Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Vendée Militaire et Grand Ouest
Vendée Militaire et Grand Ouest
Publicité
Newsletter
7 abonnés
Archives
Vendée Militaire et Grand Ouest
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 295 036
6 septembre 2018

Première bataille de Pornic

Clic pour voir sa généalogie sur la ligne en dessous
 
Première bataille de Pornic
Bataille de Pornic

280px-Chateaupornicnuit[1]


Château de Pornic
Informations générales
Date 23 mars 1793
Lieu Pornic
Issue Victoire républicaine
Belligérants
Flag of France.svg Républicains Armée catholique et royale de Vendée Vendéens
Commandants
• Commandant Babain
• Capitaine Coueffé
• Capitaine Albine
Louis de La Roche-Saint-André
Louis-François Ripault de La Cathelinière
Forces en présence
550 hommes
2 canons
4 000 hommes
Pertes
aucun mort
4 à 20 blessés
~ 13 à 22 civils tués
216 morts
(tués au combat et prisonniers fusillés)
Guerre de Vendée
Batailles
 
 

La première bataille de Pornic se déroula lors de la guerre de Vendée.

 

Sommaire

  • 1 Prélude
  • 2 Prise de Pornic par les insurgés
  • 3 Reprise de Pornic par les Républicains
  • 4 Les pertes
  • 5 Bibliographie
    • 5.1 Références

 

Prélude

Après avoir pris Machecoul, les paysans insurgés du Pays de Retz décident d'étendre l'insurrection sur les environs de Pornic et Paimbœuf dont la population est restée favorable à la République.

Une première incursion sur Bourgneuf-en-Retz est repoussée par le commandant Babain avec 50 hommes, mais le 13 mars toute l'armée insurgée du Pays de Retz marche sur le bourg qu'elle occupe sans rencontrer de résistance. Dès lors les Patriotes des environs se rassemblent à Pornic. La ville est bientôt renforcée par les gardes nationales de La Plaine-sur-Mer, Le Clion-sur-Mer, Saint-Michel-Chef-Chef, Sainte-Marie-sur-Mer et La Bernerie-en-Retz, soit au total 200 hommes. Les Pornicais songent un moment se replier sur Paimbœuf, mais la ville envoie 1 000 hommes en renfort avec un canon, avant que le district de Paimbœuf, pris soudainement de peur, ne rappelle ses forces quelques jours plus tard, laissant Pornic seule face aux Vendéens[1].

Malgré la présence d'un vieux château et de muraille, les Républicains décident de se porter à la rencontre des insurgés en cas d'attaque. Les Républicains se déploient leurs avant-postes sur les deux routes de Bourgneuf-en-Retz, une barricade est formée avec un canon, le reste est placé en réserve place du Marchix dans l'attente de l'attaque[1].

Cependant, la révolte a interrompu le ravitaillement et Pornic manque de vivres. Un habitant du bourg des Moutiers-en-Retz propose alors de fournir à la ville huit tonneaux de blé qui se trouvait chez lui. Le 23 mars au matin, malgré la présence des Vendéens à Bourgneuf-en-Retz, un détachement de 400 hommes avec un canon et six cavaliers d'éclairage, placé sous les ordres du capitaine Coueffé se porte sur le bourg afin de chercher les tonneaux, 150 gardes nationaux seulement restent à Pornic. Cependant, pendant la nuit, un royaliste pornicais était allé prévenir La Roche Saint-André. Ainsi informé, le général royaliste fait mettre ses troupes en marche, le 23 mars à l'aube. Il contourne le détachement de Coueffé par Le Clion-sur-Mer et marche directement sur Pornic[1]

Prise de Pornic par les insurgés

La Roche-Saint-André divise son armée en deux colonnes, la première attaque par la chaussée, la seconde par le pont du Clion. Le combat s'engage à trois heures de l'après-midi, les insurgés attaquent depuis la butte du Boismin. Sept ou huit Républicains postés dans la vigne Sainte-Anne, ouvrent le feu. Le boulet frappe un rocher dont les éclats, s'ils ne tuent personne, blessent plusieurs assaillants. Les insurgés contournent par un chemin creux, et les artilleurs se replient sur la ville avec leur pièce. Le poste de la chaussée, sans canon, se replie sans combattre[1].

Les 150 défenseurs se rassemblent sur la place du Marchix, tandis de son côté La Roche Saint-André fait attaquer ses hommes par la rue de Tartifume et celle de la Touche. Un premier groupe de Républicains se retranche derrière la maison Chabot et place le canon contre les assaillants de l'étroite rue Tartifume tandis qu'un deuxième groupe se forme en peloton de tirailleurs pour tenir la rue de la Touche[1].

Après deux heures de combat sans résultat, La Roche Saint-André décide d'encercler la place, et fait attaquer par les deux autres rues. Le commandant Babain, décide alors d'évacuer la place, il rassemble ses force et effectue une percée rue de la Touche, tandis que le canon, placé en queue de la colonne tient les poursuivants à distance. Les Républicains se replient sur Paimbœuf sans être poursuivis[1].

Les paysans sont maîtres de Pornic, mais ils déplorent plusieurs morts, tandis que les Républicains n'ont éprouvé aucune perte[1],[2]. La prise de la ville s'accompagne par l'assassinat de sept vieillards et d'un attardé mental, ainsi que par la mort du Pornicais qui avait averti La Roche Saint-André, abattu par erreur par un insurgé[1]. Deux officiers municipaux sont également assassinés[3]. Les Rebelles pillent plusieurs habitations et fêtent leur victoire en s'enivrant[1],[2].

200 hommes de la frégate La Capricieuse et du régiment du Cap s'apprêtaient à venir en renfort mais ils font retraite à leur tour sur Paimbœuf lorsqu'ils apprennent que Pornic a été prise.

Reprise de Pornic par les Républicains

Dans la soirée, le détachement parti pour des Moutiers-en-Retz regagne les abords de Pornic lorsqu'il apprend par des habitants que la ville a été prise par les insurgés. Les gardes nationaux des campagnes se dispersent alors pour regagner leurs maisons, seuls les Pornicais décident de reprendre la ville[1], bien que ces derniers ne soient plus que 30 à 50 selon les mémoires de Lucas de La Championnière[2], et 72 d'après les sources républicaines, dont quatre gendarmes à cheval[1].

Selon l'officier vendéen, le détachement est commandé par le prêtre constitutionnel Albine[2], en réalité même si l'abbé Albine, également capitaine de la garde nationale de Le Clion-sur-Mer est présent, le commandement du détachement a été remis au capitaine Coueffé[1].

À près de huit heures du soir, les Républicains passent par la chaussée et entrent dans la ville au pas de course. Un premier paysan isolé est sabré près de la chapelle Sainte-Anne, un second, trouvé ivre, est abattu d'un coup de fusil, rue de la marine. Cependant la décharge alerte les insurgés massés sur la place du Marchix. Ces derniers dévalent l'escalier Galipaud et le combat s'engage sur la rue des Sables. Les Républicains montent l'escalier de Recouvrance et parviennent même à hisser leur canon, puis marchent sur la place du Marchix en passant par la rue du château et de l'église. Ils se déploient alors en tirailleurs sur la place tandis que les insurgés attaquent à nouveau par la rue Tartifume et l'escalier Galipaud[1].

La fusillade dure trois heures, finalement le capitaine Coueffé fait positionner son canon, gardé en réserve car les caissons de munitions ont été perdus en chemin. Le premier boulet ne touche personne mais le bruit de la décharge provoque la panique des paysans qui reculent. Les Républicains chargent alors à la baïonnette et mettent leurs adversaires en déroute. Ces derniers quittent la ville sans être poursuivis[1].

Selon certains témoignages, dans leur retraite les insurgés fusillent trois à douze personnes au Bourgneuf-en-Retz, d'autres sont faits prisonniers et conduits à Machecoul[3]. Accusé par les paysans d'être responsable de la défaite, La Roche Saint-André prend la fuite et trouve refuge à Challans[3],[2]

Les pertes

Après le combat, plusieurs captifs sont exécutés sommairement par les Républicains. Selon les mémoires de Lucas de La Championnière, 250 Vendéens sont restés au mains des Républicains avant d'être tués le lendemain[2]. Le 31 mars 1793, à Paris, Mellinet, député de la Loire-Inférieure rend compte du combat : « quatre-vingt-cinq patriotes de Pornic ont livré bataille, en ont tué deux cents et fait trois cents prisonniers, que, dans leur fureur, ils ont aussi mis à mort[3]. » Cependant selon l'historien pornicais Jean-François Carou, les captifs exécutés sommairement après le combat sont au nombre d'une vingtaine. Un marin, nommé Olivier Renaud, fouille les maisons accompagné de trois ou quatre hommes, et tue tous les rebelles qu'il capture[1].

Le jeune chef Flaming est également fait prisonnier. N'étant parvenu à fuir, il se réfugie chez un boulanger de la Grande-Rue qui accepte de le cacher en échange de 100 louis d'or. Mais il le dénonce et Flaming est conduit devant le capitaine Coueffé, place du Marchix. Ce dernier, après lui avoir simplement demandé son nom, l'abat d'un coup de pistolet[1].

Selon l'enseigne de vaisseau Julien Gautier, qui a pris part au second combat, on compte 20 morts ou blessés du côté des patriotes, et 211 chez les « brigands » cependant son récit comporte quelques inexactitudes car il quitte Pornic le soir même du combat[3]. Selon Rivet, prêtre constitutionnel des Moutiers-en-Retz, 216 brigands ont été tués contre quatre ou cinq gardes nationaux morts ou blessés[3]. Selon le rapport officiel républicain, plus de 200 insurgés ont été tués tandis que le détachement qui reprend Pornic ne déplore que des blessés[3].

Le lendemain matin, les corps des paysans sont conduits sur la gréve pour y être enterrés. Selon l'historien Alphonse de Beauchamp, 12 prisonniers sont chargés de creuser les fosses, puis ils sont fusillés, épisode dont la véracité est contesté par Jean-François Carou. Au total, 216 corps d'insurgés sont enterrés sur la plage[1].

« À cette nouvelle, la majeure partie se débanda. Cependant une soixantaine de fantassins et une vingtaine de cavaliers, ayant résolu d'essayer de reprendre Pornic, se firent jour dans la ville avec le canon du côté de l'hôpital. Les brigands étaient épars et sortaient avec leur pillage. On tua La Roche-Saint-André, La Rochefoucault, Ripault,etc. On fit la reconnaissance des tués et des blessés : leur nombre est de vingt du côté des citoyens et deux cent onze du côté des brigands. Le combat, qui avait commencé à sept heures du soir, finit à onze heures[3]. »

— Récit de Julien Gautier, enseigne de vaisseau.

« ils vinrent à la cure demander à boire; aussitôt ils furent obligés de se retirer, parce qu'on leur annonça que les gardes nationaux de Pornic, qui en étaient sortis pour une expédition de grains, venaient d'arriver pour reprendre la ville, ce qu'ils effectuèrent, quoiqu'ils ne fussent qu'au nombre de soixante-seize contre plus de quatre mille brigands. Dans le combat qui eut lieu , il y eut deux cent seize de ces brigands de tués et quatre à cinq gardes nationaux blessés ou tués[3]. »

— Récit du prêtre constitutionnel Rivet.

« Cette » ville ( Pornic) n'a pas été longtemps au pouvoir des » insurgés; un détachement qui était à la recherche » de l'ennemi s'est porté de suite vers cette ville et y » est entré sans éprouver de résistance. Le carnage a » été considérable ; il est resté deux cents brigands sur » la place... Les brigands ont été surpris faisant, à » leur ordinaire, le pillage dans les maisons, de façon » qu'ils n'ont jamais pu se rallier et que ceux qui » n'ont pas échappé par la fuite, ont succombé sous » les coups des patriotes[3]. »

— Rapport au département.

« À sept heures et demie, on commença la fusillade, et notre détachement, composé d'environ soixante-dix à quatre-vingts hommes, a rentré dans la ville dans le meilleur ordre, a mis l'ennemi en fuite, dont le nombre était au moins de trois mille à trois mille cinq cents. On peut assurer qu'il en a été tué » plus de deux cents, sans parler des blessés. Parmi les morts se trouvent Flaming, Cathelinière. « On a » formé une patrouille à onze heures trois quarts du soir, où le combat a fini. Récapitulation faite de notre détachement, il a été reconnu que nous n'avons eu que des blessés[3]. »

— Rapport officiel républicain.

« Les habitants des bords de la Loire du côté de Paimbeuf s'étaient toujours distingués par des sentiments républicains, et, loin de s'enrôler dans le nouveau parti, il semblaient vouloir marcher sur ceux qu'on appelait déjà des Brigands

Ceux-ci les prévinrent et une troupe nombreuse, armée de quelques fusils, de piques et de bâtons, partit de Machecoul, conduite par M. de la Roche Saint- André fut attaquer Pornic. L'endroit était protégé par plusieurs pièces de canon, et une garnison de quelques gardes nationaux de Paimbeuf, réunis à ceux du pays.

Les républicains, malgré leur résistance, ne purent tenir contre le nombre immense qui les accabla ; M. de la Roche Saint-André montra dans l'attaque le courage d'un homme habitué au feu et ranima par de grands efforts le zèle de sa troupe, un peu ralenti par le bruit du canon. La ville fut prise malgré le mauvais temps, la garnison se retira sans pertes ; mais les vainqueurs, peu habitués aux ruses de la guerre, crurent pouvoir jouir tranquillement de leur victoire et s'enivrèrent avec sécurité ; plusieurs s'étaient déjà couchés, lorsque trente à cinquante républicains, commandés par le prêtre Albine, vinrent fondre sur la ville.

Au cris d'alarme, chacun prit la déroute et se sauva à la faveur des ténèbres ; 250, incapables de fuir, restèrent au pouvoir de l'ennemi et furent tués le lendemain d'une manière cruelle.

Le plus distingué d'entre les morts était un jeune homme de Saint-Pilbert, nommé Flamingue.

Les paysans, par une injustice commune à tout le peuple, s'en prirent à leur chef d'un accident arrivé par leurs excès et leur peu de discipline, et M. de la Roche-Saint-André fut obligé de se cacher pour échapper à leur fureur. M. Charette resta seul chef à Machecoul ; on avait été le chercher à sa maison près de la Garnache, pour l'amener en pompe au milieu du camp. En prenant le commandement, il promit la plus grande sévérité à ses nouveaux soldats[2]. »

— Mémoires de Pierre-Suzanne Lucas de La Championnière.

Bibliographie

  • Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, Robert Laffont, 1912-1931 (réimpr. 2009) Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article, p. 125.
  • Jean-François Carou, Histoire de Pornic, 1859 Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article, p.110-183. texte en ligne sur google livres
  • Pierre-Suzanne Lucas de La Championnière, Lucas de La Championnière, Mémoires d'un officier vendéen 1793-1796, Les Éditions du Bocage, 1994 Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article, p.7-8.
  • Alfred Lallié, Le district de Machecoul, études sur les origines et les débuts de l'insurrection vendéenne dans le pays de Retz, Nantes, Vincent Forest et Emile Grimaud, 1869 Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article, p.345-356. texte en ligne sur google livres
  • Charles-Louis Chassin, La préparation de la Guerre de Vendée (1789-1793), Tome III, édition Paul Dupont, 1892, p.403-406. texte en ligne sur Gallica.
  • Jean Tabeur, Paris contre la Province, les guerres de l'Ouest, éditions Economica, 2008, p.65-66.
Références
  1. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m, n, o, p et q Jean-François Carou, Histoire de Pornic, p. 110-183.
  2. a, b, c, d, e, f et g Pierre-Suzanne Lucas de La Championnière, Mémoires d'un officier vendéen, p. 7-8.
  3. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j et k Alfred Lallié, Le district de Machecoul, études sur les origines et les débuts de l'insurrection vendéenne dans le pays de Retz, p. 345-356.

Ce document provient de « http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Première_bataille_de_Pornic ».
Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité