ils déplorent plusieurs morts, tandis que les Républicains n'ont éprouvé aucune perte[1],[2]. La prise de la ville s'accompagne par l'assassinat de sept vieillards et d'un attardé mental, ainsi que par la mort du Pornicais qui avait averti La Roche Saint-André, abattu par erreur par un insurgé[1]. Deux officiers municipaux sont également assassinés[3]. Les Rebelles pillent plusieurs habitations et fêtent leur victoire en s'enivrant[1],[2].
200 hommes de la frégate La Capricieuse et du régiment du Cap s'apprêtaient à venir en renfort mais ils font retraite à leur tour sur Paimbœuf lorsqu'ils apprennent que Pornic a été prise.
Reprise de Pornic par les Républicains
Dans la soirée, le détachement parti pour des Moutiers-en-Retz regagne les abords de Pornic lorsqu'il apprend par des habitants que la ville a été prise par les insurgés. Les gardes nationaux des campagnes se dispersent alors pour regagner leurs maisons, seuls les Pornicais décident de reprendre la ville[1], bien que ces derniers ne soient plus que 30 à 50 selon les mémoires de Lucas de La Championnière[2], et 72 d'après les sources républicaines, dont quatre gendarmes à cheval[1].
Selon l'officier vendéen, le détachement est commandé par le prêtre constitutionnel Albine[2], en réalité même si l'abbé Albine, également capitaine de la garde nationale de Le Clion-sur-Mer est présent, le commandement du détachement a été remis au capitaine Coueffé[1].
À près de huit heures du soir, les Républicains passent par la chaussée et entrent dans la ville au pas de course. Un premier paysan isolé est sabré près de la chapelle Sainte-Anne, un second, trouvé ivre, est abattu d'un coup de fusil, rue de la marine. Cependant la décharge alerte les insurgés massés sur la place du Marchix. Ces derniers dévalent l'escalier Galipaud et le combat s'engage sur la rue des Sables. Les Républicains montent l'escalier de Recouvrance et parviennent même à hisser leur canon, puis marchent sur la place du Marchix en passant par la rue du château et de l'église. Ils se déploient alors en tirailleurs sur la place tandis que les insurgés attaquent à nouveau par la rue Tartifume et l'escalier Galipaud[1].
La fusillade dure trois heures, finalement le capitaine Coueffé fait positionner son canon, gardé en réserve car les caissons de munitions ont été perdus en chemin. Le premier boulet ne touche personne mais le bruit de la décharge provoque la panique des paysans qui reculent. Les Républicains chargent alors à la baïonnette et mettent leurs adversaires en déroute. Ces derniers quittent la ville sans être poursuivis[1].
Selon certains témoignages, dans leur retraite les insurgés fusillent trois à douze personnes au Bourgneuf-en-Retz, d'autres sont faits prisonniers et conduits à Machecoul[3]. Accusé par les paysans d'être responsable de la défaite, La Roche Saint-André prend la fuite et trouve refuge à Challans[3],[2]
Les pertes
Après le combat, plusieurs captifs sont exécutés sommairement par les Républicains. Selon les mémoires de Lucas de La Championnière, 250 Vendéens sont restés au mains des Républicains avant d'être tués le lendemain[2]. Le 31 mars 1793, à Paris, Mellinet, député de la Loire-Inférieure rend compte du combat : « quatre-vingt-cinq patriotes de Pornic ont livré bataille, en ont tué deux cents et fait trois cents prisonniers, que, dans leur fureur, ils ont aussi mis à mort[3]. » Cependant selon l'historien pornicais Jean-François Carou, les captifs exécutés sommairement après le combat sont au nombre d'une vingtaine. Un marin, nommé Olivier Renaud, fouille les maisons accompagné de trois ou quatre hommes, et tue tous les rebelles qu'il capture[1].
Le jeune chef Flaming est également fait prisonnier. N'étant parvenu à fuir, il se réfugie chez un boulanger de la Grande-Rue qui accepte de le cacher en échange de 100 louis d'or. Mais il le dénonce et Flaming est conduit devant le capitaine Coueffé, place du Marchix. Ce dernier, après lui avoir simplement demandé son nom, l'abat d'un coup de pistolet[1].
Selon l'enseigne de vaisseau Julien Gautier, qui a pris part au second combat, on compte 20 morts ou blessés du côté des patriotes, et 211 chez les « brigands » cependant son récit comporte quelques inexactitudes car il quitte Pornic le soir même du combat[3]. Selon Rivet, prêtre constitutionnel des Moutiers-en-Retz, 216 brigands ont été tués contre quatre ou cinq gardes nationaux morts ou blessés[3]. Selon le rapport officiel républicain, plus de 200 insurgés ont été tués tandis que le détachement qui reprend Pornic ne déplore que des blessés[3].
Le lendemain matin, les corps des paysans sont conduits sur la gréve pour y être enterrés. Selon l'historien Alphonse de Beauchamp, 12 prisonniers sont chargés de creuser les fosses, puis ils sont fusillés, épisode dont la véracité est contesté par Jean-François Carou. Au total, 216 corps d'insurgés sont enterrés sur la plage[1].
— Récit de Julien Gautier, enseigne de vaisseau. |
— Récit du prêtre constitutionnel Rivet. |
— Rapport au département. |
— Rapport officiel républicain. |
— Mémoires de Pierre-Suzanne Lucas de La Championnière. |
Bibliographie
- Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, Robert Laffont, 1912-1931 (réimpr. 2009) , p. 125.
- Jean-François Carou, Histoire de Pornic, 1859 , p.110-183. texte en ligne sur google livres
- Pierre-Suzanne Lucas de La Championnière, Lucas de La Championnière, Mémoires d'un officier vendéen 1793-1796, Les Éditions du Bocage, 1994 , p.7-8.
- Alfred Lallié, Le district de Machecoul, études sur les origines et les débuts de l'insurrection vendéenne dans le pays de Retz, Nantes, Vincent Forest et Emile Grimaud, 1869 , p.345-356. texte en ligne sur google livres
- Charles-Louis Chassin, La préparation de la Guerre de Vendée (1789-1793), Tome III, édition Paul Dupont, 1892, p.403-406. texte en ligne sur Gallica.
- Jean Tabeur, Paris contre la Province, les guerres de l'Ouest, éditions Economica, 2008, p.65-66.
- Jean-François Carou, Histoire de Pornic, p. 110-183.
- Pierre-Suzanne Lucas de La Championnière, Mémoires d'un officier vendéen, p. 7-8.
- Alfred Lallié, Le district de Machecoul, études sur les origines et les débuts de l'insurrection vendéenne dans le pays de Retz, p. 345-356.